Histoire et personnages

Agnes de Dunbar, gardienne tenace


Agnes de Dunbar, surnommée « Black Agnes » pour la couleur de ses yeux et de ses cheveux, est une comtesse écossaise connue pour sa défense héroïque du château de Dunbar assiégé par les Anglais. Guerre d'indépendance de l'Écosse Née au début du 14ème siècle au nord de l'Ecosse, Agnes est la fille d'Isabel Stewart et de Thomas Randolph, comte de Moray et soldat écossais. Peu de choses nous sont parvenues de son enfance. Agnes nait au cours de la première guerre d'indépendance de l'Écosse et son père commande des armées lors de batailles décisives. Vers 1320, Agnes épouse Patrick V, comte de Dunbar et March (sud-est de l'Écosse). A la mort du roi d'Ecosse Robert Ier, en 1329, son père est désigné régent et il le reste jusqu'à sa mort trois ans plus tard.

Des guerres de succession éclatent et Édouard Balliol, roi d'Écosse de 1332 à 1336 et soutenu par les Anglais, dispute la couronne à David II d'Écosse. Patrick participe aux combats.

Le siège du château de Dunbar

En janvier 1338, alors que Patrick est à la guerre, le comte de Salisbury William Montagu, fidèle du roi d'Angleterre, assiège le château de Dunbar où Agnes réside avec sa suite et quelques gardes. Déterminée à défendre sa forteresse, elle aurait dit : « Of Scotland's King I haud my house, I pay him meat and fee, And I will keep my gude auld house, while my house will keep me. » (Du roi d'Écosse je tiens mon foyer, je lui paie viande et taxe. Et je protègerai mon foyer, comme mon foyer me protègera)

William Montagu entame l'assaut du château à l'aide d'engins de siège et de catapultes, sans impressionner Agnes pour autant. D'après le récit, en réponse aux pierres et aux rochers envoyés par l'ennemi contre la muraille, Agnes se serait contentée d'envoyer une de ses dames de compagnie dépoussiérer les murs avec un foulard. Elle fait détruire la tour de siège avec laquelle William Montagu comptait envahir la forteresse. Incapable de vaincre la forteresse par les armes, le comte de Salisbury tente de corrompre un garde du château pour qu'on ouvre une porte à ses troupes. L'homme accepte l'argent, mais prévient Agnes du stratagème. Lorsque William Montagu pénètre dans le château, la comtesse est prête à le recevoir. Après ses multiples échecs, le comte de Salisbury décide d'isoler la forteresse et d'empêcher Agnes de s'approvisionner pour l'affamer. Mais l'intervention d'alliés permet de repousser les Anglais jusqu'à leur camp, et de défaire leur nouveau stratagème. En juin, après cinq mois de vaines tentatives, William Montagu reconnait sa défaite et lève le siège. L'histoire de cette comtesse écossaise résistant à un noble anglais est restée dans les mémoires comme exemple de courage et de ténacité. Des ballades écrites sur cette victoire prêtent ces mots à Salisbury : « Cam I early, cam I late, I found Agnes at the gate. » (Que je vienne tôt, que je vienne tard, Agnes était à la porte)

Michel Bonte

Grace O'Malley

Reine du royaume d'Umaill en Irlande, Grace O'Malley (vers 1530 - vers 1603) est une femme pirate et une figure historique irlandaise. De son nom irlandais Gráinne Ni Mháille, Grace O'Malley nait vers 1530 dans une Irlande dirigée par le roi d'Angleterre Henri VIII mais laissée sous le contrôle des princes et seigneurs irlandais.

Grace est la fille de Maeve Ni Mháille et d'Eoghan Dubhdara Ó Mháille, du clan Mháille, établi au nord-ouest du pays. Famille de marins, les O'Malleys contrôlent des châteaux le long de la côte. Grace s'intéresse très tôt à la navigation. D'après la légende, enfant, elle aurait demandé à son père de l'accompagner lors d'un voyage commercial en Espagne. Son père ayant refusé sous prétexte que ses longs cheveux pourraient se prendre dans les cordages du bateau, elle les aurait coupés pour l'obliger à l'emmener. Elle reçoit probablement une bonne éducation, parlant plusieurs langues dont le latin, l'espagnol et le français. Avec son père, elle apprend le commerce mais, malgré son insistance, il n'accepte jamais de l'emmener avec lui. La constitution d'une flotte importante

En 1546, Grace O'Malley est mariée à Donal O'Flaherty (Dónal an Chogaidh Ó Flaithbheartaigh), héritier et futur roi de Connacht. Ils auront trois enfants : Owen, Margaret et Murrough. Avec son mari, Grace se lance dans le commerce et la navigation. Des plaintes rapportent alors que leurs bateaux se comportent comme des pirates, imposant par la force des taxes de passage. Finalement, Donal est tué à la bataille et Grace gagne le respect de ses hommes et de ses adversaires en défendant le château de Donal contre des envahisseurs irlandais puis anglais, malgré une infériorité numérique. Au début des années 1560, elle rentre sur les terres familiales, suivie par de nombreux O'Flaherty qui lui restent fidèles, et recrute des combattants pour poursuivre ses activités. Ses bateaux attaquent les navires qui passent à proximité tandis que, sur terre, elle s'attaque à plusieurs forteresses sur la côte. Héritant de la flotte de son père, elle se construit une fortune importante. La reine Élisabeth Ire En 1566, Grace O'Malley se remarie avec Richard Burke, surnommée « Iron Richard », dont elle divorce rapidement. Cette union avait potentiellement pour objectif de récupérer le château de Rockfleet, position stratégique. Ils ont cependant un fils, Theobald. A la fin du 16e siècle, le pouvoir anglais grandit en Irlande et Grace utilise toutes les occasions qu'elle rencontre de lutter contre ce pouvoir. En 1593, cependant, deux de ses fils et son demi-frère sont capturés par Richard Bingham, gouverneur de Connacht. Grace navigue alors jusqu'en Angleterre pour rencontrer la reine Élisabeth Ire et demander leur libération. Devant la reine, elle refuse de s'incliner, voulant montrer qu'elle ne la reconnait pas comme sa souveraine. Grace ne parlant pas anglais et Elisabeth pas irlandais, la discussion se fait en latin ; les deux femmes parviennent à plusieurs accords, impliquant notamment le renvoi de Richard Bingham, la libération des proches de Grace et l'arrêt de son soutien aux rebellions irlandaises.

A son retour en Irlande, Grace dirige pendant quelques temps ses actions contre les « ennemis de l'Angleterre ». Constatant que la reine Élisabeth Ire, de son côté, manque à sa parole, Grace soutiendra à nouveau les rebelles irlandais pendant la Guerre de Neuf Ans. Grace O'Malley meurt vers 1603 au château de Rockfleet et reste un personnage mythique de l'histoire irlandaise.

Michel Bonte

les Hercuniates

les Hercuniates étaient une petite tribu située le long d'une étroite bande de colonie celtique près du Danube, sur le côté ouest du fleuve un peu à l'ouest de Budapest moderne. Ils étaient voisins au nord par les Illyrian Azari et Dacian Carpi, à l'est par les Eravisci , au sud par les tribus illyriennes et à l'ouest par une poche des Boii qui s'insérait à côté des Taurisci .Le nom de la tribu est intéressant, notamment parce qu'il reflète étroitement celui de la tribu ligure appelée Hercate. Les deux sont nommés d'après un ancien mot proto-indo-européen pour un chêne: perk(w)u-s, «perk» plus suffixes.Les Romains ont donné le nom de Hercynia silva à la vaste forêt hercynienne, qui se propageait vers l'est depuis le sud de l'Allemagne et qui s'est avérée être un sérieux obstacle à l'expansion romaine. Les Grecs la connaissaient comme Orcynia - le même nom avec une légère variation dans l'orthographe. C'était la «forêt de chênes», et son nom semble déjà être ancien au moment de sa découverte, en fait si vieux que «troupeau» signifiait «chêne», peu importe qui y vivait. Cela implique qu'elle remonte à l'ouest proto-indo-européen, pratiquement à la première arrivée des indo-européens dans la région. Cela signifie également que les Celto-Liguriens pouvaient adopter le nom de Hercates, et les Celtes émergents plus tard pouvaient se nommer Hercuniates.Pline et Ptolémée désignent la tribu comme une civitas peregrina , une tribu errante qui avait voyagé en Pannonie , suivant probablement le Danube de l'ouest, longeant la vaste Hercynia silva, la forêt dont ils semblent avoir gagné leur nom. Trois sites ont été identifiés comme étant des oppida pour la tribu, tous situés dans la région du lac Balaton (plus tard une principauté de marche médiévale appelée Balaton ). On ne sait pas grand-chose d'eux, sauf qu'ils émettaient leurs propres pièces au deuxième siècle avant JC.(Informations de Peter Kessler et Edward Dawson, avec des informations supplémentaires de The Ancient Paths: Discovering the Lost Map of Celtic Europe , Graham Robb, de Geography , Ptolemy, de Roman History , Cassius Dio, de Research into the Physical History of Mankind , James Cowles Pritchard, et de Geography , Strabo, traduit par HC Hamilton Esq & W Falconer, MA, Ed (George Bell & Sons, Londres, 1903).)

JEANNE LAISNE

Le courage des beauvaisiennes

En 1472 , Charles le téméraire, en lutte contre Louis XI, envahit la Picardie et se jette contre Beauvais, à la tête de forces considérables.

La ville est peu défendue, des remparts de médiocre hauteur et en triste état. Le Téméraire s'empare aisément des faubourgs. Assurément la ville va tomber en son pouvoir.Les habitants ne l'entendent pas ainsi. Ils jurent qu'ils se défendront et ils se défendent. Des bourgeois peu aguerris contre une armée professionnelle. Le combat s'engage et les bourgeois gagnent. Charles, étonné, honteux, devra se retirer.

Quelques jours plus tard, Beauvais ouvrira ses portes à Louis XI, accueillit dans une fanfare de triomphe.Il faudra bien se rallier à l'évidence: La victoire des bourgeois de Beauvais était due, pour une grande part, à leurs femmes.

A la porte de Bresles, fort menacée par les bourguignons, on avait vu les bourgeois en péril, recevoir tout à coup, l'appui de " leurs femmes et filles, qui leur portoient sur la muraille, grosses pierres de toutes sortes, avec grande quantité de trousses, de flesches, et de poudre".Elles y ont même porté la châsse contenant le corps de la patronne de Beauvais, Sainte Agadrème."Et n'est à oublier qu'audit assaut, pendant que les bourguignons dressoient eschelles et montoient sur la muraille, une desdites filles de beauvais, nommée Jeannne Fourquet, sans autre bastons ou aydes, prynt et arracha à l'un desdits bourguignons l'étendard qu'il tenoit et le porta à l'Eglise des Jacobins".

Voilà nommée l'héroïne. la tradition veut que Jeanne Laisné, épouse en secondes noces de Jean Fourquet, ait repoussé, les assaillants à l'aide d'une petite hache dont elle s'était armée : d'où son surnom de jeanne hachette sans doute imaginé postérieurement.Aucun texte contemporain ne parle de Jeanne Hachette.

On sait que Jeanne était la fille de Matthieu Laisné, un simple artisan.

On pense qu'elle a du naitre vers 1454.Le chroniqueur du Beauvaisis , Loysel se borne à noter :" Qu'est il besoin de nommer particulièrement Jeanne Laisné, ni la femme de maitre Jean de Bréquigny, qui fut si hardie que d'arrêter son évêque par la bride de son cheval, lorsqu'il voulut sortir de la ville, craignant le siège des bourguignons, attendu que toutes les femmes de la ville, en général, se montrèrent si vaillantes en ce siège, qu'elles ont surmonté la hardiesse des hommes de plusieurs autres villes."

Comme on le voit, il n'est pas question de jeanne Hachette.Pour célébrer cette défense de Beauvais, Louis XI a ordonné qu'il soit fait, chaque année, le jour de la fête de Sainte Agadrème, une procession solennelle.Les femmes devaient être mises en avant. La même ordonnance royale de Juin 1473, a conféré aux femmes de Beauvais , incroyable exception, un des privilèges réservés aux femmes nobles : " que toutes les femmes et filles qui sont à présent et seront à tout jamais en ladite ville, se pourront le jour de leurs noces et toutes les autres fois qui leur semblera, parer, vestir, et couvrir de teks vestemens, parremens, , joyaux et ornements que bon leur semblera, sans que, pour ce, elles puisseent estre aucunement notées, reprises ou blasmées, de quelque estat ou condition qu'elles soient ".

Une autre ordonnance royale du 22 février 1474, promulguée à l'occasion du premier mariage de Jeanne Laisné avec un certain Colin Pilon, déclarait "nostre chière et aimée Jeanne Laisné " en considération de "sa bonne et vertueuse résistance à l'encontre des bourguignons", exemptée, avec son époux, de leur vie durant, de "toutes les tailles qui sont et seront d'ores en avant mises sus, et aussy de guet et de gardes-portes".

Colin Pilon est mort en 1477 , au siège de Nancy par Charles le Téméraire.C'est alors que Jeanne s'est remariée avec Jean Fouquet "capitaine d'aventures", qui semble avoir été quelques peu attaché à la personne de Louis XI.Des circonstances et de l'époque de Jeanne hachette, on ignore tout.Eut elle une descendance ? Tout ce que l'on sait c'est que Louis XVIII faisait verser une pension de 1500 francs à un certain Pierre Fouquet d'Hachette, à titre de descendant de l'héroïne.

Marcus Aurelius Mausaeus Valerius CARAUSIUS

Michel Bonte

Carausius est le commandant romain de la Classis Britannica, né chez les Ménapiens, dans la Gaule Belgique. Il fut chargé par l'empereur Maximien d'aller défendre les côtes de l'Atlantique contre les Saxons et les Francs : mais, prévoyant une disgrâce, il débarqua en Bretagne et s'y fit proclamer empereur par les légions (286). II sut se maintenir six ans dans cette province ; au bout de ce temps, il fut assassiné par Allectus, alors à la tête du fiscus impérial, vers 293. (Wikipedia)

Bande dessinée : De Vlaamse Cesar (le César flamand)
Est-ce que Carausius est un nom inconnu en Belgique pour la génération actuelle ?
Peut-être que pour quelques lecteurs plus anciens le nom évoque encore quelques souvenirs, une bande dessinée a été éditée sous le titre « Carausius, le César flamand » dans les années 1950.

Le monnayage de Carausius
Dans les années 286/287, lorsque l'archipirate Carausius occupe la Brtannia, fait sécession et prend le titre d'Auguste, les nombreux ateliers monétaires disséminés dans l'empire romain frappent aux noms des dyarques Dioclétien et Maximien.
L'usurpateur va lui aussi faire battre monnaie à son nom, en Bretagne, et pendant une courte période, sur le continent vraisemblablement à Rouen. Les deniers au nom de Carausius sont aujourd'hui très rares.

Extraits du livre « Fastes militaires des belges » - 1835
Dans l'automne de l'année 287, une multitude de Ménapiens se portait au-devant d'un compatriote célèbre, qui venait de s'illustrer par les combats. Ils avaient à la main des rameaux de chêne et des branches de platane.
Ils frappaient avec les bâtons ferrés qui leur servaient de javeline sur leurs boucliers d'osier ; ils étaient précédés de tambours et de trompettes longues. Dès qu'ils aperçurent le guerrier, dont les historiens ne nous ont conservé que le nom latinisé : ils l'appellent Carausius, les Ménapiens poussèrent le cri du salut ; ils reconduisirent le brave jusqu'à sa demeure.
Si le moine Elinand donne à Carausius un sang noble, Eutrope, qui nous paraît plus sûr, le fait naître de parents obscurs. Quelle que fut sa famille, sa rare valeur et ses talents militaires l'avaient fait remarquer de bonne heure; les Romains se l'étaient attaché, parce que surtout il connaissait la mer ; ils l'avaient chargé du commandement de l'escadre rassemblée sur les côtes de la Flandre, pour arrêter les Francs, dont la ligue venait de s'augmenter encore de peuplades saxonnes.
Carausius devait s'entendre avec les officiers romains dispersés sur les bords de l'océan et avec les chefs ou souverains flamands indomptés, de qui il parlait la langue. En ce siècle même et plus tard encore, malgré la domination romaine longuement établie sur le reste du pays, il y avait toujours dans les polders certaines petites nations de Ménapiens et de Morins qu'on n'avait pu soumettre tout-à-fait, peut-être à cause de la nature du terrain sur lequel ils vivaient.
Les amis de Carausius l'entourèrent bientôt ; ils étaient fiers de sa gloire qui rejaillissait sur eux, mais peu satisfaits de la cause qu'il servait. A qui reviendra le profit de vos efforts ? lui disaient-ils. Vous soutenez des dominateurs et vous repoussez des hommes qui sont nos alliés naturels. Pouvez-vous donc entendre sans douleur les récits de nos vieillards, lorsqu'ils racontent ces temps anciens où la patrie était libre ? Les Francs nous apportent-ils le joug? Tandis qu'avec les Romains, les taxes dont nous sommes chargés nous écrasent. On a imposé le sel et le pain ; on lève un tribut sur tout ce qui paraît dans nos marchés ; on prend le vingtième de nos successions et de nos ventes. Si nous avons vingt-cinq esclaves, il y en a un qui appartient à l'empereur. La centième tête de nos troupeaux est due à ses agents. Nous-mêmes sommes taxés ; une femme, un enfant, ne peuvent vivre sans payer la capitation. Ce qui est encore plus étrange peut-être, c'est que le droit d'avoir un platane dans nos jardins soit soumis à la taxe.
Pline, en remarquant cette vexation, ajoute : « Ainsi les Ménapiens payaient jusqu'à la jouissance de l'ombre. »
Carausius, qui était Belge avant tout, comprit le langage de ses concitoyens. Il s'éleva avec eux contre la tyrannie ; il reconnut qu'il y aurait de la gloire à se mesurer avec les maîtres. Et pourtant il ne savait pas qu'alors, à la cour de Maximien, tout en vantant ses victoires navales sur les Saxons, on appelait trahison l'indifférence avec laquelle il laissait les Francs s'établir peu à peu sur les côtes belgiques. Il ignorait que des périls commençaient à l'entourer. Bientôt un envoyé romain vint le trouver et lui remit un rouleau de papyrus enveloppé de soie. Le Ménapien lut sur le cachet le nom de son ami Asclepiodotus, préfet du prétoire. Il ouvrit la lettre, qui le prévenait que Maximien s'apprêtait à lui ôter le commandement de la flotte, peut-être à le faire mourir.
Carausius, tremblant de colère, brûla cette lettre en silence; et le soir même, ayant rassemblé une petite armée de Morins et de Ménapiens , il rejoignit sa flotte qui le reçut avec transport. Il aborda, sous le drapeau de la paix les embarcations des Francs et des Saxons ; il les gagna ; il en augmenta ses forces ; puis, avant de lever les ancres, il se déclara séparé des Romains.
Son armée aussitôt lui conféra le titre d'Auguste, l'éleva sur le pavois, le couronna du diadème et le proclama empereur, pendant qu'un émissaire de Maximien, le Saxon Allectus, qui devait être son meurtrier, le cherchait dans la Ménapie.
Les côtes flamandes, depuis Bruges jusqu'à Boulogne, reconnurent Carausius ; mais il ne tenta pas de s'agrandir dans sa patrie par la violence ; il ne porta pas le fer et la flamme chez ses concitoyens ; il se borna à profiter des avantages que lui donnait sa flotte pour se mettre en état de résister aux armées de l'empire qui allaient se lever contre lui.
De son navire, il apercevait les côtes de l'Angleterre, où des colonies de Belges s'étaient établies : sauvage encore et livrée à une multitude de petits chefs, l'île des Bretons semblait lui tendre les bras. Il cingla vers la Grande-Bretagne avec ses Belges et ses Francs ; il soumit les côtes ;
L'empire alors était agité par des guerres qui lui naissaient de toutes parts. Ce ne fut qu'au bout de cinq ans que, la paix étant rétablie dans les Gaules par des traités avec les rois francs, Constance-Chlore ou le pâle vint assiéger par terre et par mer le port de Boulogne qui était tenu par Carausius. En l'absence du Ménapien, Constance, qui avait une puissante armée, reprit cette place en l'an 293 ; après quoi il se dirigea vers l'Angleterre.
Là il lui fallait se mesurer avec Carausius en personne ; et sur les flots, le Ménapien n'avait pas encore été vaincu. Il apprit les desseins de Constance-Chlore, et il vint avec sa flotte au-devant des Romains.
Quatre grandes batailles navales se livrèrent ; et que quatre fois le Flamand battit si complétement les Romains, que le César Constance, dans une paix honteuse qu'il lui fallut signer, se vit contraint à reconnaître Carausius comme souverain de la Grande-Bretagne.
Constance humilié ne pardonna pas. La mort de l'empereur d'Angleterre pouvait seule rendre ce pays aux Romains. Elle fut de nouveau décidée.
Il y avait plus de sept ans que Carausius régnait avec gloire, lorsqu'en 296, un de ses officiers, qui avait su depuis peu gagner toute sa confiance, le Saxon Allectus, l'assassinat lâchement par derrière.
Puis, sentant que cette noble tête valait un plus haut prix que celui qu'on avait promis à l'assassin, Allectus jugea à propos de se payer lui-même le salaire de son crime, en s'emparant de la pourpre. Il s'appliqua donc la succession du Ménapien ; il se fit proclamer empereur à son tour ; et quoiqu'il n'eût ni le courage, ni l'habileté de Carausius , l'armée que ce dernier avait formée était si bien exercée et si vaillante, que les Romains, pendant longtemps, ne purent le châtier.
Asclepiodotus apprit et pleura le meurtre infâme du vaillant Ménapien. Il vint dans les Gaules; il demanda au César Constance d'être chargé de l'expédition d'Angleterre. Une petite flotte, un détachement de bons soldats lui furent confiés. Lui aussi était un habile capitaine. Il partit de nuit et débarqua sur les côtes d'Angleterre; puis, décidé à vaincre, il fit mettre le feu à tous ses vaisseaux :
- Nous ne voulons pas d'autres chances que celles de la victoire, dit-il à ses soldats.
Et il marcha contre Allectus qui, n'osant tenter la bataille, se mit à fuir avec ses officiers. Asclepiodotus le poursuivit tout le jour ; il l'atteignit.
Après trois ans de tyrannie, Allectus fut pendu ; ses officiers mis à mort; et la Grande-Bretagne rentra, pour un moment du moins, sous la domination romaine.

