Batailles et conflits

Rome face aux Parthes à la fin de la République


Après avoir traversé l'Euphrate, le proconsul Marcus Licinius Crassus, un des trois triumvir (avec César et Pompée) envahi le royaume Parthe à la tête de 28 000 légionnaires (7 légions), 4000 fantassins légers, 4000 cavaliers auxiliaires et quelques 6000 cavaliers arabes.Surena, un général parthe membre de la Maison des Suren, était envoyé par son souverain, Orodès II, pour faire face à l'invasion romaine.

Général chevronné il avait pris la précaution de s'adjoindre une colonne de ravitaillement importante pour s'assurer que ses soldats ne manqueraient ni d'eau ni de flèches. Il fit face à Carrhes en 53 avant notre ère avec 1000 cataphractes et 10 000 archers à cheval. Les Romains ne s'inquiétaient pas trop de la supériorité en cavalerie de l'ennemi. Rome avait déjà eu à faire à des armées de cavalerie et ses légionnaires avaient toujours fait face victorieusement.D'ailleurs, pour éviter tout risque d'attaque sur les flancs, les troupes romaines marchaient en un gigantesque carré, protégé par les troupes légères.Pourtant, les auxiliaires arabes, peu fiables, avaient déserté dès la première apparition des Parthes, les troupes légères avaient été refoulées à l'intérieur du carré par les cataphractes cependant que les archers à cheval restaient à distance, se contentant d'arroser l'infanterie lourde de nuées de flèches. Une charge vigoureuse effectuée par le fils de Crassus, Publius, à la tête des cavaliers auxiliaires gaulois avait d'abord bousculé les cavaliers parthes. Mais ceux-ci avaient ensuite été isolés avant d'être massacrés.La tête de Publius avait été envoyée au père par dessus les rangs des légionnaires...Incapables de faire face à la nuée de flèches qui ne prenait pas fin et le danger toujours présent des cataphractes, les Romains avaient subi de très lourdes pertes.

L'armée avait essayé de regagner la frontière.Poussé par les légionnaires, Crassus avait entamé des pourparlers avec le général ennemi. Surena l'avait en fait attiré dans un guet-apens où Crassus avait trouvé la mort. (On dit que le général parthe lui fit couler de l'or fondu dans la gorge)C'est une armée romaine très diminuée qui avait regagné les provinces sous contrôle ami. On a dit que 10000 légionnaires avaient été fait prisonniers par les Parthes et qu'une partie d'entre eux aurait été placés en garnison vers les confins orientaux du territoire parthe, et que certains auraient même fini par servir sous la Chine des Han occidentaux!Après cette nette défaite, une succession d'escarmouches ou de combats de plus grande ampleur avaient opposés les deux ennemis.Une nouvelle confrontation eu lieu en 36 avant notre ère. Les Romains faisait cette fois face à une offensive des Parthes.Marc Antoine était à la tête de 60 000 légionnaires, 10 000 cavaliers et plusieurs milliers de fantassins légers, et de 6000 cavaliers arméniens alliés.

L'ennemi parthe comptait quelques 60 000 cavaliers, dont très peu de cataphractes.Marc Antoine avait divisé ses forces, laissant deux légions à la garde du train de siège et des bagages, se portant en avant avec le reste des troupes.Les Parthes avaient manœuvré et s'en étaient pris aux deux légions et au train, massacrant cette force d'arrière- garde.Sans son train de siège et les Arméniens qui avaient déserté, Marc Antoine avait dû abandonner ses projets et retraiter.Au contraire de Crassus, il avait su garder fermement ses troupes en main, repoussant tous les assauts parthes. Marc Antoine avait fini par retrouver la sécurité de la Syrie romaine, ayant tout de même perdu un tiers de ses forces.César lui-même préparait une grande campagne contre les Parthes, hélas nous ne saurons jamais si le grand homme avait des chances de réussir car il est assassiné quatre jours avant le début de la campagne!

Robert Tison

Battle of Culblean 1335


Le contexte :

Après le meurtre de John III Comyn, le neveu du précédent roi Jean Balliol, par Robert Ier d'Écosse dit Robert Bruce et ses partisans en 1306, la guerre d'indépendance écossaise devient une guerre civile, les partisans de Balliol et Comyn rejoignant les Anglais. A hiver 1314, le Parlement écossais, le premier à se réunir après la victoire du roi Robert à la bataille de Bannockburn, condamne tous ceux qui détiennent des terres en Écosse et qui combattent aux côtés des Anglais à la confiscation de leurs terres. Cela conduit à la formation d'une nouvelle classe noble connue comme les déshérités, anciens loyalistes de Balliol qui ne se sont pas réconciliés avec Bruce. En 1328, le traité de Northampton entre l'Angleterre et l'Écosse, basé sur la pleine reconnaissance du roi Robert Bruce, met immédiatement fin à tout espoir de ces hommes de retrouver leur héritage perdu. Cependant, la mort de Bruce en 1329, et l'accession au trône de David II, son fils alors mineur, leur offre une seconde chance. Sous la direction efficace et déterminée de Henri de Beaumont, 4e comte de Buchan, un des leurs et un vétéran des guerres écossaises, un parti commence à prendre forme au début des années 1330, focalisant leurs espoirs sur Édouard Balliol, fils du précédent roi John Balliol, qu'ils soutiennent comme légitime roi d'Écosse. En 1332, Beaumont et Balliol tentent une invasion de l'Écosse, remportant une victoire remarquable à la bataille de Dupplin Moor ; mais avec un support très limité dans la région ils sont expulsés à la fin de l'année. Édouard III, le jeune roi d'Angleterre, qui avait joué un double jeu, décide finalement de déclarer son soutien à Balliol, et les Écossais furent défaits une fois de plus durant l'été 1333 à la bataille de Halidon Hill. Édouard Balliol reprend sa place controversée sur le trône, mais elle n'était pas plus justifiée qu'avant. En 1335, Édouard III vient en Écosse avec une armée importante. Incapable de forcer l'issue, il laisse les déshérités gérer la situation comme ils le peuvent. Bien que la flamme de la résistance écossaise ne brûle pas très intensément à l'époque, elle ne s'est jamais complètement éteinte. David II est envoyé en France en 1334 pour sa sécurité. En septembre 1335, Andrew Murray de Bothwell, fils de l'homme qui combattit aux côtés de William Wallace, est nommé Gardien de l'Écosse par les partisans de Bruce réunis au château de Dumbarton. Très rapidement il devient l'un des plus grands leaders du pays, et un disciple qualifié de la pratique de la guérilla tel que le roi Robert la pratiquait auparavant. La réputation de Murray est très bonne : il est cohérent dans la défense de la cause nationale, et ne se soumet jamais à Édouard III ou Balliol, contrairement à Robert Stewart, neveu et héritier de David II. Les hommes qui se sont réunis autour de lui à Dumbarton forment le noyau du renouveau national - les comtes de la Marche et de Ross, William Douglas, Maurice Murray et William Keith. Après le départ d'Édouard III d'Écosse - suivi peu de temps après par Édouard Balliol - le principal opposant de Murray est David de Strathbogie, comte d'Atholl en titre et lieutenant de Balliol au nord.

La bataille :

À l'automne de 1335, Strathbogie leva une armée de 3 000 hommes et, avec quelques machines de siège, partit à la conquête du nord-est de l'Écosse au nom de Balliol. Son plan était simple : éjecter Bruce et le remplacer par les nobles déshérités ou leurs héritiers de cette région. En automne, chaque chevalier, locataire ou propriétaire foncier et humble exploitant d'une parcelle de terre arable (crofter) étaient occupés à la récolte. La campagne de Strathbogie a été marquée par la fumée des meules de foin brûlantes, ses hommes festoyant avec le bétail abattu. Puis Strathbogie assiégea le château de Kildrummy, à l'est d'Aviemore, où se réfugiait la tante de David II, Christiane Bruce. (Christiane Bruce était l'épouse du gardien du royaume, Sir Andrew Murray.) Strathbogie obtint une promesse de Sir John Craig, commandant de Kildrummy, selon laquelle, à moins qu'une force de secours n'arrive avant le 30 novembre (jour de la Saint-André), le château se rendrait à lui. Sir Andrew Murray était à Bathgate engagé dans des négociations avec les commissaires de Balliol quand les nouvelles de Kildrummy lui parvint. Murray rompit immédiatement les pourparlers et marcha vers le nord avec 800 chevaliers et la noblesse, y compris le comte de Dunbar, Douglas de Liddesdale et Sir Alexander Seton avec environ 3 000 fantassins. Apprenant l'approche de la colonne de secours, Strathbogie se retira de Kildrummy et bivouaqua dans la forêt de Culblean, près de Ballater sur Deeside. Sir John Craig, commandant du château de Kildrummy et sa garnison de 300 hommes, ont suivi Strathbogie, établissant un lien avec Sir Andrew Murray et sa force le jour de la Saint-Andrew. Tôt le matin du 30 novembre, Murray divisa ses forces en deux divisions, commandant lui-même l'une, Douglas de Liddesdale l'autre. Une sentinelle à moitié endormie dans le camp de Strathbogie entendit les sons de l'armée qui approchait. Dans la lumière croissante, Strathbogie prépara ses hommes pour une attaque qu'il s'attendait à venir de l'arrière de son camp. En ce matin gris d'automne, près de 4 000 hommes des Lothians, de la Merse et d'ailleurs se tenaient dans des lignes ordonnées parmi les arbres de la forêt de Culblean ; peut-être ce matin de novembre il y avait une brume qui offrait une certaine protection contre les archers de Strathbogie. Strathbogie attaqua Douglas de Liddesdale dans un assaut frontal frontal, chargeant en force pour anéantir l'aile écossaise. Alors que les deux groupes s'affrontaient, Murray a poursuivi sa division. Dans la mêlée qui s'ensuivit, les hommes de Murray pourchassèrent Strathbogie plus profondément dans le bois. La bataille fut bientôt terminée ; En présence de cinq de ses chevaliers Strathbogie a placé son dos contre un arbre, se battant courageusement jusqu'à ce qu'il a été abattu, son corps percé par plusieurs épées.
Culblean n'était pas Bannockburn, mais c'était une première victoire pour Bruce, donnant à Sir Andrew Murray le courage de continuer la lutte. À bien des égards Culblean a été le point tournant dans la deuxième guerre d'indépendance. La lutte n'était plus une lutte de loyauté envers David Bruce ou Edward Balliol, mais pour le royaume d'Écosse. Culblean, une bataille mineure dans le nord, a été remportée par des hommes des Lothians et des Merse, des Lowlanders qui avaient longtemps été accusés d'être au service des trois rois anglais - Édouard Ier, II et III. La victoire des Lowlanders à Culblean leur rendit l'honneur. Même les chroniques des années ultérieures considérèrent Culblean comme un facteur décisif dans la lutte pour l'indépendance de l'Ecosse.

Michel Bonte (D'après History and Hardware of Warfare)

La bataille d'Annan

(connue sous le nom de Camisade d'Annan)

Le 17 décembre 1332, quatre mois après sa victoire à Dupplin Moor, le roi Edward Balliol et ses partisans furent surpris et attaqués alors qu'ils dormaient à Annan, dans le Dumfriesshire. Ils sont pourchassés et forcés de fuir par-dessus la frontière vers l'Angleterre.La plupart des hommes de Balliol furent tués, mais ce dernier réussit à s'échapper et à fuir à cheval, à demi-vêtu, vers Carlisle. Les vainqueurs, fidèles à David II, étaient dirigés par Sir Archibald Douglas, frère de Sir James The Good qui était mort à Teba en Espagne en 1330. John Randolph, 3e comte de Moray, Simon Fraser et le petit-fils du roi Robert Ier, Robert, Haut-Commissaire d'Écosse, étaient également impliqués.La victoire de Bruce va forcer Édouard III d'Angleterre à intervenir pour soutenir son allié Balliol.

Michel Bonte

La bataille de l'Épiphanie

La bataille de l'Épiphanie est une bataille navale menée du 5 au 6 janvier ou du 12 janvier 1156, entre le Norse Godred Olafsson (Godred the Black), King of the Isles et le Norse-Gaelic Somhairle MacGillebride (Somerled), King of Cinn Tìre (Kintyre), Argyll et Lorne, au large d'Islay, en Écosse. Olafr Godredsson, roi des îles, a été assassiné le 29 juin 1153 par ses neveux et son fils Godred est devenu roi à sa place. Après être monté sur le trône, Godred a gouverné avec une main lourde, ce qui a bouleversé certains de ses chefs. Somerled qui avait épousé Raghnailt, la fille d'Olafr, a été approché par un certain nombre d'hommes dirigés par Thornfinn Ottarsson. Somerled a accepté leur plan de renverser Godred et de le remplacer par le fils de Somerled Dubgall mac Somairle. Il a commencé les préparatifs et a commencé la construction de 80 bateaux sur le modèle du drakkar nordique, connu sous le nom de birlinns et nyvaigs (ce dernier étant le premier navire à avoir un gouvernail de poupe directement à l'arrière du navire). Somerled ayant reconnu l'importance de dominer la mer, avec laquelle les Nordiques avaient réussi à conquérir les îles.

La bataille :

Thornfinn et Dubgall naviguaient autour des îles à la recherche de fidélité pour ce dernier en tant que prochain roi. Godred a pris conscience de leur trahison et il a navigué sa flotte pour attaquer. Les flottes de Godred et Somerled se sont rencontrées au large d'Islay, au nord à Rubh 'a' Mhaoil, dans la nuit de l'Épiphanie, les 5 et 6 janvier ou le 12 janvier 1156, et une bataille acharnée s'est poursuivie jusqu'au lendemain. Constantant l'impossible issue du combat entre les deux flottes, Godred et Somerled ont entamé des pourparlers. Les preuves contemporaines de l'emplacement de la bataille sont minces et certains auteurs ont suggéré que la bataille avait eu lieu à l'ouest d'Islay, bien que Marsden (2008) favorise l'étroit Sound of Islay.

Epilogue :

Après discussions et accord, Godred a cédé les îles au sud d'Ardnamurchan (Mull, Jura et Islay) à Somerled, tout en gardant les Hébrides extérieures, Skye et l'île de Man. La Chronique de Mann et des Sudreys a déploré que "ainsi était le Royaume des Îles ruiné".

Michel Bonte

La guerre sécession

épisode 2

En novembre 1860 Abraham Lincoln fut élu 16e président des États-Unis.
Ce qui a eu pour conséquence qu'au mois de Décembre la caroline du sud fit Sécession et invita les états du sud à la rejoindre.
En mars 1861 cela fonctionna car les états suivants Texas, Louisiane, Tennessee, Virginie, Floride, Caroline du nord,  Alabama, Géorgie,Arkansas.
Ainsi la Confédération fut crée.
Et finalement le 12 avril 1861 une armée Sudiste bombarda le fort Unioniste le fort Sumter.
Le 13 avril le fort ce rendit ce qui marqua le début de la guerre.
En juin 1861 les 2 nations préparent  leur armée.
Côté Sudiste 1 000 000 hommes sont mobilisés
Côté Unioniste c'est plus de 3 500  000 hommes qui sont mobilisés.
En juillet 1861 les troupes Unionistes lancent une offensive et affrontent une armée Sudiste a Bull Run le 21 juillet 1861
Les troupes américaines .
Malgré une armée de 15 000 hommes pour affronter 14 000 Sudistes, ils sont repoussés laissant 1300 morts et blessés sur le champ de bataille
Ainsi les Américains savaient désormais que la guerre aller durer longtemps.
Apres cela les Nordistes relancérent une offensive sous le commandement de Maclean mais celui-ci est aussi ridiculisé devant Richmond et doit se replier.
Une nouvelle tentative s'en suit en Décembre 1861 et bien que fort de 100 000 hommes contre 85 000 Sudistes ceux-ci l'emportent grâce au général Lee a la bataille de Fredericksburg.
Ainsi a la fin de la 1ere année de conflit personne ne pouvait dire qui allait remporter la victoire

La guerre de Sécession

épisode 1

Bon avant de parler de la guerre en elle-même je vais me pencher sur ses causes.
Alors contrairement a une idée grandement répendue ce n'est pas que la question de l'esclavagisme qui a provoqué la guerre.
En 1780 les Usa avaient réussi a arracher leur indépendance à la grande Bretagne ainsi au fil du temps 2 idéologies se formèrent l'idéo Fédéraliste et Confédéraliste.
En 1860 tout divise le nord et le sud.
Au sud l'économie et principalement reposée sur d'agriculture de tabac et de coton.
L'industrie et très peut développée dans tous les états du sud réunis on ne compte pas plus de 10 000 Usines.
L'économie se repose aussi sur la traite d'esclave et le commerce avec l'Europe.
Au nord c'est le modèle industriel qui prime.
Avec plus de 110 000 usines et 12 000 km de chemin de fer.
La population y est aussi plus éduquée.
On peut donc distinguer le sud rural et le nord industriel, et tandis que le nord est pour une politique fédérale le sud elle est plus pour une politique Confédérale

Julien Rault 13 ans

Bataille de la Roche l'Abeille

En 1569 , à la tête d'une armée de mercenaires, Wolfgang de Bavière conduit une expédition destinée à venir en aide aux protestants français.
Cette armée traverse la Bourgogne et les provinces du centre de la France, semant désolation, détruisant églises et abbayes.
Gaspard II de Coligny prend le commandement de l'armée protestante et la mène vers le Limousin pour y rejoindre l'armée de Wolfgang de Bavière.
Après un bref combat l'armée de Wolfgang de Bavière peut traverser la Vienne à Aixe.
La jonction des 2 armées se fait à Châlus en Juin 1569 formant une entité de 25000 hommes
Mais Wolfgang meurt à Nexon le même mois
Henri III, de son côté, campe à Saint Yriex pour protéger la ville avec une armée sensiblement équivalente.
L'arrivée des protestants surprend henri III qui perd l'avantage au début de la bataille le 25 juin.
Philippe Strozzi (cousin de Catherine de Médicis) colonel de l'infanterie royale, réussit ce pendant à rétablir la situation
Une manoeuvre de Coligny, menace d’envelopper l'armée royale, qui doit battre en retraite et ceder la place aux protestants.
La victoire de Coligny est loin d'être décisive mais lui permet d'ouvrir la route du Périgord.
L'armée protestante fait peu de prisonniers, le plus fameux est Philippe Strozzi.
Dans les jours suivants les protestants massacrèrent des centaines de paysans, à la Roche l'Abeille en Limousin et à la chapelle Faucher en périgord.
En représailles à la mort de Louis 1er Bourbon Condé et Paulon de Mauvans tués lors de la bataille

Bataille de Dunbar

Michel Bonte

La bataille de Dunbar est la première d'une série de batailles ayant eu lieu pendant les guerres d'indépendance de l'Écosse. Elle a lieu le 27 avril 1296 à Dunbar (Écosse) lors de l'invasion de l'Écosse par le roi Édouard Ier d'Angleterre afin de punir la révolte du roi d'Écosse John Balliol. Cette victoire anglaise conduit à la déposition du roi John Balliol et à la capture de nombreux seigneurs écossais rebelles et met fin temporairement à l'indépendance de l'Écosse annexée au royaume d'Angleterre.