Conquêtes de Clodion le chevelu

Michel Bonte


Clodion dit « le Chevelu » appelé dans les sources primaires Cloio ou Chlogio, né vers 390 et mort vers 450, est un chef des Francs saliens, l'un des peuples germaniques qui constituent la ligue des Francs. Il est essentiellement connu pour être le plus ancien roi de la dynastie des Mérovingiens dont l'existence soit certaine. Clodion n'est connu que par deux brèves mentions, ce qui rend difficile l'établissement d'une biographie par les historiens.
Vers le milieu du Ve siècle, Clodion pénètre avec son armée en territoire romain et s'empare du Cambrésis et de l'Artois méridional. Il fonde ainsi un petit royaume franc dont héritera Clovis Ier et qui sera l'embryon du futur royaume de France. (Wikipédia)

Extraits de « Fastes militaires des belges » :
Clodion-le-Chevelu, Franc Sicambre, fut élu roi après Pharamond, en 428.
Les Romains, qui n'avaient pas osé attaquer Pharamond et qui à cause de lui avaient transporté de
Trèves à Arles les états de la Gaule, se préparent à marcher contre son successeur.
Clodion, qui de son côté veut agrandir ses états et s'avancer dans les Gaules, s'apprête à combattre les Romains.
Ayant pris habilement ses informations, il rassemble dans la forêt charbonnière une armée nombreuse. Puis, tombant sur les Nerviens, qui étaient encore alliés à l'empire, il les contraint à rentrer dans la ligue, détruit Bavay (Bagacum Nerviorum), ville importante fondée et défendues par les Romains. Puis, rencontrant des légions qui venaient l'arrêter au passage, il les vainc en bataille rangée et les disperse ; et pendant que Mérovée, l'un de ses généraux, son futur successeur, enlève Tournay, il se saisit d'Arras ; il s'empare de Cambrai dont il fait sa capitale.
Il pousse ensuite ses conquêtes jusqu'aux rives de la Somme. Il devient ainsi maître de l'Artois.
Un jour de l'an 443 (Sidonius Apollinaris a conservé ce fait dans ses vers), les soldats de Clodion, rassemblés près du bourg d'Hélaine, qui est à ce qu'on croit le vieux Hesdin, sans s'inquiéter des Romains dont ils n'étaient séparés que par une petite rivière, célèbrent à grand bruit les noces de leur prince royal et se livrent à la joie des festins. Bientôt ils se montrent sur la colline, chantant et dansant à la manière des Scythes. Les Romains courent sur eux et les défient. Les francs aussitôt abandonnent le festin, saisissent leurs armes ; les javelots et les flèches volent bientôt de toutes parts. Ils lancent la hache à double tranchant avec une précision redoutable. Puis donnant à leurs boucliers le mouvement rapide d'une roue, ils se précipitent sur leurs ennemis, la lance en arrêt, cette lance courte appelée framée et qu'ils manient avec autant d'adresse que la hache.
Sidonius fait ci-dessous un bel éloge des guerriers francs : « Si le nombre les accable, dit-il, si le terrain leur est contraire, si la fortune les abandonne, ils aiment mieux mourir que céder. Le courage chez eux est plus tenace que la vie. »
Mais un général romain, qui s'était distingué dans les Gaules contre les barbares, qui déjà avait vaincu les Bourguignons et contenu les Visigoths, et que l'armée de Clodion ne croyait pas si près d'elle, Aëtius arrive soudainement, secondé du patrice Egidius, à l'aide de Majorien ; et malgré une vaillante défense, les francs sont repoussés.
Il paraîtrait cependant que cet avantage des Romains fut chèrement acheté, ou qu'ils redoutaient beaucoup une guerre sérieuse avec les Francs, puisque dans le traité de paix que le général Aëtius fit avec eux, il leur laissa et leur reconnut tous les territoires conquis.

En 446, Clodion veut poursuivre ses conquêtes. Il envoie une armée, commandée par son fils au-delà de la Somme. Ce jeune prince, forcé de se mesurer avec Aëtius, devant Soissons qu'il assiégeait, est tué et son armée refoulée sur Amiens. Clodion est mort en 448.

Guerres dans l'Ecosse médiévale (4e partie) : Late Middle Ages (Fin du moyen âge)

Michel Bonte

L'Écosse, à la fin du Moyen Age, entre la mort d'Alexandre III en 1286 et de Jacques IV en 1513, a établi son indépendance grâce à des figures comme William Wallace à la fin du XIIIe siècle et Robert Bruce au XIVe siècle. Au XVe siècle, sous la dynastie Stewart, malgré une histoire politique mouvementée, la Couronne a acquis un plus grand contrôle politique aux dépens des seigneurs indépendants et a repris la majeure partie de son territoire perdu aux environs des frontières actuelles du pays. Cependant, l'Auld Alliance avec la France a conduit à la lourde défaite d'une armée écossaise à la bataille de Flodden en 1513 et à la mort du roi Jacques IV, qui sera suivie d d'une période d'instabilité politique.
Les armées : Les victoires écossaises à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle ont été considérées comme faisant partie d'une « révolution d'infanterie » plus large, qui a vu un déclin de la primauté du chevalier monté sur le champ de bataille. Cependant, il a été souligné que les armées médiévales écossaises avaient probablement toujours été dépendantes des forces d'infanterie. À la fin de la période médiévale, les hommes d'armes écossais descendaient souvent pour combattre à côté de l'infanterie, avec peut-être une petite réserve de cavalerie, et il a été suggéré que ces tactiques ont été copiées et affinées par les Anglais, menant à leurs succès dans la guerre de cent ans. Comme les Anglais, les Écossais déployaient des archers à cheval, et même des lanciers, qui sont particulièrement utiles dans les raids mobiles qui caractérisent la guerre frontalière, mais comme les Anglais, ils combattirent le plus souvent à pied.Dans la seconde moitié du XIVe siècle, en plus des forces soulevées sur la base de services communs et d'obligations féodales, les contrats monétaires d'obligations ou de bandes de manrent, semblables aux indentures anglaises de la même période, étaient utilisés pour conserver des troupes, en particulier les hommes d'armes et les archers. Dans la pratique, les formes de service avaient tendance à s'estomper et à se chevaucher, et plusieurs grands seigneurs écossais apportaient des contingents propres.Ces systèmes ont produit un relativement grand nombre d'infanterie mal protégée, habituellement armée avec des lances de 12-14 pieds. Ils formaient les grandes formations défensives rapprochées de piquiers, capables de contrer les chevaliers montés comme ils le faisaient à Bannockburn, ou d'assaut d'infanterie comme à Otterburn en 1388, mais vulnérables aux flèches (et plus tard aux tirs d'artillerie) et relativement immobiles, comme cela a été prouvé à Halidon Hill en 1333 et Humbleton Hill en 1402.Il y a eu des tentatives de remplacer les lances par des brochets plus longs de 15,5 pieds (5 m) à 18,5 pieds (6 m) à la fin du XVe siècle, dans l'émulation des succès sur les troupes montées aux Pays-Bas et en Suisse, mais cela ne semble pas avoir été couronné de succès jusqu'à la veille de la campagne flodden au début du XVIe siècle. Il y avait un plus petit nombre d'archers et d'hommes d'armes, qui étaient souvent moins nombreux que ceux des Anglais sur le champ de bataille. Les archers écossais provenaient principalement des régions frontalières, ceux de la forêt de Selkirk avaient une réputation particulière. Ces derniers sont devenus très recherchés comme mercenaires dans les armées françaises du XVe siècle, afin d'aider à contrer la supériorité anglaise dans ce domaine et devenant un élément majeur de la Garde Écossaise au service du roi de France.

Les châteaux :Après les guerres d'indépendance, de nouveaux châteaux ont commencé à être construits, souvent à une plus grande échelle pour abriter les troupes, comme à Tantallon, Lothian et Doune près de Stirling, reconstruit pour Robert Stewart, duc d'Albany au quatorzième Siècle. Le plus grand nombre de fortifications médiévales tardives en Ecosse construites par des nobles, environ 800, étaient de la conception de « tower house ». Les versions plus petites des tower house dans le sud de l'Ecosse étaient connues sous le nom de « peel towers ». Les défenses des tower house visaient principalement à fournir la protection contre les raids et n'étaient pas destinées à mettre en place une opposition efficace à un assaut militaire organisé. Elles étaient typiquement constituées d'un grand carré de pierre, crénelé ; souvent aussi entourée d'une cour fortifiée conçue pour contenir des animaux en toute sécurité, mais pas nécessairement destinée à une défense sérieuse. Elles ont été construites en nombre important des deux côtés de la frontière avec l'Angleterre, et la confiscation par Jacques IV de la Seigneurie des Iles en 1494 a conduit à une explosion immédiate de la construction du château à travers la région.L'armement en poudre a fondamentalement modifié la nature de l'architecture du château, les châteaux ont été adaptés à l'utilisation de canons par l'incorporation de ports d'armes à feu « trou de serrure », plates-formes pour monter des canons et murs adaptés pour résister aux bombardements. Ravenscraig, commencé vers 1460, est probablement le premier château des îles britanniques à être construit comme un fort d'artillerie, incorporant des bastions de la forme en D qui résistaient mieux aux tirs de canons et sur lesquels l'artillerie pouvait être montée. Vers la fin de la période, les constructeurs royaux d'Écosse adoptèrent les styles de la Renaissance européenne dans la conception des châteaux. Les plus grands bâtiments de ce type étaient les palais royaux dans ce style à Linlithgow, Holyrood, Falkland et le château de Stirling rénové, commencé par Jacques IV. Une forte influence de la France et des Pays-Bas peut être vu dans la conception à la mode d'une cour quadrangulaire avec des tourelles d'escalier à chaque coin. Cependant, ceux-ci ont été adaptés aux traditions et aux matériaux écossais (particulièrement la pierre et le harl : également connu sous le nom de harling (ou harling de chaux), la harl est une technique conçue pour résister aux intempéries à l'extérieur des bâtiments de maçonnerie, traditionnelle à l'Ecosse et l'Irlande du Nord.

Ce procédé est couramment trouvé sur les châteaux écossais et a été favorisé en raison de son aspect pratique et la pertinence pour le climat dur et humide.

Machines de siège et artillerie :Les guerres d'indépendance ont apporté les premiers exemples connus d'artillerie mécanique majeure en Ecosse. Edouard Ier a utilisé une gamme de machines de siège, qui ont été soigneusement construites, transportées, déployées, démontées et stockées pour être réutilisées. Cela a commencé avec le siège du château de Caerlaverock en 1300. Ici, après l'échec d'un assaut initial, une petite machine de jet de roche a été employé, tandis que trois grandes machines (probablement trébuchet, utilisant un mécanisme de contre-poids), ont été construites. La destruction des murs démoralisa la garnison et la força à une reddition. Les armées d'Edward déployaient plusieurs de ces machines, « Warwolf », l'une des 17 utilisées dans la prise du château de Stirling en 1304, étant la plus connue. Ils ont également déployé des balistes plus légères, des tours de siège de beffroi et, à une occasion, une truie couverte. Certains d'entre eux ont été fournis par Robert Earl de Carrick, le futur Robert I, qui était présent du côté anglais. Les armées écossaises, avec de faibles ressources et une expérience plus limitée, avaient tendance à compter sur l'assaut, le blocus et le subterfuge comme tactiques de siège. Robert Ier est connu pour avoir utilisé des machines de siège contre les Anglais, mais souvent avec peu de succès, comme à Carlisle en 1315 où sa tour de siège pataugeait dans la boue. La disparité dans la technologie de siège a été vue comme ayant comme conséquence une politique de destruction de châteaux par Robert I.Edouard Ier a fait expédier les principaux ingrédients de la poudre à canon à Stirling en 1304, probablement pour produire une forme de feu grec, destiné à être lancés dans la ville dans des pots de terre cuite par des machines de siège. Les Anglais ont probablement eu l'artillerie de poudre de projectile dans les années 1320 et les Écossais dans la décennie suivante. La première utilisation clairement enregistrée en Grande-Bretagne a été quand Édouard III assiégea Berwick en 1333, où elle a été utilisée aux côtés des machines de siège mécaniques. La première utilisation par les Écossais fut probablement contre le château de Stirling en 1341. L'artillerie à canon commence à remplacer complètement les machines mécaniques à la fin du XIVe siècle. Les Stewart tentèrent de suivre les couronnes Français et anglaise et s'engagèrent dans la construction d'un train d'artillerie. Le siège avorté de Roxburgh en 1436 sous Jacques Ier fut probablement le premier conflit au cours duquel les Écossais ont fait un usage sérieux de l'artillerie. Jacques II avait un artilleur royal et reçut des dons d'artillerie du continent, dont deux canons géants par Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Le don de ce dernier, le Mons Meg, est encore visible au château d'Edimbourg. Bien qu'ils soient probablement déjà dépassés sur le continent, ils représentaient une technologie militaire impressionnante lorsqu'ils atteignirent l'Écosse. L'enthousiasme de Jacques II pour l'artillerie lui coûta la vie et démontra certains des dangers de l'artillerie primitive, lorsqu'un canon explosera au siège de Roxburgh en 1460. Jacques III connut également des difficultés, lorsque l'artillerie envoyée de Sigismund, l'archiduc d'Autriche, coula dans une tempête en route vers l'Écosse en 1481. Jacques IV fit appel à des experts de France, d'Allemagne et des Pays-Bas et établit une fonderie en 1511. Le château d'Édimbourg avait une maison d'artillerie où les visiteurs pouvaient voir des canons fabriqués en grand nombre. Ce qui permettait d'envoyer des canons en France et en Irlande. Ces canons permirent également de maîtriser rapidement le château de Norham dans la campagne de Flodden. Cependant, ses 18 pièces d'artillerie lourde durent être tirées par 400 bœufs et ralentirent l'avancée de l'armée écossaise, s'avérant inefficaces contre les canons anglais de plus longue portée et de plus petit calibre à la bataille de Flodden.
Marine royale écossaise :La puissance navale anglaise était essentielle aux campagnes réussies d'Édouard Ier en Écosse à partir de 1296, utilisant en grande partie des navires marchands d'Angleterre, d'Irlande et de ses alliés dans les îles pour transporter et approvisionner ses armées. Une partie de la raison du succès de Robert I a été sa capacité à faire appel aux forces navales des îles. À la suite de l'expulsion des Flamands d'Angleterre en 1303, il obtint le soutien de cette grande puissance navale en mer du Nord.

Le développement de la puissance navale permit à Robert de vaincre avec succès les tentatives anglaises de le capturer dans les Highlands et les îles et de bloquer les grandes forteresses contrôlées par les Anglais à Perth et Stirling. Les forces navales écossaises permirent les invasions de l'île de Man en 1313 et 1317 et de l'Irlande en 1315. Elles ont également été cruciales dans le blocus de Berwick, qui a conduit à sa chute en 1318.Après l'établissement de l'indépendance écossaise, Robert Ier engagea la construction d'une flotte écossaise. Cela se concentrait en grande partie sur la côte ouest, les « Exchequer Rolls » (liste relative aux comptes financiers de l'administration écossaise) de 1326 rappelaient les devoirs féodaux de ses vassaux dans cette région pour apporter une aide avec leurs navires et leurs équipages. Vers la fin de son règne, il supervisa la construction d'au moins un port de guerre royal près de son palais à Cardross, sur la rivière Clyde. À la fin du XIVe siècle, la guerre navale avec l'Angleterre était menée en grande partie par des écossais, des flamands et des français marchands et corsaires. Jacques Ier, après son retour en Écosse en 1424, établit un chantier naval à Leith, une maison pour les magasins maritimes et un atelier. Les navires du roi y furent construits et équipés pour le commerce et la guerre. L'un d'entre eux l'accompagnait lors de son expédition aux îles en 1429. Le bureau de Lord High Admiral a probablement été fondé à cette époque. Dans ses luttes avec ses nobles en 1488, Jacques III reçut l'aide de ses deux navires de guerre, le Flower et le King's Carvel également connu sous le nom de Yellow Carvel.Jacques IV a voulu s'appuyer sur de nouvelles bases, fondant un port à Newhaven en mai 1504, et deux ans plus tard ordonnant la construction d'un chantier naval à Airth.

Les parties supérieures du Forth étaient protégées par de nouvelles fortifications sur Inchgarvie. Le roi a acquis un total de 38 navires pour la Royal Scottish Navy, y compris le Margaret, et le carrack Michael ou Great Michael. Ce dernier, construit à grands frais à Newhaven et lancé en 1511, mesurait 73 m de long, pesait 1 000 tonnes, avait 24 canons et était, à l'époque, le plus grand navire d'Europe. Les navires écossais ont eu un certain succès contre les corsaires, ont accompagné le roi dans ses expéditions dans les îles et sont intervenus dans les conflits en Scandinavie et dans la Baltique. Dans la campagne de Flodden, la flotte se composait de 16 grands et 10 plus petits bateaux. Après un raid sur Carrickfergus en Irlande, elle s'est jointe aux Français et a eu peu d'impact sur la guerre. Après la catastrophe de Flodden, le Grand Michel, et peut-être d'autres navires, ont été vendus aux Français et les navires du roi ont disparu des archives royales après 1516.
(Traduit de l'anglais)

Guerres dans l'Ecosse médiévale (3e partie) : Middle Ages (Moyen âge)

Le Moyen Age en Écosse peut être compris globalement entre la mort de Domnall II en 900 après JC et la mort du roi Alexandre III en 1286, qui fut une cause indirecte des guerres d'indépendance écossaises.
Les armées Au XIIe siècle, la capacité de faire appel à des contingents plus larges d'hommes pour les grandes campagnes s'était formalisée sous le nom de « common » (communis exercitus) ou « armée écossaise » (exercitus Scoticanus), sur la base d'une obligation universelle liée à la tenue de diverses unités de terre.Cela pouvait être utilisé pour lever une armée régionale, comme le futur Robert Ier l'a fait quand, de 1298 à 1302, en tant que comte de Carrick, il a levé « my army of Carrick », mais aussi une armée nationale écossaise, comme il l'a fait plus tard dans les guerres d'indépendance. Les décrets ultérieurs ont indiqué que l'armée commune était un prélèvement de tous les hommes libres valides, âgés entre 16 et 60 ans, après un préavis de 8 jours. Il a permis de recruter un nombre relativement important d'hommes servant pendant une période limitée, généralement comme archers et lanciers non ou mal protégés. À cette époque, ces armées continuaient à être rassemblées par les comtes et qui menaient souvent leurs hommes au combat, comme ce fut le cas lors de la bataille de Northallerton en 1138. Ils contribuaient à fournir la grande majorité des armées nationales écossaises, fournissant potentiellement des dizaines de milliers d'hommes pendant de courtes périodes de conflit.L'introduction du féodalisme en Écosse est généralement attribuée à la révolution davidienne du XIIe siècle. Quand David Ier a accédé au trône écossais en 1124 après avoir passé une grande partie de sa vie en tant que baron en Angleterre, il a apporté avec lui un certain nombre de vassaux anglo-normands, à qui il a distribué des terres et des titres, d'abord dans les basses terres et les frontières, puis plus tard dans les zones tampons entre le Nord et l'Ouest. Geoffrey Barrow a écrit que, entre autres changements, cela a apporté des « innovations fondamentales dans l'organisation militaire ». Il s'agissait notamment des honoraires du chevalier, de l'hommage et de la fidélité, ainsi que de la construction de châteaux et de l'utilisation régulière de la cavalerie professionnelle, pour défendre leurs châteaux et domaines. En échange du service, les vassaux fournissaient des troupes pour une durée basée sur 40 jours.
Les châteauxLes châteaux, dans le sens d'une résidence fortifiée d'un seigneur ou d'un noble, arrivèrent en Écosse dans le cadre de l'encouragement que fit David Ier aux Normands et Français nobles à venir s'installer avec le régime foncier féodal, en particulier dans le sud et l'est. C'étaient un moyen de contrôler les basses terres contestées. Il s'agissait principalement de constructions rudimentaires en bois construits sur une motte surélevée, surmontées d'une tour en bois et d'une plus grande enceinte adjacente, tous deux généralement entourés d'une fosse (un fossé) et d'une palissade, et reliés par un pont en bois. Ils ont varié dans la taille de la très grande comme celui d'Inverurie, à des conceptions plus modestes comme Balmaclellan.En Angleterre, beaucoup de ces constructions ont été converties en châteaux de pierres au XIIe siècle, mais en Écosse, la plupart de celles qui étaient occupées de façon continue, ont été reconstruits en pierres mais ont gardé leur forme initiale avec enceinte et un haut mur rideau. En plus des châteaux baronniaux, il y avait des châteaux royaux, souvent plus grands et fournissant la défense, l'hébergement pour la cour écossaise itinérante et un centre administratif local. Dans les guerres de l'indépendance écossaise, Robert Ier adopta une politique de destruction de châteaux, plutôt que de permettre aux forteresses d'être facilement prises ou reprises par les Anglais et utilisées contre lui, en commençant par ses propres châteaux à Ayr et Dumfries, y compris Roxburgh et Edimbourg.
Les naviresDans les Highlands et les îles, le longship a été progressivement remplacé par (dans l'ordre croissant de la taille) la birlinn, la galère des hautes terres et le lymphad, qui, étaient des navires de construction clinker (les bordages se recouvrent comme les ardoises d'un toit), généralement avec un mât central, mais aussi équipés de rames. Comme le longship, ils avaient une tige haute et une poupe, et étaient encore assez petits et légers pour être traînés à travers des portages. Ils pouvaient combattre en mer, mais étaient rarement capables d'égaler les navires armés des marines écossaise ou anglaise. Cependant, ils pouvaient généralement dépasser les grands navires et étaient extrêmement utiles dans les raids rapides.La fourniture de navires pour la guerre est devenue liée à des obligations féodales, selon le modèle des seigneurs celto-scandinaves, qui avaient précédemment initié le prélèvement général sur la propriété foncière. Pour tenir leurs terres, ils devaient, en échange, fournir, en nombres et tailles spécifiés, des navires au roi. Ce processus a probablement commencé au XIIIe siècle, mais il s'intensifiera sous Robert I.L'importance de ces navires est soulignée par leur nombre trouvé dans les représentations sur les stèles funéraires et dans l'héraldique des Highlands et des îles.On trouve mention dans les archives médiévales des flottes commandées par les rois écossais, comme Guillaume le Lion et Alexandre II. Ce dernier prit personnellement le commandement d'une grande force navale qui a navigué à partir du Firth of Clyde et jeté l'ancre au large de l'île de Kerrera en 1249. Cette flotte était destinée à transporter son armée dans une campagne contre le Royaume des îles, mais il est mort avant que la campagne ne puisse commencer. La puissance navale viking qui avait été perturbée par les conflits entre les royaumes scandinaves, entre dans une période de résurgence au XIIIe siècle, lorsque les rois norvégiens commencent à construire certains des plus grands navires vus dans les eaux d'Europe du Nord. Il s'agit notamment du Kristsúðin du roi Hakon Hakonsson, construit à Bergen de 1262 à 1262, qui mesurait 79 m de long. En 1263, Hakon répond aux plans d'Alexandre III sur les Hébrides en dirigeant personnellement une importante flotte de quarante navires, dont le Kristsúðin, vers les îles, où ils sont renforcés par les alliés locaux jusqu'à 200 navires. Les dossiers indiquent qu'Alexandre fit construire plusieurs grands navires à rames à Ayr, mais évita une bataille en mer. La défaite à la bataille de Largs et les tempêtes hivernales forcèrent la flotte norvégienne à rentrer chez elle, laissant la couronne écossaise comme puissance majeure dans la région et conduisant à la cession des îles de l'Ouest à Alexandre en 1266.
(Traduit de l'anglais)

Guerres dans l'Ecosse médiévale (2ème partie) : Early Middle Ages (Haut moyen âge)

Michel Bonte

L'Écosse était divisée en une série de royaumes au début du Moyen Age, c'est-à-à-d. entre la fin de l'autorité romaine en 400 et la montée du royaume d'Alba en 900. Parmi ceux-ci, les quatre plus importants à émerger étaient les Pictes, les Écossais de Dàl Riata, les Britanniques d'Alt Clut et le royaume de Bernicie. Après l'arrivée des Vikings, à la fin du 8ème siècle, des colonies scandinaves ont été établies sur les îles et le long de certaines parties des côtes. Au IXe siècle, la Maison d'Alpin a combiné les terres des Écossais et des Pictes pour former un seul royaume qui constituait la base du royaume d'Écosse.
Les guerriers : Dans le monde politiquement divisé du début de l'Écosse médiévale, le noyau de la plupart des forces armées était la garde du corps d'un chef ou la bande de guerre. Dans les langues brittoniques, cela s'appelait le teulu, comme dans teulu Dewr (la « bande de guerre de Deira »). En latin, le mot le plus courant de cette période est tutores, et dérive du verbe latin tueor, qui signifie défendre, préserver du danger.En temps de paix, l'activité de la bande de guerre était centrée autour de la « Grande Salle ». Ici, dans les cultures germaniques et celtiques, la fête, l'alcool et d'autres formes de liaison masculine ont maintenu l'intégrité de la bande de guerre. D'après le poème épique contemporain du vieil anglais Beowulf, la bande de guerre dormait dans la « Grande Salle » après que le seigneur se soit retiré dans sa chambre adjacente. Il est peu probable qu'une bande de guerre dans la période ai dépassé 120-150 hommes, car aucune structure de salle ayant une capacité plus grande n'a été trouvée par des archéologues dans le nord de la Grande-Bretagne.La bande de guerre était le noyau des grandes armées qui étaient mobilisées de temps en temps pour des campagnes de taille significative. Ces forces plus importantes dépendaient des obligations de défendre une province ou un royaume par terre et par mer. Les premières sources de Dál Riata évoquent une obligation fondée sur la propriété foncière, avec l'obligation de fournir un nombre spécifié d'hommes ou de navires en fonction de la quantité de terres détenues par un individu. Les pierres pictes, comme celle d'Aberlemno à Angus, montrent des guerriers avec des épées, des lances, des arcs, des casques et des boucliers. Ces gravures peuvent représenter l'infanterie en formation, ou rassemblées pour la protection, et elles montrent des troupes à cheval, parfois lourdement armées, suggérant une élite de cavaliers.
Les forts de colline : Les premières fortifications en Écosse, en particulier dans le nord et l'ouest, comprenaient de modestes tours construites en pierre connues sous le nom de brochs et de duns et, en particulier dans les forts de colline plus grands du sud et de l'est. Dans le sud et l'est, on trouve des traces de plus de 1000 forts de colline, construits à partir de l'âge du fer et situés sous la ligne Clyde-Forth. Ils semblent avoir été en grande partie abandonnés à l'époque romaine, mais certains semblent avoir été réoccupés après leur départ. La plupart sont circulaires, avec une seule palissade autour d'un enclos.Les forts du début du Moyen-Age étaient souvent des constructions plus petites, plus compactes, utilisant parfois les caractéristiques géographiques du terrain, comme à Dunadd et Dunbarton.Le grand nombre de forts de colline en Ecosse peut permettre de penser que les batailles de terrain ont été moins importante en Ecosse qu'elles ne l'ont été dans l'Angleterre anglo-saxonne contemporaine. La proportion relativement élevée de rois indiqués comme mourant dans des incendies suggèrent que les sièges représentaient une partie importante des combats dans le nord de la Grande-Bretagne.
Les navires médiévaux : Il est possible que de nombreux affrontement se soient fait sur la mer. Les annales irlandaises citent une attaque par les Pictes sur les Orcades en 682, qui a dû nécessiter une grande force navale, et les Pictes auraient également perdu 150 navires dans une catastrophe en 729.Les navires ont également été essentiels dans la guerre terrestre et maritime dans les Highlands et les îles et à partir du septième siècle. Le Senchus Fer n-Alban mentionne l'existence d'une flotte picte importante qui obligea les groupes écossais à produire de nombreux navires et engager plusieurs milliers d'hommes. Le Senchus Fer n-Alban (Histoire des Hommes d'Écosse) est un texte médiéval rédigé en vieil irlandais recueillant la généalogie des rois du Dalriada ainsi que le recensement de la population des différents royaumes le formant dont on estime la période de compilation au Xe siècle, mais il peut être issu de documents plus anciens du VIIe siècle, rédigés en latin. La même source mentionne la première bataille navale enregistrée autour des îles britanniques en 719 et huit expéditions navales entre 568 et 733. Les seuls restes de navires retrouvés, de cette période, sont des pirogues. Mais les gravures laissent penser qu'il existait des bateaux de peau semblable à la curragh irlandaise et de plus grands navires à rames.Les raids vikings et les invasions des îles britanniques s'appuyèrent sur une puissance maritime supérieure, ce qui a permis la création des thalassocracies (seigneuries basées sur la mer) du nord et de l'ouest. Le drakkar (long-ship), la clé de leur succès, était un gracieux, long, étroit, léger, bateau en bois avec une coque à tirant d'eau peu profonde conçu pour la vitesse. Ce tirant d'eau permettait de naviguer dans des eaux d'une profondeur de seulement 1 m (3 pieds) et permettait des débarquements sur la plage, et son poids léger permettait de le transporter sur la terre ferme par des systèmes de portage. Les drakkars étaient également à double sens, l'avant et la poupe symétriques permettaient au navire de repartir dans l'autre sens rapidement sans avoir à faire demi-tour.(Traduit de l'anglais)

Guerre dans l'Ecosse médiévale


La guerre dans l'Écosse médiévale comprend toute activité militaire dans les frontières modernes de l'Écosse, ou par des forces originaires de la région, entre le départ des Romains au Ve siècle et l'adoption des innovations de la Renaissance au début XVIe siècle. Au cours de cette période, les conflits se sont développés, passant de raids mineurs à des conflits majeurs, incorporant de nombreuses innovations de la guerre continentale.Au début du Moyen Age, la guerre terrestre se caractérisait par l'utilisation de petites bandes de de troupes domestiques qui s'engageaient souvent dans des raids et des combats de faible envergure. L'arrivée des Vikings a apporté une nouvelle échelle de guerre navale, avec un mouvement rapide basé autour du drakkar viking. Le birlinn (Type de bateau en bois, à bordage à clin, propulsé par rames et par une voile carrée sur un mât), qui s'est développé à partir du drakkar, est devenu un facteur majeur dans la guerre dans les Highlands et les îles.Au Haut Moyen Age, les rois d'Écosse pouvaient commander des forces de dizaines de milliers d'hommes pendant de courtes périodes dans le cadre de la «"common army » (armée commune), principalement composées de lanciers et d'archers mal protégés. Au XIIè siècle, le roi David Ier introduisit des éléments de féodalisme en Écosse, ces forces furent augmentées par un petit nombre de chevaliers montés et équipés de lourdes armures.Le féodalisme a également introduit des châteaux dans le pays, à l'origine de simples constructions en bois sur motte castrale (fortification composée d'un remblai de terre), mais elles ont été remplacées au XIIIe siècle par des châteaux en pierre plus solides, avec de hauts murs les encerclant. Au XIIIe siècle, la menace scandinave s'est apaisée et les rois d'Écosse ont pu utiliser les forces navales pour aider à contrôler les Highlands et les îles.Les armées de campagne écossaises parvenaient rarement à résister aux armées généralement plus grandes et mieux organisées levées par l'Angleterre, mais elles furent utilisées cependant utilisées habilement par Robert Ier d'Écosse à la bataille de Bannockburn en 1314 pour assurer la victoire. Il adopta une stratégie consistant à attaquer les châteaux anglais et à faire usage de la puissance navale pour soutenir ses forces. Il commença à développer une force navale royale écossaise. À la fin du Moyen Age, sous la dynastie Stewart, ces forces furent encore renforcées par des troupes spécialisées, en particulier des hommes d'armes et des archers, embauchées par des liens de manrent, contrat écossais du milieu du XVe siècle au début du XVIIe siècle, généralement de nature militaire et impliquant des clans écossais. Le lien de manrent était généralement un serment par lequel un homme ou un clan plus faible s'engageait à servir, en échange de la protection, un seigneur ou un clan plus fort - devenant en fait un vassal rendant service au supérieur, souvent fait sous la forme d'une alliance.De nouveaux châteaux de "livery and maintenance" ont été construits pour abriter ces troupes et ils ont commencé à être adaptés pour accueillir des canons. Les Stewart adoptèrent également d'importantes innovations inspirées de la guerre continentale, comme les piques plus longues, l'utilisation intensive de l'artillerie, et la construisirent une importante flotte. Cependant, l'une des meilleures et plus grande armée écossaise jamais réunie rencontra encore la défaite face à une armée anglaise à la bataille de Flodden en 1513, qui vit la destruction d'un grand nombre de troupes, d'une grande partie de la noblesse et la mort du roi Jacques IV.(Traduit de l'anglais)

Michel Bonte

Mackenzie Ranald Slidell (1840-1889)

C.A

Officier général américain

Pendant vingt ans, Mackenzie combat les Indiens - Lipans, Kickapoos, Comanches, Kiowas, Lakotas, Cheyennes, Utes - montrant en toute circonstance son caractère implacable et son extrême brutalité.

Né à New-York le 27 juillet 1840, Ranald S. Mackenzie sort le premier de sa promotion de l'Académie militaire de West-Point en 1862. Il participe à la plupart des grandes batailles de la Guerre de Sécession à l'issue desquelles il est promu brigadier-général. A la fin de la guerre, il est reversé dans l'armée régulière avec le grade de colonel. Il est affecté dans les Plaines du Sud.

Dans les Plaines du Sud

En 1872, à partir de Fort Concho, au Texas il investit avec le 4ème régiment de cavalerie, plusieurs villages comanches et kiowas dans les Staked Plains. Selon ses ordres, les soldats détruisent systématiquement les provisions et prennent des otages, forçant les Indiens à se rendre dans les réserves qui leur sont assignées.

On envoie Mackenzie et son régiment combattre les Lipans et les Kickapoos, qui, lancent des attaques sur les établissements blancs de la vallée du Rio Grande à partir de leurs villages installés au Mexique. Mackenzie franchit la frontière et attaque le village kickapoo de Remolino, provoquant un grave incident diplomatique.

La Guerre de la Red River (1874-1875)

De retour à Fort Concho, Mackenzie participe à la guerre de la Red River en 1874-75 contre les Comanches et les Kiowas. Le 28 septembre 1874, il attaque le camp de Quanah Parker et de Lone Wolf dans le canyon de Palo Duro. Les soldats détruisent les tipis et les réserves de nourriture et abattent plus de mille poneys indiens. La terrible efficacité de cette tactique entraîne la reddition des principaux chefs kiowas et comanches.

La Campagne contre les Sioux (1876)

En 1876, le général Philip H. Sheridan place le 4ème régiment de cavalerie sous les ordres du général George Crook afin de participer à la campagne contre les Sioux dans les Black Hills. Le 25 novembre 1876, Mackenzie, que les Indiens appellent "Trois-Doigts", à cause d'une blessure reçue pendant la Guerre de Sécession, attaque le village d'hiver de Dull Knife et Little Wolf près de Crazy Woman Creek. Fidèle à sa tactique favorite, Mackenzie ordonne la destruction systématique du village et le massacre de plusieurs centaines de poneys indiens.

Mackenzie retourne au Texas où il traque des voleurs de bétail par-delà la frontière mexicaine. En 1881, il force les Utes à retourner sur leur réserve de l'Utah. L'année suivante, il traque à nouveau les Apaches sur les territoires du Nouveau-Mexique et de l'Arizona.

Promu brigadier-général en 1882, il est frappé de maladie mentale peu après. Il retourne à New-York où il meurt le 19 janvier 1889. (François Hameau)

La tentative de soulèvement de Louis-Napoléon Bonaparte (6 août 1840)

Charles Abbatucci

Dans la nuit du 5 au 6 août 1840, Louis-Napoléon Bonaparte débarque avec une cinquantaine de conjurés près de Boulogne-sur-Mer. Prendre la ville, la sous-préfecture et la mairie nécessiterait trop d'effectifs. Les conjurés décident de se rendre à la caserne du 40ème régiment d'infanterie pour que celui-ci apporte les renforts nécessaires. La tentative est un échec. Contraint de fuir, Louis-Napoléon et quelques complices montent dans un canot pour rejoindre leur bateau. Des coups de feu éclatent, le prince est blessé, le canot chavire et les fugitifs sont recueillis.

Le 6 août 1840, à 8h30 du matin, le sous-préfet de Boulogne-sur-Mer adresse au ministre de l'Intérieur une dépêche télégraphique : "Louis Bonaparte vient de faire une tentative sur Boulogne. Il est poursuivi et déjà plusieurs des siens sont arrêtés."
A 9h45, il lui en envoie une autre : "Louis Bonaparte est arrêté. Il vient d'être transféré au château, où il sera bien gardé. La conduite de la population, de la garde nationale et de la troupe de ligne a été admirable."

Lors de son procès devant la Cour des pairs, le prince déclare : « Je représente devant vous un principe, une cause, une défaite. Le principe, c'est la souveraineté du peuple ; la cause, celle de l'Empire ; la défaite, Waterloo. Le principe, vous l'avez reconnu ; la cause, vous l'avez servie ; la défaite, vous voulez la venger. [...] Représentant d'une cause politique, je ne puis accepter comme juge de mes volontés et de mes actes, une juridiction politique. [...] Dans la lutte qui s'ouvre, il n'y a qu'un vainqueur et un vaincu. Si vous êtes les hommes du vainqueur, je n'ai pas de justice à attendre de vous, et je ne veux pas de votre générosité. » (Sénat)

Marie de Hainaut (1280/1354)

Patrice Nicolle

Marie de Hainaut (1280/1354)Duchesse de Bourbon, nommée aussi Marie d'Avesne.
Fille de Jean 1er de Hainaut et de Philippa de Luxembourg.
Mariée à Louis Duc de Bourbon.elle porte une robe ou plutôt un manteau traînant dont le corsage est entièrement d'hermine, avec des manches semblables, ouvertes au coude et qui tombent jusqu'à terre. La jupe de ce manteau est blasonnée à droite de lys, armes de son mari Louis premier Duc de Bourbon, Comte de Clermont, et à gauche des armes de sa famille qui sont : parti écartelé, au premier d'or au lion rampant de gueule, qui est : Hollande ; au second d'or au lion rampant de sable, qui est : Flandres. Ces armes de Hollande et de Flandre ainsi réunies forment les armes de Hainaut.
L'Histoire du Hainaut est fortement mouvementée par les successions, en particulier la guerre qui les opposait aux Dampierre.
Jean 1er de Hainaut (1248/1304) sera un des protagonistes de la série télévisée «les rois maudits »

Louis Marie Turreau

Fils d'un bourgeois Normand agent du fisc et maire d'Évreux, Louis Marie Turreau profite de la révolution pour acheter des biens nationaux à Conches puis prendre en juillet 1792 la tête de la gamme nationale locale.

En septembre il commande un bataillon de volontaires envoyé dans l'est et gagne rapidement en influence grâce a l'appui de son cousin Louis Turreau, député de l'Yonne à la convention associé aux montagnardx, et du ministre de la guerre Jean-Baptiste bouchotte, proche des extrémistes de la faction hébertiste.

Général de brigade le 30 juillet 1793, de division le 18 septembre, Louis-Marie est battu par les Espagnols au pla del Rey dans le Roussillon le 16 octobre, on accusera d'avoir blâmé et envoyé son second D'Aoust à la guillotine.

Cela ne l'empêche pas pour autant d'être nommé commandant chef de l'armée de l'Ouest le 4 novembre.

Suspendu le 17 mai après l'échec de ses colonnes, il est arrêté le 28 septembre et acquitté le 19 décembre, considérant qu'il n'a fait qu'obéir.

Il reprend du service en 1797 et se voit confier d'importants commandements militaires sous le consulat. Nommé ambassadeur aux États-Unis de 1803 à 1811, Turreau est fait baron d'empire en 1812, ce rallie aux bourbons en 1814, à Napoléon pendant les 100 jours pendant les quels il publiera " Mémoire contre le retour éphémère des hommes à privilèges" (on croit rêver) , puis à nouveau à Louis XVIII qui lui attribue la Croix de Saint-Louis. Il mourra toutefois avant de la recevoir