Le contexte
Le roi d'Angleterre envahit l'Écosse en 1296 afin de punir le Roi d'Écosse qu'il a fait couronner 4 ans plus tôt. John Balliol refuse de soutenir ses campagnes militaires anglaises en France, de reconnaître sa suzeraineté et a signé une alliance avec la France, alors en guerre avec l'Angleterre.
Après avoir pillé et massacré la ville de Berwick le mois précédent, l'armée du roi d'Angleterre continue sa route vers le nord en longeant la côte après avoir reçu la nouvelle de la renonciation de l'hommage du roi d'Écosse. L'objectif de la campagne est le château de Dunbar, fief de Patrick IV de Dunbar, comte de March, pourtant rallié aux Anglais mais dont la femme, Marjory Comyn (sœur du comte de Buchan), s'est rangée du côté des Écossais et leur a cédé le château. Le roi d'Angleterre y envoie un de ses lieutenants en chef, John de Warenne (6e comte de Surrey), beau-père de John Balliol, afin de s'emparer du château. Les défenseurs de celui-ci envoient des messagers à l'armée de John Balliol qui campe près de là à Haddington afin de venir secourir la forteresse. La plus grande partie de l'armée écossaise fait route vers Dunbar, mais pas le roi d'Écosse en personne.

La bataille
Le 27 avril 1296, les deux armées se rencontrent. Les versions divergent sur la bataille et sur les pertes.
D'après certaines sources, alors que les Anglais traversent une dépression géographique, les Écossais chargent depuis les hauteurs où ils sont installés, mais les Anglais dirigés par John de Warenne repoussent la charge. Les Écossais finissent par s'enfuir ; s'ensuit alors un massacre, pratique courante à cette époque. Les Écossais subissent de lourdes pertes et un certain nombre de nobles sont faits prisonniers.
Bien que les chroniques anglaises et écossaises diront par la suite qu'il y eut des milliers de tués. Il semble cependant que seule une partie des cavaleries de chaque armée ait été impliquée dans la bataille. De plus, le chiffre avancé de 40 000 Écossais parait difficilement acceptable. Une force de 15 000 aurait déjà été une très grande armée pour l'Écosse à cette période, même si tous les dirigeants du pays avaient été unis, ce qu'en 1296 ils n'étaient pas.
D'après l'historien David Ross, il n'y eut pas de combat car la cavalerie écossaise fuit sans combattre, entraînant avec elle les fantassins tandis qu'un seul chevalier, Sir Patrick Graham, mourut sur le champ de bataille en combattant, sauvant son honneur1. Le reste de l'armée écossaise s'enfuit dans la forêt d'Ettrick (dans le Selkirkshire).
Le jour suivant, le roi Édouard Ier en personne se présenta devant le château qui se rendit. De nombreux chefs écossais furent fait prisonniers dont John Comyn (7e comte de Buchan), les comtes d'Atholl, Ross et Menteith, ainsi que 130 chevaliers et leurs écuyers qui furent tous emmenés en captivité en Angleterre.

Conséquences
Les Anglais occupèrent très vite une grande partie de l'Écosse. Les châteaux se rendirent un à un. James Stewart (5e grand sénéchal d'Écosse) rendit le château de Roxburgh sans combattre. Le château d'Édimbourg résista une semaine avant de se rendre tandis que celui de Stirling, place stratégique vitale commandant le passage sur le Forth, fut déserté. Le roi John, en fuite dans le nord, à Perth, finit par accepter de se rendre.
Le 2 juillet, au château de Kincardine, il confessa sa trahison et demanda pardon au roi d'Angleterre. 5 jours plus tard, à Stracathro, il renonça à l'alliance avec la France. Enfin, l'humiliation finale eut lieu à Montrose, le 8 juillet, où il fut détrôné et dépouillé de ses insignes royaux par Antony Bek, évêque de Durham, et fut envoyé en captivité avec son fils Édouard en Angleterre.
Cette défaite marque donc la fin du règne de John Balliol (malgré d'ultérieures tentatives) et celle - provisoire - de l'indépendance de l'Écosse. En signe de soumission du pays considérée désormais comme une simple province anglaise, le roi d'Angleterre installa des gouverneurs et des garnisons dans la plupart des châteaux écossais avant de repartir en Angleterre avec la Pierre du destin, les Regalia écossaises ainsi que les archives royales.
À peine un an plus tard, William Wallace sonnait la révolte contre l'Angleterre.

References
- Young, Alan. Robert Bruce's Rivals: The Comyns 1212-1314, p. 158.
- Barrell, A., "Medieval Scotland"
- Brown, M., "Wars of Scotland"
- Brown, C., "Scottish Battlefields"
- Nicholson, R. "Scotland. The Later Middle Ages"
- Ayton, A. "Knights and their Warhorses"
- Watson, F., "Under the Hammer"
- Brown, C., "Knights of the Scottish Wars of Independence"
(D'après Wikimonde)

SIEGE DE CALVI

Charles Abbatucci

Durant l'été 1794, Calvi est à feu et à sang. Le général Paoli, allié des Anglais, tente de prendre la ville. Mais la population résiste. Tandis que la citadelle essuie la plupart des attaques, le fort Mozzello - de par sa situation hautement stratégique - attire la convoitise des Anglais. Et dans la nuit du 18 au 19 juillet, le bâtiment tombe aux mains de l'ennemi. Les combats sont d'une rudesse incroyable. « Ce fut au cours de ces duels d'artillerie que Nelson fut blessé à la tête par des éclats de pierres et qu'il perdit ensuite l'œil droit »,note l'historien calvais Pierre Bianco. Les Anglais lâcheront depuis le fort plus de 8 500 boulets sur la ville. Et notamment sur la citadelle où des impacts sont encore visibles. Les Calvais étaient alors à l'agonie. Mais restaient« fidèles ». On raconte même que lors du siège, certains mangeaient des chats, tant la nourriture se faisait rare dans la haute-ville. Malgré leur courage, les Calvais n'auront d'autre choix que de se rendre à l'ennemi. Et pour saluer leur bravoure, les vainqueurs du siège formeront lors de la reddition, une allée d'honneur. La ville entamera alors son petit épisode anglais...Le fort Charlet de l'artillerie à la prison
Autrefois appelé le fort de la Torretta, il fut bâti presque un siècle après son voisin. Achevé en 1845, il fut construit à partir des dessins du capitaine de génie Esmenard. Conçu au départ pour accueillir des troupes militaires et une batterie d'artillerie, le fort Charlet subira au fil du temps quelques modifications. De nouveaux bâtiments seront édifiés. Le bastion perdra peu à peu son rôle défensif. Et deviendra au début du XXe siècle, une prison.
Dès lors, les deux édifices entameront leur période « noire ». Et l'histoire des forts se conjuguera avec celles des colonies françaises. De nombreux opposants et notamment des Malgaches y seront emprisonnés. Les bâtisses feront également office de quartier disciplinaire de l'infanterie de marine.
Propriété de la CTC depuis 2005, les deux bastions vont connaître un nouveau destin. Le fort Charlet, actuellement en chantier, deviendra vers la fin de l'année 2013 centre de conservation du patrimoine mobilier de Corse. Une belle reconversion pour un témoin marquant de l'histoire de Calvi. ( Source:Marcel Castagneto et photographie de ma collection)

La bataille de Halidon hill

Michel Bonte

Après avoir renversé Roger Mortimer et s'être établi comme le souverain de l'Angleterre, Édouard III a tenu à démontrer ses compétences militaires et l'a fait de façon spectaculaire à la bataille de Halidon Hill (1333). Ici, il décima une armée écossaise plus grande expérimentant avec des tactiques qu'il utilisera plus tard à Crécy.Contexte historique : La première guerre d'indépendance écossaise faisait toujours rage quand Édouard II d'Angleterre a été déposé en 1327 par Roger Mortimer, comte de mar. La guerre avait mal tourné pour les Anglais depuis la mort du roi guerrier Édouard Ier en 1307, mais après la défaite catastrophique à la bataille de Bannockburn (1314), un état de guerre presque perpétuelle avait existé dans le Northumberland. Bien qu'il soit militairement inefficace, Édouard II refusa de négocier une trêve mais, une fois renversé, Mortimer chercha la paix et força le nouveau roi d'Angleterre, Édouard III, à signer le traité d'Édimbourg-Northampton (1328) mettant fin à la première guerre d'indépendance écossaise.La paix n'a pas duré longtemps cependant ; en 1330, Édouard III provoqua la chute de Mortimer et prit le contrôle du gouvernement. Son attention se tourna vers l'Écosse et le plan de son grand-père pour en faire un royaume vassal. La mort de Robert Ier (le Bruce) d'Écosse en 1329 lui a donné l'occasion de reprendre la guerre. Robert était mort laissant son fils de sept ans David (II) comme son héritier et Edouard a vu une occasion de renverser cet enfant monarque. En 1332, il appuya secrètement la revendication d'Edward Balliol, fils de l'ancien roi Jean d'Écosse, à la place de David. Balliol a été couronné, mais il a été déposé quelques mois plus tard et s'est enfui à Carlisle. Il demanda l'appui d'Édouard III et s'engagea à céder Berwick sur Tweed au roi d'Angleterre. Edouard a relevé le défi et a déplacé son armée vers le nord.Introduction : Les forces d'Edouard arrivèrent à Berwick au printemps 1333 et il imposa un siège rapproché autour de la ville, y compris un blocus maritime. Un accord a été conclu avec la ville pour qu'ils se rendent s'ils n'étaient pas délivrés avant le 11 juillet 1333 et qu'ils donnent des otages à cet effet. Pendant ce temps les Écossais, sous le commandement de Sir Archibald Douglas, avaient recruté une armée importante. Il envahit le nord de l'Angleterre et s'avança vers le château de Bamburgh où la reine Philippa, la femme d'Edouard, résidait. Sans doute entièrement satisfait de la force des défenses de Bamburgh, Edouard resta fermement à Berwick. En route cependant l'armée écossaise avait réussi à insérer un petit groupe de soldats dans la ville par un pont partiellement détruit au-dessus du Tweed. Cela incita Sir Alexander Seton à retirer son offre de reddition, provoquant la fureur d'Édouard III ; les otages, dont le propre fils de Seton, furent pendus au rythme de deux par jour jusqu'à ce que la ville se rende. Pour mettre fin à l'effusion de sang, Seton conclut un nouvel accord avec Edouard selon lequel ils se rendraient si, d'ici le 19 juillet 1333 si les Écossais n'avaient pas : 1. gagné une bataille rangée ou, 2. effectué un passage sur la rivière Tweed ou, 3. Intégré une force d'au moins 200 soldats dans la ville.La bataille Douglas retarda toute action jusqu'au 19 juillet 1333 - le dernier jour avant l'expiration de l'accord entre les Anglais et Seton. L'armée écossaise était forte d'environ 14 000 hommes contre environ 10 000 Anglais. Toutefois, ces derniers étaient bien mieux équipés.Étape 1 : Déploiement La force écossaise s'est d'abord placée sur le terrain plus élevé, le Witches' Knowe, au nord de Halidon Hill. Il s'agissait d'une position forte, mais les Écossais craignaient d'attaquer ; Edouard pouvait gagner juste en restant immobile. Pour combattre les Anglais, Douglas aurait besoin de mener ses forces en descente, à travers le sol marécageux, puis monter Halidon pour attaquer la position anglaise. C'était une tâche difficile, mais il avait plus d'hommes et, dans l'immédiat, il n'avait besoin que de 200 soldats pour « percer » les lignes anglaises et atteindre Berwick. Douglas a configuré ses forces en trois formations formées de piquiers (une répétition des schiltrons (formation dense de piquiers, en ligne ou en cercle) si efficacement utilisés à Bannockburn). Tous les hommes étaient à pied et les chevaux maintenus à Witches' Knowe. En réponse, les Anglais, qui avaient laissé une force suffisante pour soutenir le siège étroit de Berwick, se déplacèrent pour occuper Haildon Hill qui était le terrain le plus élevé immédiatement au nord de la ville. En contrôlant cette position, ils commandaient tout l'accès routier à Berwick et toute force avancée devrait les combattre pour entrer. En conséquence, Edouard a établi son armée dans une formation défensive ; trois divisions d'infanterie étaient chacune flanquées d'archers qui étaient disposés dans un secteur de tir permettant de livrer un tir croisé meurtrier contre les forces qui avançaient. Tous les hommes étaient à pied et les chevaux gardés à l'arrière.Étape 2 : Attaque écossaise La bataille semble avoir commencé vers midi avec un défi de combat unique ; un Écossais « géant » appelé Turnball s'est battu mais a perdu contre un chevalier de Norfolk, Robert Benhale. Par la suite, les forces écossaises commencèrent leur attaque avec les trois schiltrons descendant de La Witches' Knowe et entrant dans la tourbière qui les séparait de la position anglaise.Étape 3 : Attaque anglaise Le sol boueux ralentit l'avance des Écossais et en fait une cible facile pour les archers anglais qui ont commencé leur barrage mortel. Comme les flèches ont frappé à des vitesses d'environ 90 mph, les pertes parmi les rangs écossais ont été importantes.Étape 4 : Scottish Target Balliol Malgré la grêle des flèches, les forces écossaises continuèrent. C'était la droite écossaise, sous le comte de Moray, qui ont été les premiers à entrer en contact avec les rangs anglais - après avoir vu la bannière d'Edouard Balliol sur la gauche de la ligne anglaise, ils ont forcé la marche vers elle. Mais ils ont beaucoup souffert des assauts des archers. Des écrivains contemporains écrirent que beaucoup « se sont détournés » de la tempête de grêle de flèches. L'assaut contre Balliol a été rapidement brisé.Étape 5 : Scottish Right Breaks Les divisions centrales de l'armée écossaise s'en sortaient guère mieux. Sous le tir des archers, ils ont subi d'énormes pertes avant de rencontrer les forces directement sous le commandement d'Edouard.Étape 6 : Scottish Rout La gauche écossaise, commandée par Sir Archibald Douglas lui-même, semble avoir inclus d'autres hommes ; soit incorporés dans la division principale ou en tant que quatrième groupe. Il est fort probable qu'il s'agissait des hommes destinés au renforts de la cité assiégiée ; si les Écossais ne parvenaient pas à submerger les Anglais, ce sont ces hommes qui perceraient et arriveraient à Berwick pour augmenter la garnison et satisfaire l'accord entre Edouard et la ville. De violents combats s'ensuivirent, mais à mesure que les pertes s'accumulèrent, les troupes écossaises restantes se replièrent. Les Écossais s'enfuirent en descente avec la noblesse dans l'espoir de revenir à Witches' Knowe pour monter leurs chevaux et s'échapper. Cependant, les Chevaliers anglais débarqués quittèrent maintenant leurs positions d'infanterie, montèrent leurs propres montures et chargèrent les Écossais en fuite. C'était une déroute totale avec un grand nombre de troupes écossaises, nobles et rotules, tués. Les Chevaliers écossais qui sont retournés à Witches' Knowe ont constaté que leurs aides s'étaient enfuis avec leurs chevaux les laissant à leur sort. Les pertes ont été largement exagérées par les chroniqueurs, mais probablement expliqué par la perte de la plus grande partie de la force écossaise originale.Epilogue Halidon Hill a été une victoire anglaise décisive qui a laissé Berwick dans les mains anglaises et l'Ecosse sans défense. Mais les ambitions d'Edouard étaient en France et il n'a pas consolidé sa victoire avec une tentative à grande échelle pour soumettre les Écossais ; Le gouvernement de Balliol n'a jamais été accepté et, à plus long terme, Halidon Hill a simplement marqué un début d'une stratégie finalement infructueuse. Cependant, dans un contexte plus large, il s'agissait aussi de la première bataille menée par Édouard III et elle prouva l'efficacité de l'arbalète anglaise et des hommes d'armes démontés ; une configuration qu'il utilisera avec beaucoup d'efficacité à la bataille de Crécy (1346) et qui sera plus tard répétée aux batailles de Poitiers (1356) et d'Agincourt (1415).
Aujourd'hui : Il y a un petit monument sur le bord de la route et une plaque sur le parking. La promenade sur le champ de bataille offre au visiteur un bon accès au champ de bataille permettant d'apprécier pleinement la position dominante des Anglais.

Traduit de l'anglais à partir du site : battlefieldsofbritain

Un épisode de la guerre de 💯 ans sous le règne de Charles VI

Patrice Nicolle

En 1397 Guillaume de Tignonville, conservateur des trêves avec les Anglais, et agissant pour la couronne de France en Guyenne, avait pour mission de recouvrer certains châteaux, parmi lesquels celui de Bigaroque en Périgord, occupé par un chef de bande: Berthaine d'Estrenne. En raison du préjudice qu'il causait autour du château dont il s'était emparé quelques années auparavant, avec de nombreux prisonniers qu'il avait enfermés dans ce même château, le Sénéchal avait traité pour la remise du château de Bigaroque et la liberté des prisonniers, et trouvé un arrangement sur une somme de 3000 francs d'or que Guillaume de Tignonville devait remettre à Berthaine d'Estrenne.
Guillaume garda cette somme pour lui. Berthaine et sa garnison garda le château, les prisonniers et continua à rançonner et semer la terreur dans la région.

Malplaquet : 11 septembre 1709

Marie-Louise Chenois

Contexte :
Le 1er novembre 1700 disparaissait Charles II de Habsbourg, dernier roi d'Espagne issu de cette branche de l'illustre famille. C'est une fin malheureuse pour cette branche puisque, minée par des mariages où la notion de famille prédominait sur celle de santé, elle se trouve privée d'héritier mâle, Charles II étant stérile et n'ayant pas eu d'enfants et n'ayant pas plus de frère admis à lui succéder. De longue date la succession de ce monarque préoccupa les cours européennes. Afin de préserver l'unité de son empire (les autres états tablant sur un démembrement entre le Grand-Dauphin fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, sœur de Charles II, et l'Archiduc Charles d'Autriche, cousin Habsbourgeois du roi, futur Charles VI) le roi Charles désigne en 1699 pour lui succéder le petit-fils de sa sœur et du roi-soleil, Philippe, duc d'Anjou, deuxième fils du Grand Dauphin et donc non héritier du royaume de France sauf cas de disparition de son frère aîné sans descendance. En 1700 avec la mort de Charles II, Louis XIV fait enregistrer le testament par le Parlement de Paris et la décision qui en découle, l'avènement de son petit-fils au trône des Espagnes sous le nom de Philippe V. Mais le parlement conserve à Philippe ses droits à la couronne de France (il faut dire que s'il y renonça solennellement par écrit à la suite de la paix d'Utrecht il réclama toujours ses droits, à l'origine des actuelles prétentions légitimistes au trône de France). Face à cette décision qui fait planer la menace d'une réunion des trônes de France et d'Espagne (opposée à la crainte des Bourbon de voir renaître l'empire de Charles Quint par la réunion sur la tête des Habsbourg de l'empire et de l'Espagne) se constitue à La Haye (actuels Pays-Bas) la Grande Alliance, le 7 septembre 1701, celle-ci se compose de l'Angleterre de Guillaume III, de l'empire de Léopold Ier, de la Prusse de Frédéric Ier, des Provinces Unies, de l'électeur Palatin, de l'électeur de Hanovre (futur roi d'Angleterre sous le nom de Georges I) et du duc de Zell, l'alliance sera fréquemment rejointe et quittée par le duc de Savoie qui aimait à louvoyer entre le côté français et les alliés, ayant marié sa fille aînée au duc de Bourgogne, héritier du trône de France après son père le Grand Dauphin, pour l'anecdote Louis XIV, après une nouvelle trahison de sa part, lui écrivit en septembre 1703 cette lettre « Monsieur, puisque la religion, l'honneur, l'intérêt, les alliances et votre propre signature ne sont rien entre nous, j'envoie mon cousin le duc de Vendôme à la tête de mes armées pour vous expliquer mes intentions. » .
Ainsi débute en 1701 la longue et terrible guerre de succession d'Espagne qui sera fort incertaine et plongera la France dans la crise économique, entre les alliés, partisans de l'Archiduc Charles, d'une part et d'autre part la France soutenant les prétentions de Philippe d'Anjou avec le soutient de la Bavière, de Cologne et de Mantoue.
La guerre ne se passe pas très bien pour la France, qui après avoir eu l'initiative les premières années la perd et en 1706 les batailles de Ramilies contre le duc de Malborough et de Turin face au prince Eugène puis en 1708 celle d'Audenarde qui ouvre la porte des Flandres, Lille étant prise dans la foulée. Le roi de France demande alors la paix, la situation intérieure après une grande famine couplée à la guerre poussant la France aux abois, mais face aux conditions insultantes des alliés qui lui demandent de faire la guerre à son petit-fils il en appelle à ses sujets pour poursuivre la guerre et rappelle le maréchal de Villars, après la perte de plusieurs des places fortes de la ceinture de fer créée par Vauban dans les Flandres, la France est en piteuse position et menacée d'invasion par le nord.