Chantal Brachet De La Faye 

Bayard 

l'histoire d'un chevalier
« sans reproche » mort en héros
(D'après « Lectures pour tous », paru en 1924)Le plus sage, dit la Chronique, et le plus vertueux de son temps. Son honneur est d'avoir voulu que la guerre ne manquât jamais à la loi de l'honneur, que la bataille fût noble et que dans leurs prouesses tous autour de lui demeurassent des preux. Doux aux vaincus, doux aux prisonniers, toujours attentif à écarter des non-combattants les horreurs de la guerre, il est implacable aux soudards et aux pillards, protège les villes forcées contre la rapacité et la violence, pend haut et court quiconque tue, vole ou brûle. En même temps que le roi et le royaume, il défend l'honneur.Il fut le « Chevalier sans peur ». Mais ce n'est là qu'une partie, la plus petite, de son immense gloire. Qu'il ait à dix-sept ans, jeune page aux yeux de flamme, devant le duc de Savoie ou devant Charles VIII, dompté, nouvel Alexandre, de nouveaux Bucéphales, ressuscité dans ses premiers tournois la jeunesse de Bertrand du Guesclin, contre un monde d'ennemis défendu seul le pont du Girigliano, à Brescia chargé l'adversaire, tout grelottant encore de fièvre dans sa robe de chambre de malade, toujours le premier à l'attaque, le dernier à la retraite, merveilleux entraîneur d'hommes et ne redoutant que de « mourir dans son lit comme une femme », d'autres là avaient été et seront ses égaux.Grand maître du sort des batailles, qu'il ait encore promené son triomphe du Milanais au royaume de Naples sous tous les ciels de l'Italie, vainqueur d'Agnadel et de Brescia, de Villafranca et de Marignan, barré à Mézières la route de Paris aux soldats de Charles-Quint, armé chevalier un roi de France, c'est gloire militaire qu'il partage avec d'autres. Mais combien peuvent prétendre à partager avec lui celle d'avoir été le « Chevalier sans reproche » ?A l'ennemi déloyal, il n'oppose que la loyauté. Le pape Jules II vient de dépêcher au duc de Ferrare l'aventurier Guerlo pour l'amener à force de promesses à se faire le complice d'une lâcheté : attirer Bayard et les siens dans un guet-apens. Devant l'injure de l'offre, le duc ne bronche pas ; il retient l'émissaire et prévient Bayard arrivé à l'instant. Une telle forfaiture ! Bayard n'y croit pas et il lui faut entendre, caché dans un cabinet, le renouvellement du honteux marché.Mais quand le lendemain le duc de Ferrare tout joyeux lui confie qu'il a gagné le messager et que, dans huit jours, Jules II sera mort, Bayard ne comprend pas. « Comment cela ? Cet homme entre-t-il dans le secret de la Providence pour prédire à coup sûr la vie ou la mort ? - Non, répond le duc souriant ; mais il passe nuits et jours auprès du Pape, il le sert même à table... et j'ai promis deux mille ducats comptant et cinq cents de rente. »Bayard en « frémit d'horreur ». Il veut sur-le-champ avertir Jules II. Non ! la trahison n'excuse pas la trahison. « Je ne consentirai jamais, s'écrie-t-il, à ce que mon ennemi périsse de la sorte, et si vous voulez me livrer ce galant qui veut faire ce chef-d'œuvre, je ne lui donne pas une heure que je ne le fasse pendre. » Lui qui n'oublie les soucis du commandement que pour songer à la sécurité des autres, il est tout pardon pour ceux mêmes qui ont comploté sa perte. Il pardonne, gaiement, la blague aux lèvres, le verre en mains ; car il y a déjà en lui quelque chose des héros de Dumas père.C'était en Navarre, où Louis XII l'avait envoyé contre Ferdinand d'Aragon. Après une affaire où les lansquenets s'étaient fort piteusement conduits, l'un des couards eut le front de venir réclamer double paie pour ceux qui n'avaient pas voulu marcher à la brèche. Bayard refusa et l'émeute aussitôt gronda. Le soir il traitait à sa table le duc de Suffolk quand on lui annonça qu'un lansquenet en fureur le cherchait partout pour le mettre en pièces. Il sortit de table en riant et, interpellant l'énergumène : « Est-ce toi, camarade, qui cherches le capitaine Bayard pour le tuer ? Me voici. - Ce n'est pas moi seul, baragouina l'autre, ce sont tous les lansquenets ensemble. - Miséricorde ! tous les lansquenets ! Quartier, mon camarade ; je ne me sens pas capable de me battre contre six ou sept mille hommes. » Puis il le fit entrer, l'installa vis-à-vis de lui à sa table, lui versa force rasades et renvoya d'une tape sur l'épaule un lansquenet jurant que « Bayard était honnête homme, que son vin était bon et qu'il était prêt à le défendre contre tous les lansquenets du monde ».En un temps où tirer monnaie de son épée tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, n'a rien qui déshonore un capitaine, lui dont le patrimoine est nul et que tous sollicitent reste sourd à toutes les offres. C'est en vain que Jules II, après l'affaire du Garigliano, lui propose la capitainie générale de l'Église, en vain que le roi d'Angleterre, dont il est un instant le prisonnier, met à ses pieds biens et honneurs. « Je n'ai qu'un maître au ciel qui est Dieu, répond-il, et un maître sur terre, qui est le roi de France, et je n'en servirai jamais d'autres. »Après la bataille, à l'heure du butin, il écarte de la main tout ce qu'on lui apporte. Pendant la campagne du Milanais, à Voghera, comme on lui offre la splendide argenterie enlevée chez les félons qui ont trahi ses armes : « A Dieu ne plaise, s'écrie-t-il, que ce qui vient des traîtres et de si mauvais sujets entre chez moi ! » Et la somptueuse vaisselle est aussitôt distribuée aux compagnons de bataille. Suivant les mérites et les besoins de chacun, il partage, partout, écus et ducats, sans se réserver jamais rien.Avec quelle délicatesse, quelle élégance il sait être bon, la chronique du Loyal Serviteur nous en donne un charmant témoignage. C'était à Brescia. Blessé très grièvement d'un terrible coup de pique au haut de la cuisse en sautant un rempart, Bayard avait été transporté dans une maison dont le maître était parti, laissant sa femme et ses deux filles à la garde de Dieu. Le chirurgien vient à peine d'enlever de la plaie le fer et le tronçon rompu, que le premier soin du blessé est de s'inquiéter affectueusement du motif qui fait pleurer son hôtesse. Son mari est-il mort ? A-t-il pu après le combat se réfugier dans un couvent ? L'angoisse de la malheureuse est extrême. En l'absence du chef immobilisé par sa blessure, le sac de la ville est effroyable et les couvents mêmes ne sont pas épargnés. Bayard n'a de cesse qu'il n'ait fait retrouver et ramener chez lui le gentilhomme par ses deux archers de garde. Malgré ses douleurs, il tient à lui offrir lui-même ses bonnes grâces et à saluer son retour.Cinq semaines plus tard, la blessure fermée vaille que vaille, quand, las de l'inaction, il parle de sauter à cheval pour courir sus aux Espagnols, ses hôtes se préparent, suivant l'usage, à s'acquitter de leur rançon. Tenant dans ses mains un petit coffret d'acier, finement orné, le plus joli trésor qu'elle ait pu trouver, la dame du lieu vient à lui et se met à genoux. Mais Bayard aussitôt la relevant, ne consentit à l'écouter qu'assise : « Monseigneur, je remercierai Dieu toute ma vie de ce qu'il lui a plu, dans le sac de notre ville, de conduire en notre maison un chevalier si généreux. Nous sommes vos prisonniers, la maison et tout ce qu'elle contient est à vous par droit de conquête ; mais vous nous avez laissé voir tant de grandeur d'âme que je viens vous prier de vous contenter du petit présent que j'ai l'honneur de vous offrir. »Elle ouvre alors le coffret, qui contient toute la fortune familiale, deux mille cinq cents ducats or. Après un coup d'œil jeté sur le coffre, Bayard sourit et demande : « Combien, madame, y a-t-il là-dedans ? - Monseigneur, répond la femme se méprenant sur le sourire, il n'y a que deux mille cinq cents ducats, mais si cela ne suffit pas, ordonnez. » Toujours souriant, Bayard referme le coffre : « Ce n'est pas, madame, ce que je veux dire. Quand vous m'offririez cent mille écus, je ne les estimerais pas tant que la bonne compagnie que vous m'ayez tenue, vous et votre famille. Au lieu de prendre votre argent, je vous promets que, tant que je vivrai, vous aurez en moi un gentilhomme pour serviteur et pour ami. » Et, comme de nouveau, à genoux, elle le supplie d'accepter : « Eh bien, madame, puisque vous le voulez absolument, j'accepte ; mais, je vous en prie, faites venir vos demoiselles pour que je prenne congé d'elles. »Resté seul, Bayard partage les ducats en trois lots, deux de mille et un de cinq cents, et, quand les jeunes filles arrivent, après les avoir, les larmes aux yeux, remerciées d'avoir diverti son ennui en travaillant et en jouant du luth auprès de lui : « Mesdemoiselles, les gens de guerre ne sont pas ordinairement chargés de bijoux. Je vous donne donc à chacune mille ducats pour contribuer à vous marier. Quant aux cinq cents ducats, soit, je les garde... pour les distribuer aux pauvres monastères de filles qui auront le plus souffert du pillage. » Mais déjà on lui amenait ses chevaux, et la seule chose à quoi il consentit fut d'accepter des jeunes filles deux jolis bracelets de fil d'or et d'argent et une bourse de satin cramoisi, ouvrages de leurs mains. Un écrivain du XVIIIe siècle a dit de lui : « Sa vie entière fut un hymne à l'honneur de l'humanité. » Un homme de son temps avait écrit, plus joliment : « Il est la fleur de la Chevalerie ».C'est à Rebecco, pendant la campagne du Milanais menée contre les Espagnols, que cette fleur fut fauchée. Chargé de sauver une armée française compromise par l'impéritie d'un autre, Bayard savait la tâche surhumaine. Il l'avait acceptée pourtant, et déjà il domptait le sort. Grâce à lui, malgré des forces espagnoles d'une supériorité écrasante, l'armée dégagée passait la Sésia à Romagnano, tandis qu'avec une poignée de ses hommes d'armes, il chargeait sans trêve, « d'un air aussi tranquille que s'il eût été dans un jardin et tout au petit pas ».L'artillerie et les enseignes étaient sauvées quand, sur les dix heures du matin, il fut tiré un coup d'arquebuse à croc dont la pierre vint le frapper au dos et lui brisa la colonne vertébrale. Il comprit qu'il était blessé à mort et cria : « Jésus ! Ah, mon Dieu ! » Puis, malgré les supplications de son ami d'Allègre qui voulait le retirer de la mêlée, il trouva la force encore d'ordonner la charge et demanda seulement qu'avec l'aide de quelques Suisses on l'installât au pied d'un arbre « en sorte qu'il ait la face regardant les ennemis ».Tous pleuraient autour de lui. Il consola tout le monde, puis, faute de prêtre, se confessa à son gentilhomme Jacques Jeoffre de Milieu. Une fois encore ses officiers tentèrent de le persuader de se laisser emporter. Il refusa : « Laissez-moi le peu que j'ai à vivre pour penser à ma conscience. Je vous supplie vous-mêmes de vous retirer de peur d'être faits prisonniers. Tout ce que je vous demande, c'est d'assurer le roi que je meurs son serviteur, sans autre regret que de ne lui pouvoir plus rendre mes services. Présentez mes respects à tous messeigneurs les princes de France. Adieu, mes bons amis, je vous recommande ma pauvre âme. » Alors, tous, dit la chronique, se retirèrent et prirent de lui le dernier congé, avec des cris et des gémissements qui furent entendus de l'armée ennemie, au pouvoir de laquelle il demeura.Mais il était de ceux qui, tombés, sont encore plus grands que debout, et quand son adversaire Franceso d'Avalos marquis de Pescara, survint, c'est de ces mots qu'il le salua : « Plût à Dieu, seigneur Bayard, avoir donné de mon sang ce que j'en pourrais perdre sans mourir et vous avoir mon prisonnier en bonne santé ; vous connaîtriez bientôt combien j'ai toujours estimé votre personne, votre bravoure et toutes les vertus qui sont en vous, et que depuis que je me mêle des armes, je n'ai jamais connu votre pareil. » Puis il fit apporter, son propre pavillon avec son lit et y coucha lui-même le blessé en lui baisant les mains. Toute l'armée espagnole était là, immobile et contemplant en silence la mort d'un héros.Le connétable de Bourbon ne rougit pas d'approcher ce corps défaillant qui avait été la droiture même : « Ah ! capitaine Bayard, que je suis marri et déplaisant de vous voir en cet état ! Je vous ai toujours aimé et honoré pour la grande prouesse et sagesse qui est en vous. Ah ! que j'ai grande pitié de vous ! » Alors le mourant redressa la tête et fit à l'homme passé au service de l'étranger la réponse immortelle : « Monseigneur, je vous remercie. Il n'y a point de pitié en moi, qui meurs en homme de bien, servant mon roi. Il faut avoir pitié de vous, qui portez les armes contre votre prince, votre patrie et votre serment. »Demeuré seul, il ne pensa plus qu'à mourir, et récita le Miserere. Il murmura, lui dont l'âme était nette : « Mille ans de jeûne au pain et à l'eau dans le désert ne pourraient acquitter mes fautes... Oubliez-les, mon père !... Que votre justice se laisse fléchir par les mérites du sang de Jésus !... » C'est sur ce cri-là, celui même qu'il avait jeté quand le coup l'avait frappé, que la mort l'arrêta... C'était le 30 avril 1524. Il avait quarante-huit ans

Noor Inayat Khan 

Noor Inayat Khan Femme d'exception, dont l'héroïsme aux heures les plus sombres de la barbarie nazie est une source d'inspiration inépuisable qui rejaillit, aujourd'hui, sur des tribunes prestigieuses et par-delà les frontières avec une forte résonance, l'Indienne de confession musulmane, la défunte Noor Inayat Khan, a été saluée, célébrée et citée en exemple en Floride, lors d'un colloque dédié, dimanche dernier, à sa grande leçon de foi et de courage offerte au monde.
Celle qui, à l'âge de tous les possibles, allait choisir de se dresser contre l'invasion des chemises brunes, sans jamais trembler au son de leurs bruits de bottes, en s'illustrant comme l'un des meilleurs agents secrets de l'unité des Opérations spéciales créée par Winston Churchill, naquit à Moscou, en 1914, dans une famille princière et soufie, se nourrissant dès sa plus tendre enfance de la richesse des différences de ses deux parents.
Fille de Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan, un mystique soufi indien, qui fut invité en Russie par Raspoutine pour partager avec le tsar Nicolas II de Russie la doctrine soufie de paix et d'amour, et de Ora Ray Baker, une Américaine convertie à l'islam, cousine de Mary Baker Eddy, fondatrice en 1879 du mouvement religieux Science chrétienne, la ravissante Noor Inayat Khan fit ses premiers pas dans une maison emplie de spiritualité, où le dialogue interconfessionnel était privilégié, stimulé, et sans cesse revivifié. Après une enfance londonienne, son adolescence eut pour cadre la Ville Lumière, où elle se familiarisa avec la langue de Molière, envisageant sérieusement une carrière d'auteur de contes pour enfants, avant que la Seconde Guerre mondiale ne l'emportât vers son destin.
Après avoir reçu une solide formation d'opérateur de téléphonie mobile en Grande-Bretagne, la jeune femme de 29 ans fut jugée apte au service, et en 1943, pour sa plus grande fierté, elle rejoignait l'équipe de fins limiers des opérateurs radios clandestins de Sa Gracieuse Majesté, non pas pour jouer les Mata Hari, mais pour rivaliser de bravoure avec la gent masculine sur le terrain, notamment à Paris.
Au cours de plusieurs mois de clandestinité très périlleuse, où elle informait Londres, au péril de sa vie, des parachutages et de l'évolution des réseaux de résistance, refusant obstinément de rallier la Grande-Bretagne après que tous ses camarades aient été arrêtés par la Gestapo, Noor Inayat Khan, restée seule à Paris pour diriger un réseau d'espions, força l'admiration de ses supérieurs et aurait certainement gagné du galon si elle n'avait été dénoncée en août 1943, puis capturée, et jetée dans un train de la mort vers la destination de la « solution finale » : Dachau.
Plongée dans l'enfer du camp d'extermination de sinistre mémoire, la combativité de Noor Inayat Khan, loin d'être émoussée, en fut revigorée, les barbelés concentrationnaires n'étant fait que pour être coupés, ce qu'elle s'employa à faire lors de deux tentatives d'évasion spectaculaires, mais qui hélas échouèrent, lui valant des représailles nazies sans pitié : maintenue à l'isolement, enchaînée et torturée pendant neuf mois, elle fut finalement fusillée à Dachau, sans jamais avoir trahi les siens, ni pactisé avec l'ennemi, mais en criant « Liberté ». Elle , n'a reculé devant aucun sacrifice, pas même celui de sa vie, devant un auditoire multiconfessionnel, composé d'étudiants et de personnalités de tous les horizons, avides de faire de ce monde un endroit meilleur, la main tendue vers l'autre et non vers la hache de guerre.(source oumma)

Ch Abbatucci‎ 

Genséric, roi des Vandales 

Vers le commencement du Ve siècle, les Bourguignons, les Suèves, les Vandales quittent les bords de la Baltique et viennent fondre sur l'Italie. Repoussés par Stilicon, les Bourguignons s'établissent dans la partie orientale de la Gaule ; les deux autres peuples franchissent les Pyrénées et se partagent l'Espagne.Genséric, frère de Gundéric, roi des Vandales, naquit à Séville en 406. Sa valeur, son ascendant sur les soldats lui tinrent lieu d'avantages physiques : quoique boiteux et d'une petite taille, il occupa le trône, au préjudice de ses neveux.En 428, le gouverneur d'Afrique, Boniface, l'invite à venir se fixer dans les belles provinces qu'il commande, et qu'il veut soustraire au joug des Romains. Le Barbare y consent avec joie. Il 'rassemble ses sujets au nombre d'environ quatre-vingt mille, et passe le détroit sur des vaisseaux que lui prête le gouverneur. La concorde ne régna pas longtemps entre Genséric et lui. Boniface se réconcilie avec l'Empereur ; une guerre affreuse commence, et ne se termine que par un traité signé le 11 février 430 (voy. cette date), dans lequel les Romains cèdent au roi vandale plusieurs provinces de l'Afrique. Tel fut le commencement d'un empire qui se maintint plus de cent années, et dont le génie de Bélisaire put seul triompher.C'était la destinée de Genséric d'être invoqué par les Romains, et de leur faire payer cher sa terrible assistance : la désolation, le meurtre, le ravage qu'il apporta dans Rome même, appelé par l'impératrice Eudoxie, en offrent un second et déplorable exemple. ( 12. Juin 455.)Ivre de ses victoires et de ses crimes, il se fit nommer roi de la terre et de, la mer. Des côtes de l'Afrique il s'élançait à tout moment sur celles de la Sicile et de l'Italie. Un jour que ce pirate couronné sortait du port de Carthage, le pilote lui ayant demandé de quel côté il devait faire voile, Du côté des peuples que Dieu, veut punir, répondit Genséric. Quand l'Occident fut épuisé, l'Orient devint la proie de ses brigandages. L'empereur Léon le menaça de sa vengeance, s'il ne s'arrêtait. J'irai au-devant de lui, s'écria le Vandale ; et en effet il commença les hostilités, en dévastant les côtes de la Thrace, de l'Egypte et de l'Asie Mineure. Léon prépara un armement sous lequel Genséric devait succomber ; mais ce dernier prit pour auxiliaires la corruption et la ruse. Vainqueur par surprise, il accorda la paix, que signa en 475 le successeur de Léon.Genséric mourut à l'Age de soixante et onze ans, après en avoir régné cinquante. On admirerait davantage les grandes qualités dont il était doué comme prince et comme général,, si la pensée n'était entièrement absorbée par sa monstrueuse férocité'. Nourri dans l'arianisme, il arrosait tous ses pas du sang des chrétiens. Cruel dans la guerre, il ne l'était pas moins dans la paix : sur un soupçon vague que sa bru voulait l'empoisonner, pour régner un peu plus tôt, il lui fit couper le nez et les oreilles, et la renvoya en cet état au roi Théodomer, son père.Au nom de Vandale restèrent longtemps attachés l'épouvante et l'effroi ; c'est encore l'épithète dont on se sert pour désigner une personne ou une chose fortement empreinte de barbarie.

Guillaume Le Maréchal

Guillaume le Maréchal 1147-1219

Le " meilleur chevalier du monde "

Guillaume participa à cinq batailles au cours de sa vie, à l'époque du Moyen Âge central où la chose était rare et où l'on considérait qu'un chevalier ayant survécu à deux batailles était un vétéran aguerri
Sa vie a donné lieu à une célèbre biographie de l'historien Georges Duby, centrée sur sa loyauté à l'égard de ses suzerains ennemis, les rois d'Angleterre et de France

Le plus grand nombre de choses que nous savons au sujet de Guillaume est du " L'Histoire de Guillaume le Maréchal "

C'est un poème commandée par le fils aîné du maréchal et écrit en 1226 par un homme qui prétendait l'avoir connu

Ce poème est aussi considéré comme la première biographie écrite par un homme simple sur un autre qui n'était pas un roi .
Il raconte l' histoire de Guillaume le Maréchal, un chevalier sans terre qui fréquentait les tournois et est mort comte de Pembroke , régent de toute l'Angleterre.

Selon ce poème, Guillaume a réussi à servir cinq rois , et est l'homme à remercier pour le salut de la dynastie Plantagenêt qui a survécu pendant 250 ans.

Guillaume passé son enfance comme un autre garçon de la noblesse et plus tard réussi à trouver son chemin dans la maison de son cousin - Guillaume de Tancarville, le chambellan de la Normandie.

De 1167, Guillaume c'est fait un nom dans les cercles de tournois, où le principal objectif était d'apprendre aux garçons comment devenir des hommes, apprendre à se battre et se préparer à la guerre.
Un autre but de ces tournois était de capturer et de rançonner son adversaire, et Guillaume excellait vraiment dans ce rôle , ce qui le rendit très populaire

Ceci le fait apparaître comme une forme de justicier chevaleresque.
Au cours de sa vie, il a réussi à se trouver dans beaucoup d'endroits, et l'un d'entre eux était la France, où il a aidé son oncle, le comte Patrick de Salisbury pour une rébellion lancée par la famille de Lusignan.
Dans cette bataille, son oncle fut tué et Guillaume fut emprisonné.
Heureusement, Aliénor d'Aquitaine, la plus célèbre reine du Moyen Age, paya sa rançon

La période autour de 1170 ,Henri II couronne son fils .

Connu comme Henri le Jeune , le garçon était obsédé par les tournois plutôt que par la politique
Et son héros est un homme, vous avez sans doute deviné, le maréchal Guillaume .
Guillaume est donc chargé d'enseigner au jeune roi, la chevalerie
Au cours de cette période, Guillaume cherche ses premières allégeances.

Bien entendu, ce fut l'époque où Guillaume a commencé à se faire des ennemis à la cour. Ils ont tout essayé pour le discréditer, et la chose la plus réussie était la rumeur selon laquelle il avait couché avec la femme d'Henri le jeune.

Guillaume a réfuté ces accusations et a exigé un procès par le combat, mais on lui a refusé et il a été expulsé de la cour.

Après cette affaire, Guillaume a pris son temps pour revenir sur la scène aristocratique, mais heureusement, tout ce temps n'a pas été gaspillé en vain. Au cours de cette période difficile, il a prouvé sa valeur .

Lors de tournois, il a obtenu des contrats très lucratifs des hommes puissants comme le comte de Flandre et le duc de Bourgogne. Pendant ces tournois les meilleurs joueurs peuvent être choisis par les hommes les plus puissants.
Ce qui est particulier c'est que Guillaume a refusé beaucoup de ces contrats , il voulait son indépendance .

En 1183 Henri II avait un différend avec son fils et quand Guillaume revint à la cour Henri II lui demanda de se joindre à lui contre son fils, pensant que Guillaume pouvait raisonner Henri le jeune et lui demander de cesser toute révolte.

En 1183, Henri le Jeune Roi, âgé de 28 ans, meurt de maladie.

Après la mort du jeune roi Henri, Guillaume entreprit une croisade, mais pas celle que nous connaissons
Ce fut une croisade personnelle en l'honneur de son ami décédé.
Il est intéressant de savoir que cette croisade en Terre Sainte a totalement été oubliée et nous n'en savons pratiquement rien .
Une seule chose est sûre, Guillaume fit en deux ans ce que la plupart des chevaliers avaient fait en sept.

Au cours de sa croisade personnelle, Guillaume réussit à se rallier avec les Templiers , juste avant la bataille de Hattin 1187, qui a constitué un tournant majeur dans l' histoire.
Le roi Henri II a financé entièrement la croisade de Guillaume le Maréchal et à son retour l' a accepté dans sa maison.
Ce fut le coup de fouet et qui incita Guillaume a devenir le conseiller le plus fidèle du roi.
Le roi lui promit une chose qui va changer sa vie - une riche héritière pour femme - Isabel de Clare. Elle était l'héritière d'une grande quantité de terres dans le sud du Pays de Galles et l' Irlande, William l'épousa, il devint comte de Pembroke.

Puis vint le règne de Jean sans terre qui régna de 1199 à 1216

Au cours de cette période difficile, Guillaume passa le plus clair de son temps avec sa famille en Irlande. En Leinster, il a réussi à montrer à quel point il était bon gestionnaire, il a créé une zone prospère et économiquement réussie de terres au profit de tous ceux qui y vivaient.

En 1215 , le roi Jean n'a pas eu d' autre choix que de signer l' un des documents les plus importants de l'histoire, la Magna Carta. La Magna Carta qui mettait le roi en dessous de la loi et non au- dessus ,le roi Jean a essayé de changer les choses en provoquant une guerre civile

En 1216 , après une lourde défaite le roi Jean est mort. William lui est resté fidèle jusqu'à la fin mais avait su rester neutre durant son règne
Cela lui apporta un avantage, et il fut le premier choix pour devenir régent jusqu'à ce que le futur Henri III âgé de neuf ans est atteint l'âge de gouverner

Ce fut le moment où Guillaume atteint sa pleine puissance. Il a commencé à partir de rien et a réussi à grimper jusqu'à la régence de toute l'Angleterre, avec une tâche colossale à la clef.
Il a dû équilibrer la situation entre la Couronne et les rebelles qui contrôlaient la majeure partie du pays.

Grâce à sa grande sagesse et son expérience, il réussit .

Il gagna le soutien de nombreux barons rebelles et neutres, et mena une charge pour le roi contre les rebelles et le français à la bataille de Lincoln en 1217.
Les Anglais ont gagné la bataille, et la guerre a été rapidement gagnée par une victoire en mer, scellée par un traité.
Le 24 mai, 1219, âgé de 72 ans, et au sommet de sa gloire, Guillaume Le maréchal, comte de Pembroke et régent d'Angleterre,meurt.

Sa femme Isabelle mourut un an plus tard. Sur son lit de mort, il avait pu encore s'enorgueillir d'avoir capturé plus de 500 chevaliers au cours des différents tournois auxquels il avait pris part.

C'est en apprenant la nouvelle de sa mort que son ennemi et suzerain, le roi de France Philippe Auguste, demanda aux chevaliers de sa cour de porter un toast à la mémoire de son plus formidable adversaire, en lequel Guillaume des Barres reconnut le " meilleur chevalier du monde "

Général Jourdan

Vainqueur de la bataille de Fleurus en 1794 et membre des Cinq-Cents, le général Jourdan demanda que tout Français qui aurait atteint sa dix-huitième année fût tenu de défendre la patrie jusqu'à ce qu'il eût accompli sa vingt et unième année en temps de paix et sa vingt-quatrième en temps de guerre

Il y avait cinq ans, jour pour jour, que la Convention avait complété son système de terreur, en créant une armée révolutionnaire ambulante, chargée de parcourir les départements, et traînant avec elle de l'artillerie et la guillotine. Cette armée devait assister les opérations du tribunal institué quelques mois auparavant ; mais la Convention était tombée avec ses lois et avec ses hommes. Le Directoire régnait, appuyé des deux conseils. Le principe de l'égalité politique entraînant l'obligation de tous les citoyens au service personnel pour la défense commune, une loi fut proposée et rendue sur cette base.

Les volontaires de 1792 et les réquisitionnaires de 1793 avaient été gardés sous les drapeaux jusqu'en 1797 ; mais, à la paix, un grand nombre était retourné dans ses foyers sans congé. On n'osait se montrer sévère envers ces hommes qui avaient souffert pendant cinq ans pour la République et l'avaient fait triompher.

Il fallait toutefois remplir les cadres. La loi du 23 août 1793, qui mettait les Français en réquisition permanente, offrait un moyen commode ; mais elle ne limitait pas la durée du service et présentait le caractère d'une loi d'exception. Le Directoire, qui n'avait jamais osé l'appliquer, jugea indispensable de la remanier pour établir un mode de recrutement permanent et régulier, limitant le temps de service et permettant au gouvernement de libérer les vieux soldats en les remplaçant par de nouveaux combattants.

La commission des Cinq-Cents, dont Jourdan était rapporteur, proposa donc d'organiser : 1° une armée active, recrutée par engagements volontaires ; 2° une armée auxiliaire, formée par la voie de la conscription.

Ce projet fut l'objet de vives critiques au sein de l'Assemblée ; on trouva notamment qu'à l'âge de dix-huit ans on ne pouvait faire un bon soldat et qu'il n'y avait pas lieu de créer deux armées parallèles, les engagements volontaires devant être notoirement insuffisants. La loi du 19 fructidor an VI (5 septembre 1798), rendue à la suite de la discussion, consacra, sous le nom de conscription, l'obligation du service personnel pour compléter l'armée à l'effectif voulu, au cas où les engagements volontaires sans prime et les rengagements avec haute paye ne suffiraient pas. Les principaux articles de cette loi importante étaient les suivants :

TITRE I. Principes. - 1. Tout Français est soldat et se doit à la défense de la Patrie. - 2. Lorsque la Patrie est déclarée en danger, tous les Français sont appelés à sa défense. Ne sont même pas dispensés ceux qui auraient déjà obtenu des congés. - 3. Hors le cas du danger de la Patrie, l'armée de terre se forme par enrôlements volontaires et par la voie de la conscription militaire. - 4. Le Corps législatif fixe par une loi particulière le nombre des défenseurs conscrits qui doivent être mis en activité de service. - 5. Ce nombre se règle par la connaissance de l'incomplet de l'armée et du nombre des enrôlés volontaires non encore présents aux drapeaux.

TITRE II. Des enrôlements volontaires. - 6. Les Français qui, depuis l'âge de dix-huit ans accomplis, jusqu'à ce qu'ils aient trente ans révolus, désirent s'enrôler volontairement pour servir dans l'armée de terre, se font inscrire sur un registre particulier tenu à cet effet par les administrations municipales, qui dressent procès-verbal de cette inscription. - 8. Les enrôlés ne reçoivent aucune somme à titre d'engagement et sont tenus de servir en temps de paix quatre ans et, de plus, en temps de guerre, jusqu'au moment où les circonstances permettent de délivrer des congés absolus. (...) - 12. Après quatre ans de service accomplis, les défenseurs peuvent contracter des enrôlements volontaires de deux années, qui peuvent être renouvelés jusqu'au moment où, d'après les lois, ils obtiendront leur retraite. (...) - 14. Les défenseurs continuant leur service conformément à l'article 12 recevront une haute paye d'un franc par mois pendant les quatre premières années, deux francs pendant les quatre suivantes, trois francs pendant le temps qu'ils continueront à servir ensuite.

TITRE III. De la conscription militaire. - 15. La conscription militaire comprend tous les Français depuis l'âge de vingt ans accomplis jusqu'à celui de vingt-cinq ans révolus. - 16. Ne sont pas compris dans la conscription militaire : 1° les Français appartenant à l'armée ; 2° ceux mariés avant le 23 nivôse an VII (12 janvier 1799) ; 3° les veufs avec enfants ; 4° les officiers ou sous-officiers renvoyés comme surnuméraires, qui restent dans l'obligation de rejoindre ; 5° ceux porteurs de congés absolus ; 6° les inscrits maritimes. -17 Les défenseurs inscrits sont divisés en 5 classes ; chaque classe ne comprend que les inscrits d'une même année. La 1re classe se compose des Français qui, au 1er vendémiaire (22 septembre, commencement de l'année républicaine) ont terminé leur 20e année ; la 2e ceux qui ont terminé leur 21e année ; (...) - 19. Les défenseurs conscrits de toutes les classes sont attachés aux divers corps de toutes les armes qui composent l'armée de terre ; ils y sont nominativement enrôlés et ne peuvent pas se faire remplacer. - 20. D'après la loi qui fixe le nombre des défenseurs conscrits qui doivent être mis en activité de service, les moins âgés dans chaque classe sont toujours les premiers appelés pour rejoindre leurs drapeaux. Ceux de la 2e classe ne sont appelés au corps que quand ceux de la 1re sont tous en activité de service ; ainsi de suite, classe par classe. - 21. Il est délivré à ceux de la 5e classe non en activité de service des congés absolus dans le courant de vendémiaire qui suit l'époque à laquelle ils ont terminé leur 25e année ; ceux qui sont en activité de service reçoivent, en temps de paix, leurs congés absolus à la même époque ; ils sont, en temps de guerre, soumis aux lois de circonstance rendues sur les congés.

Le TITRE IV fixait le mode d'exécution : établissement des listes de recrutement dévolu aux maires ; centralisation par préfecture des listes communales, puis classement général opéré au ministère de la Guerre ; réception des conscrits par des capitaines envoyés par les corps dans leurs circonscriptions de recrutement ; création dans chaque division militaire d'un Conseil de recrutement, uniquement chargé de prononcer sur les cas d'exemptions, etc. ; le TITRE V les Dispositions générales : privation de tous les droits civils pour les insoumis ; obligation d'avoir servi trois ans pour passer officier, etc.

En somme, le texte de cette loi, éminemment élastique, permettait non seulement de garder indéfiniment sous les drapeaux, en temps de guerre, les conscrits en activité, mais donnait la faculté de revenir sur les classes antérieures et d'appeler des hommes qui, ne l'ayant pas été quand leur classe se trouvait la 1re ou la 2e, pouvaient se croire pratiquement libérés et avoir repris la vie civile. Il risquait de porter ainsi une grave atteinte au commerce, à l'industrie, à l'agriculture, à toutes les branches de l'activité sociale de la nation, en leur enlevant à la fois, à l'improviste et pour des années, leurs sujets les plus vigoureux.

S'il mettait à la disposition de l'État des ressources énormes de conscrits, il ne donnait donc pas à ceux-ci des garanties suffisantes contre les empiétements des pouvoirs publics. Par contre, en laissant aux maires l'établissement des listes, en chargeant de la réception des hommes de simples capitaines sans autorité, en restreignant à presque rien les attributions du Conseil de recrutement, en n'édictant que des mesures de répression insuffisantes, il rendait presque illusoire l'action de l'État contre l'insoumission et ouvrait la porte à tous les abus.

On s'en aperçut de suite. Le 21 septembre 1798 (dernier jour complémentaire de l'an VI), on décréta la levée de 200 000 hommes de la 1re classe (classe de l'an VII), qui comprenait 208 233 jeunes gens inscrits. On n'en vit paraître dans les régiments que 96 600. Pour compléter cette levée, on appela, le 17 avril 1799, 150 000 nouveaux conscrits des 1re, 2e et 3e classes (an VII, VI et V) ; on n'en trouva que 82 000. Alors, le 28 juin 1799, un décret appela sans distinction sous les drapeaux tous les conscrits des cinq classes disponibles (de l'an VII à l'an III) restés dans leurs foyers. Le déchet fut encore énorme. Le 9 septembre suivant, sous le ministère de Bernadotte, une nouvelle loi fixa l'effectif de paix permanent de l'armée de terre à 566 500 hommes.

Précis d'histoire militaire : Révolution
et Empire » (Tome 6), paru en 1904)

Les frères Arago


François ARAGO (1786-1853)
L'ainé de la famille, on le connaît surtout comme un des plus grands scientifiques de son temps, admis à 17 à Polytechnique, il part en 1806 en Espagne pour des mesures du méridien de Paris. Après des aventures rocambolesques il réussit à revenir en France en 1809 et aussitôt admis à l'académie des sciences avec une dispense d'âge (23ans).
En Physique, il s'illustre dans les domaines de l'optique et de l'électromagnétisme, en astronomie il explique la scintillation des étoiles et détermine avec précision le diamètre des planètes. Très attentif à la diffusion du savoir, il met en avant les jeunes chercheurs.
Parallèlement il s'engage politiquement à partir de la révolution de 1830 élu et réélu régulièrement il siège à l'extrême gauche. Il souhaite associer la science aux progrès sociaux, et éducatifs.
En Février 1848 sa popularité le portera au gouvernement provisoire, et dirigera le ministère de la guerre et de la Marine. Il promulgue sous l'impulsion de Victor Schoelcher le décret de l'abolition de l'esclavage. Député à l'assemblée constituante d'Avril 1848, il préside le comité exécutif du 5 Mai au 24 Juin 1848, puis siège à l'assemblée législative en mai 1849. Ardent républicain il s'oppose à Bonaparte, il quitte la vie politique après le coup d'état du 2 Décembre 1851.
Presque aveugle et miné par le diabète il s'éteint en 1853.

Etienne ARAGO (1802-1892)
Le plus jeune des Arago, et le chouchou des philatélistes. Admis à l'école Polytechnique en tant que préparateur de chimie, il changera et se donnera tout entier à sa passion pour les lettres et surtout le théâtre. Il s'associe à Balzac mais ils auront peu de succès. Leur association se sépare et Etienne devient vaudevilliste et écrira une centaine de pièces, dont la plupart ont du succès. Après une faillite à la direction d'un théâtre, il participe activement à la rédaction politique d'un journal. En 1830 il distribue des armes sur les barricades. Il fut compromis dans les événements de 1832 et 1834, se cache en Vendée et revient pour concourir à l'évasion des prisonniers de Sainte Pélagie qui devaient être jugés à la cour des pairs.
A partir de 1847 il suivra la ligne politique de Ledru Rollin. Lors des journées de Février 1849 il arrive armé à l'hôtel des postes s'en empare, et prend la place du directeur général des postes, et c'est sous ce mandat qu'il uniformise le tarif du courrier avec la mise en place du premier timbre poste le 1er janvier 1849.
Élu à l'assemblée constituante, il s'oppose à l'engagement militaire Français à Rome et s'exile à Bruxelles. Il rentrera en France en 1859. Il joue à nouveau un rôle en 1870, le gouvernement de défense nationale le nomme maire de Paris, organise l'accueil des réfugiés de la banlieue Parisienne, des souscriptions pour la fonte de canons...
Sera élu par la suite à l'assemblée nationale. Il meurt le 7 Mars 1892 Patrice Nicolle

LES ACTEURS DE 1848 

Patrice Nicolle

Adolphe Thiers (1797/1877)

Un des plus grands cocktails Du 19eme, un tiers de monarchiste, un petit tiers de Républicain, et un grand tiers de lui même.
Contrairement à Guizot la révolution de 1848 ne mettra pas un coup d'arrêt à sa carrière politique.
En 1830 il décide Louis Philippe à prendre le pouvoir, plusieurs fois ministre, il prône des idées libérales, avec des méthodes autoritaires. En 1840 Louis Philippe décide de se séparer de ce petit ministre. Déçu il devient républicain. En 1848 Thiers, malgré la possibilité d'un retour au gouvernement, il préfère se rallier à la révolution, et soutient la candidature de Louis Napoléon à la présidence. Et n'accepte pas le coup d'état de Napoléon III le 2 Décembre 1851. Il s'écarte du pouvoir pour voyager et écrire son Histoire du consulat et de l'empire.
Il fera un retour à la politique en 1863 et sera élu aux législatives à Paris.
Il sera toujours dans l'opposition dénonçant l'unité Italienne et la monté de l'unité Allemande sous la pression de la Prusse. Il essaie en vain d'empêcher la déclaration de guerre contre La Prusse.

Armand Barbes (1809/1870)

Il s'installe à Paris en 1830 et rejoint l'opposition républicaine contre la monarchie de Juillet, les journées d'Avril 1834 lui valent d'être emprisonné. Sortie de prison il s'allie à Blanqui, pour mettre en place l'insurrection du 12 Mai 1839, ils seront arrêtés alors qu'ils préparent des balles dans un appartement. D'abord condamné à mort, il verra sa peine commuée en prison à vie grâce au soutien de personnalités influentes, dont Victor Hugo.
Libéré lors de la révolution de février 1848, il reprend ses agitations politiques et sera emprisonné à perpétuité lors des émeutes du 15 mai 1848.
Il refuse la grâce de Napoléon III en 1854, mais il est contraint de quitter la prison.
Il finira ses jours en exil, et s'éteint en 1870.

Georges Sand, Aurore Dupin (1804/1876)

Qui aurait cru que notre romancière celle des souvenirs scolaires avec la mare au diable et de la petite fadette, avait participé activement à la révolution de 1848. Elle qui était descendante d'une des plus illustre famille d'Europe les Von Königsmark dont un descendant n'est autre que Maurice de Saxe.
Elle fréquente intimement Michel de Bourges disciple de Babeuf (un grand homme quelques peu oublié en France actuellement).
Georges Sand proche du peuple s'associe à Lamennais et écrit des articles pour lui, dont certains sans son accord, elle fera de même avec Ledru-Rollin qui l'avait chargé de composer des articles dans le bulletin de la république. Certains écrits sont de véritables appels à l'émeute et rendent responsable en partie Georges Sand des désordres du 15 mai avec Barbes et Blanqui.
Après cet épisode elle se retire à Nohan, et se remet à ses romans.

Jean Baptiste Henri Lacordaire (1802/1861)

Après vous avoir parlé d'un ministre protestant, d'un ouvrier, d'une femme, maintenant au tour d'un moine dominicain. Fils d'un ancien médecin de la marine, il se destine à la carrière d'avocat, où il fait des débuts prometteurs à Dijon.
C'est à cette époque qu'il fait la connaissance des théories ultramontaines de Lamennais, de Bonnal et de Maistre.
Malgré la perspective d'une carrière brillante, en 1824 il devient prêtre.
En 1834 commence une série de conférences qui rencontrent un très grand succès auprès de la jeunesse, mais ces conférences seront suspendus à cause du thème récurrent de liberté. Après le décès de sa mère, en 1836 il part à Rome étudié avec les jésuites, et en 1837 il entre chez les Dominicains. Il retourne en France pour réorganiser l'ordre qui avait été dissous en 1790.
En 1848 il y voit un moyen grâce à l'église une meilleure répartition de la propriété et des biens aux couches sociales défavorisées. Élu à l'assemblée de 48 par l'électorat de région de Marseille siégeant à l'extrême gauche, il démissionne très vite après les émeutes de mai. Déçu par la tournure des événements, qui devenait en total désaccord avec sa pensée.
Il se consacrera au développement de son ordre.
Lacordaire nous laisse une phrase superbe :
-Quel danger y a t'il si les catholiques penchent vers la forme démocratique? Qui sait si ce n'est pas là l'avenir de l'Europe.

Alexandre Martin dit l'ouvrier Albert(1815/1895)

Il fallait un vrai ouvrier au gouvernement provisoire de Février 1848. Ce fut ce leader du Socialisme.
Ouvrier mécanicien, puis employé du gaz, participe très jeune à la révolution de 1830 (il ne veut pas en rater une). Membre de diverses sociétés secrètes impliquées dans des mouvements révolutionnaires, il fonde et dirige plusieurs journaux. Très proche de Louis Blanc, il partage ses idées. Exclu du gouvernement pour sa participation à des émeutes il est déporté à belle île 4 ans et à Tour durant 5 ans.
Pendant le second empire il se tient à l'écart de la vie politique. Après avoir été nommé à la commission des barricades en 1870 il sera régulièrement battu aux élections.
La France lui accorde des obsèques Nationales

Monseigneur Affre (1793/1848)

Ce fondateur de l'institut catholique de Paris en voulant s'interposer entre les émeutiers et l'armée aux barricades du faubourg Saint Antoine le26 juin 1848 est mortellement blessé et décède de sa blessure le lendemain.
Certains on vu en lui, un homme voulant éviter que le sang des patriotes coule, d'autres diront qu'il travaillait pour Cavaillac organisateur de la répression.
Mais personne ne veut reconnaître l'origine de la balle, ni chez les insurgés, ni chez les troupes gouvernementales.

Les enfants soldats

Marquis de La Fayette 

Né à Chavaniac, Auvergne (France) le 06/09/1757 ; Mort à Paris le 20/05/1834Marie Joseph Gilbert Motier, dit Le marquis de la Fayette se distingue comme une grande figure militaire française dont le destin est incontestablement lié à celui de l'Amérique.Le choix d'une vie
Il descend d'une famille noble de haut rang, introduite auprès de la cours de Versailles. A 17 ans, après son mariage avec la fille du Duc de Nouailles, une des familles les plus influentes du royaume, il refuse une charge à la cour qui lui aurait assuré une vie confortable. Il préfère orienter son destin vers une carrière militaire de 1771 à 1776.Le marquis de La Fayette, rencontre en secret Benjamin Franklin, venu plaider à Versailles la cause des Insurgents américain
Il obtient le grade de capitaine et il part en Amérique. Il poursuit l'objectif d'apporter son expérience à ce pays et reçoit le poste de général de division dans l'armée continentale. Sur place, il aide les insurgés et se lie d'amitié avec Benjamin Franklin. A son retour en France, il insiste auprès du gouvernement français pour participer à la guerre d'Indépendance et se bat auprès des colons américains dès 1780. Aujourd'hui encore, il est perçu comme un héros au Etats-Unis. Un square porte son nom et il est déclaré citoyen d'honneur en 2002, à titre posthume. Mais son rôle historique ne se résume pas à ses années de jeunesse passées à combattre aux côtés des « Insurgents » américains.
En 1787, La Fayette revient en France et s'engage dans une carrière politique.Le 17 février 1788, il crée avec Brissot et l'abbé Grégoire la « Société des Amis des Noirs », pour l'abolition de la traite et de l'esclavage. Il intègre l'assemblée des notables puis est élu député de la noblesse aux Etats Généraux. Après la prise de la Bastille, il devient commandant de la Garde nationale. Il entend devenir un artisan de la Révolution Française. Il souhaite réconcilier le peuple avec le pouvoir royal. Il fait également partie des hommes qui ont contribué à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, déclaration calquée sur le modèle de la Déclaration d'Indépendance américaine. De nouveau dans la révolution des Trois Glorieuses qui vit le remplacement de Charles X par Louis-Philippe 1er à la tête de la France.Il est définitivement discrédité auprès du peuple lorsque le 17 juillet 1791, il donne l'ordre de tirer sur les manifestants du Champ de Mars. Cet événement entraîne une crise politique. Déclaré traître à la patrie, il s'exile en Autriche. Après cet épisode, sa carrière est ralentie mais sa popularité ne faiblit pas, ce qui lui permet de revenir sur le devant de la scène où il milite pour l'abdication de Napoléon 1er. Son dernier combat militaire s'exprime dans la révolution de 1830 où il est commandant de la Garde nationale. , La Fayette retrouve à près de 73 ans le commandement de la garde nationale. Le 31 juillet , il accueille à l'Hôtel de ville de Paris le duc Louis-Philippe d'Orléans, comme lui un noble libéral attaché à la Révolution. Le « Héros des Deux Mondes » convainc les insurgés parisiens de le porter sur le trône comme roi des Français en le présentant comme la « meilleure des républiques »..

Tribus celtes de Gaule

L'armée de 1792

L'armée de 1792
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En juin 1792 l'ensemble des armées actives du Nord, de l'Est et du Midi compte 90.000 hommes de l'armée de ligne et 84.000 volontaires nationaux. Les troupes régulières fournissent le tiers de l'infanterie et la totalité des autres armes (cavalerie, artillerie et génie). Ces armées sont organisées en divisions. Si leur armement (fusil modèle 1777 et canons Gribeauval) est excellent, leur valeur est très inégale suivant les armes. L'artillerie, peu touchée par l'émigration est très bonne, l'infanterie est en majorité peu instruite, la cavalerie est désorganisée par l'émigration et les déficits en chevaux.

Le point le plus inquiétant est l'état d'esprit. L'armée régulière est presque en révolte et possède un moral très bas. Les volontaires sont enthousiastes mais, peu confiants dans leurs chefs et peu aguerris, ils sont prompts aux paniques et aux déroutes. Les débuts de la campagne sont malheureux, comme pendant les déroutes de Quiévrain et de Tournai. Le général Dillon est même assassiné par ses troupes. En juillet 1792 la patrie est proclamée en danger

Mais devant l'excès d'indiscipline, l'armée régulière se ressaisit tandis que les volontaires s'aguerrissent. La victoire de Dumouriez à Valmy, le 20 septembre 1792, illustrée ici par par Félix Philippoteaux et montrant le duc de Chartres, est celle de l'organisation et de la discipline. C'est un grand événement politique même si cette bataille ne cause que 300 tués de part et d'autre. La confiance renait et le moral revient. Grâce à l'allant de ses troupes et à sa supériorité numérique (40.000 Français contre 20.000 Autrichiens), Dumouriez envahit la Belgique après sa victoire à Jemmapes, en novembre 1792.
Dés le début de l'hiver 60.000 volontaires de 1791 rentrent dans leurs foyers malgré les prières de l'Assemblée. Ils en ont le droit puisqu'ils ne se sont engagés que pour une campagne et peuvent ensuite quitter l'armée après un préavis de deux mois à leur commandant d'unité. Mais le moral des troupes de ligne ainsi abandonnées s'en ressent durement.

De plus, l'hiver 1792 - 1793, passé on Belgique et en Rhénanie, est très dur pour les troupes. L'habillement et le ravitaillement sont insuffisants alors que les soldes sont payées en assignats dépréciés. La malhonnêteté de l'administration donne lieu à des dilapidations scandaleuses.

Les querelles de politique intérieure se répercutent dans l'armée par une méfiance du gouvernement envers les généraux, surtout s'ils sont victorieux. Il existe un manque total de stabilité dans le haut commandement du printemps 1792 au printemps 1793. Neuf ministres de la guerre se succéderont et l'armée du Nord verra défiler six commandants en chef en 1792 et dix en 1793.

L'insuffisance des cadres officiers est manifeste. L'émigration a amené dans l'armée régulière un avancement généralement trop rapide et les jeunes cadres des volontaires ne sont pas encore expérimentés. Comme exemple de l'incohérence à laquelle on aboutissait parfois, citons la loi du 23 février 1793 qui, donnant un tiers des places disponibles à l'ancienneté de service et non l'ancienneté de grade, permit au trompette major Macquart de passer en un jour général de brigade.

On comprend alors le découragement parfaitement reflété par la lettre du général de Valence au ministre de la guerre le 25 mars 1793 : "Tous les désordres de l'hiver, tous les dégoûts, le manque d'officiers ont mis dans l'armée une indiscipline qui fait le désespoir de ceux qui aiment leur patrie".

Dans ces conditions les revers s'accumulent dés le début de 1793. L'Alsace est envahie après la défaite de Dumouriez à Neerwinden le 18 février 1793. La Belgique est elle aussi perdue peu après. Enfin Dumouriez trahit et passe à l'ennemi. Les Espagnols prennent Perpignan et Bayonne, tandis que la Vendée se souleve et remporte ses premiers succès. Lyon et Toulon sont en révolte ouverte. La première coalition, regroupant l'Autriche, l'Espagne et l'Angleterre, s'est nouée contre la France en mars 1793. La situation semble alors désespérée.
C'est la gloire de la convention d'avoir fait face à une situation désespérée avec une farouche énergie. Sous le coup de la trahison de Dumouriez, elle crée le « comité de salut public » et lui donne des pouvoirs pratiquement illimités. C'est la 3e section de ce comité, celle de la guerre, qui est chargée de l'organisation de l'armée et de l'élaboration des plans de campagne. Le ministre de la guerre lui est subordonné.

En juillet 1793, Carnot, capitaine du génie devenu commissaire aux armées du Nord en 1792, entre au comité de salut public et s'impose. Il s'entoure rapidement d'officiers d'artillerie ou du génie de l'ancienne armée royale. Sous le titre de "délégué à la guerre". Il méritera son surnom d' "organisateur de la victoire"

Henry V

Lors de la bataille de shrewsbury en 1403 , menée par Sir Henry Percy et Henry, futur roi d'Angleterre, une flèche perdue vint se loger sous l'oeil gauche du prince , il a 17 ans, la flèche traversa la pommette et endommagea le crâne, elle fut retirée mais la pointe resta coincée. John Bradmore, un forgeron et chirurgien, qui avait été emprisonné pour de la fausse monnaie, fut libéré et amené au château pour soigner d'urgence le Prince.
John Bradmore conçut un nouvel outil pour retirer la tête de flèche et réussit à l'enlever avec succès.
Pendant vingt jours, John Bradmore a lavé la blessure avec de l'alcool et l'a rempli de miel excellent antiseptique.
Henry a survécu à l'opération et dix ans plus tard fut couronné ,il est devenu l'un des rois légendaires d'Angleterre mais il l'accident lui a laissé des cicatrices permanentes.