La bataille :
Ainsi le 11 septembre 1709 vont se rencontrer à Malplaquet (actuelle commune de Taisnière-sur-hon dans le nord de la France) les forces du Maréchal de Villars, soit 75,000 hommes, répartis en 96 bataillons d'infanterie (60,000 hommes), 180 escadrons de cavalerie (15,000) et 60 canons qui s'opposèrent à celles dirigées par John Churchill, 1er duc de Malborough (et ancêtre du premier ministre) et du prince Eugène de Savoie, tous deux considérés comme de brillants généraux et commandant à une centaine de milliers d'homme à savoir 128 bataillons d'infanterie totalisant 70,000 hommes, 253 escadrons de cavalerie soit entre 25 et 30,000 hommes appuyés par 100 canons. Avec la chute récente de Tournai, le roi de France a ordonné au maréchal de Villars de soutenir la place forte de Mons. Pour ce faire, le maréchal a entrepris de fortifier sa position au sud de Mons. Il connaît désormais (l'ayant déjà affronté) la tactique préférée du duc de Malborough, attaquer les ailes pour dégarnir le centre et l'enfoncer par la suite. Il en tient compte dans son dispositif, il appuye son flanc gauche au bois de Sars, son flanc droit au bois des Lanières. Le terrain est un plateau entre deux vallées, entre les bois de Sars et des Lanières, 1.500 mètres de terrain, coupé par un petit bois, le bois Thierry. Villars, retranché, décide d'attendre l'ennemi.
A 7h15 commence la canonnade, la cavalerie française, mal abritée, en souffre tandis que l'artillerie française ne fait que peu de dégâts à l'infanterie alliée (principalement des autrichiens et hollandais) qui s'assemble en colonnes. A 8 heures, celle-ci attaque le bois de Sars, à la gauche française. Le combat y est confus, les français reculent un peu mais tiennent bon. A 8h30, les alliés sous les ordres du prince d'Orange attaquent cette fois la droite française, sous les ordres du Maréchal de Boufflers. Les morts s'enchaînent et les hollandais perdent énormément de monde (près de 5000 hommes) face aux canons français. Vers 10 heures les alliés lancent à nouveau l'offensive contre l'aile gauche française, avec plus de succès cette fois, le régiment du Roi s'enfuit, l'aile gauche toute entière est désorganisée, une partie fuyant dans les bois, le prince Eugène menant des attaques partout malgré une blessure à la tête. Face à cela le maréchal de Villars est obligé de réagir et dégarnit son centre de 12 bataillons qu'il accompagne pour mener une contre-attaque. Il est blessé d'une balle de mousquet au genou, on la lui enlève sur le champ, il tente de reprendre le commandement mais perd connaissance et est évacué vers l'arrière, la contre-attaque s'en trouvant dès lors enlisée. Pendant ce temps, Malborough qui a remarqué que le centre français se trouvait amoindri à ordonné à Lord Orkney de rassembler la cavalerie et de préparer une charge. A 13h30 celle-ci survient, massive contre le centre français, le maréchal de Boufflers qui a pris le commandement de l'ensemble de l'armée, se jette avec sa propre cavalerie et particulièrement la Maison du Roi contre la cavalerie alliée, le combat est féroce. En même temps l'infanterie alliée qui s'était retirée lance à nouveau un assaut, cette fois contre la droite française qui s'effondre et s'enfuit partiellement. La contre-charge de cavalerie au centre, grâce à la bravoure de la Maison du Roi s'avère victorieuse mais Boufflers ne parvient pas à enfoncer l'ennemi, et face à la situation de sa droite, ordonne à 15 heures la retraite. Celle-ci se fait en très bon ordre au son des tambours, les français remportant 65 pièces de canon et les alliés sont trop éprouvés pour poursuivre.

Bilan :
C'est une victoire tactique des alliés qui emportent le terrain, mais une victoire stratégique des français, le bilan de la bataille étant que les alliés ont perdu là trop d'homme que pour poursuivre le projet d'invasion de la France en effet les pertes s'échelonnent comme suit : 12,500 pour les français, à savoir 4,500 tués et 8,000 blessés auxquels il convient d'ajouter 500 prisonniers mais les alliés eux déplorent 6,500 tués, 14,000 blessés et 4000 disparus ou capturés, soit un total tournant aux environs de 24,500 hommes. Dans ces conditions, impossible de réaliser le projet d'invasion, la bataille marque un tournant dans la guerre qui tourne à l'avantage de la France, la paix d'Utrecht en 1713 confirmera les droits de Philippe V à régner sur l'Espagne en échange toutefois de sa renonciation totale pour lui et ses héritiers de ses droits à la couronne de France (renonciation qu'il considéra toujours comme nulle, les droits à la couronne de France étant imprescriptibles) l'empire gagnant les Pays-Bas espagnols désormais autrichiens et les anglais gagnant quelques territoires nord-américains autour de la baie d'Hudson, qui feront l'objet des guerres coloniales à venir, les anglais souhaitant étendre leurs colonies dans ces régions mais cela est une autre histoire.

Témoignages et anecdote :
Dans une lettre du jour de la bataille, le duc de Malborough déclara « Les Français se sont défendus dans cette action mieux que dans aucune autre bataille à laquelle j'ai assisté ». Boufflers, lui, déclara « Sire, la suite des malheurs arrivés depuis quelques années aux armes de Votre Majesté avait tellement humilié la nation française que l'on n'osait quasi plus s'avouer Français. J'ose assurer, Sire, que le nom français n'a jamais été plus estimé ni plus craint qu'il l'est présentement dans toute l'armée des alliés ». L'intendant Bernières au ministre de la guerre « Ce que je trouve heureux dans l'action du 11 de ce mois, c'est que du moins la nation qui était presque déshonorée et perdue de réputation dans l'esprit des ennemis, qui croyaient qu'ils n'avaient qu'à se présenter pour nous intimider et nous battre, la nation dis-je, leur a fait connaître que c'étaient les mêmes Français qui n'ont cédé qu'un petit terrain au plus grand nombre. » Le maréchal de Villars, dans son compte rendu au Roi déclara « Si Dieu nous fait la grâce de perdre une autre bataille semblable, Votre Majesté peut être sûre de la destruction de ses ennemis »
Le duc de Malborough, qui avait disparu un moment lors de la bataille faisant croire à sa mort, donnera naissance à la célèbre chanson « Malbrouck s'en va-t-en guerre », il sera suite à la bataille totalement disgrâcié à la cour d'Angleterre.

Source : - J-C. Petitfils, Louis XV, Paris, Perrin 2018
-Jean Bérenger, Léopold Ier, Paris, PUF, 2004
-https://www.fdesouche.com/214246-desouche-histoire-la-batail...
-https://www.histoire-pour-tous.fr/.../4356-la-bataille-de-mal...

La bataille d'Andrinople, 378 ap.J.C.

Robert Tison

Le 9 août 378 après J.-C., l'empereur de la partie orientale de l'empire romain,Valens, quitta la ville d'Andrinople avec une armée d'environ 25 000 hommes déterminés à détruire les forces du rebelle Fritigern (en gothique =Frithugairns). Le soir du même jour, il gisait mort sur le champ de bataille avec lune bonne partie de son armée - une défaite que l'historien Ammianus Marcellinus déclara la pire depuis Cannae. Comment des réfugiés Goths venus de l'autre côté du Danube, fuyant les hordes de Huns, ont-ils infligé une défaite aussi écrasante à l'Empire?Le contexte historique :La Pars Orientis de l'empire romain demeure puissant en cette deuxième partie du 4ème siècle.Les conflits l'ayant opposé au voisin Sassanide et à quelques groupes germaniques dont les Goths ne l'ont pas affaibli et partout la frontière est gardée fermement.Valens, l'empereur en titre doit faire face à un concurrent à la pourpre impériale mais le problème est vite réglé.Cependant, vers 370, ses généraux sont avertis de mouvements importants à l'intérieur des territoires barbares. Des hordes de cavaliers surgis de nul part, auraient bousculé les Sarmates et les Alains, une tribu nomade iranienne qui vivait à l'est du Don, et n'auraient eu aucun mal à détruire le royaume des Greuthunges d'Ermanaric (Airmanareiks), leur souverain.
Ermanaric avait été un dirigeant puissant, dont la sphère d'influence s'était étendue bien au-delà des confins ukrainiens sur lesquels son peuple s'était établi. Il est probable que son pouvoir a été reconnu aussi loin que la région de la Baltique - la région d'où les Goths avaient émigré 200 ans auparavant. Les Greuthunges, qui plus tard ont formé le noyau du peuple connu sous le nom d'Ostrogoths, avaient adopté plusieurs des pratiques de leurs voisins Alains et Sarmates une fois installés dans les plaines. Ils faisaient un usage plus étendu de la cavalerie, y compris de la cavalerie lourde armée d'une lance utilisé à deux mains, le kontos, et ils adoptèrent de nombreux styles d'habillement et de décorations d'origine sarmate. Malgré cela, ils étaient restés un peuple germanique et se souvenaient de leur parenté avec les Goths Tervinges qui vivaient dans les forêts à l'ouest (connus plus tard sous le nom de Wisigoths).
Au milieu des années 370, cependant, Ermanaric était vieux et il lui était plus difficile de résister à la pression des Alains et des Huns. Les Greuthunges subirent une défaite écrasante et le roi Ermanaric se suicida. Le roi Vithimer (Winithamers) lui succéda et fit plusieurs tentatives pour endiguer l'avancée des Huns. Il semble bien qu'il se soit allié avec succès à quelques bandes de Huns et d'Alains ce qui lui permit de résister aux envahisseurs pendant un certain temps.Munderic (Mundareiks) et Lagariman, envoyés par Athanaric le roi des Tervinges , furent surpris par les Huns qui les repoussèrent vers l'ouest, les forçant à pénétrer dans les forêts bessarabiennes.Plus tôt Athanaric avait fait face à une campagne lancée par les Romains, faisant preuve d'une grande prouesse tactique permettant à son armée de rester largement intacte.Il fit aussi procéder à la construction d'une série de fortifications défensives statiques pour se prémunir contre les avancées des Huns, peut-être en reconstruisant l'ancien limes au nord du Danube.
Cette stratégie échoua cependant- les Huns contournant les défenses et ravageant les approvisionnements des Tervinges. Complètement dépassé, Athanaric commença à perdre son soutien politique. Un parti d'opposition composé de chefs tervinges influents, dirigé par Fritigern et Alaviv, évoqua la possibilité de chercher le salut au sein de l'empire romain.Athanaric se retira dans les montagnes de Transylvanie avec ses fidèles, tandis qu' Alaviv et Fritigern conduisirent la majorité du peuple tervinge en direction du Danube.Les réfugiés de plus en plus nombreux virent bientôt border le limes oriental.A la fin de l'été 376 , l'empereur Valens se trouvait à Antioche, où il apprit que plusieurs centaines de milliers de réfugiés - des Goths tervinges et greuthunges, des Sarmates, des Alains et des Taifales demandaient la permission de traverser le Danube et de pénétrer en territoire romain.La décision de les laisser traverser devait avoir de graves conséquences tant pour Valens que pour l'Empire.
Au cours de l'automne 376, Constantinople fit savoir que les Goths Tervinges étaient autorisés à traverser le Danube.
L'établissement des barbares au sein de l'Empire n'était pas nouveau, beaucoup recommandaient cette option à l'empereur Valens.Tout d'abord, les Tervinges de Fritigern et d'Alaviv étaient chrétiens (ariens) tout comme l'empereur, contrairement aux disciples du païen Athanaric. Ils cherchaient des terres sur lesquelles ils pouvaient s'établir, et Valens avait des domaines vacants à leur proposer en Thrace. Enfin, c'était un peuple guerrier qui fournissait volontiers des troupes aux armées de Valens.D'ailleurs, il était en train de se préparer à une guerre avec la Perse sassanide et avait déjà enrôlé un certain nombre de guerriers goths au sein de ses troupes. Il voyait en Fritgern et Alaviv une solution à ses problèmes.Accueillis dans l'empire comme dediticii,« suppliants de la miséricorde de l'Empereur cherchant à s'installer comme colonii », il n'est pas certain qu'ils aient été désarmés après avoir traversé le Danube. Cependant, on a des exemples antérieurs de déditicii qui semblent indiquer qu'ils l'avaient été.Pour les autres réfugiés s'amassant sur les berges du Danube, les Greuthinges d'Alatheus et Saphrax, les Greuthinges de Farnobius et les Taifales, il était inconcevable de les accepter également au sein de l'empire, leur nombre étant simplement trop important. Ordre fut donner aux troupes de la province de Thrace de garder ceux-ci à l'écart.Mais l'accueil du groupe important dirigé par Fritigern et Alaviv était loin d'être simple.Accueillis par Valens au sein de l'empire, les Tervinges devaient recevoir des terres à cultiver, sans tirer sur les ressources de l'empire, mais la difficulté était de nourrir cette multitude en attendant les récoltes à venir !Ammien Marcellin raconte des histoires pitoyables de Goths vendant leurs propres enfants comme esclaves pour acheter de la nourriture dans les camps de réfugiés bondés au sud du Danube.De plus, le groupe de Goths était potentiellement dangereux à cause de son homogénéité et Valens a peut-être pensé à briser cette grande confédération afin de mieux pouvoir la contrôler.Et c'est peut-être dans cet esprit que Lupicinus, le commandant romain de Thrace, reçu l'ordre d'enlever les nobles goths, dont Fritigern et Alaviv, après les avoir invités à un banquet dans son quartier général à Marcianople.
Mais quel qu'ai été le plan de Lupicinus, il échoua. Une bagarre éclata, Lupicinus fit massacrer les guerriers qui composaient l'escorte des chefs, puis la situation devint complètement incontrôlable. Fritigern se sorti du piège, mais Alaviv semble avoir été tué.La révolte des Goths :La nouvelle se répandit rapidement à l'extérieur de la ville et les Tervinges, devenus méfiants à l'égard des Romains et affligés par la faim, se soulevèrent . Fritigern à leur tête, devenu le chef incontesté des Tervinges, ils commencèrent à piller et brûler la région autour de Marcianople.Lupicinus lutta afin de maîtriser la situation. De nombreuses troupes étaient rappelées de la frontière du Danube, permettant aux bandes d'Alatheus, Saphrax et Farnobius de forcer le passage et d'entrer en Thrace.Mais le principal problème de Lupicinus retait Fritigern.Les Tervinges étaient plus bien plus nombreux que ses forces, mais ils étaient mal armés. Le commandant romain pensait qu'une victoire rapide pourrait régler le problème. Malgré le rassemblement de toutes les forces disponibles en Thrace , Lupicinus fut battu et son armée massacrée.Cette défaite ouvrait grande la Thrace aux entreprises des Goths alors que Valens était engagé contre contre les Sassanides en Arménie. Pis les esclaves, les paysans dépossédés et même certaines unités régulières de l'armée romaine dans lesquelles se trouvaient une majorité de Goths se rallièrent à Fritigern. Les Goths se déchaînèrent et bientôt toute la Thrace fut en feu.La contre-attaque de l'empire :L'empereur d'Orient Valens semble avoir d'abord sous-estimé le danger que représentait la révolte des Goths en Thrace. Son attention se portait sur sa guerre avec les Perses, si bien que les premières actions contre les Goths furent fragmentaires et non coordonnées. Il avait fait campagne contre les Tervinges au nord de la frontière dans sa guerre gothique (367-369 ap. J.-C.), lorsque le chef Athanaric, un Tervinge rusé, s'était constamment retiré avant lui, et il avait par conséquent une faible estime pour la capacité des Goths à combattre. Convaincu que la crise prendrait rapidement fin, il laissa la guerre contre Fritigern à ses commandants subordonnés, l'infanterie commandée par Traianus et la cavalerie sous Profuturus étant dépêchées sur les lieux pour combattre les rebelles.
L'empereur d'Occident, le neveu de Valens, Gratien, fut également sollicité et envoya Frigeridus avec une partie substantielle de l'armée de Pannonie.Au début, ces commandants eurent un certain succès et les Goths furent contenus dans la région de Dobrudja, où l'on espérait que le manque de nourriture nécessaire pour soutenir sa grande armée briserait l'emprise de Fritigern sur ses guerriers, ce qui pousserait les chefs concurrents à se déclarer et fragiliserait la volonté des Goths.Des unités gauloises dirigées par le Comte des Domestiques Richomer, d'origine franque, les rejoignaient bientôt.A la fin de l'été 377, les généraux romains, bien que toujours en infériorité numérique par rapport aux Goths, pensaient que le temps était venu de frapper et de détruire l'armée rebelle.
Les troupes romaines qui affrontaient les guerriers de Fritigern étaient bien loin des légionnaires de l'ancien Empire.les casques portés étaient d'inspiration perse et plus facile à fabriquer, la cuirasse articulée avait disparu pour être remplacée par la cotte de maille (lorica hamata) ou la cuirasse à écailles (lorica squamata) L'épée courte ou gladius et le long bouclier, le scutum courbé avaient également été remplacés par la spatha plus longue et un bouclier plat ovale ou rond.
Depuis le recrutement de nombreuses troupes d'origine germanique pendant plus de deux siècles la décoration et les styles d'équipements militaires romains, la tenue vestimentaire et les tactiques ou même le comportement de l'armée romaine avaient profondément changé.Ainsi, avant la bataille contre Fritigern, les troupes romaines auraient entonné le barritus, l'ancien chant de guerre des Germains.