Il devint Henry V et massacra notre chevalerie à Azincourt, notre destin n'a tenu qu'à la pointe d'une flèche

Arthur de Richemont (1393 - 1458)

Le connétable mal aimé
Richemont est sans doute la plus méconnue des personnalités qui ont entouré le roi Charles VII et contribué au redressement de la France après le désastre d'Azincourt.En qualité de connétable ou chef des armées, il a forgé la première armée permanente d'Europe et mis en place les conditions d'un sursaut militaire. Politique avisé, il a très tôt compris la nécessité de réconcilier le duc de Bourgogne et le roi de France pour chasser les Anglais du royaume.Pourtant, la postérité ne lui a pas accordé la place d'honneur dont a bénéficié à la génération précédente Du Guesclin, un autre Breton qui fut le connétable du roi Charles V le Sage, grand-père de Charles VII.Sans doute la principale raison tient-elle à son naturel rude, triste et peu engageant. Richemont, qui avait au surplus vingt ans de plus que le roi, était mal aimé de celui-ci. L'autre raison tient sans doute à ce que la postérité a dévalorisé son rôle au profit d'une héroïne autrement plus romanesque, Jeanne d'Arc.
Né le 24 août 1393 à Suscinio, sur le golfe de Vannes, Arthur de Richemont est le deuxième et dernier fils du duc de Bretagne Jean IV le Vaillant. À la fin de la guerre de succession de Bretagne, celui-ci s'est allié aux Anglais et a combattu Charles V et son compatriote Du Guesclin avant de rentrer dans le rang.Au service du roi de France Charles VI, Arthur va se montrer tout aussi vaillant que son père. Le soir de la bataille d'Azincourt, les Anglais le retrouvent encore vivant sous un monceau de cadavres.Il est emmené en captivité en Angleterre avec le duc et poète Charles d'Orléans. Libéré bien avant ce dernier, il épouse Marguerite, soeur du duc de Bourgogne Philippe le Bon. C'est à 30 ans le premier de trois mariages qui, tous trois, le laisseront sans postérité.Yolande d'Aragon, belle-mère de Charles VII, remarque l'énergique chevalier et convainc le «petit roi de Bourges» de lui remettre l'épée de connétable. C'est chose faite le 7 mars 1425.
Le connétable ne va pas assister à l'arrivée de Jeanne d'Arc à Chinon. Mais ébloui par ses exploits au siège d'Orléans, il la rejoint aussitôt après à Beaugency avec 400 «lances» (environ 2400 hommes d'armes et 800 archers), au risque de se faire arrêter.À la Pucelle, qui ne sait trop à quoi s'en tenir, il tient ces belles paroles : «Jeanne, on m'a dit que vous me voulez combattre ; je ne sçay si vous estes de par Dieu ou non. Si vous estes de par Dieu, je ne vous crains en rien, car Dieu sait mon bon vouloir ; si vous estes de par le diable, je vous crains encore moins».Quelques jours plus tard, Richemont s'illustre à la bataille de Patay avec ses Bretons mais, au désespoir de Jeanne, il n'obtient pas du roi la permission de le suivre à Reims et au-delà. Deux ans plus tard, La Trémoille trahit Jeanne d'Arc. Il la laisse choir à Compiègne et dissuade le roi de la racheter aux Anglais.En 1433, à Chinon, après un simulacre de réconciliation avec son rival, Richemont le fait enlever dans son lit. Charles VII se résout à se séparer de son chambellan et rétablit Richemont dans sa charge de connétable.La situation du royaume n'est guère meilleure que six ans plus tôt mais sur le plan militaire, l'espoir a changé de camp. Richemont relance le combat contre les Anglais. Mais plus important encore, il obtient par le traité d'Arras la réconciliation entre les cousins ennemis, le roi de France et le duc de Bourgogne.Dès lors, la reconquête s'accélère. Et dans le même temps, Charles VII se dote d'un impôt permanent pour la «taille des lances» qui lui permet de financer des compagnies d'ordonnances. C'en est fini des ravages commis par les mercenaires sans emploi, les Ecorcheurs.Le connétable doit dans la foulée réprimer la «Praguerie», une révolte suscitée par la réforme fiscale et qui réunit quelques nobles de haute volée dont son propre frère, le duc de Bretagne Jean V, et son ancien rival, l'ineffable La Trémoille.Le 15 avril 1450, il prend part à la victoire de Formigny sur les Anglais qui met pratiquement fin à la guerre de Cent Ans.Quelques années plus tard, ses deux neveux étant morts sans héritiers, Richemont devient le duc de Bretagne Artus III mais ne jouira de son duché qu'une année, jusqu'à sa mort le 28 décembre 1458. Son neveu et successeur François II sera le dernier duc de Bretagne.Les bretons racontent à qui veut l'entendre qu'ils ont mis fin à la guerre de 100 ans, si celà vous arrive de l'entendre rappelez leur qu'ils ne sont arrivés que le lendemain de la bataille d'Azincourt

Général Ishiwara

La chaîne Arte a présenté en 2012 un
documentaire très instructif sur le général Kanji Ishiwara, qui provoqua l'entrée en guerre du Japon contre la Chine en 1931.
Ishiwara (documentaire de Bruno Birolli et Paul Jerkins, 2012)Que savons-nous du Japon et de son entrée dans la Seconde Guerre mondiale ? À vrai dire peu de choses.
Ce documentaire vient à point nommé pour nous instruire sur la « guerre de Quinze ans » ou « guerre d'Asie et du Pacifique » (1931-1945), nom que les historiens japonais donnent à cette succession de conflits qui fit en Asie 30 millions de morts, dont 20 en Chine.
Avec abondance d'archives cinématographiques, dont beaucoup sont inédites ou peu connues en France, il retrace l'enchaînement fatal qui a conduit le Japon à annexer la Mandchourie, province périphérique au nord de la Chine, en 1931, puis à attaquer la Chine en 1937, enfin à entrer en guerre contre les États-Unis en 1941, tout en sachant que cette dernière agression était vouée à l'échec.
Tout commence en Mandchourie, où les Japonais ont obtenu de faire stationner quelques milliers d'hommes afin de veiller à la sécurité du trafic sur le chemin de fer Moukden-Tientsin.
Dans l'état-major qui commande cette armée du Guandong figure le général Kanji Ishiwara. C'est un illuminé qui appartient à une secte bouddhiste que l'on qualifierait aujourd'hui d'« intégriste ». Il est convaincu que le Japon a vocation à unifier les peuples jaunes sous son égide puis à entrer en guerre vers les États-Unis, mais il ne pense pas que cet ultime conflit puisse se produire avant 1970.
Dans une première étape, il faut selon lui que le Japon s'approprie les plaines de Mandchourie pour se renforcer et offrir un « espace vital » à son peuple. Avec une poignée de complices, il fait sauter le 18 septembre 1931 la voie ferrée, à quelques centaines de mètres d'une garnison chinoise et juste avant le passage d'un train.
Quand les soldats chinois, alarmés par l'explosion, arrivent sur les lieux de l'explosion, ils sont accueillis par des rafales de mitrailleuse. Sans attendre, Ishiwara informe Tokyo que les Chinois auraient fait sauter la ligne et tenté d'attaquer un train japonais. Lui-même lance derechef ses troupes à la conquête de la Mandchourie.
Le gouvernement japonais, pris au piège, ne peut qu'agréer l'initiative du général, lequel devient aussitôt un héros national. La Mandchourie est transformée en un État fantoche à la botte du Japon, le Mandchoukouo. Un million de colons japonais s'y installent sans attendre.
Mais les choses ne vont pas se poursuivre comme l'auraient souhaité le général. Ses compatriotes se lancent dans une guerre contre la Chine. Il le déplore parce qu'il juge - avec raison - qu'ils ne pourront vaincre les masses chinoises et regrette que l'on compromette ainsi l'union à venir des peuples asiatiques.
En 1941, quand les Japonais, ayant occupé l'Indochine française, se voient soumis à un embargo sur le pétrole par le président Roosevelt, ils n'ont plus d'autre alternative que de renoncer à l'occupation de la Chine, par manque de pétrole, ou de poursuivre leur fuite en avant en attaquant les États-Unis eux-mêmes. Tenu à l'écart par son rival, le général Tojo, ministre de la Guerre, Ishiwara ne peut plus, cette fois, faire entendre son désaccord...
( source André Larané - Herodote)

Subotaï (1176 - 1248)

Subotaï est l'un des généraux de Gengis Khan et un de ses "Quatre Chiens Féroces" avec Djelme, Djébé et Bo ortchu.

Subotaï Ba'adur, dont le nom apparaît différemment comme Subedei, Sabatai, ou Subodei est né dans environ 1176.

C'est le fils d'un forgeron de la tribu mongole des Urianqat. C'est aussi le frère de Djelme.
Il rejoint la bande de Temudjin (Gengis Khan) quand il était encore un jeune adolescent au environ de 1190. Avec son frère, Subotaï se fait remarquer et commande déjà la cavalerie à l'âge de 25 ans.
Subotaï est l'exemple même de cette fidélité remarquable et louable montrée par les généraux subalternes à Gengis Khan. 'comme le feutre protège contre le vent, il promet à Gengis Khan d'être son rempart contre ses ennemis.
Il obtient son premier commandement indépendant en 1205-06 quand il poursuit et élimine Kutu et Chila'un, fils du chef Merki, Tokhto'a.

Subotaï commande un Tumen (10.000 hommes) dans les guerres contre le Xixia ainsi que dans la poursuite du Shah de Khwarezm après l'opération de Samarkande.
Quand le Shah meut en 1221, Subotaï est l'un des commandants à qui on confie la mission de reconnaissance vers les 'terres occidentales' de Russie (en compagnie de Djébé )

Cette opération était un exploit remarquable qui apporte un grand crédit sur Subotaï.
Après avoir détruit plusieurs villes en Azerbaïdjan, ses hommes et lui passent en Arménie orientale. Il défait le Roi Giorgi de Géorgie près de Tbilisi.

Continuant sur sa lancée, il est sur le point de marcher contre Bagdad pour détruire le Califat Abbasides, mais à la place il retourne en Géorgie et défait une autre armée géorgienne en utilisant la tactique de la fausse
retraite.

Il avance alors Russie méridionale et 'capture' l'Astrakan.
C'est pendant cette opération que les Mongols entre en contact avec les Polovtsians nomade, désigné dans les chroniques sous le nom de Kipchaqs ou de Coumans (Kumans), peuples bientot absorbés par les mongols.

La dernière et plus grande campagne de Subotaï est l'invasion de la Russie et la Campagne d'Europe de l'Est.

Batu, fils de Jochi, était le chef global, mais Subotai était le commandant réel dans le domaine militaire.

Il commande la colonne centrale qui s'est déplacée contre la Hongrie.
Tandis que la force nordique de Kaidu gagne la Bataille de Legnica et que l'armée de Kadan triomphait dans laTransylvania, Subotaï attendait dans les plaines de Hongrie.
Il battra le Roi Bela IV à la Bataille de Mohi, le 11 avril 1241 (une de ses plus belle victoire).

Avec son retour vers la Mongolie le nom de Subotaï disparaît de l'histoire. Peut-être s'est il retiré du service actif. Nous savons de lui qu'il était mort au environ de 1248. Il reste un des généraux les plus célébres de Gengis Khan, et il y a une statue de lui dans Ulan Bator, honorant un bon soldat et un fidèle et honorable serviteur du khan mongol.

Remarque : Son petit-fils, A-Tchou, participe comme général en chef au Siège de Siège de Xiangyang (de 1267 à 1273, Campagne de Chine du Sud).

L'affaire Dreyfus

En 1895, l'officier juif français Alfred Dreyfus est dégradé, puis envoyé au bagne en Guyane, car il est soupçonné d'avoir livré des documents aux Allemands. Trois ans plus tard, le vrai coupable, Esterhazy, est acquitté par l'armée. Après que l'écrivain Émile Zola eut dénoncé cette injustice, l'affaire Dreyfus a profondément divisé la France, comme l'explique le professeur d'histoire Carl Bouchard.

L'affaire Dreyfuss commence par un bout de papier découvert à l'ambassade d'Allemagne à Paris par une agente des services secrets français. Ce bordereau laisse entendre qu'un officier français transmet à l'Allemagne des informations militaires. À la recherche d'un traître, les autorités trouvent en Alfred Dreyfus, le seul officier juif de l'armée française, un coupable tout désigné.

L'armée dégrade Dreyfus dans la cour de l'école militaire. On lui casse son sabre, lui arrache ses galons et les boutons de son uniforme, avant de l'emprisonner à Cayenne, en Guyane. Il y demeure cinq ans.

Cacher la vérité
Le responsable des services de renseignements, le colonel Marie-Georges Picquart, découvre qu'un certain Esterhazy transmet les informations militaires à l'Allemagne. Après qu'il l'eut appris au ministre de la Guerre, le colonel est muté en Tunisie. L'État décide de taire l'affaire. On ne veut pas montrer que l'armée s'est trompée en condamnant Dreyfus.

Zola à la défense de Dreyfus
Esterhazy est tout de même jugé au début de janvier 1898, mais la justice l'acquitte. Le 13 janvier, Émile Zola publie, dans le journal L'Aurore, une lettre intitulée J'accuse...! au président de la République. Il y condamne tous les militaires et tous les officiers qui ont camouflé des pièces, qui ont fait de Dreyfus un coupable sans preuve tangible. Dans un procès où il est poursuivi pour ses accusations, Zola révèle les iniquités dont a été victime Alfred Dreyfus.

Coupable parce qu'il est Juif?
L'affaire Dreyfus sème les passions et oppose deux camps en France. Minoritaires, les dreyfusards prennent la défense de l'officier juif au nom de la vérité, de la probité et de la justice. Leur prise de position met parfois en péril leur carrière. La majorité de la population et des journaux français sont anti-dreyfusards. Pour eux, l'État ou l'armée ne peuvent pas être dans l'erreur.

Alfred Dreyfus subit un deuxième procès en 1899, à Rennes. Le Conseil de guerre le reconnaît à nouveau coupable de trahison, mais avec circonstances atténuantes. Pourtant, toutes les preuves démontrent maintenant son innocence. Quelques jours plus tard, le président de la République considère que la situation est devenue trop absurde et décide de gracier Alfred Dreyfus. Le 20 juillet 1906, ce dernier obtient une réhabilitation complète lorsqu'il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
source radio canada

Hannah Snell

Hannah est née en 1723, fille de Samuel Snell, un bonnetier et teinturier, et Mary Williams, sa seconde épouse.
Ses deux parents sont morts quand elle avait dix-sept ans, mais, trois ans plus tard, elle a trouvé le bonheur de courte durée avec un marin hollandais, nommé James Summs, qui l'épousa.
En dépit de son mari qui se révèle être un fénéant, la maltraitant et qui disparut quand il a découvert qu'elle était enceinte, la jeune fille continue de l'aimer profondément.

Après la naissance et la mort de leur enfant, elle résolut de le traquer. Elle emprunta alors un costume de James Gray, son beau-frère charpentier, elle voyagea d'abord à Londres puis à Coventry où fut enrolée, dans le régiment de du Général de Guise.

En 1746 l'Insurrection écossaiss bat son plein. Ainsi Hannah , avec son régiment, se retrouve à Carlisle.
Une histoire dit qu'elle reçue 600 coups de fouet,suite à une colère de son sergent, une peine trop sévère .
Elle a , encore, miraculeusement réussi à cacher son sexe. Hannah avait décidé qu'elle ne trouverait pas son mari en Ecosse et avait tenté de déserter.
Elle fut en suite après avoir au sud de Portsmouth, où elle a enrôlée dans le régiment de Marines de Fraser, espérant sans doute pour voyager à l'étranger où elle pensait retrouver le marin hollandais.Elle a navigué aux Indes orientales comme marin de la flotte de l' amiral Boscawen.

. Hannah se trouvait au centre des combats de l'ile Maurice et a été témoin de l'explosion du magazin d'armement ennemi qui a terminé l'engagement.
Hannah a été blessé à l'aine lors d'une attaque, mais encore une fois a réussi à préserver son secret en cherchant l'aide d'une femme indigène pour extraire la balle. Au total, elle a dit avoir reçu une douzaine de blessures, à des degrés divers.

Après un rétablissement complet, Hannah redevint un marin ordinaire
. Elle a occupé ce poste sur deux navires et a gagné le surnom de « Molly » en raison de la douceur de son visage. Elle était toujours de bonne humeur et populaire
C'est à Lisbonne,qu' Hannah a finalement entendu des nouvelles de son mari, mais, malheureusement,il avait été exécuté à Gênes.
Ses efforts pour le retrouver avaient été vains. en 1750, Hannah a terminé son engagement avec son déguisement.

Les exploits d' Hannah se propagèrent rapidement dans tout le pays et furent même été publiés dans la presse
. Elle a fit des apparations sur scène, dans les théâtres de Londres.
Vêtu d' un uniforme comme soldat ou marin, elle chantait des ballades.
En 1751, elle est même allé en tournée à Bath et Bristol, et c'est à ce moment que Hannah fit la connaissance de la ville de Newbury . Entre - temps, le duc de Cumberland a adressé une lettre pour placer son nom sur la liste des pensions militaires et ses blessures lui firent recevoir une rente . Hannah a pris une maison à Wapping, en lanommant « La Guerrière ». Avec une enseigne qui la représentait en robe régimentaire d'un côté et uniforme marin de l'autre, avec l'inscription « La Veuve en mascarade ».

Au milieu des années 1750, Hannah vivait probablement à Newbury dans le Berkshire et, le 3 Novembre 1759, elle a épousé, pour une deuxième fois, dans l' église Saint - Nicolas un charpentier nommé Samuel Eyles.
. Hannah donna naissance à un fils , George Spence.

Un deuxième fils, Thomas, suivit quatre ans plus tard. À la mort de Samuel, elle se remarie à nouveau en 1772, à Richard Habgood de Welford.
Ensemble, ils semblent avoir déménagé dans la région des Midlands du Sud, bien qu' Hannah fut signalée dans Wapping et aussi à Weston Longueville dans le Norfolk. Cependant, son fils, George, est devenu un avocat londonnien et, en 1785, Hannah s'installa près de lui à Stoke Newington.
Malheureusement, les symptômes de la folie a commencèrent à se développer dans quatre ans plus tard et elle fut internée à l'hôpital Bedlam, où elle mourut en 1792, âgé de soixante-neuf ans.

Elle est enterrée parmi les anciens soldats à l'hôpital Chelsea comme elle l'avait toujours voulu.

Douglas MacArthur

Né à Little Rock (Etats-Unis, Arkansas) le 26/01/1880 ; Mort à Washington (Etats-Unis) le 05/04/1964

Douglas MacArthur naît le 26 janvier 1880 à Little Rock, dans l'Arkansas. Fils de général et excellent élève des écoles militaires, MacArthur incarne dès sa jeunesse un destin de militaire parmi les plus brillants et les plus titrés de l'histoire des Etats-Unis. Promu plus jeune général de l'armée américaine lors de la Première Guerre mondiale, ses actions suscitent déjà une admiration mêlée de méfiance envers son zèle et son attachement à l'exploit militaire. Après avoir dirigé l'académie militaire de West Point et opéré dans les Philippines, il devient chef de l'état-major général de l'armée américaine en 1930. En 1932, il est vivement critiqué pour sa répression de la « Bonus Army ».
A partir de 1935, il travaille à l'établissement de l'armée des Philippines. Le président de ce pays qui a gagné son indépendance partielle l'a en effet personnellement sollicité pour ce poste. En 1937, il prend sa retraite et met ainsi un terme à une carrière brillante.
Mais la Seconde Guerre mondiale et Roosevelt en décident autrement. MacArthur est appelé à commander les troupes américaines postées dans les Philippines. Malgré une résistance acharnée contre les Japonais à Bataan et Corregidor (il quitte les Philippine après le président), le gouvernement juge qu'il sera plus utile en Australie. En mars 1942, il rejoint ce pays qui doit absolument résister à l'invasion nippone et être le point de départ d'une contre-attaque dans le Pacifique.
Promu commandant suprême des forces alliées dans la zone du sud-ouest pacifique, il œuvre alors à la reconquête du Pacifique et à la capitulation du Japon, qu'il signe le 2 septembre 1945. Pendant cinq ans, il est à la tête des troupes d'occupation et gère le processus de désarmement et de démocratisation de l'Empire nippon.

Lorsqu'en juin 1950, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud, MacArthur est placé à la tête de la contre-attaque menée par les Etats-Unis et l'ONU. S'il parvient à faire reculer l'armée nord-coréenne il s'engage trop loin et se heurte aux volontaires chinois. Le conflit, stabilisé au niveau du 38ème parallèle, devient un véritable bourbier. MacArthur envisage d'outrepasser la volonté de paix exprimée par Truman et propose d'étendre les hostilités sur le territoire chinois, quitte à utiliser l'arme nucléaire. Ceci permettrait de chasser Mao pour redonner le pouvoir à Tchang Kaï-Chek. Truman le relève alors de ses fonctions pour insubordination, et MacArthur rentre aux Etats-Unis. Il est accueilli triomphalement et sollicité par les républicains pour entrer en politique à l'approche des présidentielles. Toutefois, il s'y refuse tandis que son plan d'action en Corée perd progressivement de la crédibilité aux yeux de l'opinion. Il se retire alors de la vie publique, n'intervenant que ponctuellement, notamment à West Point.

Bossak Hauké



Bossak Hauké Né à Saint-Pétersbourg le 19.3.1834, marié avec enfant il était fils d'un officier flamand au service du tsar en tant qu'officier dans le bureau d'ordonnances. Fils de Joseph et Maria Kaczanowska en 1855 il entre dans l'armée russe. en 1857. En 1858, il est tout jeune officier, quant il est envoyé au ministère de la guerre en tant qu'aide de camp. En 1859 il participe à la fin des insurrections dans le Caucase. Il devient colonel en 1862 et fait un séjour dans son pays natal de quelques mois . Il pris une part importante à la révolte polonaise de 1863 ,nommé général chef du 2ème corps de l'armée polonaise en 1864, suite à l'échec de l'inssurection il émigre à Florence ou il rencontre Bakounine et se lie d'amitié avec Garibaldi. En 1866 il est membre de l'union de l'émigration polonaise et fait partie de la ligue de la paix En 1867, il arrive à Carouges avec sa femme et ses quatre enfants bien que n'étant plus militaire il lutte toujours pour que la Pologne soit indépendante. En 1869 Il publie un article dans lequel il revendique le droit de grève et une journée de travail de 8 heures En suisse il fait la rencontre de Garibaldi venu à Genève pour le congrès de la Paix qui lui offre le commandement de la 1er brigade garibaldienne de l'armée des Vosges. Bossak comte Hauké meurt le 20 janvier 1871, tombé à l'entrée du bois du chêne, près de Dijon, parti en reconnaissance il tomba dans une embuscade, il fut touché par plusieurs balles prussienne, il est retrouvé nu et mutilé. Une stèle pyramidale a été élevé en son souvenir . Enterré à Carouge son corps fut transporté et inhumé en Suisse. Un monument a été élevé dans la ville de Hauteville Lès Dijon. Il fut l'ami du général Dombrowski qui devait commander la légion polonaise de l'armée des Vosges mais qui fut empêché de sortir de Paris occupé, il fut tué sur une barricade. Auteur de plusieurss ouvrages notamment 'de La Grève' (1869) et d'un Manuel d'organisation et de combat dédié aux travailleurs du Creusot. Un tableau de Bossak Hauké peint à l'huile se trouve au musée des beaux arts de Chambéry N° d'inventaire M197


Les corses et la grande guerre

Les corses et la grande guerre

Contrairement aux autres français, les corses ont eu un statut spécial durant la grande guerre.