Et on utilisait le mur de boucliers...Les Goths dépouillant les morts romains et pillant les arsenaux, furent rapidement bien équipés de casques, d'armures et d'épées. À bien des égards, les deux parties se ressemblaient beaucoup.Malgré cela et le nombre supérieur de leurs adversaires, les Romains représentaient toujours une force militaire bien entraînée et disciplinée confiante dans sa supériorité militaire.Frigeridus et Richomer trouvèrent l'armée de Fritigern campée à Ad-Salices('aux saules' - le site exact de la bataille est inconnu).Les Tervinges étaient maintenant sur la défensive, restant à l'abri de leur cercle de chariots, les commandants romains décidèrent de les affamer. Mais Fritigern rappela les troupes en train de fourrager ce qui contraint les Romains à l'attaquer. La bataille se termina sans qu'aucun parti ne remporte le succès, et les pertes étaient lourdes. Les Romains se retirèrent sur Marcianople toute proche, prenant cependant soin de bloquer le col d'Haemus, ce faisant enfermant les Goths dans un territoire qu'ils avaient eux-mêmes dévastés...Espérant toujours une victoire sur les Goths, Valens envoya quelques troupes supplémentaires sous le commandement du second du Magister Equitum mais resta lui-même en Arménie, face aux Sassanides.Fritigern n'était pas resté inactif, il avait pris contact avec Alatheus et Saphrax, les chefs des Greuthunges et leurs alliés Huns, Sarmates, Alains et Taifales et il réussit à les convaincre de le rejoindre contre les Romains.L'entrée des Greuthunges dans la guerre ne tarda pas à renverser l'équilibre des forces et Saturninus fut contraint d'abandonner le blocage des cols.Les « barbares » se déversèrent en Thrace et pillèrent à loisir, L'armée coalisée pouvait désormais compter sur l'infanterie des Greuthunges, mais aussi sur la cavalerie lourde des Tervinges, des Taifales et des Sarmates ou Alains, et sur la cavalerie plus légèrement équipée des bandes de Huns.Valens avait désormais un problème militaire encore plus grave sur les bras.Malgré l'envoi par Gratien d'une partie des forces militaires de l'empire d'occident en renfort à son neveu Valens, Frigeridus se replia en bon ordre avant de tomber sur une force de Greuthunges et de Taifales conduite par Farnobius qu'il écrasa. Les survivants, surtout Taifales, furent installés dans le nord de l'Italie où plusieurs villes portent encore leur nom.L'hiver 377/78 devait apporter plus de frustrations pour les Romains.L'empereur Gratien fut empêché de venir en personne pour aider Valens, devant faire face à une invasion soudaine des Alamans à laquelle il répondit par une contre-attaque massive.

Une nouvelle défaite en Thrace força Valens à faire la paix avec les Sassanides. Il retourna à Constantinople pour faire face une fois pour toutes à la menace gothique.Il arriva dans la ville fortement fortifiée d'Andrinople à la mi-juillet 378 accompagné d'une armée estimée à 20-25 000 hommes et fut accueilli par plusieurs bonnes nouvelles.Tout d'abord, son commandant d'infanterie Sebastianus venait de détruire une grande colonne de Goths qui pillait le sud de la Thrace.Ensuite il apprit de Gratien que la campagne contre les Alamans était terminée et qu'il avait déjà atteint le nord-ouest de la Bulgarie à la tête d'une importante armée.Valens, fortement conseillé de ne pas sous-estimer les Goths, (l'armée de Gratien venait en effet d'être soudainement attaquée par des cavaliers d'Alatheus et de Saphrax, subissant des pertes sensibles), avait toutefois hâte d'aller récupérer les lauriers après la récente victoire de Sebastianus et était sans doute désireux d'égaler son neveu après la victoire sur les Alamans.La bataille d'Andrinople :Probablement le 8 août 378, les éclaireurs de Valens signalèrent que Fritigern se dirigeait vers Nike accompagné seulement de 10.000 guerriers.Valens décida de saisir la chance de remporter une victoire décisive sur le chef des Goths et prépara ses forces afin de le surprendre alors qu'il était en marche. Il était convaincu de pouvoir régler la question sans attendre l'aide de son neveu.
Dans la matinée du 9 août 378, l'empereur Valens sortit de son camp tout proche de la ville d'Andrinople à la tête d'environ 20.000 hommes. Selon les éclaireurs, le chef goth campait à une distance de marche, toujours entouré de 10 000 hommes. Toutefois,la progression s'avéra difficile,la route étant en mauvais état et les premiers éléments de l'armée romaine n'arrivèrent qu'en début d'après-midi face au camp de chariots derrière lequel les Goths s'étaient réfugiés.Fritigern avait préalablement envoyé une ambassade à Valens la veille, mais l'apparition soudaine de l'Empereur avec toute son armée semble l'avoir surpris. Une partie de ses troupes était absente, partie fourrager .Alors que les Goths observaient la cavalerie de l'aile droite romaine former un écran derrière lequel le reste de l'armée pouvait se déployer en bataille, Fritigern envoya des messagers rapides pour rappeler ses troupes à cheval.
Fritigern n'était cependant pas le seul à être surpris,, Valens se rendit compte que ses éclaireurs s'étaient trompés. Loin de ne compter que 10.000 guerriers, il était clair qu'il avait la principale force des Goths en face de lui !Aujourd'hui, les estimations concernant le nombre de guerriers commandés par Fritigern varient considérablement, certains prétendant qu'il y avait jusqu'à 150 000 Goths mais c'est évidemment une vue de l'esprit.Il est plus probable que les deux armées étaient relativement égales, les Romains peut-être un peu moins nombreux que leurs adversaires.
L'armée romaine mis un certain temps à se déployer, mais Fritigern savait qu'il devait gagner du temps. Tandis que l'infanterie impériale se formait au centre, il envoya des émissaires pour négocier avec Valens, mais l'Empereur les renvoya, exigeant que les Goths de rang supérieur viennent à lui.Les Goths, à leur tour, soupçonnant un piège, exigèrent qu'un otage romain de haut rang les rejoigne afin d'assurer la sécurité de leurs envoyés.Un débat eu lieu au sein de l'état-major romain pour décider qui irait. Richomer, le Comte des Domestiques de la partie occidentale de l'empire se porta volontaire.Mais alors qu'il s'apprêtait à traverser le champ de bataille pour rejoindre le campement ennemi, la nouvelle parvint à Valens que la bataille avait déjà commencé.Pendant que les négociations et le déploiement s'éternisaient, les soldats romains attendaient sous un soleil de plomb.

C'était maintenant le milieu de l'après-midi et ils marchaient ou se tenaient debout dans une chaleur accablante pendant des heures, sans nourriture ni eau (il fait couramment 40 degrés Celsius dans cette région au mois d'août).Pour ajouter à leur inconfort et à leur impatience, les Goths avaient mis le feu à l'herbe desséchée et aux broussailles autour d'eux, si bien que les Romains souffraient énormément de la chaleur, de la fumée et de la poussière.A ce stade, la cavalerie s'était formée sur le flanc droit de l'armée et l'infanterie était plus ou moins en position. Les unités de tirailleurs, les Scutaires (cavaliers porteurs d'un grand boucliers) et les archers montés qui les accompagnaient, harcelaient les Goths.A l'aile gauche, le reste de la cavalerie prenait encore position.A priori le commandant des Scutaires, Bacurius, semble avoir pressé ses attaques un peu trop fortement, provoquant une contre-attaque des Goths et bientôt l'infanterie romaine fut pleinement engagée.Surpris par la tournure des événements, les officiers romains rompirent les négociations et la bataille proprement dite commença dans une certaine confusion pour les Romains.Sans doute plus par chance que par une bonne planification, les deux camps étant noyés dans une épaisse fumée et une poussière d'été étouffante, la cavalerie d'Alatheus et Saphrax apparut soudainement de nulle part et tomba immédiatement sur le flanc droit romain, le tournant puis l'attaquant par derrière. La cavalerie romaine du flanc droit fut emportée par l'assaut soudain,Ammien Marcellin décrivit la cavalerie barbare qui chargeait comme "descendant des montagnes tel un éclair accompagné du tonnerre".Tandis que la masse des guerriers Goths sortait du cercle de chariots pour engager le centre romain, une partie de leur cavalerie passait derrière le camp pour tomber sur l'aile gauche romaine, Les cavaliers romains, qui n'étaient pas encore déployés pour la bataille prenaient immédiatement la fuite abandonnant l'infanterie à son sort.Résistant tant qu'elle le pu, pressée de toute part, elle subit des pertes effroyables...Fritigern savait la victoire décisive à sa portée.Les troupes romaines elles, combattaient simplement pour espérer quitter le champ de bataille. Leur cavalerie était soit détruite, soit en fuite et l'unité de réserve, les Batavii, avaient tourné les talons avant même d'être engagée.Ammianus parle d' " une mare noire de sang " et " des tas de cadavres empilés ".
A l'approche du crépuscule, Valens et plusieurs des commandants romains survivants fuyaient le champ de bataille.Les dernières troupes romaines étaient mises en déroute, et ce n'est que lorsque la nuit sans lune obscurcit le champ de bataille que les tueries cessèrent.Conséquences :Les estimations des pertes romaines se montent à 10 ou 15000 soldats, perdus pendant la bataille ou la fuite parmi lequels de nombreux officiers supérieurs. Parmi les morts se trouvait l'empereur lui-même. L'histoire rapporte qu'il se serait abrité dans une maison à proximité du champ de bataille, accompagné de quelques gardes du corps, et que les Goths y auraient mis le feu. Plus tard les historiens romains accusèrent l'empereur hérétique arien de la défaite écrasante et estimèrent que c'était une fin appropriée pour lui.La victoire des Goths à la bataille d'Andrinople fut un coup terrible, tant sur le plan des effectifs de l'armée romaine que sur le plan psychologique pour les deux moitiés de l'Empire, mais les Romains se rétablirent assez rapidement.Fritigern ne devait pas profiter longtemps de sa victoire car, libérée de tout danger immédiat, la grande armée coalisée commença à se fractionner, suivant les chefs les plus ambitieux. Ainsi Alatheus et Saphrax se séparèrent de leurs alliés Tervinges, se dirigeant vers l'ouest, où ils s'établirent peut-être en Pannonie. Peut-être ont-ils été défaits et dispersés par l'empereur Gratien.La guerre se prolongea, le nouvel empereur d'Orient, Théodose, subissait une défaite majeure face aux Tervinges en 380 (il fut presque capturé par les guerriers de Fritigern).Pendant deux autres années, la campagne contre les Goths fut dans l'impasse et finalement, le 3 octobre 382, Théodose accepta l'inévitable.Réalisant qu'il ne pouvait tout simplement pas vaincre les Tervinges, il conclu un traité avec eux. Ils devinrent des féoderatii de l'Empire d'Orient - (des alliés auxquels on pouvait faire appel pour le service militaire et qui se virent accorder des terres dans l'Empire en retour).Ils s'installèrent tel un'"État gothique autonome au sein d'un État" dans les diocèses septentrionaux de Dacie et de Thrace, le long du Danube.

Plus tard, le peuple qu'on appellera les Wisigoths se rebellera, et Alaric à leur tête, marchera sur l'Empire d'Occident, saccageant Rome elle-même, établira un royaume durable en Gaule et en Espagne, créant un précédent pour leurs cousins Greuthunges devenus les Ostrogoths qui s'établiront eux en Italie.À bien des égards, la victoire d'Adrianople en 378 et le traité fœdusde 382 qui a suivi ont marqué un tournant important dans l'histoire de l'Empire romain. L'Empire d'Orient survivra pendant des siècles, mais il ne restera plus qu'une centaine d'années à l'empire d'occident.Effectifs et pertes romaines :D'abord un petit point sur la taille des unités à cette époque du bas-empire. L'empereur étant présent à la bataille, il est naturel que les Scholes de la garde soient présentes, ces Scholes comptent théoriquement 500 cavaliers chacune, ensuite viennent les Legiones, chacune comptant autour de 1000 hommes, les auxiliats palatins, dont l'effectif est estimé à 600-800 hommes, et les vexillations de cavalerie, dont les effectifs peuvent aller de 200 à 300 hommes.Voici mon appréciation des unités présentes : les unités que je coche comme détruites apparaissent dans la Notitia Dignitatum en 371 mais en ont disparu après 378.Le total des troupes présentes pourrait donner ça : 2000 cavaliers de la garde, 1000 cavaliers des vexillations, 13000 légionnaires, 4800 auxiliaires palatins, soit 21000 hommes environ, on n'est pas loin du compte, et le total des pertes pourrait être celui-ci : 400 cavaliers des vexillations, 9000 légionnaires, 4000 auxiliaires, soit 13400 hommes, ou plus de la moitié des effectifs !Les seuls cavaliers perdus sont peut-être ceux percutés de plein fouet par le retour des fourrageurs, les autres ont pris la fuite...

Concernant les commandants de l'armée, périssent l'empereur Valens, le Magister Peditum Sebastianus et son prédécesseur Trianius, Victor, par contre le Magister Equitum et son second Saturninus, ainsi que le Comte des Domestiques Richomer ont pu en réchapper.-Scholes :Scholae Scutariorum prima (cavalerie lourde)Scholae Scutariorum secunda (cavalerie lourde)Scholae Gentilium iuniorum (cavalerie lourde)Scholae Armaturarum iuniorum (cavalerie lourde-Legiones :Lanciarii iunioresMattiari iunioresIovani iunioresHerculiani iunioresMartenses iuniores (détruite)Divitenses iuniores (détruite)Tungrecani iuniores (détruite)Nervii iuniores (détruite)Moesiaci iuniores (détruite)Armigeri Defensores iuniores (détruite)Solenses iuniores (détruite)Menapii iuniores (détruite)Constantini iuniores (détruite)-Auxiliats palatins :Britones iuniores (détruite)Attcotti iuniores (détruite)Defensores iuniores (détruite)Vindices iuniores (détruite)Eruli iuniores (détruite)Batavii iuniores ?-Vexillations de cavalerie :Comites sagittarii seniores (archers montés)Promoti iunioresGermaninciani iuniores (cavalerie lourde - détruite)Armigeri iuniores (cavalerie lourde - détruite)Sources :extraits d'Ammien Marcellin, The Barbarians de Tim Newark, l'Histoire des Goths de Herwig Wolfram (Albin Michel 1990), Das Spätrömische Bewegungsheer und die Notitia Dignitatum de Dietrich Hoffmann, Rheinland Verlag Düsseldorf 1969, et bien entendu internet !

L'appel du 18 juin (1642)

Marie-Louise Chenois

Contexte :

En Angleterre, le roi Charles Ier fait face à une fronde multiple, quelques années avant son cousin Louis XIV. Les pays (car Charles est roi de 3 pays bien distincts, l'Angleterre, depuis son père Jaques Ier, l'Ecosse fief ancestral de sa dynastie et l'Irlande, terre de conquête vue alors pratiquement comme une colonie, on y trouve d'ailleurs des colons) sont alors fort agités. En Angleterre le roi souffre de l'opposition entre puritains et arminiens, les puritains voyant des complots papistes partout et étant soutenus par la chambre des Communes, expliquant la non convocation du parlement durant 11 longues années, après 3 essais infructueux. En Ecosse, problème similaire, les assemblées de la Kirk ont tourné au vinaigre, le presbyterianisme tente d'imposer la disparition de la hiérarchie épiscopale à laquelle le roi Charles et son épouse française et catholique, Marie-Henriette, fille d'Henri IV, sont fort attachés, ainsi qu'une part du pays. Suite à la confrontation religieuse, une confrontation politique est survenue et une armée d'écossais à franchi la Tweed, sorte de Rubicon de la Grande-Bretagne, fleuve frontière entre l'Angleterre et l'Ecosse. Pour la 1ère fois depuis plus d'un siècle, une armée étrangère (car pour les anglais de l'époque -et peut-être encore ceux d'aujourd'hui d'ailleurs- les écossais sont des étrangers) campe sur le sol anglais. Pire ils se sont emparés de Newcastle, la clef du nord anglais. Le roi, désargenté, ayant besoin de subsides que seul le parlement peut voter, est contrait de faire appel à celui-ci. La crise est sévère, d'autant plus que, n'ayant pas de troupes à disposition, il négocie avec les écossais dont la condition première pour accepter une négociation est que Charles subsidie l'armée écossaise (cas rare d'un pays payant l'armée qui l'envahit) qui se retrouve avec deux armées à payer. Est alors convoqué un premier parlement, le « short parliament » qui comme son nom l'indique ne dura que quelques jours, lui succèdera le « long parliament » qui durera toute la révolution. Au sein de celui-ci l'atmosphère est houleuse entre partisans du roi et puritains, menés par Pym. Le plus intime conseiller du roi, son soutien, le comte Strafford lord-lieutenant d'Irlande est mis en jugement et condamné à mort par le parlement, le roi, impuissant, ne peut que signer l'acte condamnant son fidèle serviteur et ami. L'Irlande...Justement la situation y dégénère. Le fragile équilibre entre catholiques et protestants y est rompu, les catholiques craignant la montée du puritanisme qui les menace de mort. Ils prennent les devant et s'embrasent, tuant près de 6,000 protestants dans les environs de Dublin. Le roi qui voit les débats du parlement s'éterniser en appelle à l'union nationale. Les parlementaires eux prétendent que le roi est avec les catholiques et que tout n'est qu'un complot pour changer la foi du royaume d'Angleterre. Que l'armée d'Irlande (seule armée permanente de l'Angleterre à l'époque) a été entraînée et a recruté des catholiques (sur intervention de Strafford soucieux de fournir une armée loyale à son roi) non pas pour combattre les rebelles écossais mais pour fondre sur l'Angleterre, renverser le parlement et la religion. Le roi, qui commence à craindre pour sa propre vie après celle de son principal conseiller, a envoyé la reine sa femme avec leur filles aux provinces-unies, au prétexte d'amener la fille à son jeune époux Guillaume d'Orange (d'eux descendront les Hanovre qui monteront sur le trône par suite de la Glorieuse Revolution de 1688). Pour sa part il ne réside plus dans Londres et un combat d'administrations fait rage, les parlementaires cherchant à contrôler la milice en l'encadrant d'officiers à leur solde et le roi cherchant à nommer des hommes loyaux à quelques postes clefs comme celui de gouverneur de la Tour de Londres. Le roi tente une dernière manœuvre avant l'inéluctable et lance un appel ,L'appel du 18 juin 1642 :

Le 18 juin 1642 Charles Ier, aidé dans la rédaction par le vicomte Falkland et John Colepeper, deux modérés poussés dans les bras de la monarchie par rejet de l'extrémisme puritain, fait parvenir au parlement son appel à l'unité nationale et au retour à la raison. En voici quelques extraits :
« Nous prenons Dieu à témoin que comme le pouvoir qu'on nous dispute nous a été confié pour le bien de notre peuple, aussi sommes-nous résolu, tant pour l'amour de nos sujets, que pour l'amour de nous-même, de ne nous en départir jamais, non pas même par un Acte de Parlement. Nous ne souffrirons point qu'on renverse le gouvernement de ce royaume, qui est si ancien, établi avec tant de sagesse, et qui ne peut être assez estimé, ni qu'on fasse de nous un doge de Venise, et de ce royaume une république. » Il met en garde contre « la nouvelle utopie de religion et de gouvernement dans laquelle on veut transformer ce royaume. Il y a trois sortes de gouvernements, la monarchie absolue, l'aristocratie, la démocratie, et chacun a ses avantages et ses inconvénients. L'expérience et la sagesse de nos ancêtres ont fait de ces trois gouvernements un seul gouvernement pour ce royaume qui a les avantages de tous les trois et qui n'en a pas les inconvénients. Mais c'est pendant que la balance demeure égale entre les trois états, pendant que chacun demeure dans son propre canal, et qu'aucun ne se répande au-delà de ses bornes, pour inonder les deux autres. Le mal de la monarchie absolue, c'est la tyrannie. Le mal de l'aristocratie, c'est la faction et la division. Le mal de la démocratie, c'est le tumulte, la violence et la licence. Le bien de la monarchie c'est qu'elle unit le corps sous un chef, pour résister aux invasions et aux rébellions. Le bien de l'aristocratie, c'est qu'elle joint dans un même conseil les personnes les plus capables de l'Etat pour l'avantage public. Le bien de la démocratie, c'est la liberté et le courage, et l'industrie que la liberté produit. » En effet dans ce royaume d'Angleterre, les lois étaient faites avec le consentement d'un roi, d'une Chambre des Lords, et d'une Chambre des Communes, choisie par le peuple, et ayant des voix libres et des privilèges particuliers. Charles Ier enchaînait « Selon ces lois, le gouvernement est confié au roi qui a le pouvoir de faire la paix et la guerre, de créer des pairs, de choisir des officiers, et des conseillers d'état, des juges, des gouverneurs des places, de donner des commissions pour lever des troupes, de faire la guerre au-dehors. Le bénéfice des confiscations, le pouvoir de pardonner et quelques autres avantages sont les prérogatives du roi. Par le pouvoir qui est donné au roi pour maintenir l'autorité sans laquelle il serait hors d'état de protéger les lois, d'assurer aux sujets leurs libertés et la propriété de leurs biens, on a prétendu attirer au roi, de la part des grands, un respect capable d'empêcher les factions et les divisions, et de la part du peuple, une crainte propre à prévenir les tumultes la licence et la violence. »Conséquences :Son appel ne fut guère entendu. Le 12 juillet soit moins d'un mois plus tard, les Communes votaient pour la levée d'une « armée pour la protection de la personne royale (!), la défense des deux Chambres, le maintien de la vraie religion et des libertés du Royaume » dont elle confiait le commandement au Comte d'Essex. Après quelques mois de drôle de guerre le conflit sera brûlant, comme toutes les guerres civiles. Il sera long également et sanglant. Les armes ne seront posées qu'en 1649 avec la mort par décapitation (déjà...) du roi Charles Ier, la fuite en exil de son fils et l'instauration d'une république en réalité dictature aux ordres d'un Lord-Protecteur, Oliver Cromwell qui tiendra le royaume d'une main de fer tant que durera sa vie. A sa mort son fils tentera bien de poursuivre l'œuvre paternelle mais sans succès. Heureusement un général intègre, Monk restaurera le roi, Charles II Stuart, sur son trône légitime en 1660 (certains rêveront plus tard de voir Bonaparte faire de même vis à vis de Louis XVIII). Le propre héritier de Charles II sera destitué plus tard par la Glorieuse Révolution, en 1688 et les Stuart évincés du trône presque définitivement au profit de leurs cousins Hanovre. Pendant plus d'un demi-siècle les tentatives de débarquements jacobites se succèderont, souvent avec l'appui de la France (articles à suivre).Source : Cotteret, B, « La révolution anglaise : 1603-1660 », Paris, Perrin, 2018


DOMME

Patrice Nicolle

Un épisode de la guerre de 💯 ans en Périgord

Les désastres incessants qui avaient assailli Domme durant cette période, avaient engendrés une telle misère que les habitants abandonnaient le pays.

Le 4 février 1413 Raoul de Bracclau dit Vinelhe, curé de la ville de Domme et Bertrand de Cadro curé de Caudon, passent contrat par lequel Bertrand consent à ce que sa cure soit unie à celle de Domme par le Pape. Cette union est fondée sur ce qu'il y avait anciennement à Domme plus de mille paroissiens et qu'à cause des guerres il n'en était pas resté cent, et que d'un autre côté, à la cure de Caudon il ne restait pas un habitant.
En 1415, Guillaume de Marle, lieutenant du Sénéchal de Périgord, fait crier, par plusieurs fois en la place publique de Domme, qu' inhibition et défenses sont faites à tous les habitants de Domme de quitter la ville avec intention d'aller habiter ailleurs, à peine de confiscation de leurs biens qu'ils avaient à Domme, et même défense à toutes personnes d'acheter les biens de ceux qui les voulaient vendre pour quitter la ville, sous peine de perdre les biens en tel cas achetés.
Les guerres avaient déjà rendu le pays si désolé que le peuple quittait tout pour s'en aller en Espagne ou ailleurs.

Lacoux documents historiques sur la ville de Domme p 31

L’attaque du Ier corps à la bataille de Waterloo

Avant-propos : Alors d'abord je dédie cet article à Julien, notre plus jeune membre, car c'est lui qui m'a redonné envie d'écrire sur le premier empire! Ensuite, je voudrais souligner que je ne suis pas historien je n'ai aucun diplôme appuyant mon travail, je suis simplement un passionné qui compile et lit beaucoup sur l'épopée du Premier Empire. Mon but n'est pas de décrire le déroulement de la bataille de Waterloo, assez bien connu somme toute mais de proposer un éclairage plus ou moins succinct sur l'action du Ier corps de l'armée du Nord au cours de celle-ci. Il n'est pas toujours simple de s'y retrouver et c'est pourquoi j'ai abordé l'action des divisions séparément. J'aborde évidemment le propos de la fameuse « formation » du dit corps au cours de l'attaque, une des « légendes » de la bataille...La première division est celle du général Allix, mais celui-ci étant malade, c'est le général Quiot,commandant la 1re brigade de cette division qui commande aussi la division.Elle compte deux brigades, la première étant commandée par Quiot lui-même, avec les 54e(963h) et 55e(1148h) de ligne, sa deuxième brigade, sous Bourgeois, aligne les 28e(898h) et 105e(983h)de ligne.La seconde division est celle du Général Donzelot..Elle compte deux brigades, la première est commandée par Schmitz, avec le 13e régiment delégère (1875h) et le 17e de ligne (1057h). La deuxième brigade, sous Aulard, avec le 19e de ligne (1032h) et le 51e de ligne (1168h)La troisième est celle du général Marcognet, avec deux brigades, la première ayant Noguès à sa tête, avec le 21e régiment de ligne (1037h) et le 46e régiment de ligne (888h), la seconde commandée par Grenier, avec le 25e de ligne (974h) et le 45e de ligne (1023h)La quatrième celle du général Durutte., avec deux brigades, la première sous le commandement de Pégot, avec le 8e de ligne (983h) et le 29e de ligne (1146h), la seconde sous celui de Brue avec le 85e de ligne (631h) et le 95e de ligne (1100h)Le corps est appuyée par la cavalerie légère de la division Jacquinot , 7e hussards (439h), 3e chasseurs à cheval (365h), 3e chevau-légers lanciers (406h) et 4e chevau-légers lanciers (296h) et possède 46 pièces d'artillerie.Ce corps n'a pas combattu lors des batailles du 16 juin (« Quatre-Bras » contre Wellington et « Ligny » contre Blücher). En effet, en raison d'ordres et de contre-ordres, il a évolué en vain d'un champ de bataille à l'autre. C'est donc une force intacte qui va devoir mener l'attaque décisive.Ce premier corps, à l'aile droite est, avec le second (Reille) à l'aile gauche, placé sous l'autorité du maréchal Ney.À 5 heures du matin, Soult, sur instruction de l'Empereur, ordonne le début de l'attaque pour 9 heures.Voici le terrain sur lequel va évoluer le premier corps, et ce que le commandement voit et connaît :D' abord, la ferme de la Belle-Alliance, qui sera un des postes d'observation de Napoléon.La ligne verticale est la route qui va vers Bruxelles, et longe la Haye-Sainte, autre ferme.La ligne horizontale qui va vers l'est en direction de la ferme de la Papelotte est un chemin bordé de haies. Derrière ces haies se trouvent les troupes constituant le centre gauche et l'aile gauche de Wellington. Des unités sont également retranchées dans la Haye-Sainte et la Papelotte. Selon les informations dont dispose Napoléon, ces fermes ne sont pas fortifiées ni spécialement préparées pour résister à un assaut...Le terrain est en pente, puis remonte : il y a donc une sorte de léger vallon à traverser.Les trois divisions présentes en début de matinée (Allix, Donzelot, Marcognet) doivent se placer sur une ligne allant vers la droite à partir de la Belle-Alliance. La division Durutte se placera seulement entre 11 h 30 et midi à la droite des trois premières, soit à peu près au moment de l'attaque de Hougoumont par le corps de Reille.L'attaque du 1er Corps est précédée d'un bombardement de 80 pièces, déployées sur 1400m, provenant de l'artillerie des 1er, 2e et 6e corps, groupées en une seule "Grande Batterie" sur le plateau de Belle-Alliance. Cette canonnade, commencée tardivement à 11h30 à cause du terrain détrempé, n'a pratiquement pas d'effet étant donné que Wellingtona placé ses troupes couchées derrière la crête de Mont-saint-Jean. Seule, la brigade anglo-hollandaise Bylandt de la division Perponcher a souffert car elle était positionnée en contrebas du plateau, une position à hauts risques.Dispositions du Ier corps :
Vers 13h30, les 16 885 hommes des quatre divisions de Drouet D'Erlon s'ébranlent vers les lignes britanniques. Cette nombreuse infanterie, placée en colonne de divisions par bataillon, est sous le commandement du Maréchal Ney en personne.Sur la formation de cette grande unité, Henri Houssaye, écrit au début du XXe siècle : :« Au lieu de ranger ces troupes en colonne d'attaque, c'est-à-dire en colonnes de bataillons par divisions à demi distance ou à distance entière, ordonnance tactique favorable aux déploiements rapides comme aux formations en carrés, on avait rangé chaque échelon par bataillon déployé et serré en masse. »Dans les textes techniques de l'époque relatifs à l'armée française, on appelle « division » un groupe de deux compagnies. Quand H. Houssaye, dans le passage cité, parle de « division », il ne désigne pas les divisions d'Allix, Donzelot et autres, mais les groupes de deux compagnies qui les composent. Cela valait la peine d'être précisé.Lorsqu'un bataillon est formé en « colonne d'attaque », il est « en colonne par divisions ».Cela veut dire que le front du bataillon est de deux compagnies. Il y avait trois rangées de deux compagnies qui se suivaient.Chaque bataillon avait ses 6 compagnies les unes à côté des autres, sur un seul front.H. Houssaye nous précise que chaque bataillon était « serré en masse ». Il veut dire que chaque bataillon est serré avec le bataillon qui le suit ou qui le précède !Ainsi, une division (comme celle de Durutte) occupait l'espace d'un rectangle d'environ 100 m de front sur 35 m de profondeur.Selon Houssaye, la division de gauche (Allix) est « appuyée à la route de Bruxelles ». La gauche de la route est occupée par la division de droite du corps de Reille.La colonne d'Allix était, sur sa gauche, attenante à la route et la brigade Quiot était devant la brigade Bourgeois.Les quatre colonnes étaient placées sur une ligne qui était peut-être légèrement plus avancée du côté droit, à cause d'un chemin partant de la Belle-Alliance et descendant vers le nord-est, sur lequel les divisions ont pu trouver avantage à s'aligner.Si l'on suit ce chemin, depuis la route jusqu'à hauteur de la Papelotte, il y a, sur la base d'une carte d'époque, environ 1600 m.Latéralement, il y avait, selon H. Houssaye, 400 mètres entre chaque colonne.L'ensemble de la division occupait donc une largeur de 125 m (Allix) plus trois fois 100 m (les trois autres colonnes) plus trois intervalles de 400 m, soit 1625 m. C'est cohérent avec la distance totale établie à partir d'une carte. (selon d'autres sources 150m de front sur 60m de profond pour la division d'Allix, un peu moins pour les autres)Ce qu'il faut retenir, c'est que ce corps de Drouet d'Erlon était bien loin de représenter une sorte de masse compacte, avec des divisions se gênant les unes les autres par manque de place.Les objectifs sont clairs. La 1ère division d'infanterie, aux ordres du général Quiot, doit créer une ouverture dans le centre ennemi en prenant la Haie Sainte ainsi que la sablonnière.
Pendant ce temps, la 2ème division du général Donzelot et la 3ème division du général Marcognet, attaquent l'aile gauche anglaise c'est à dire, respectivement, la division hollando-belge de Perponcher et la division anglo-hanovrienne du général Picton. A l'est, la 4ème division du général Durutte se charge à la fois d'anéantir la brigade nassauvienne du prince de saxe-Weirmar, chargée de défendre les fermes de Papelotte et de La Haye et d'appuyer l'attaque principale avec sa 2e brigade (général Brue).Cette masse de 25 bataillons est flanquée par la 13e division de cavalerie lourde de Wathier (IVe corps de cavalerie de Milhaud). Les 7e et 12e Cuirassiers, ceux du général Travers, réunissant seulement 450 sabres, devaient protéger la droite du Ier Corps tandis que la brigade Dubois, 1er et 4e Cuirassiers (totalisant 779h) se chargeait de la gauche.L'attaque :Précédée de nombreux tirailleurs, l'infanterie du Ier corps marche ainsi, sur 1 500 mètres, au rythme des tambours et des trompettes, les drapeaux bleu blanc rouge des régiments déployés au vent (ils marchent à 76 pas par minute). Les boulets ennemis hachent beaucoup de monde ; des files d'hommes s'écroulent aussitôt remplacées par les camarades. Malgré le feu des canons, les Français atteignent la haie qui borde le chemin creux d'Ohain, aux cris de "Vive l'Empereur !".Actions de la première division :Ils tombent sur la brigade Bijlandt, déjà copieusement malmenée par la Grande Batterie, ils la chassent d'emblée.
Du côté de la Haie Sainte, fermement défendue par le 2e bataillon léger du major George Bahring de la King's German Legion, la 1ère division, celle de Quiot, butent sur les solides défenses de la ferme. les colonnes régimentaires des 28e et 105e de ligne de Bourgeois (2e brigade) poussent les tirailleurs du 95th Rifles à se replier de la sablonnière tandis que Quiot (1ère brigade) et ses 54 et 55e de ligne s'attaque aux bâtiments, prenant le verger et le jardin. De l'autre côté de la chaussée, les cuirassiers de Dubois soutiennent l'attaque et ils dispersentle bataillon hanovrien de Lüneburg envoyé en renfort aux défenseurs de la ferme. Puis ils remontent la colline vers le centre de la ligne alliée.Afin de soulager sa position, Picton fait avancer la brigade Kempt devant la haie. Les 28th, 79th et 32nd Foot , accompagnés du 7e bataillon de ligne hollandais, se positionnent face aux deux colonnes de Bourgeois et leur infligent une salve meurtrière. Submergés, les bataillons des 28e et 105e de ligne quittent les abords du chemin creux d'Ohain qu'ils avaient chèrement conquis.Actions de la 2e division :Donzelot voit, quant à lui, ses troupes empêtrées dans la haie et fixés par les tirs adverses. Il galvanise l'ardeur de ses hommes pour qu'ils se déploient rapidement. Le 17e de ligne (1ère brigade), qui se trouve en avant, tente de s'aligner dans la plaine mais il est gêné par les tirs précis des défenseurs.Actions de la 3edivision :La division Marcognet prend la tête de l'avance française.Denis Pack ordonne à sa brigade de faire face.Les Highlanders se dirigent en colonne vers cette nouvelle division française. 92nd en tête, les Highlanders se précipitent sur eux galvanisés par la musique de leurs cornemuses.Le 42nd est à gauche supporté par le 1st Royal Scots sur ses arrières, tandis que le 44th Foot suit le 92nd. Les régiments de Pack formés pour la circonstance en colonne, baïonnette au canon, attaquent de flanc les colonnes françaises.Les hollando-belges de Bijlandt, ralliés par le lieutenant-général de Perponcher, soutiennent la contre-attaque. Le général Picton qui avance l'épée à la main, à la tête de ses écossais, reçoit une balle mortelle à la tempe mais ses hommes continuent leur progression.Le 45e de ligne (2e brigade) , fer de lance de la division, résiste à cette contre-attaque et met en désordre le fameux 92nd Gordon Highlanders.Dans la panique, un artilleur anglais de la batterie Rogers, encloue son canon avant de se réfugier en seconde ligne.Voilà ce qu'en dit le capitaine Duthilt, du 45e de ligne : "Soudain, notre chemin fut bloqué ; des bataillons anglais cachés dans un chemin creux, se levèrent et tirèrent sur nous à courte distance, nous les repoussâmes à la pointe de notre baïonnette et montâmes plus haut la pente et au travers des haies qui protégeaient leurs canons. Puis nous atteignîmes le plateau et lançâmes le cri de victoire...".
Les combattants des deux camps s'entremêlent dans un corps à corps sanglant et confus au niveau des haies bordant le chemin creux d'Ohain. A cet instant, les quelques 4 000 hommes de Marcognet ont virtuellement percé la ligne anglaise qui commence à céder. Cependant, ils se trouvent en désordre et sous le feu de l'ennemi et Il leur est difficile d'y répondre. Les officiers tentent de remettre de l'ordre...Devant cette infanterie désorganisée, Wellington ordonne au commandant de son corps de cavalerie, lord Uxbridge, de faire contre-attaquer les brigades de cavalerie Somerset (Gardes) et Ponsonby (« Union brigade »dragons irlandais, écossais et anglais).Somerset chasse la cavalerie lourde chargée de protéger la division Quiot tandis que Ponsonby attaque le 1er corps.Les Français, surpris en plein redéploiement, sont bousculés et se replient en désordre, subissant de lourdes pertes.Le sergent Charles Ewart des Scots Greys réussit à s'emparer du drapeau du 45e régiment de ligne et de l'aigle qui surmonte sa hampe.Dans leur élan, les deux brigades de cavalerie britanniques vont même jusqu'à attaquer la grande batterie mais elles sont contre attaquées de front par les cuirassiers de Milhaud et de flanc par les 3e et 4e régiments de chevau-légers lanciers de Jacquinot et sont mises définitivement hors combat. Les lanciers de Jacquinot poursuivent leurs ennemis (Ponsonby est tué) mais sont à leur tour ramenéspar la division de cavalerie alliée Vandeleur.Actions de la 4e division :A l'est du dispositif, Durutte doit prendre les fermes de Papelotte, de Smohain et de La Haye.Papelotte et les fermes alentour sont défendues par les régiments de Saxe-Weimar, mais la division Durutte parvient à remplir ses objectifs après un court combat.Un instant, des éléments de la division Durutte forment un carré, voyant déferler ces cavaliers sur leur droite. Mais les lanciers français les dégagent et poursuivent les gardes à cheval et les dragons jusqu'au pied du Mont-Saint-Jean, au-delà de la Haie-Sainte.Finalement, l'attaque du Ier corps de l'armée du Nord a buté sur la défense opiniâtre de l'ennemi, ni le feu de la grande batterie, finalement peu efficace, ni l'attaque de l'infanterie soutenue par quelques unités de cavalerie, n'ont permis d'enfoncer le front ennemi, cependant cette attaque a gagnée sa célébrité par la formation de ses grandes unités, âprement disputée au cours des deux derniers siècles et mise en avant pour expliquer l'échec.Qui a ordonné la formation des colonnes du 1er corps ?Plusieurs historiens ont vu dans la disposition des colonnes de d'Erlon une des causes déterminantes du désastre de Waterloo.
Il faut remarquer que cette critique des dispositions n'apparaît pas dès le début de l'histoire de la bataille. Les témoins de l'événement ne semblent pas avoir estimé que là se trouvait l'origine de la défaite.
Il n'est aucunement question de disposition vicieuse, inhabituelle ou maladroite des colonnes dans les premiers récits, que ce soit dans le bulletin dicté par Napoléon ou dans les récits faits par Ney, Drouot, Jérôme, ou d'autres participants dans les jours qui ont suivi la bataille.
Le général Berthezène, qui appartenait au corps de Grouchy, mais qui a écrit sur la bataille en 1816, après une enquête qui le mena sur le terrain en compagnie du général Lamarque, n'évoque pas la formation des colonnes de d'Erlon.
Napoléon qui, dans ses récits de Sainte-Hélène, a rejeté la faute de la défaite sur ses lieutenants, Ney, Grouchy, d'Erlon, n'a pas même évoqué la façon dont les colonnes du ler corps étaient disposées.
Les auteurs qui ont écrit en réponse aux récits de Napoléon n'en font pas davantage mention.L'inconcevable formation...En 1839, dans son "Précis politique et militaire de la campagne de 1815", le général Jomini évoque la disposition des colonnes de 1er corps :
"Il paraît que chaque division formait une seule masse de huit à dix bataillons, marchant l'un derrière l'autre. On ignore si tous ces bataillons étaient formés en colonnes d'attaque ou déployés sur 8 à 10 lignes, mais ils formaient une masse très profonde. ( ... ) Bien que la formation en colonnes eût laissé entre les divisions des intervalles assez considérables, ils n'étaient pas suffisants toutefois pour les déployer. Les relations publiées jusqu'à ce jour diffèrent d'ailleurs beaucoup entre elles sur la manière dont cette première attaque s'exécuta. "Tous les récits sont tellement contradictoires, qu'il finit par déclarer :
"Il est impossible de se reconnaître dans un pareil chaos."Mais deux ans plus tard, dans une "Lettre au duc d'Elchingen", publiée dans le Spectateur militaire, (1841, p 243.) Jomini voit dans "l'inconcevable formation du premier corps en masses beaucoup trop profondes" une des causes principales qui amenèrent le désastre."A mon avis, poursuit-il, quatre causes principales amenèrent ce désastre:
( ... ) La formation de masses aussi lourdes et aussi exposées aux ravages du feu fut une erreur incontestable... A qui doit-on l'imputer ? C'est ce qui demeurera encore longtemps en problème.
Y eut-il méprise causée par la double signification du terme de colonne par divisions, qui s'applique indifféremment à des divisions de quatre régiments ou à des divisions de deux pelotons ?Fatale confusion de mots dont personne n'a encore songé à purger la technologie militaire.
Fut-ce bien, au contraire, l'intention des chefs de l'armée française de former ainsi les troupes de manière à ce que les divisions de quatre régiments ne formassent qu'une seule colonne ? Voilà ce qu'il serait intéressant de savoir, et qu'on ne saura sans doute jamais."Le thème était lancé, et désormais, plus aucun historien, surtout s'il était apologiste de Napoléon, n'allait raconter la bataille sans voir dans la formation des divisions de d'Erlon la cause de l'échec de l'attaque, et sans faire porter à Ney et à d'Erlon la responsabilité de cette disposition malheureuse. Il semble qu'aucun de ces écrivains n'ait songé un instant que si Napoléon n'avait pas lui-même critiqué la massive ordonnance du 1er corps, ce ne pouvait être que parce qu'elle n'avait pas eu à ses yeux une importance déterminante dans le résultat, ou parce qu'il l'avait ordonnée lui-même !L'avis de Bugeaud :
Si Jomini semble avoir été le premier à désigner, dans un livre, la formation des colonnes de d'Erlon comme une des causes de la défaite, d'autres militaires avaient déjà critiqué cette disposition, comme on en trouve témoignage dans le passage suivant d'une lettre du colonel Bugeaud au lieutenant-colonel d'Esclaibes, le 11 décembre 1824 : "Qui pourrait ne pas déplorer l'indifférence sur les détails d'exécution, quand on pense qu'à Waterloo, après trente ans de guerre, la division Marcognet s'est portée sur l'ennemi, en une colonne (à distance entière), dont la fraction était un bataillon déployé ? Que faire d'une pareille colonne ? Rien. La fraction en est trop étendue pour qu'on puisse la manoeuvrer dans aucun sens, et il est impossible d'en tirer sans de longs tâtonnements, une bonne disposition contre la cavalerie. L'événement le prouva bien. Une brigade de cavalerie anglaise, qui était masquée, chargea brusquement cette malheureuse division, qui ne put lui faire aucun feu. Dans l'impossibilité de tirer et d'agir les soldats mirent leurs fusils sur la tête pour parer les coups de sabre. La division fut défaite et perdit son canon. La même manoeuvre fut ordonnée à la division Lamarque pendant la bataille de Wagram, et si elle n'eut pas des résultats aussi déplorables, c'est qu'elle ne fut pas chargée. Je ne puis m'empêcher de remarquer, à l'appui de mes raisonnements de l'autre jour, qu'il eût été bien heureux pour la division Marcognet qu'elle eût été par pelotons et qu'elle eût commencé un en-avant en bataille au moment où elle fut chargée par la cavalerie. Les hommes accoutumés à ne voir que le grand de la guerre ont cherché les causes de la perte de la bataille uniquement dans les grandes dispositions. En y regardant de près, on les trouverait peut-être dans les détails d'exécution."Notons que Bugeaud est un militaire compétent. Considéré comme le meilleur colonel de l'armée, il commandait en 1814 et en 1815 le 14e de ligne, et s'il n'était pas présent à la bataille de Waterloo, la suite de sa carrière (il est devenu maréchal de France) montre qu'il savait de quoi il parlait, et que son avis est à prendre en considération, surtout quand, comme c'est le cas dans la lettre suivante (du 12 octobre 1833), il écrit au maréchal Soult qui était, lui, présent à Waterloo : "Tous les épisodes de la bataille de Waterloo que j'ai pu recueillir m'ont convaincu que cette journée eût été terminée à notre avantage à 2 heures après-midi s'il y avait eu à la tête des corps d'armée, des divisions, des brigades, des hommes plus capables, en général, et surtout plus dévoués. Presque partout les attaques furent maladroitement et timidement engagées, sans cet ensemble, cette unité d'efforts, cette harmonie qui commandent la victoire. Quoi de plus pitoyable que les efforts partiels qui eurent lieu autour de la ferme de la Belle-Alliance ? ( ... ) Et ces trois divisions dE... [sic] qui se laissent bouleverser par une brigade de cavalerie anglaise, parce qu'elles sont formées en 3 colonnes serrées dont le bataillon déployé est la fraction. Elles formaient cette figure. (...)
Ces trois divisions étaient dans un état complet de paralysie il n'y a rien à faire avec une pareille disposition et le statu quo est un état de grande faiblesse contre la cavalerie. Il est bien surprenant que Napoléon ait plusieurs fois commandé lui-même cette ordonnance de combat, qui ne vaut même rien comme manoeuvre préparatoire, car on ne peut qu'avec de grandes difficultés se former sur l'un des côtés du carré."On notera que Bugeaud écrit au maréchal Soult (major général à Waterloo) que c'est Napoléon lui-même qui a ordonné cette formation. Si l'on se souvient que Napoléon ne l'a pas critiquée dans ses écrits, il y a tout lieu de croire que c'est Napoléon en personne qui l'a ordonnée, quoiqu'en aient dit tous les historiens napoléonistes.Mauduit écrit :
"Sur qui doit porter la responsabilité d'une pareille faute, première cause de la perte de la bataille? Revient-elle au maréchal Ney, ou bien au comte d'Erlon , placé sous ses ordres ?... Nous l'ignorons. Mais il est triste de penser que deux militaires de cette expérience, et d'une aussi haute distinction, aient pu oublier, à ce point, les plus simples notions des évolutions de ligne, et ne pas s'apercevoir, comme le dernier des adjudants-majors, de tout ce qu'il y avait de vicieux, de dangereux même, dans une colonne d'attaque ainsi formée." (Les Derniers Jours de la Grande Armée, tome 2, p. 313.)Mauduit ne veut pas envisager que ce pouvait être Napoléon qui ne connaissait pas le règlement en usage dans son armée... C'est pourtant ce qu'affirme le général Bardin dans son Dictionnaire :
"Bonaparte, qui s'écartait souvent des ordonnances, a fait rompre, maintes fois, par divisions et au pas accéléré; car ce grand capitaine se rappelait les ordonnances antérieures à la guerre de la révolution, et n'avait, pour ainsi dire, pas eu le temps de s'appesantir sur les détails du règlement de 1791".Plus fort encore, Mauduit oublie, page 313 de son ouvrage, qu'il a cité à la page 3 10 une note dictée par le général Durutte dans laquelle celui-ci raconte qu'ayant voulu se mettre en potence afin de faire face à des troupes qui menaçaient la droite, on lui répondit "qu'on ne pouvait rien changer aux dispositions de l'Empereur". Et Durutte poursuit : "il exécuta l'ordre reçu, dès qu'il vit les divisions de la gauche en mouvement."C'est donc plus que probablement Napoléon qui a prescrit les dispositions de l'attaque, parmi lesquelles, sans doute, la formation massive de l'infanterie ; Ney, Drouet d'Erlon et les généraux divisionnaires n'ont fait qu'obéir. On ne discute pas les ordres de l'Empereur, puisqu'il sait tout mieux que quiconque. Ce 18 juin 1815, cet état d'esprit voulu par Napoléon aura des conséquences dramatiques pour son armée...
Il est curieux aussi de constater qu'un acteur du drame, tel le lieutenant Martin, dans une lettre écrite en juillet 1815, ne critique en rien la formation des colonnes de d'ErIon. Mais lorsqu'il rédige ses Mémoires, après avoir lu l'ouvrage de Thiers,et y avoir appris que cette formation vicieuse était due à l'impéritie de Ney ou de d'Erlon, il ne manque pas d'écrire :
"La troisième (division) celle de Marcognet, dont faisait partie notre régiment, devait marcher comme les autres par bataillons déployés, se suivant à quatre pas de distance seulement : disposition étrange et qui allait nous coûter cher, car nous ne pourrions nous former en carrés pour nous défendre de la cavalerie, et l'artillerie ennemie aurait à nous labourer sur vingt rangs d'épaisseur. A qui le premier corps dut-il cette malencontreuse formation, qui fut une des causes de son insuccès, et peut-être la principale? Personne ne le sait."