"Il faut tout de même se rappeler que, pendant la guerre de 1914-1918, on a mobilisé en Corse, ce qu'on n'a jamais osé faire sur le continent, jusqu'aux pères de six enfants" (M. Rocard) ce qui ne se faisait pas sur le continent.

L'île a le statut de « place forte », qui prévoit la mise sur le pied de guerre de l'armée territoriale et de sa réserve, qui comprennent de soldats plus âgés (37 ans au minimum et 48 ans au maximum). La mission de l'infanterie territoriale comprend en effet notamment la protection des côtes et places fortes, ainsi que le soutien aux autres troupes, mais non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, des centaines de soldats plus âgés sont engagés sur le front continental, ce qui engendre très tôt des protestations de la population et des élus insulaires.

Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de corses morts au cours de cette guerre est compris entre 10 000 et 12 000 soldats insulaires. Le nombre officiel de corses nés dans l'île morts pour la France est de 9 751.

L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : le pain, le sucre, le pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de 2 000 prisonniers de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (4 000 Serbes et Syriens). Les corses ont parfois le sentiment que les ravitaillements sont prioritairement accordées au réfugiés, au détriment des populations locales. Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).

Quoi qu'il en soit, en 1919, il n'y avait plus assez d'hommes valides en Corse pour reprendre les exploitations agricoles. Les tout jeunes n'ont pas eu le temps de recevoir la transmission des savoir-faire. C'est ainsi qu'ils sont devenus postiers et douaniers
L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
Mais contrairement à ce que pense les corses, l'ile n'a pas eu le pourcentage le plus élevés des tués (3,6% contre 3,5%), qui est un peu supérieur à la moyenne , les depts les plus touchés étant la Lozére(5,5), la Mayenne (5,5) et la Vendée (5,5).

                      Joseph Vanini dit Yusuf Youssouf



n'avait conservé aucun souvenir de sa famille, se rappelant seulement avoir vu Napoléon Ier en 1814. Il semble qu'il soit né d'un grenadier corse au service de Napoléon Ier et qu'il ait été élevé par Pauline Bonaparte jusqu'à l'âge de trois ans. Vers cette époque, il fut embarqué pour Florence où on l'envoyait faire ses études; mais le navire qui le transportait ayant été capturé par un pirate barbaresque, conduit à Tunis, ou il apprend le turc et l'espagnol il échut en partage au Bey. Devenu musulman par force et homme de guerre il est placé dans le sérail, obtint la confiance de ses maîtres. En 1830, il va réussir à s'enfuir avec le concours du consul de France de Lesseps, et se met au service de la France qui prépare le débarquement d'Alger. Employé tout d'abord comme interprète par le maréchal Bourmont, il est nommé Capitaine aux chasseurs algériens après la prise de la ville. Remarqué par le maréchal Clausel, il est nommé pour prendre le commandement d'une cavalerie auxiliaire indigène. Elle formera le noyau constitutif des spahis. Durant les premières années de la conquête, il s'illustre par des actions d'éclat, facilitées par son courage, et sa dureté au combat: Il obtient pratiquement seul la reddition de Bône, puis est nommé Bey de Constantine. En 1836, lors d'un passage à Paris, il fait sensation par son caractère et ses conquêtes féminines. Sa carrière est émaillée de duels et de coups d'éclat qui en font un véritable personnage de roman. En 1838, il est naturalisé français, nommé Lieutenant-colonel et reçoit le commandement des spahis d'Oran. En 1842, il est Colonel et s'illustre aux côtés du maréchal Bugeaud contre Abd el Kader (prise de la Smala en 1843) et lors de la bataille d'Isly (aout 1844) En 1845, il est nommé Maréchal de camp, commandeur de la légion d'honneur et reçoit le commandement des troupes indigènes en Algérie. Sous le second Empire, il s'assagit et rentre dans le rang. Durant la guerre de Crimée, il reçoit le commandement de troupes irrégulières (les Bachi-bouzouks"), mais leur piètre utilité provoque rapidement leur licenciement.En 1856, il est nommé Général de division, grand officier de la légion d'honneur et prend la tête de la division d'Alger. Jalousé par ses collègues et en raison d'un caractère difficile et de mœurs orientales qui dénotent, il est disgracié en 1865 et "exilé" comme commandant de la 10e division militaire à Montpellier. Il y décède en 1866. (source militarys-photos)

Les Grimaldi de Beuil rebelles à la maison de Savoie

Blason « écartelé au 1 et 4 de gueules a une étoile de 16 rayons d'or ( de Rostang.) Au 2 et 3 losange d'argent et de gueules » (de Grimaldi) et pour devise 'Dur a savoir'

En 1315 La lignée des Grimaldi de Beuil ou Bueil fut crée lors du mariage d' Andaron fils de Barnabé Grimaldi venant de Gênes et Astruge héritière de Guillaume Rostagni (de Rostang) et de Béatrice

A cette date mourrait Guillaume Rostagni, assassiné par les habitants du village.

En 1353 Leur fils un dénommé Barnabé assiégea le château de Roure pour un différent concernant un hommage que n'avait pas été respecté le seigneur du lieu qui fut torturé et décapité

La Reine Jeanne, comtesse de Provence, exigea du comte de Beuil la somme de 20000 florins d'or en dédommagement du préjudice.

Jean et Louis fils de Barnabé seront les actifs artisans de la dédition de Nice à la Savoie

Le 6 août 1388 Villars entra dans la baronnie de Beuil par convention faite par le duc de Savoie AmédéeVII dit le rouge avec Ludovic troisième fils de Barnabé et devint le lieux de résidence de la famille des Grimaldi de Beuil

Son frère ratifiera le traité conclue le 18 août à Chambéry L'accord prévoyait la confirmation de la seigneurie de Beuil sous réserve d'hommage, et celle de 23 fiefs à conquérir sur les partisans de Louis II d'Anjou dont le Val de Massoins comprenant les villages de Massoins, Villars, Malaussène, Rigaud et Ascrocs contre la promesse de remettre au comte de Savoie les vigueries de Nice et de Puget-Théniers, les baillies de Villeneuve, de Barcelonnette et du Val de Lantosque. Il obtient la signature d'un contrat avec la viguerie de Nice, en septembre 1388, avec celle du Val de Lantosque en octobre. Ce succès lui a permis d'agrandir sa seigneurie en recevant le fief de Villars du comte de Savoie

Cette promotion de Ludovic était la conséquences des services rendus au duché par Jean de Grimaldi Ludovic devenait seigneur de la vallée de Massoins

Aprés la mort par empoisonnement d'Amédée VII ou par accident de chasse selon les version le 1er novembre 1391 Les Grimaldi agrandirent leurs domaines et s'emparèrent de Monaco Ils essayerent de se rendre maître de Vintimille mais ce fut un échec plus que cuisant puisq'ils finirent tous deux prisonniers à la Pietra (Ligurie) jusqu'en 1397

Odon de Villars se fit nommer sénéchal des terres de provence le 8 février 1396 et profita de l'occasion d'enlever Villars et la vallée de massoins

De retour de captivité, les deux barons de Beuil se retrouvèrent donc dépossédés de leurs biens par Villars sans que la maison de Savoie n'agisse contre les méfaits de Villars Les Grimaldi se tournèrent alors vers les Anjou et entrèrent en lutte contre le comte de Savoie.

Jean de Grimaldi maintenu par Amédée VII dans sa charge de sénéchal, Louis de Grimaldi co-seigneur de puget Thénier se rangea au coté de son frère, et leurs doléances n'ayant pas été entendues, ils prirent les armes, forcèrent quelques chateaux, brulèrent quelques villages et continuèrent une guerre de partisans. Durant l'année 1399

Pour les combattre le comte de Savoie donna au maréchal Boniface de Challant tous pouvoirs afin de réduire les seigneurs de Grimaldi Il occupa le château de Villars et de nombreuses coups de poing dans les montagnes sans véritables résultat pour arriver a une fin des hostilités conclue avec Le traité du 3 juin 1400

A la suite de la trêve entre les Anjou et la Savoie, Amédée VIII se réconcilia avec le baron de Beuil et lui rendit ses places le 31 Juillet 1408

1409 Profitant d'une révolte paysanne voir d'une rebellion ouverte contre l'autorité André de Grollée fut désigné pour pacifié le pays mais sans grand résultat car le parti angevins entretenait la révolte, La cour de Savoie exaspéré par autant de résistance recruta des troupes dans les environs de Vintimille en complétant ainsi les forces du gouverneur de Nice et les dirigea sur Villars et ses environs. Le 30 septembre Jacques de Cavallermagiore fut envoyé avec quelques arbalétriers piémontais afin de convaincre les Grimaldi de la rejoindre ceux ci ne répondirent ni positivement ni négativement à la demande car cette rebellion servait leurs intérets

1411 La rebelion était toujours très vivace le gouverneur de Nice accéléra les préparatifs militaire en mettant à la tête de ses troupe Jean de La Chambre en remplacement d'André de Grollée qui mis en place une petite armée afin de controler les places fortes des insurgés il avait pour second le seigneur de Gilette qui recruta six capitaines dont Jacques de Cavallermagiore, Antoine Chieri, Guillaume Amat, Martin de Moncalieri, payen de Montfleury et Constant de Villeneuve

Février 1412 La plupartt des points défendus par la rebellion furent soumis au représentant de la Savoie le château de Villars et ses défenseurs résistèrent héroiquement mais lils furent sans doute trahi par un dénommé Pierre Gualquéri de Malaussène Le seigneur de Gilette dés lors put hisser le drapeau de Savoie

8 mai 1412 Coup de main de Ludovic Grimaldi au château de Villars

le 20 octobre le château fut repris par les Savoyards. Il sera démantelé le 29 octobre 1412.

Ludovic Grimaldi aprés avoir présenter ses excuses au comte de Savoie représentation fut chargé de représentation auprés de l'empereur au concile de Constance en 1415

1422 Grimaldi se vit restituer Villars et la vallée de Massoins

Jean et Ludovic vécurent dans une certaine mesure assez discrétement durant quelques années

Quand il succède à son père Jean, Pierre est seigneur de Levens en 1442 marié à marguerite de Castellane fille du seigneur de Palerme. Il commence par s'insurger contre la Savoie en perdant ses terres de Villars et de Beuil mais rentre en grâce en 1461. Il mourut en 1463 en laissant un fils jacques et cinq filles le 19 juillet 1473 il prêta foi et hommage pour Villars et la baronnie de Beuil à la duchesse Yolande , mère du jeune roi Philibert Ier Il sera chambellan et conseiller du duc de Savoie et gouverneur de Nice (1463-1490). il mourut le 14 mai 1490 Il eut deux fils Honoré et Georges qui prendra sa suite à la baronnie de Beuil

Georges prend la suite et règne de 1490 à 1508. Il commença à se rebeller lorsqu'il fut assassiné le 5 Janvier 1508 par son barbier - Esprit Testoris de Bonson - qui lui trancha la gorge en le rasant.

C'est encore au château de Villars que quelques années plus tard, Jean Baptiste Grimaldi faillit être empoisonné avec tout son entourage, alors qu'il s'était engagé à livrer Nice à la France.

Son successeur, Honoré 1er (1508-1537), fut un bon diplomate et mourut sans histoire à cent ans. Par contre, René (1537-1542) aura une jeunesse turbulente. Il s'entend avec son frère Jean Baptiste, seigneur d'Ascros, pour se mettre au service du roi de France et attaquer les villages des Ferres et de Gilette. Ils seront battus en 1526 et leurs biens confisqués, une amnistie suivra au traité de Cambrai de 1529.

Un jour, alors que Jean Baptiste jouait à la paume dans l'enceinte du château, un inconnu se présenta pour demander l'aumône. Son allure ayant parue suspecte, on le retint prisonnier et on le tortura jusqu'à ce qu'il avoue être venu pour empoisonner toute la maisonnée. On retrouva effectivement dans la citerne du poison enveloppé dans un parchemin. Il fut pendu et le Duc de Savoie fut suspecté de cette machination. Jean Baptiste Grimaldi se mit au service de la France, ravagea le Haut Pays et mourut dans les rangs français en 1544 à la bataille de Cérisoles.

Devenu baron, René acheta la place d'Entrevaux et se tourna à nouveau vers la Provence. Soudoyé par le duc de Savoie, son valet de chambre Florent de Goret l'assassina pendant sa sieste. Arrêté à Marseille, l'assassin fut pendu à Villars.

Les biens des deux frères furent confisqués durant deux ans

René avait sept fils et trois filles Honoré II lui succéda

Honoré II (1542-1590), grand et loyal seigneur, devient comte de Beuil le 26 Mai 1561 gouverneur de Nice en 1560 et du comté. Puis lieutenant général du duc Emmanuel Philibert le 26 mai le fils du duc voulant le récompenser érigea en comté la baronnie de Beuil en baronnie la vallée de Massoins qu'il concéda à son frère André Il laissera le fief à son fils Annibal Grimaldi fils de Julie Picamiglio (1590-1621).

Le nouveau comte de Beuil est un de ces seigneurs féodaux qui n'hésitaient pas à s'insurger contre leur suzerain. Son histoire se place peu avant la Fronde, qui représente en France le dernier sursaut de révolte des seigneurs contre l'autorité centrale. Sa devise était :

" Io son Comte di Boglio,

Che faccio qual che voglio "

" Je suis le Comte de Beuil, je fais ce que je veux "

Nommé gouverneur de Nice en 1591, il ne sera pas étranger à l'émeute qui éclata dans la ville en 1613 avec le secrétaire de l'Insinuation (ou Enregistrement).

Il entra en conflit avec Charles Emmanuel, en refusant l'obéissance Il s'oppose aussi à la création du Sénat de Nice destiné à contrebalancer la puissance du gouverneur.

Le duc vint alors à Nice en 1614, sous prétexte d'hiverner sous un climat plus doux. Il invita Annibal et son fils dans son palais de Villefranche et les arrêta le 20 Avril. Le 25 Avril, il les conduisit à Turin, les gardant à la cour. Annibal feignit une maladie et obtint l'autorisation de se soigner aux Bains de Vinay. Il en profita pour passer le col et rejoindre Villars (Juin 1614).

A l'occasion de la guerre entre la Savoie et l'Espagne (1616), Annibal se plaça sous la protection du roi d'Espagne. et en mars 1617 sous la sauvegarde de Louis XIII. La guerre finie, l'Espagne ne réclama pas le comté de Beuil, ce qui aurait eu pour effet de la brouiller avec Louis XIII. Celui-ci recherchait l'amitié de la Savoie L'Espagne ayant d'autres intérêts ne reconnaîtra plus Annibal dés lors abandonné par ses puissants parrain

En 1618 lors du mariage de sa fille marguerite avec Charles de grasse il profita de cet événement familiale pour montrer sa puissance en faisant une fête grandiose tout les membres influents de la vie niçoise étaient invités les réjouissances durèrent plusieurs jours

Charles Emmanuel décida alors d'agir. il envoya un ultimatum à Annibal Il les reçut le 7 juillet 1620 mais il refusa d'accéder aux demandes de son suzerain Charles Emmanuel convoqua le tout nouveau sénat de Nice fit ouvrir contre lui des poursuites en traduisant Annibal et son fils, le baron de Laval, l'acte d'accusation relevait douze chefs d'accusations et le 2 janvier 1621 la sentence de mort était rendue qui le condamna à mort le 2 Janvier 1621.

Annibal se réfugie à Tourrette, confiant dans la position inexpugnable de sa puissante forteresse. A la tête d'une armée de 9000 hommes, Annibal Badat, gouverneur de Villefranche (Annibal Badat), occupe Levens et marche sur Villars. Le baron de Laval s'enfuit en Provence avec sa mère et sa femme. Annibal est cerné dans son château de Tourrette-Revest. Le 8 Janvier, la garnison se rendait dés les premières sommations du gouverneur le 9 Annibal capturé est étranglé par deux individus, son cadavre fut exposé sur les murs du château de Tourette et son fils fut pendu en effigie

Un de ses cousins s'installa en Piémont dans le village de Montailleur (Savoie) lui aussi s'appelait Annibal avait épousé Michelle de Montailleur ses descendants vécurent à Montailleur jusqu'en 1699 comme Joseph César Grimaldi : baron de Montailleur , comte de Beuil, Colonel du régiment de Savoie en 1610

Généalogie : Honoré marié à Madeleine eurent deux enfants Annibal qui se maria a Michelle de Montailleur et Pierre seigneur de Mirabel


Ce texte est une compilation de mes lectures 'Un fief des Grimaldi de Beuil, Histoire du conté de Nice, Les comtes qui en 400 ans ont fait la Savoie, par Bernard Demotz, Histoire de Savoie par Henri Ménabréa, La sanglante épopée des seigneurs Grimaldi de Beuil par Edmond Rossa

Abbatucci Charles René


LES AVENTURES DE LA FRANCE A L'ÉTRANGER
La Cochinchine part2

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La Cochinchine part2
Les Payeurs d'Armée ou l'héroïsme au quotidien

Si l'expédition de Cochinchine (voir mon précédent post) ne rencontra pas de difficultés majeures du point de vue militaire, la mise en place des structures administratives, elle, fut loin d'être une partie de plaisir et l'on ne peut que tirer son chapeau à ces payeurs d'armée chargée des finances des troupes de l'approvisionnement et du service postal, dont les textes officiels louent l'efficacité et l'intégrité. Et dans quelle conditions!
Voici l'extrait d'une lettre datée de 1861 de la description de l'inspecteur des finances Mr le Libon à ses supérieurs à son arrivée à Saïgon:

- l'installation de nos agents est dans des conditions hygiéniques déplorables. C'est une espèce de hutte dont le toit laisse passer la pluie, et dont les est tellement humide que les crapauds, les serpents et une multitude d'autres créatures immondes y ont élu domicile. Inutile de parler des moustiques et de tous les vampires ailés, mais il est une variété, parmi les êtres se disputant notre substance, qui mérite une mention particulière. Je veux parler des fourmis blanches, dont il existe des myriades et qui dévorent non seulement la laine, la soie, le cuir et le bois, mais qui attaquent même les métaux! Je n'ai pas besoin d'ajouter que les imprimés partagent le sort commun.
C'est dans ce milieu peu délectable, par une température humide et permanente de 30 à 35 degrés, que nos pauvres gens fonctionnent au mieux.
C'est dans de telles conditions que les payeurs d'armée d'abord puis les agents de l'administration civile durent gérer l'intendance et la liaison avec la métropole.
En 1873 l'Amiral Dupré, gouverneur de Cochinchine, déclarait à propos de l'administration que leur service était efficace et que pour les militaires c'était une question de vie ou de mort en extrême Orient si leurs efficacités faisaient défaut.

PATRICE NICOLLE

LES AVENTURES DE LA FRANCE A L'ÉTRANGER

La Cochinchine
En revenant de Pékin, le corps expéditionnaire Français emporte Saigon

Il avait, on s'en doute, d'autres sujets de préoccupation que ce qui se passait en extrême orient, notre pauvre roi Louis XVI. Et pourtant il joue un rôle non négligeable dans l'Histoire de ce qui allait devenir, après bien des aléas, la perle de l'empire colonial Français. L'Indochine.
Celle-ci aurait pu en effet être en partie Française dès 1787 lorsque un missionnaire catholique, l'évêque d'Adran Pigneau de Behaine, revient en France accompagné d'un jeune prince Annamite, Nguyen Anh dont la famille régnant sur le sud de la péninsule depuis près de deux siècles, avait été chassée par une révolte paysanne.
Louis XVI prêta l'oreille aux doléances du prince et aux arguments de l'évêque.
Un traité fut signé: le roi de France s'engageait à envoyer une expédition militaire pour aider le prince à reconquérir son trône en échange de quoi il donnait à la France deux positions stratégiques: la baie de Tourane et l'archipel de Poulo Condor.
L'expédition ne vit jamais le jour à cause de la révolution.
Nguyen Anh, toujours soutenu par l'évêque et secondé par une poignée d'officiers Français, fini par reconquérir son trône et se fit couronner empereur d'Annam sous le nom de Gia Long en 1802. Le dernier souverain de sa lignée fut Bao Daï qui abdiqua en 1945.
Quant au traité qui faisait de deux petites parcelles d'Indochine des terres officiellement Françaises, personne n'y pensa plus. Mais le traité avait bel et bien été signé.
Pendant les années qui suivirent, les successeurs de Gia Long virent des commerçants et surtout des missionnaires qui convertissaient de nombreux adeptes au catholicisme. Et réagirent selon une méthode qui n'était peut-être pas la meilleure, la persécution des Chretiens à plusieurs reprises
1842, 1845, 1847. Des navires de la royale intervinrent pour protéger les ressortissants Français.
C'est sous Napoléon III que les choses changèrent. Désireux de renforcer le prestige de la France en protégeant le commerce Français en Orient, et ce poser en défenseur du catholicisme, il décide d'une expédition navale conjointe avec l'Espagne et commandée par l'Amiral Rigault de la Genouilly, elle s'appuya sur le fameux traité de 1787 pour conquérir Tourane en 1858, mais fut forcé de l'évacuer peu après. En revanche elle s'empara de Saigon l'année suivante et ne le lâcha plus.
Napoléon III s'était également rapproché de l'Angleterre qui voulait s'offrir les ports de la Chine, la France l'y aida efficacement et obtient sa part de gâteau.
Comme l'expédition de Chine de 1860 ayant atteint ses objectifs, 4000 soldats Français y ayant participé débarquèrent en 1861 du côté de Saigon où ils furent mis sous les ordres de l'Amiral Charner successeur de Rigault.
L'affaire se transforme rapidement en conquête et «pacification » de la Cochinchine.
Le 24 février 1861 les Français perforent la ligne de défense Annamite, le 27 avril ils s'emparent de My Tho. Après une suite d'opérations suffisent à mettre la pression sur l'empereur d'Annam qui en 1862 accorde aux Français une bonne partie de leurs revendications territoriales c'est à dire beaucoup plus que le traité de 1787.
Désormais implanté dans le sud ouest de l'Indochine ils pouvaient imposer leur « protection » au roi du Cambodge Norodom, qui luttait contre un de ses frères qui voulait le détrôner, et contre le Siam.

Patrice Nicolle

Jean Poton de Xaintrailles

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Jean Poton de Xaintrailles

Jean Poton, seigneur de Xaintrailles, gentilhomme de Gascogne, maître de l'Écurie du roi, bailli de Berry et sénéchal du Limousin, prit part à la Guerre de Cent Ans et en particulier à la bataille de Verneuil (1424)

Fait prisonnier à Cravant, il est échangé contre John Talbot.

S'attachant à Jeanne d'Arc dès son apparition, il participe et la seconde au siège d'Orléans où il est blessé, à Patay, et force les Anglais à lever le siège de Compiègne.

Avec Étienne de Vignolles dit La Hire , il gagne la bataille de Gerberoy où il fait prisonnier le comte d'Arundel. Il prend une part active à la conquête de la Normandie et de la Guyenne.

En récompense de tous ses loyaux services, le roi Charles VII le nomme maréchal de France en 1454 et lui donne la ville de Saint-Macaire.

À la signature du traité d'Arras, de nombreux mercenaires se constituèrent en bandes, parfois de milliers d'individus, guerroyant et pillant pour leur propre compte : les Écorcheurs.
Poton de Xaintrailles, comme son compagnon Étienne de Vignolles (La Hire) et d'autres capitaines de Jeanne d'Arc saccagea et pilla les Pays-Bas, puis la Lorraine en 1444.

Il meurt au château Trompette à Bordeaux le 7 octobre 1461, sans postérité.

« Un des plus vaillants capitaines du royaume de France, qui fut cause avec La Hire de chasser les Anglais ».

Il a été marié à Catherine Brachet (wiki)

Louise de Bettignies



 du patriotisme à l'espionnage


«Il y a encore plus inconnu que le soldat inconnu: s

sa femme!» pouvait-on lire sur les banderoles des féministes françaises de 1970. En effet, si l'on commémore chaque 11 novembre sous l'arc de Triomphe des millions de poilus tombés pendant la Grande Guerre à travers la tombe d'un soldat anonyme, les femmes semblent avoir été longtemps les oubliées de l'historiographie de la Première Guerre Mondiale. Pas seulement munitionnettes ou veuves blanches, certaines ont risqué leur vie et ont joué un rôle crucial et stratégique lors de cette période. Louise de Bettignies est de celles-là. Moins connue que Mata Hari, qui reste dans l'imaginaire collectif le paradigme de la Carmen traitresse espionnant pour le compte de l'Allemagne, Louise Bettignies est, elle, une «inconnue célèbre» (p. 9), la «Jeanne d'Arc du Nord», agent secret dont les actions ont pourtant été décisives. Au moyen d'un travail minutieux à travers des archives notamment familiales, l'historienne Chantal Antier essaie de dresser le portrait le plus vivant possible de l'espionne, même si de nombreuses zones d'ombre perdurent.

Entrer en patriotisme plutôt qu'en religion

Issue d'une famille catholique du nord de la France, d'origine belge, la petite Louise a l'enfance et l'éducation typiques des jeunes bourgeoises de l'époque. Le père, directeur d'une usine qui périclite, très croyant, strict et absent, représente cette gauche industrielle catholique paternaliste de l'après 1891 et de l'encyclique «Rerum Novarum». Admirative de son frère aîné, un prêtre jésuite, Louise est aussi proche de l'une de ses sœurs, Germaine, d'un an plus âgée. Sa scolarité se fait sous le sceau de la religiosité mais aussi du manque d'argent. Après plusieurs années chez les Dames du Sacré Cœur, elle est envoyée en Angleterre au Girton College où elle est logée dans un pensionnat d'Ursulines. Si elle regrette d'avoir eu une éducation si contrôlée, elle reste d'une foi sans faille. Une fois rentrée en France, Louise qui affirme avoir «horreur de toute contrainte» préfère au couvent la recherche d'un travail qui lui permette d'être indépendante financièrement et de découvrir de nouveaux horizons. Après avoir bourlingué à Milan chez les Visconti, en Galicie et à Vienne, travaillé au château d'Isambert et séjourné chez le prince Furst Carl Schwarzenberg, Louise, polyglotte (elle parle l'Allemand, le Français, l'Anglais et l'Italien), s'offre le luxe de refuser la garde des enfants de l'archiduc François Ferdinand.

Son patriotisme et sa haine des Allemands ne sont pas perceptibles avant la guerre. Rien dans ses écrits, dans les témoignages et dans les diverses sources dont nous disposons ne suggère une quelconque animosité de Louise envers les Allemands. Si Louise est patriote, comme le montre Chantal Antier, ce n'est que par la force des choses. C'est spontanément, lors des bombardements de Lille en octobre 1914, qu'elle décide de ravitailler les soldats français ou qu'elle sert d'interprète dans l'hôpital auprès des soldats allemands. Sur le bateau à destination de Folkestone, plateforme de recrutement d'agents du nord de la France, alors qu'elle est porteuse de plus de 300 messages de personnes du nord, l'Intelligence Service, les services d'espionnage anglais, lui confient une mission d'agent secret qu'elle finit par accepter.

Pour quelles raisons Louise a-t-elle résisté et espionné? Par patriotisme et par conviction? L'auteur ne répond pas à cette question. Toujours est-il l'historienne met en perspective le rôle et l'image des femmes durant la guerre. Si le rôle des femmes dans la guerre de l'ombre est indéniable (on peut citer Edith Cavell qui fit franchir la frontière à 200 soldats britanniques, Gabrielle Petit, Louise Thuliez ou Mme Legrand qui passa aux armes), celles-ci ont souvent été moins considérées que leurs homologues masculins. N'étant pas des militaires ou des 'poilues' elles furent au mieux des agents, au pire des traîtres, mais jamais des 'héroïnes' comme il y eut des 'héros'. Le statut d'espionne est quant à lui peu estimé par les services secrets français qui l'assimilent à de la «prostitution patriotique».

Une espionne anglaise

Le 15 Février 1915, Louise accepte de travailler avec le Foreign Office. Son stage d'espionnage est de courte durée mais elle y apprend très rapidement le métier d'espion. On lui enseigne l'écriture à l'encre sympathique, l'utilisation de codes secrets, le type de renseignements à recueillir à travers l'observation des voies ferrées prioritaires et des mouvements de troupes. Elle apprend des techniques de déguisement, des façons de se comporter avec l'ennemi dans un pays occupé afin de se constituer un réseau. Elle apprend aussi à calligraphier des messages à l'encre de chine et au jus de citron, avec des caractères si fins qu'ils ne peuvent être lus qu'à la loupe...

Organisatrice méthodique et efficace au passé d'infirmière, célibataire sans liens familiaux contraignants, Louise, sous le pseudonyme d'Alice Dubois, devient chef du Réseau Ramble à Lille. Elle centralise des informations sur les Allemands (données sur l'artillerie allemande et ses positions, ses dépôts de munitions), informations qui, via la Dame Blanche, réseau d'espionnage qui quadrille tout le territoire de la Belgique, sont transmises aux Britanniques par les Pays-Bas, pays neutre. Risquant sa vie de nombreuses fois, traversant des rivières, se travestissant, parcourant des trentaines de kilomètres, elle est à la tête, avec son adjointe Léonie Vanhoutte dite Charlotte, de 80 agents et collaborateurs. Et il semblerait que le Réseau Ramble ait joué un rôle manifeste dans la connaissance du lieu central de l'affrontement choisi par les Allemands en 1916: Verdun.

Lorsque Louise apprend que «Charlotte» est arrêtée à Froyennes, elle décide de s'y rendre. Elle est elle-même arrêtée. Louise a-t-elle été dénoncée, comme l'a supposé sa famille? L'historienne n'explicite que peu les circonstances de son arrestation qui restent brumeuses et débattues. Emprisonnées toutes deux à Saint Gilles, elles sont piégées par le commissaire Goldschmitt en charge de l'affaire. La possible dénonciation en prison de Léonie est aussi discutée. La lettre du 19 mars 1916 de Louise à la prieure du Carmel d'Anderlecht corroborerait-elle cette thèse? «Je ne garde rancune à personne et pardonne de tout cœur à ceux qui sont la cause de ma condamnation et n'ont pas cherché à me disculper», écrit-elle.
Condamnée à mort, sa peine est finalement commuée en travaux forcés à perpétuité. Pour quelles raisons? L'historienne suggère que le courage de Louise, le manque de preuves et l'action de sa famille auprès de l'ambassade d'Espagne y sont pour beaucoup.

Envoyée au bagne de Siegburg, l'agent français connait les pires années de sa vie: la vie quotidienne austère, la nourriture insuffisante, la faim qui devient une obsession. Elle écrit de nombreuses lettres à l'ambassade d'Espagne à Berlin dans l'espoir d'une libération. Sans succès. C'est au nom des conventions de La Haye que Louise déclenche en décembre 1916 une véritable émeute au sein de la prison: les prisonnières du bagne fabriquent de l'armement pour l'ennemi. Cet élan patriotique lui est fatal: Louise séjourne alors au cachot, ce qui affecte irrémédiablement sa santé (pleurésie et opération suite à un début de cancer qui tournera mal). Elle meurt le 27 septembre 1918 à Cologne. Ironie du sort? Le 26 octobre, Mme de Bettignies indique que des tractations étaient en cours avec les Allemands pour une libération de Louise.

Louise de Bettignies reste quelque peu méconnue du grand public et de la mémoire collective française. Après la guerre, ses parents reçoivent une lettre de Buckingham Palace qui salue les actions de leur fille. Des funérailles officielles en 1920, des décorations, des films lui seront dédiés. Une statue à son effigie est érigée à Lille en 1927. Mais comment figer une figure aussi énigmatique que celle de Louise, sculpter un portrait de cette héroïne aux multiples visages? Française, morte chez les Allemands, espionne pour les Anglais. Cette biographie, même si elle reste très lisse, a le mérite d'éclairer un pan peu connu de la première guerre mondiale: l'histoire de femmes qui, avec les hommes, ont sacrifié leur vie à la cause patriotique.


Jacques Van Artevelde

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La Flandre connut quelques années de calme avant d'être mêlée à la Guerre de Cent Ans. Quoique l'intérêt de la Flandre était de rester neutre, son comte, Louis de Nevers désirait absolument rester fidèle à son suzerain, le roi de France. Il ordonna dès lors de cesser tout commerce avec l'Angleterre qui, par représailles, interdit l'exportation des laines anglaises vers la Flandre.
Gand, tenue à l'écart des luttes antérieures par la poorterie leliaerde, était à l'apogée de sa puissance. Mais le prolétariat y était très malheureux. En 1337, il se révolta et créa un gouvernement composé de« Hoofdmannen », ou chefs des milices des 5 paroisses de la ville
3 doyens issus des métiersCe n'était pas un pouvoir démocratique exclusif puisque les échevins patriciens conservaient leurs fonctions et que 3 hoofdmannen appartenaient aux lignages. Mais la puissante corporation des tisserands accédait enfin aux fonctions publiques.A la tête des révoltés figurait Jacques Van Artevelde. Il séduisait les masses par son éloquence et son bon sens ; ses vues politiques étaient conformes aux intérêts de la Flandre. Van Artevelde réconcilia la Flandre avec l'Angleterre et su amener les 2 monarques rivaux à reconnaître la neutralité de la Flandre.Reconnaissante pour les résultats rapides et heureux de sa politique, la population avait voué un culte à Jacques Van Artevelde. Il fit nommer un ruwaert du comté mais en réalité ce fut lui-même qui exerça la dictature, avec l'aide de sa femme Catherine de Coster qui accomplit avec succès plusieurs missions diplomatiques en Angleterre.Il meurt assassiné. L'Anglais perd au nord de la France un allié précieux.Cependant, Walter Manny et le compte de Derby, envoyés en Guyenne par Édouard III, prennent Bergerac, La Réole, Aiguillon et Angoulême. Le roi d'Angleterre décide ensuite en 1346 une nouvelle expédition. Elle part le 11 juillet avec 15 000 hommes et débarque à Saint-Vaast-la-Hougue, dans le nord du Cotentin 9.Démarre alors la première grande chevauchée anglaise en territoire française. L'armée anglaise, répartie sur plusieurs colonnes évoluant parallèlement l'une à l'autre sur quelques kilomètres de largeur, passe par Valognes, Carentan, Saint-Lô et pille les propriétés sur son passage. Caen se rend, puis les troupes franchissent la Seine au pont de Poissy le 16 août. Les Anglais ont parcouru près de 350km en un moisLes français les attendaient à Crecy, mais ça c'est une autre histoire

image Jacob van Artevelde

Mutineries, désobéissance et révoltes dans les tranchées de la Grande Guerre.

Toute guerre a ses mutins et la Première Guerre mondiale n'échappe pas à cet état de fait. Les premiers refus d'obéissance de soldats français ont lieu dès 1914.
Le contexte militaire est évidemment propice à l'émergence de ces cas d'insubordination.
Ils sont d'abord la conséquence de la dureté des conditions de vie.


La boue, le froid, la vermine, les permissions peu nombreuses et souvent retardées, l'état lamentable des cantonnements de repos, le contact permanent avec le sang et la mort, sont autant de raisons qui poussent les soldats à la rébellion.
Ces mouvements de révolte interviennent aussi en réaction aux échecs militaires et contre les erreurs du commandement.
Ainsi, les mutineries qui affectent l'armée française aux mois de mai et de juin 1917, sont le résultat de l'insuccès des offensives menées par le général Nivelle lors de la bataille du Chemin des Dames. Enfin, la lassitude gagne les soldats qui voient la guerre se prolonger alors que les officiers leur avaient fait la promesse que le conflit serait court.

Par ailleurs, les historiens s'accordent pour donner une explication apolitique des mutineries. Ces dernières seraient davantage la démonstration d'un sentiment de détresse extrêmement profond plus que l'expression d'une adhésion à un discours révolutionnaire.



Dans le but de préserver leur santé physique et mentale, pour revoir leur famille dont ils n'ont plus de nouvelles et surtout par peur, des soldats se rendent coupables d'insubordination en abandonnant leur poste et en désertant. Ce phénomène est encore mal connu et nous ne pouvons que reprendre les chiffres de l'armée française qui estime qu'environ 15 000 soldats auraient déserté ses rangs chaque année4. La désertion fait état de plusieurs degrés de gravité qui diffèrent si elle a lieu à l'intérieur ou au front, en présence ou non de l'ennemi, et de sa durée puisque c'est au-delà de trois jours d'absence illégale qu'un soldat est considéré comme déserteur.

Plus spontané et marginal, le phénomène des fraternisations représente également un acte de désobéissance. Cette forme de mutinerie, éphémère et cachée, apparaît dès les mois de novembre et de décembre 1914. On en trouve quelques exemples grâce aux témoignages des « poilus » qui sont parvenus jusqu'à nous comme ceux des soldats Louis Barthas et Henri Désagneaux. Ces témoignages confirment l'existence de brefs instants de fraternité entre les combattants français et allemands qui s'échangeaient, outre une poignée de mains, toutes sortes de choses tels que du tabac, du pain ou des journaux.

Enfin, conséquence du rejet de la pression disciplinaire, certains soldats deviennent mutins en affirmant haut et fort leurs opinions sur la guerre allant même jusqu'à injurier leurs officiers. Ainsi, le 29 juin 1917, un soldat du 101e Régiment d'Infanterie Territoriale est arrêté pour avoir dit à voix haute : « A bas les gradés ! ». Un autre connaît le même sort pour avoir traité de « vaches » des gradés qu'il menace en criant : « Pour qui est-ce qu'on se bat... je me fiche d'être français ». De nombreux autres incidents individuels de ce type ont eu lieu durant les quatre années de guerre. Parfois ces situations dégénèrent laissant place à une brutalité incontrôlée témoignant des effets destructeurs de la violence de la guerre sur la santé psychologique des soldats. Ainsi, un soldat du 225e Régiment d'infanterie, irrité, cède et abat de manière impulsive son supérieur en se justifiant : « Je l'ai fait exprès, il m'emmerdait depuis ce matin... »6. Ces débordements sont essentiellement la conséquence d'un épuisement psychologique des soldats. Rappelons qu'il ne s'agit pas d'une guerre de professionnels. Ce sont des civils que l'on a habillés en soldat qui se battent, et ils sont de facto plus disposés à lâcher prise moralement et à contester les ordres des officiers.


La désobéissance : un phénomène qui n'épargne aucune armée.

A des degrés différents, aucune armée n'est épargnée par ces mouvements de révoltes. Tous les soldats vivent le même enfer et réagissent de la même manière devant l'horreur. Ainsi, l'armée allemande doit faire face à une recrudescence du nombre de mutineries dans les derniers mois du conflit au moment où celui-ci lui échappe. Le moral des soldats allemands est au plus bas suite à l'échec de l'opération Mickael le 21 mars 1918 et les cas d'insubordination augmentent fortement.
Dans le camp militaire de La Courtine, un commandant de l'armée russe tente de raisonner les soldats mutins.

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L'armée russe n'échappe pas non plus aux cas d'insubordination et connaît un mouvement de révolte sans précédent avec la mutinerie de ses soldats cantonnés près de la commune de La Courtine, située dans le département de la Creuse. Cette mutinerie coïncide avec les mouvements de révolte qui ont lieu aux mois de mai et juin 1917 au sein de l'Armée française. Ainsi, dans le camp militaire de La Courtine, près de 10 000 soldats russes refusent d'obéir aux officiers et exigent d'être rapatriés en Russie7. Les autorités françaises, en concertation avec le commandement russe, se sont chargées elles-mêmes de réprimer cette mutinerie collective et le 19 septembre 1917 les derniers mutins russes se rendent. Par ailleurs, en Russie au printemps 1917 et en Allemagne fin 1918, l'indiscipline militaire trouve le relais des mouvements sociaux de l'intérieur et remettent en cause le pouvoir établi.

L'armée Austro-hongroise est également affectée par des cas de désobéissance et des centaines d'hommes préfèrent déserter ses rangs ou se rendre. On constate également, au sein de l'armée ottomane, un taux important de désertion et d'insubordination. Selon les témoignages, on estime entre 300 000 et 500 000 le nombre de soldats turcs qui auraient déserté l'armée impériale au cours de toute la Grande Guerre. L'armée italienne est aussi touchée par de nombreux cas d'insubordination. Ainsi la défaite de l'armée italienne à la bataille de Caporetto, à la fin du mois d'octobre 1917, s'accompagne d'une vague d'insubordination et de désertion massive puisqu'on estime qu'environ 100 000 soldats italiens fuirent le théâtre d'opération8. L'armée britannique a quant à elle dû faire face à un faible nombre de mutineries par rapport aux autres armées européennes. Le mouvement de révolte le plus significatif a duré quelques jours dans le camp d'Etaples, sur le littoral français du Pas-de-Calais, mais a rapidement été réprimé.

C'est à Philippe Pétain que l'on attribue généralement le retour de la discipline au sein des forces françaises.

Le 15 mai 1917, il est nommé Général en chef des armées et remplace ainsi le général Nivelle. Il va d'abord accroître la sévérité de la répression pour mettre fin à ces mouvements de révolte. Ainsi, au mois de juin 1917, il obtient la suppression du recours en révision dans les cas de révolte ou d'insoumission et le droit de procéder à des exécutions sans en référer au pouvoir politique et donc sans recours en grâce possible. Son arrivée à la tête de l'armée française voit donc des condamnations à mort toujours très nombreuses.

Sur l'ensemble du conflit, l'armée française recense, près de 3 700 condamnations prononcées par les conseils de guerre pour des cas de désobéissance.

On dénombre 1 381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison. 2 400 soldats français sont condamnés à la peine de mort dont 550 furent effectives10. La peine de mort est faite par fusillade lors d'une cérémonie très codifiée.

A titre de comparaison, l'Italie a été le pays qui s'est montré le plus intransigeant en fusillant près de 750 soldats reconnus coupables d'actes de désobéissance tandis que 48 soldats allemands ont été fusillés pour actes de rébellion sur l'ensemble de la Grande Guerre.

Toujours dans le but de calmer les mouvements de révolte, et conscient que le commandement faisait endurer trop d'épreuves aux combattants, le général Pétain prend une série de mesures pour améliorer le sort des « poilus ». Il élève d'abord le taux des permissions pour désamorcer la désobéissance. Afin d'obtenir l'adhésion en plus de l'obéissance, il prend des dispositions pour améliorer les conditions de vies des hommes et ordonne ainsi la construction de nombreux baraquements. La logistique est améliorée ce qui permet un meilleur ravitaillement en matériel et en nourriture. De plus, le général Pétain décide d'arrêter les offensives et de les remplacer par des actions à objectif limité. Cette stratégie, plus économe en vies humaines, est perçue comme un signe d'apaisement. Toutes ces mesures ont permis de conforter la régression des mouvements de révoltes.

jbleduc

Scipion l'africain


Publius Cornelius Scipio Africanus, surnommé l'Africain, fils du précédent, né vers 235 avant notre ère, mort à Liternum en Campanie en 183.

A dix-sept ans, au combat du Tessin, il sauva la vie à son père.
A vingt et un ans, Il obtint l'édilité sans remplir les conditions légales.
A vingt-quatre ans (211), il sollicita le difficile proconsulat d'Espagne, que personne n'osait briguer- il y releva le prestige des armes romaines, prit Carthagène, et par sa douceur gagna le cœur des populations. En 209, il gagna sur Asdrubal la bataille de Braetula. Il ne put cependant l'empêcher de passer en Italie, où celui-ci trouva la mort. Enfin, il acheva de soumettre l'Espagne aux Romains (206).

Elu consul (205), Il proposa de délivrer l'Italie d'Annibal en faisant une diversion en Afrique. Le sénat hésitant ne lui donna que des forces médiocres. Il eut pour questeur Caton, qu'il scandalisa par son luxe. Caton retourna à Rome, où il ne cessa de le décrier. Scipion se justifia par d'habiles négociations avec les princes numides et des victoires. En Afrique, Il prit et incendia en une seule nuit les deux camps des Carthaginois et de leur allié Syphax, puis les écrasa à la bataille des Grandes plaines. Carthage dut rappeler Annibal, qui fut lui-même battu à Zama. Scipion imposa à Carthage un traité fort dur, mit fin à la seconde guerre punique, obtint le triomphe et reçut le glorieux surnom d'Africain.

Nommé censeur en 198, de nouveau consul en 194, prince du sénat, il se fit beaucoup d'ennemis par son orgueil. De la guerre contre Antiochus, où il consentit à servir de lieutenant à son frère de capacité douteuse, il revint trop enrichi pour ne pas exciter les soupçons. On accusa les deux frères d'avoir traité sans l'autorisation du sénat. Scipion se tira d'affaire par une sortie orgueilleuse : « Romains, s'écria-t-il, c'est à pareil jour que j'ai vaincu Carthage. Montons au Capitole pour rendre grâces aux dieux et leur demander de vous donner toujours des chefs qui me ressemblent! » Le peuple, subjugué, le suivit.

Mais on l'attaqua de nouveau. Alors, Il s'exila de lui- même à Liternum, où il acheva ses jours. Il ne voulut pas être enterré à Rome, et fit graver sur sa tombe ces paroles amères: « Ingrate patrie, tu n'auras pas mes os! »

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