Robert Tison

La bataille d'Annan

(connue sous le nom de Camisade d'Annan)Le 17 décembre 1332, quatre mois après sa victoire à Dupplin Moor, le roi Edward Balliol et ses partisans furent surpris et attaqués alors qu'ils dormaient à Annan, dans le Dumfriesshire. Ils sont pourchassés et forcés de fuir par-dessus la frontière vers l'Angleterre.La plupart des hommes de Balliol furent tués, mais ce dernier réussit à s'échapper et à fuir à cheval, à demi-vêtu, vers Carlisle. Les vainqueurs, fidèles à David II, étaient dirigés par Sir Archibald Douglas, frère de Sir James The Good qui était mort à Teba en Espagne en 1330. John Randolph, 3e comte de Moray, Simon Fraser et le petit-fils du roi Robert Ier, Robert, Haut-Commissaire d'Écosse, étaient également impliqués.La victoire de Bruce va forcer Édouard III d'Angleterre à intervenir pour soutenir son allié Balliol.
MB

Malplaquet : 11 septembre 1709 

Le 1er novembre 1700 disparaissait Charles II de Habsbourg, dernier roi d'Espagne issu de cette branche de l'illustre famille. C'est une fin malheureuse pour cette branche puisque, minée par des mariages où la notion de famille prédominait sur celle de santé, elle se trouve privée d'héritier mâle, Charles II étant stérile et n'ayant pas eu d'enfants et n'ayant pas plus de frère admis à lui succéder. De longue date la succession de ce monarque préoccupa les cours européennes. Afin de préserver l'unité de son empire (les autres états tablant sur un démembrement entre le Grand-Dauphin fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, sœur de Charles II, et l'Archiduc Charles d'Autriche, cousin Habsbourgeois du roi, futur Charles VI) le roi Charles désigne en 1699 pour lui succéder le petit-fils de sa sœur et du roi-soleil, Philippe, duc d'Anjou, deuxième fils du Grand Dauphin et donc non héritier du royaume de France sauf cas de disparition de son frère aîné sans descendance. En 1700 avec la mort de Charles II, Louis XIV fait enregistrer le testament par le Parlement de Paris et la décision qui en découle, l'avènement de son petit-fils au trône des Espagnes sous le nom de Philippe V. Mais le parlement conserve à Philippe ses droits à la couronne de France (il faut dire que s'il y renonça solennellement par écrit à la suite de la paix d'Utrecht il réclama toujours ses droits, à l'origine des actuelles prétentions légitimistes au trône de France). Face à cette décision qui fait planer la menace d'une réunion des trônes de France et d'Espagne (opposée à la crainte des Bourbon de voir renaître l'empire de Charles Quint par la réunion sur la tête des Habsbourg de l'empire et de l'Espagne) se constitue à La Haye (actuels Pays-Bas) la Grande Alliance, le 7 septembre 1701, celle-ci se compose de l'Angleterre de Guillaume III, de l'empire de Léopold Ier, de la Prusse de Frédéric Ier, des Provinces Unies, de l'électeur Palatin, de l'électeur de Hanovre (futur roi d'Angleterre sous le nom de Georges I) et du duc de Zell, l'alliance sera fréquemment rejointe et quittée par le duc de Savoie qui aimait à louvoyer entre le côté français et les alliés, ayant marié sa fille aînée au duc de Bourgogne, héritier du trône de France après son père le Grand Dauphin, pour l'anecdote Louis XIV, après une nouvelle trahison de sa part, lui écrivit en septembre 1703 cette lettre « Monsieur, puisque la religion, l'honneur, l'intérêt, les alliances et votre propre signature ne sont rien entre nous, j'envoie mon cousin le duc de Vendôme à la tête de mes armées pour vous expliquer mes intentions. » .
Ainsi débute en 1701 la longue et terrible guerre de succession d'Espagne qui sera fort incertaine et plongera la France dans la crise économique, entre les alliés, partisans de l'Archiduc Charles, d'une part et d'autre part la France soutenant les prétentions de Philippe d'Anjou avec le soutient de la Bavière, de Cologne et de Mantoue.
La guerre ne se passe pas très bien pour la France, qui après avoir eu l'initiative les premières années la perd et en 1706 les batailles de Ramilies contre le duc de Malborough et de Turin face au prince Eugène puis en 1708 celle d'Audenarde qui ouvre la porte des Flandres, Lille étant prise dans la foulée. Le roi de France demande alors la paix, la situation intérieure après une grande famine couplée à la guerre poussant la France aux abois, mais face aux conditions insultantes des alliés qui lui demandent de faire la guerre à son petit-fils il en appelle à ses sujets pour poursuivre la guerre et rappelle le maréchal de Villars, après la perte de plusieurs des places fortes de la ceinture de fer créée par Vauban dans les Flandres, la France est en piteuse position et menacée d'invasion par le nord.

La bataille :
Ainsi le 11 septembre 1709 vont se rencontrer à Malplaquet (actuelle commune de Taisnière-sur-hon dans le nord de la France) les forces du Maréchal de Villars, soit 75,000 hommes, répartis en 96 bataillons d'infanterie (60,000 hommes), 180 escadrons de cavalerie (15,000) et 60 canons qui s'opposèrent à celles dirigées par John Churchill, 1er duc de Malborough (et ancêtre du premier ministre) et du prince Eugène de Savoie, tous deux considérés comme de brillants généraux et commandant à une centaine de milliers d'homme à savoir 128 bataillons d'infanterie totalisant 70,000 hommes, 253 escadrons de cavalerie soit entre 25 et 30,000 hommes appuyés par 100 canons. Avec la chute récente de Tournai, le roi de France a ordonné au maréchal de Villars de soutenir la place forte de Mons. Pour ce faire, le maréchal a entrepris de fortifier sa position au sud de Mons. Il connaît désormais (l'ayant déjà affronté) la tactique préférée du duc de Malborough, attaquer les ailes pour dégarnir le centre et l'enfoncer par la suite. Il en tient compte dans son dispositif, il appuye son flanc gauche au bois de Sars, son flanc droit au bois des Lanières. Le terrain est un plateau entre deux vallées, entre les bois de Sars et des Lanières, 1.500 mètres de terrain, coupé par un petit bois, le bois Thierry. Villars, retranché, décide d'attendre l'ennemi.
A 7h15 commence la canonnade, la cavalerie française, mal abritée, en souffre tandis que l'artillerie française ne fait que peu de dégâts à l'infanterie alliée (principalement des autrichiens et hollandais) qui s'assemble en colonnes. A 8 heures, celle-ci attaque le bois de Sars, à la gauche française. Le combat y est confus, les français reculent un peu mais tiennent bon. A 8h30, les alliés sous les ordres du prince d'Orange attaquent cette fois la droite française, sous les ordres du Maréchal de Boufflers. Les morts s'enchaînent et les hollandais perdent énormément de monde (près de 5000 hommes) face aux canons français. Vers 10 heures les alliés lancent à nouveau l'offensive contre l'aile gauche française, avec plus de succès cette fois, le régiment du Roi s'enfuit, l'aile gauche toute entière est désorganisée, une partie fuyant dans les bois, le prince Eugène menant des attaques partout malgré une blessure à la tête. Face à cela le maréchal de Villars est obligé de réagir et dégarnit son centre de 12 bataillons qu'il accompagne pour mener une contre-attaque. Il est blessé d'une balle de mousquet au genou, on la lui enlève sur le champ, il tente de reprendre le commandement mais perd connaissance et est évacué vers l'arrière, la contre-attaque s'en trouvant dès lors enlisée. Pendant ce temps, Malborough qui a remarqué que le centre français se trouvait amoindri à ordonné à Lord Orkney de rassembler la cavalerie et de préparer une charge. A 13h30 celle-ci survient, massive contre le centre français, le maréchal de Boufflers qui a pris le commandement de l'ensemble de l'armée, se jette avec sa propre cavalerie et particulièrement la Maison du Roi contre la cavalerie alliée, le combat est féroce. En même temps l'infanterie alliée qui s'était retirée lance à nouveau un assaut, cette fois contre la droite française qui s'effondre et s'enfuit partiellement. La contre-charge de cavalerie au centre, grâce à la bravoure de la Maison du Roi s'avère victorieuse mais Boufflers ne parvient pas à enfoncer l'ennemi, et face à la situation de sa droite, ordonne à 15 heures la retraite. Celle-ci se fait en très bon ordre au son des tambours, les français remportant 65 pièces de canon et les alliés sont trop éprouvés pour poursuivre.

Bilan :
C'est une victoire tactique des alliés qui emportent le terrain, mais une victoire stratégique des français, le bilan de la bataille étant que les alliés ont perdu là trop d'homme que pour poursuivre le projet d'invasion de la France en effet les pertes s'échelonnent comme suit : 12,500 pour les français, à savoir 4,500 tués et 8,000 blessés auxquels il convient d'ajouter 500 prisonniers mais les alliés eux déplorent 6,500 tués, 14,000 blessés et 4000 disparus ou capturés, soit un total tournant aux environs de 24,500 hommes. Dans ces conditions, impossible de réaliser le projet d'invasion, la bataille marque un tournant dans la guerre qui tourne à l'avantage de la France, la paix d'Utrecht en 1713 confirmera les droits de Philippe V à régner sur l'Espagne en échange toutefois de sa renonciation totale pour lui et ses héritiers de ses droits à la couronne de France (renonciation qu'il considéra toujours comme nulle, les droits à la couronne de France étant imprescriptibles) l'empire gagnant les Pays-Bas espagnols désormais autrichiens et les anglais gagnant quelques territoires nord-américains autour de la baie d'Hudson, qui feront l'objet des guerres coloniales à venir, les anglais souhaitant étendre leurs colonies dans ces régions mais cela est une autre histoire.

Témoignages et anecdote :
Dans une lettre du jour de la bataille, le duc de Malborough déclara « Les Français se sont défendus dans cette action mieux que dans aucune autre bataille à laquelle j'ai assisté ». Boufflers, lui, déclara « Sire, la suite des malheurs arrivés depuis quelques années aux armes de Votre Majesté avait tellement humilié la nation française que l'on n'osait quasi plus s'avouer Français. J'ose assurer, Sire, que le nom français n'a jamais été plus estimé ni plus craint qu'il l'est présentement dans toute l'armée des alliés ». L'intendant Bernières au ministre de la guerre « Ce que je trouve heureux dans l'action du 11 de ce mois, c'est que du moins la nation qui était presque déshonorée et perdue de réputation dans l'esprit des ennemis, qui croyaient qu'ils n'avaient qu'à se présenter pour nous intimider et nous battre, la nation dis-je, leur a fait connaître que c'étaient les mêmes Français qui n'ont cédé qu'un petit terrain au plus grand nombre. » Le maréchal de Villars, dans son compte rendu au Roi déclara « Si Dieu nous fait la grâce de perdre une autre bataille semblable, Votre Majesté peut être sûre de la destruction de ses ennemis »
Le duc de Malborough, qui avait disparu un moment lors de la bataille faisant croire à sa mort, donnera naissance à la célèbre chanson « Malbrouck s'en va-t-en guerre », il sera suite à la bataille totalement disgrâcié à la cour d'Angleterre.

Marie-Louise Chenois

Source : - J-C. Petitfils, Louis XV, Paris, Perrin 2018
-Jean Bérenger, Léopold Ier, Paris, PUF, 2004
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La bataille et le siège de Prague (1757) 


A ne pas confondre avec le siège de Prague mené par l'armée française lors de la guerre de succession d'Autriche (1742), ces évènements prirent place dans le cadre de la guerre de sept ans.

Eléments de contexte: En 1756, le Roi de Prusse Frédéric II a obtenu la capitulation de la Saxe, il passe l'hiver à établir des plans de défense (ses ennemis étant nombreux et puissants puisqu'il s'agit de l'Autriche de Marie-Thérèse, la France de Louis XV et la Russie d'Elisabeth Petrovna) mais finalement, cela n'étant pas sa nature, il se décide à réaliser un nouveau coup d'audace contre l'Autriche. Il quitte donc les régions de Saxe et de Silésie (Silésie qu'il avait annexée lors de sa précédente guerre avec l'Autriche) avec son armée séparée en quatre colonnes, stratégie risquée puisqu'elle l'exposait à des victoires contre des parties de son armée mais qui avait l'avantage de faciliter le ravitaillement et d'éviter un engorgement des routes qui eut ralenti sa marche. Les colonnes devaient se rejoindre devant la capitale de la Bohème, Prague, possession héréditaire de l'Impératrice-Reine Marie Thérèse. L'armée autrichienne, sous les ordres du Reichsgraf (Comte) von Browne, bien que surprise au début, retraita habilement vers Prague où elle fut rejointe par une armée commandée par le Prince Charles de Lorraine (frère de l'Empereur François Ier) qui prit la direction générale des actions. Ceci portait les effectifs autrichiens à 60,000 hommes à savoir 60 bataillons d'infanterie, 20 escadrons de cavalerie et 59 canons, pour faire face à l'armée prussienne dirigée par le Roi Frédéric II en personne se chiffrant elle, pour la bataille, à 67,000 hommes à savoir 66 bataillons d'infanterie, 113 escadrons de cavalerie et 82 canons. On voit que si les effectifs totaux sont voisins, l'avantage est nettement prussiens en terme de nombre de bouches à feu, et plus encore de cavalerie.

La bataille: l'armée autrichienne était disposée à l'est de la ville qui lui couvrait donc son flanc gauche, avec une profonde gorge devant elle. La position, sur les monts Tabor et Ziska, était jugée quasi-invincible. Le commandement autrichien était divisé, von Browne souhaitant attaquer tandis que le Prince désirait attendre le renfort de l'armée de von Königsegg, battue à Reichenberg et retraitant vers Prague. Le 6 mai 1757, l'armée prussienne, totalisant 115,000 hommes (mais seulement 67,000 participeront à la bataille à proprement parler) se masse sur les hauteurs de Prosek, au nord. Frédéric II envoye Keith avec 30,000 hommes à l'ouest de la ville pour couper les voies de retraite autrichiennes. Le Roi souhaite procéder à un assaut immédiat, mais le comte de Schwerin l'incite à réaliser une reconnaissance sur le flanc droit autrichien, ce qui est fait. Celle-ci révèle des prairies verdoyantes en degré progressif offrant de meilleures chances d'atteindre les arrières impériales.
A 7 heures, l'armée prussienne se met en branle, et le général von Schwerin, accompagné du général von Winterfeldt, parvient à rester relativement inaperçu jusqu'à ce qu'il soit repéré à 10 heures, le Maréchal-Comte von Browne ordonne alors le transfert de six régiments d'infanterie au sud-est. Les prussiens lancent l'assaut avec l'infanterie de von Winterfeldt, mais celui-ci est rapidement touché par une balle de mousquet qui le blesse, alors que l'infanterie se trouve empêtrée dans des restes d'étangs qui avaient été pris pour des prairies. Les soldats hésitèrent, pas von Schwerin qui les rallie et se place à leur tête, menant à son tour l'assaut, et où il fut touché par plusieurs éclats de mitraille. Frédéric II l'apprenant ordonne de poursuivre l'assaut. Les troupes autrichiennes, sentant la confusion prussiennes, en profitent et commencent à pousser pour faire redescendre les prussiens, créant ainsi un écart entre l'aile droite et le centre de l'armée autrichienne. A ce moment le Maréchal-Comte von Browne est lui même mortellement touché par le tir des prussiens et évacués vers Prague où il décèdera. Frédéric II et von Zieten réorganisent l'armée pour une nouvelle attaque au sud, pendant ce temps les généraux Hautcharmoy et Bevern ayant remarqué le trou qui se créait dans les lignes autrichienne y envoient de l'infanterie. Pendant ce temps à leur flanc gauche les autrichiens tentent une attaque mais le problème du flanc droit s'avère fatal. Le Prince Charles tente de reformer ses lignes sur un axe sud-ouest mais la percée prussienne est déjà trop avancée, l'infanterie de Frédéric II poussant constamment dans la brèche. Le Prince se retire dans Prague avec le gros de son armée, couvert par sa cavalerie. La bataille totalise 14,300 morts et blessés côté prussiens, contre 8,900 côté autrichien, à quoi il faut ajouter 4,500 prisonniers.

Le siège: S'ensuit alors le siège de Prague par Frédéric II, qui, ayant essuyé de lourdes pertes, n'a plus les effectifs pour mener un assaut, et a perdu deux de ses meilleurs commandants, von Scwherin mort, von Winterfeldt blessé et hors d'état de combattre pour un moment. Il table sur le fait que les 40,000 soldats autrichiens additionnés aux 75,000 habitants de la ville consommeront vite toutes provisions. Le Roi de Prusse tente également d'obtenir la ville par intelligence, en envoyant notamment le criminel Christian Andreas Käsebier dans la ville assiégée. Le siège dure du 6 mai 1757 et se prolonge jusqu'en juin. A ce moment les arrières de Frédéric II sont menacées par l'armée du Reichsgraf von und zu Daun (futur Prince de Thiano) qui, se dirigeant vers le nord, menace ses lignes d'approvisionnement. Il décide alors d'aller l'attaquer mais perd la bataille de Kolin (près de 14,000 hommes hors de combat pour les prussiens contre 8,000 côté autrichien) ce qui le force à abandonner définitivement le siège de Prague et à quitter la Bohème. Il se vengera quelques mois plus tard lors de la bataille de Rossbach l'opposant àl'armée franco-impériale dirigée par le Prince de Soubise, qui se solda par un désastre pour la cause impériale, d'autant qu'elle fut suivie peu de temps après de la bataille de Leuthen, désastre de l'armée impériale.
Ainsi au terme de l'année 1757, Frédéric II pourtant en nette infériorité globale, se montre le plus entreprenant et sort temporairement vainqueur du conflit qui durera encore jusqu'en 1763 et se terminera par un statu-quo le concernant. L'Impératrice-Reine Marie-Thérèse abandonnera alors tout espoir de jamais récupérer sa chère Silésie, définitivement passée dans le giron prussien.

(la carte en illustration est la bonne, l'erreur de date vient de l'impression)

Marie Louise Chenois

Source: Dziembowsky E., "La guerre de sept ans", Paris, Perrin: collection Tempus, 2018.

Bataille de Bulgnéville 

La bataille de Bulgnéville s'est déroulée le 2 juillet 1431 à Bulgnéville, à 20 kilomètres au sud-est de Neufchâteau dans le département actuel des Vosges. Il s'agit d'une bataille pour la succession à la tête du duché de Lorraine après la mort de Charles II. Elle oppose d'une part René d'Anjou, duc consort de Lorraine et de Bar par sa femme Isabelle, futur roi de Naples, allié aux Français, et d'autre part le comte Antoine de Vaudémont, neveu de Charles II, compétiteur de René d'Anjou à la tête du duché de Lorraine et partisan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, allié aux Anglais.
Antoine de Vaudémont dispose de 4 000 cavaliers et de 5 000 fantassins commandés par Antoine de Toulongeon, maréchal du duc de Bourgogne. René a l'appui de son beau-frère Charles VII qui lui envoie les troupes du chevalier Arnault Guilhem de Barbazan : 4 500 cavaliers et 6 000 fantassins, peu aguerris aux combats.
René veut prendre possession du comté de Vaudémont et se précipite au-devant des Bourguignons qui cherchent à l'éviter. C'est à un kilomètre à l'ouest de Bulgnéville, entre le village de Vaudoncourt et le ruisseau de l'Etang, qu'a lieu l'affrontement.
Les Bourguignons s'installent sur une légère éminence où les troupes de René les attaquent sûres de l'emporter grâce à leur supériorité numérique. Mais elles sont stoppées net par les archers picards de Toulongeon et la mêlée tourne à la plus grande confusion. En une heure à peine, le combat est terminé. C'est la débandade dans les rangs lorrains, qui sont taillés en pièces. Barbazan est mortellement touché et Baudricourt prend la fuite. C'est ce même Baudricourt qui avait donné un cheval et une escorte à Jeanne d'Arc deux ans plus tôt afin qu'elle puisse se rendre à Chinon.
Le duc René lui-même tombe entre les mains de Toulongeon ; Il sera emprisonné par le duc de Bourgogne dans ses prisons de Dijon jusqu'en avril 1437.
Antoine de Vaudémont ne peut prendre la tête du duché de Lorraine face à l'opposition du roi Sigismond de Luxembourg. Dix mois plus tard, René est libéré sur parole sans que le problème de sa rançon soit réglé. Après un second séjour en prison, le montant de sa rançon est établi à 400 000 écus. Il a en définitive sauvé son héritage et demeure maître de la situation. Il négocie avec Antoine de Vaudémont : la fille de René, Yolande, épousera Ferri de Vaudémont.
Pourtant, la Lorraine n'est déjà plus la préoccupation première du duc René Ier.
En 1434, la mort de son frère aîné fait René Ier, duc d'Anjou, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem. Il installe sa cour à Aix-en-Provence, où la postérité gardera de lui l'image du Bon Roi René.

EXTRAIT DE : Le roi René en Lorraine par M. le chanoine Cherrier - édition de 1895. Bibliothèque médiathèque de Nancy.
« Par mon âme, dit le comte de Vaudémont, devant « l'attitude des seigneurs dévoués à René, je déclare que « je serai duc de Lorraine ».
Celui qui parle ainsi est un prince ambitieux, plein de courage, passionné pour la gloire, très habile capitaine. Il est grand, bien fait de corps et infatigable dans les expéditions militaires. Jamais il n'a subi un échec sur les champs de bataille. Il vient de changer son écusson en remplaçant les armes de Vaudémont par les armes de Lorraine. Le duc de Bourgogne lui a donné tout ce qu'il a pu de soldats, le recommandant au comte de St-Pol qui envoie une compagnie commandée par un capitaine intrépide nommé, « le grand Martin».
« Je vois bien, dit René, que le comte veut guerre mener. Mais, je serai secouru par le roi de France, mon beau-frère, je veux donc m'apprêter». Charles VII, en effet, envoie des renforts considérables commandés par le preux Barbezan.
Nous allons entendre la dernière raison des princes en dispute : l'artillerie.
Avant de commencer les hostilités, René fait sommer Antoine de Vaudémont de venir à Nancy lut faire hommage, pour son Comté, sous peine de confiscation, (avril 1431). Antoine refuse.
René fait le siège de Vaudémont, et, pendant quinze jours, ses soldats ravagent la campagne. Antoine arrive avec les troupes que lui fournissent le comte de St-Pol, frère de Pierre de Luxembourg, le duc de Savoie, le prince d'Orange, le duc de Bourgogne et plusieurs capitaines aventuriers. Cette armée, composée de 4000 cavaliers et de 7000 fantassins, ravage le Barrois, puis vient placer son camp à cheval sur le ruisseau dit Pertesang, qui sépare Vaudoncourt de Bulgnéville.
René a autour de lui ses alliés des Trois Evêchés et tous ses amis de Lorraine. L'Evêque de Metz, Conrad B. de Boppard, a amené deux cents chevaux. Barbezan commande 2000 lances. L'armée de René compte plus de dix mille hommes.
Le samedi soir, 1er juillet, Antoine range ses troupes et attend que René lui offre la bataille. Le lendemain, ne voyant aucun mouvement, les officiers de Vaudémont tiennent conseil. Les plus expérimentés, vu le manque de provisions, l'infériorité numérique de l'armée, la difficulté d'attaquer René dans des chemins étroits, bordés de haies, pensent qu'il faut se retirer en Bourgogne, augmenter les troupes et attendre une nouvelle occasion. Au lever du jour, malgré le dépit d'Antoine, l'armée lève le camp et se dirige en Bourgogne.
René, à la tête des siens, s'avance vers Vaudoncourt. Antoine informé, fait faire volte-face à son armée et la range en bataille. Les archers sont aux ailes et à droite. Les cavaliers mettent pied à terre pour se battre. Les chevaux et les chariots sont en arrière. René continue de s'avancer jusqu'au ruisseau de Vaudoncourt et de Bulgnéville. Il n'y a pas mille mètres entre les deux armées.
Antoine demande une entrevue à son neveu. Antoine et René parlementent entre les deux armées. Mais chacun garde ses prétentions. On se sépare plus brouillés que jamais.
Le comte de Vaudémont complète la position de son camp qu'il entoure de charrues, de tonneaux et de palissades, de manière à n'y laisser qu'une entrée.
Le duc René tient un conseil où se dessinent le parti de l'attaque immédiate et le parti qui propose de tourner le camp de Vaudémont et de lui couper les vivres. «Allons donc! » dit le comte de Sarrebruck, il n'y en a pas assez pour nos pages. Nous les enfonçons du premier coup. Conrad B. de Boppard. Évêque de Metz, Barbezan, tous les seigneurs avisés conseillent la prudence et demandent de bien établir le plan de la bataille.
«Vous avez peur, dit Jean d'Haussonville au vieux Barbezan. »
«Nous verrons, dit le fier capitaine, ceux qui ont du cœur et ceux qui n'ont que du babil...» Cédant à leur impétuosité naturelle, sans étudier le terrain, sans fouiller les bois et les ravins, les Lorrains d'humeur altière et toujours friands de grands coups, décident la bataille immédiate.
Au sortir du Conseil, René, selon la coutume, fait plusieurs Chevaliers, en les frappant de l'épée nue et en leur donnant l'accolade. Antoine fit de même de son côté. Il parcourt les rangs, au galop de son petit cheval. « Amis, s'écrie-t-il, sur mon âme, ma cause est juste. J'ai toujours été le fidèle allié des ducs Jean et Philippe de Bourgogne».
C'est le 2 juillet, à 8 heures du matin. Au premier moment de l'action, un cerf éperdu, raconte Monselet vient se placer entre tes deux armées, frappe trois fois du pied, et va se jeter dans l'armée de René où il est accueilli par de grands cris. Oubliant la discipline et le danger, beaucoup de soldats se mettent à la poursuite de ce gibier inattendu. René fait entendre le cri de commandement et donne le signal de l'attaque.
Les troupes de Vaudémont profitent de ce désordre et se précipitent avec furie. Le comte démasque son artillerie et fait exécuter une charge générale. Les premiers rangs de l'armée ducale sont décimés. Les archers et la cavalerie se précipitent sur les troupes déjà débandées et les mettent en désordre.
On accuse le comte de Sarrebruck, damoiseau de Commercy, et plusieurs seigneurs qui avaient parlé si haut dans le Conseil, d'avoir manqué de courage au point de fuir au galop.
Ce jour-là, dit la Chronique de Lorraine, plusieurs furent gardés d'être pris, à cause de leurs beaux chevaux et de leurs éperons qui les ont sauvés.» Barbezan, blessé, mourut l'année suivante. René atteint à la lèvre, au nez et au bras n'eut pas le temps de se reconnaître. Il fut fait prisonnier par le grand Martin. La bataille avait duré un quart d'heure.
Martin demande à Antoine qui poursuit les fuyards, ce qu'il faut faire du prisonnier. « Tiens-le, dit le comte, prés de cette haie voisine. Garde-le soigneusement, tu seras récompensé. » Mais, les Bourguignons enlèvent René, le livrent à Philippe leur maître qui le fait enfermer au château de Bracon-sur-Salins (Franche-Comté), puis au château de Dijon. Avec René, Conrad B. de Boppard est prisonnier ainsi que 80 gentilshommes, parmi lesquels les comtes de Boulay et Philippe de Norroy.
Voilà donc René vaincu, après avoir fait tout ce que l'on pouvait attendre, politiquement, d'un homme de bien, militairement, d'un prince audacieux et patient. Il ne fut pas heureux. Ce n'est pas sa faute.
Quiconque réfléchit découvre bientôt que la «Fortune» qui est, pour tous, l'agent de l'épreuve, se montre peu délicate dans ses amitiés, et qu'elle a souvent d'indignes complaisances. Au-dessus des passions basses et des petits moyens qui trouvent, devant elle, si parfaitement grâce, il faut en appeler au juge supérieur et définitif qui doit corriger ses injustices.
Cependant, malgré les cruelles épreuves de son armée, René ne perd rien des sympathies populaires. Ses sujets savent qu'il n'y a ni mésaventure, ni catastrophe que leur duc ne soit capable de dominer par le courage et la conscience. Le peuple de ce temps a, comme le nôtre, ses légèretés, son orgueil et sa jactance. Mais, à ces torts, il ne joint pas la faute de les méconnaître et de n'imputer ses désastres qu'à ses princes. Il permet que ses chefs soient malheureux, sans penser à les injurier et à les casser.
Les duchesses Marguerite et Isabelle, surprises d'une pareille déroute, envoient, dans toutes les villes de Lorraine, l'ordre de ne recevoir aucun commandement du comte de Vaudémont et promettent, avec l'aide de Dieu, de remettre tout en ordre. Elles font à Antoine des remontrances sévères dont il est touché, parce qu'il ne peut plus agir.
Les Bourguignons lui ont enlevé le meilleur fruit de sa victoire. Privé de ces alliés perfides, comment pourrait-il continuer la lutte et faire valoir ses titres ? Une trêve est conclue, du 1er août 1431, au 1er janvier 1432. Six chevaliers, parmi lesquels Conrad Bayer de Boppard, sont chargés du gouvernement de la Lorraine et du Barrois.
L'Évêque de Metz avait quitté la prison de Dijon, après avoir payé dix mille salus d'or.
C'est Henri de Ville, évêque de Toul, qui dirige la duchesse Isabelle, pendant la captivité de René. Il se charge de l'éducation de ses deux fils Jean et Louis, jusqu'à ce qu'ils soient envoyés en otage au duc de Bourgogne, pour permettre à René d'aller défendre ses droits à Bâle.

Michel bonte

Caratacos

Caratacos : la résistance à la conquête romaine de la Bretagne par Claude

Caratacos (latinisé en Caratacus) est un roi et chef militaire breton de la Bretagne insulaire qui a dirigé la résistance à la conquête romaine de la Bretagne par Claude Ier en 43 ap. J.-C. jusqu'à sa capture en 51.
Selon Dion Cassius il est le fils de Cunobelinos, roi du peuple celte des Catuelanis, mort avant 43 et le frère de Togodumnus. Caratacos et son frère Togodumnos mènent la défense de l'île contre les légions d'Aulus Plautius, mais ils sont défaits dans deux batailles, la première peut-être sur le fleuve Medway et la seconde sur la Tamise. Togodumnos disparaît peu après selon Dion Cassius, et Plautius peut permettre à Claude la capture de la ville de Camulodunum, mais Caratacos survit à cet épisode.
En 51, selon Tacite, il mène les Silures et les Ordovices du pays de Galles contre le propréteur Publius Ostorius Scapula. Ostorius le défait, mais Caratacos parvient à s'échapper, tandis que sa famille est prise. Prenant la direction du nord, il se réfugie chez Cartimandua, la reine des Brigantes, mais celle-ci le trahit et le livre aux Romains. Il est conduit à Rome pour orner le triomphe du vainqueur avec toute sa famille, mais le discours qu'il prononce devant l'empereur Claude le sauve. Lui et sa famille peuvent vivre dans la paix à Rome. Selon Dion Cassius, quand il vit la richesse de Rome, il aurait dit «Comment osez-vous, vous qui possédez tant de luxes, convoiter nos pauvres tentes ? »

Notes et références
- Dion Cassius, Histoire romaine, LX
- Tacite, Annales, livre XII, 33-38
- Dion Cassius, Histoire romaine, LXI

Références bibliographiques
- Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)
- John Haywood, Atlas historique des Celtes, Éditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1)
- Mike Ashley The Mammoth Book of British Kings & Queens (England, Scotland and Wales) Robinson London (1998) (ISBN 1841190969) p. 808 + index « Caratacusː Canti from 40 Catuvellauni and Silures 43-51 » p. 75.

Michel Bonte

Bataille de Catraeth 

 La bataille de Catraeth est un affrontement qui aurait eu lieu en 596 après J.-C. entre les Bretons du royaume de Gododdin et les Angles de Bernicie ou du Deira.
Le Gododdin [ɡoˈdoðin] était un des royaumes bretons du nord de l'île de Bretagne (Northumbrie), au nord du mur d'Hadrien et, partiellement, au nord du mur d'Antonin, qui s'était constitué après le départ des troupes romaines.

Un groupe de 300 guerriers bretons provenant de tout le Hen Ogledd aurait été réuni par le roi Mynyddog Mwynfawr à Din Eidyn (Édimbourg), la capitale du Gododdin. Ils auraient chevauché vers le sud pour attaquer la forteresse de Catraeth (Catterick, dans le Yorkshire ?), mais ils auraient subi une défaite écrasante face aux Angles. Seuls quelques-uns en auraient réchappé, parmi lesquels le héros Cynon ap Clydno et le poète Aneirin.

Cette bataille n'est quasiment connue qu'à travers le poème gallois Y Gododdin, une série d'élégies pour les guerriers du Gododdin tués au combat attribué à Aneirin. (https://sejh.pagesperso-orange.fr/k.../prydain/gododdin_fr.html)
Le nom de Catraeth est également mentionné dans deux autres poèmes gallois, le Gweith Gwen Ystrat et le Moliant Cadwallon. Le Y Gododdin, qui est celui qui offre le plus d'informations, est difficile à dater et à interpréter.
Dans un article de 1910, Edward Nicholson propose une interprétation du nom Catraeth en cath Raith, « la bataille de Raith ». Cela situerait selon lui la bataille à Raith à l'ouest de l'actuelle Kirkcaldy, dans la région du Fife.

Références :
- Koch 2006, p. 354-355.
- Charles-Edwards 2013, p. 374-378.
- E. W. B. Nicholson, « The Battle of Raith and Its Song-Cycle: Attributed to Haneirin », The Celtic Review, vol. 6, no 23,‎ janvier 1910, p. 214-236 (DOI 10.2307/30070021).

Bibliographie :
- T. M. Charles-Edwards, Wales and the Britons, 350-1064, Oxford, Oxford University Press, 2013 (ISBN 978-0-19-821731-2).
- John T. Koch, « Catraeth », dans Celtic Culture: A Historical Encyclopedia, Santa Barbara, ABC-CLIO, 2006 (ISBN 9781851094400), p. 353-356.

Michel bonte 

Bataille des 2 rivières


La bataille des Deux Rivières oppose les Pictes et les Northumbriens au cours de l'année 671. Le lieu précis de la bataille est inconnu. Cette bataille marque la fin de la rébellion picte sous le règne d'Ecgfrith de Northumbrie après sa victoire.
Le seul ouvrage contemporain qui mentionne cette bataille est la Vita sancti Wilfrithi.

Contexte
Au cours du VIIe siècle, les Northumbriens étendent leur territoire vers le Nord. Ils s'emparent en 638, sous le règne d'Oswald, de Din Eidyn (actuel Edimbourg), ce qui marque l'annexion du Gododdin qui se situe au Sud du Forth.
Le moine anglo-saxon Bède le Vénérable nous rapporte que sous Oswald et son successeur Oswiu, les Pictes sont dominés par les Northumbriens.
Ecgfrith succède à Oswiu en 670. Au moment de son ascension, la Northumbrie est affaiblie. En 671, Ecgfrith apprend que les Pictes, commandés par le roi de Fortriú Drust VI mac Donnel, se préparent à se rebeller.

Récit de la bataille
La Vita sancti Wilfrithi rapporte que Ecgfrith, alarmé, rassembla une armée composée essentiellement de cavaliers. Il se dirigea alors vers le Nord. Aucune localisation précise de la bataille nous est parvenue mais on peut supposer qu'elle a eu lieu non loin de Perth.
La cavalerie de Ecgfrith fut prise en embuscade par une plus grande armée picte. Néanmoins, les Northumbriens firent preuve d'une défense si acharnée que les pertes écossaise « remplirent les deux rivières », tandis que les survivants furent impitoyablement pourchassés.

Références
•The Annals of Ulster, CELT: Corpus of Electronic Texts
•The Annals of Tigernach, CELT: Corpus of Electronic Texts, (ISBN 0-947992-98-7)
•Bede, Ecclesiastical History of England III
•Colgrave, Bertram (1927), The Life of Bishop Wilfrid by Eddius Stephanus, Cambridge: Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-31387-2)
•Cummins, WA (2009), The Age of the Picts (2nd ed.), Brimscombe Port Stroud, Gloucester: The History Press, (ISBN 0-7524-4959-1)
•Fraser, James E. (2006), The Pictish Conquest: The Battle Of Dunnichen 685 and the Birth of Scotland, Stroud, Gloucester: Tempus
•Fraser, James E (2009), From Caledonia to Pictland: Scotland to 795, Edinburgh: Edinburgh University Press, (ISBN 978-0-7486-1232-1)
•Jackson, Kenneth (1959), "Edinburgh and the Anglian occupation of Lothian", in Clemoes, Peter, The Anglo-Saxons: some aspects of their history and culture presented to Bruce Dickins, London: Bowes and Bowes, pp. 35-42
•Smyth, Alfred P (1984), Warlords and Holy Men: Scotland AD 80 - 1000, Edinburgh: Edinburgh University Press
•Woolf, Alex (2006), "Dun Nechtain, Fortriu and the Geography of the Picts", The Scottish Historical Review, 85: 182-201

Michel bonte 

siège  d'Izu

Automne 1180, province d'Izu, Japon. Une vingtaine de guerriers appartenant à Hôjo Tokimasa, oeuvrant pour le clan Minamoto, foncent vers le siège du gouvernement provincial d'Izu, lequel se trouve à proximité du sanctuaire de Mishima. L'occasion est idéale, c'est grande fête au sanctuaire, on y remercie les divinités pour les moissons. Dans sa résidence, le prévôt Yamaki Kanetaka, agent du gouvernement impérial contrôlé par le clan Taira, ne bénéficie que d'une surveillance relâchée. Très vite, le chateau brûle, et Yamaki y est tué.
Cet évènement en apparence banal aura des répercussions énormes. Il marque le début de la révolte des guerriers du Kantô, à sa faveur, Minamoto no Yoritomo s'emparera de toute la région, et fondera le régime du Bakufu, le gouvernement de la tente, ce gouvernement illégal, sis à Kamakura, deviendra de plus en plus puissant, en 1183 il évincera les Taira de Kyôto, la capitale impériale, ils seront définitivement écrasés en 1185. Le gouvernement de Kamakura sera reconnu par l'Empereur en 1192, par l'attribution à Minamoto no Yoritomo du titre de sei i tai shôgun, abrégé en Shôgun. Si les Minamoto ne profitèrent guère longtemps de leur victoire (le 3ème Shogun, Sanetomo, sera assassiné en 1219 au profit du clan Hôjo) cela fonde les principes qui seront ceux du Japon pour longtemps, un Shôgun exerçant la réalité du pouvoir au nom de l'Empereur, cette époque et ces évènements marquent aussi l'avènement d'une classe sociale, une classe de guerriers: les Samourais.
(source: P-F. Souyri, "Histoire du Japon médiéval", Perrin, Paris, 2013)

Marie-Louise Chenois

Les colonnes infernales

À la mi-décembre 1793 est formulée l'expression « guerre infernale » par le représentant en mission Turreau, Cousin du Général.

La tactique de ce dernier donne ensuite naissance à une dénomination adoptée par les républicains, puis par les historiens avec une connotation péjorative.

Le 16 janvier 1794, Turreau présente un projet à la convention mais ni elle , ni le comité de salut public ne réagissent officiellement, créant un flou sur la conduite à venir.

Avec un itinéraire précis, il s'agit pour Turreau de rafler les grains et le bétail. Il a établi une feuille de route jour après jour des étapes afin de quadriller aussi largement que précisément la Vendée militaire.

Chaque général subordonné est en principe au courant de l'action de ses collègues, afin que les colonnes puissent s'épauler mutuellement en cas d'attaque.

Si Turreau vise l'anéantissement des rebelles il n'est pas question de massacrer les civils mais de les obliger à quitter le théâtre des opérations, afin d' éviter l'intelligence avec les insurgés. De fait, tout ceux qui restent chez eux sont assimilables à ces derniers.

Turreau veux créer un effet de rouleau compresseur contre les vendéens pris dans une nasse et en finir " en huit jours"

6 colonnes doivent faire mouvement, chacune se divisant lors d'une bifurcation routière. On devrait donc avoir à faire à une douzaine de colonnes, mais comme l'un des généraux, Moulin, renonce à partager sa colonne en deux, Turreau se retrouve avec 11 colonnes.

En fait les effectifs sont variables et faibles, oscillant entre moins de 400 et un peu plus de 600 hommes armés (certains commandants de colonnes se targuent d'effectifs supérieurs, sans distinguer les hommes armés des autres, pas toujours bien équipés)

On est loin des 100 000 hommes officiellement mobilisés dans toute la Vendée militaire !

Rapidement les trajets deviennent incohérents, au sein d'un paysage de bocages, Forestier, et pour lequel les républicains disposent de peu de cartes précises.

Face aux difficultés le pouvoir centrale reste muet.

Et Turreau lui-même prend ses distances quand il se rend compte que sa méthode n'est pas efficace. Mais comment le serait-elle en cherchant à quadrillé un territoire aussi vaste avec si peu d'homme ?

Incapables de batailles rangées, les vendéens pratiquent la " petite guerre ", attaquant notamment des convois afin de couper les colonnes des bastions républicains et empêcher les communications entre elles et le commandement.

Le climat d'insécurité justifie alors toutes les transgressions, d'autant que l'adversaire est présenté au soldat républicain de façon extrêmement déshumanisé : on l'assimile par exemple à une bête sauvage comme le tigre.

La brutalité de la réaction dépend de l'esprit d'improvisation des généraux, en particulier les incendies de villages et de Bourgs (par moment inefficaces du fait du climat humide qui empêche la propagation ), ainsi que les massacres de civils.

L'un des plus connus est celui perpétrés par la colonne du Général Huché en juillet 1794 du côté de VieilleVigne.

Hommes, femmes et enfants sont saisis dans leurs travaux agricoles pour être exécutés par balle ou par arme blanche.

La jouissance de tuer est perceptible chez certains généraux improvisant sans retenue dans un territoire inconnu et intimidant.

Censés être des avertissements destinés à calmer les ardeurs des rebelles, les massacres ravivent au contraire une Vendée déclinante.

L'erreur d'appréciation est reconnu à Paris et Turreau est destitué le 18 mai, Huché le sera le 4 août, peu après la chute de Robespierre, les généraux en chef s'efforcent ensuite d'épargner la population.

Le chiffre officiel de 11 470 vendéens tués entre janvier et mai 1794 est en dessous du véritable bilan. La mort des femmes et surtout des enfants, n'est généralement pas mentionnée.

Contrairement à ce qui était prévu, les civils n'ont pas toujours été distingués des combattants, ce qui a été dénoncé dès le printemps 1794 puis à la convention pendant l'automne.

L'annonce d'une pacification après Mai, ne change en fait rien au nombre de morts : on recense encore 5000 tués de juin août et encore s'agit il de combattants après quoi les pertes sont tues, donc le mystère reste entier.

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Bataille de Luzzara  

15 août 1702 Lors de la guerre de Succession d'Espagne, la France est en guerre contre l'Autriche. Les troupes franco-espagnoles de Vendôme et de Philippe V d'Espagne affrontent les Autrichiens du prince Eugène à la bataille de Luzzara. Le combat commence le 15 août 1702 et se déroule jusqu'à la tombée de la nuit. Supérieurs en nombre, les alliés font 4 000 victimes parmi les Autrichiens et déplorent 2 500 morts ou blessés. Les deux armées se considèrent toutes deux victorieuses et campent non loin l'une de l'autre pendant plusieurs mois, mais les alliés évacuent les lieux le 4 novembre. https://www.google.com/url...

Ch Abbatucci‎  

La bataille de Brunanburh 

 La bataille de Brunanburh se déroule en 937 et oppose le roi d'Angleterre Æthelstan à une coalition réunissant le roi Constantin II d'Écosse, le roi Owen de Strathclyde et le roi viking de Dublin Olaf Gothfrithson. Elle se solde par une victoire écrasante d'Æthelstan.

Sources : Plusieurs sources primaires mentionnent la bataille de Brunanburh, de manière plus ou moins détaillée. La Chronique anglo-saxonne, recueil d'annales en vieil anglais compilé à partir du IXème siècle, inclut un poème qui célèbre la victoire des Anglo-Saxons. Les historiens anglo-normands Guillaume de Malmesbury, Jean de Worcester et Siméon de Durham ont également écrit sur Brunanburh. Hors d'Angleterre, on en trouve mention dans les Annales de Clonmacnoise, compilées en Irlande, ainsi que dans la Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve, écrite au XIIIème siècle en Islande et dont le héros, Egill Skallagrímsson, combat au service d'Æthelstan à Brunanburh.

Après sa victoire sur Gothfrith Uí Ímair, roi viking d'York, en 927, le roi anglais Æthelstan reçoit la soumission de Constantin II d'Écosse, Ealdred de Bamburgh, Hywel Dda du Deheubarth et Owen de Strathclyde à Eamont, près de Penrith en Cumbria. La paix règne ensuite jusqu'en 934, lorsque Æthelstan envahit l'Écosse par terre et par mer. Ses raisons ne sont pas connues avec certitude, mais Jean de Worcester affirme qu'elle est due à la violation du traité conclu en 927 par Constantin II. Les armées d'Æthelstan s'enfoncent jusque dans le Kincardineshire, tandis que sa flotte remonte les côtes écossaises jusqu'au Caithness, mais aucune bataille n'est livrée.
Après cette invasion, les ennemis d'Æthelstan comprennent que leur seule chance de le vaincre est de s'unir. Une coalition se forme ainsi autour du roi viking de Dublin Olaf Gothfrithson, le fils de Gothfrith Uí Ímair, avec Constantin II d'Écosse et Owen de Strathclyde. Bien que ces souverains se soient affrontés par le passé, ils sont prêts à laisser de côté leurs différends pour anéantir la puissance du roi anglais. Olaf traverse la mer d'Irlande au mois d'août 937 pour unir ses troupes à celles de Constantin et d'Owen. Siméon de Durham lui attribue une flotte de 615 navires, un nombre sans doute exagéré. D'après Jean de Worcester, il débarque sur la côte orientale de la Grande-Bretagne après avoir remonté le Humber, mais aucune autre source ne s'accorde avec cette affirmation, que le philologue Paul Cavill estime donc erronée.
Les mouvements des troupes coalisées ne sont pas documentés. D'après Paul Cavill, elles auraient mené des raids en Mercie, mais cette hypothèse n'est corroborée par aucune source. Michael Livingston propose que les armées de Constantin et d'Owen aient envahi l'Angleterre depuis le nord avant d'être rejointes par celles d'Olaf durant leur traversée du Lancashire, quelque part entre Carlisle et Manchester.

La bataille : D'après le poème de la Chronique anglo-saxonne, l'armée anglaise, composée de troupes venues de Mercie et du Wessex et dirigée par Æthelstan et son frère Edmond, traverse la Mercie pour se porter à la rencontre de l'armée ennemie. Ce sont les Anglais qui passent à l'offensive les premiers et qui parviennent, au terme d'une journée entière d'affrontements, à mettre leurs adversaires en déroute. Ils pourchassent les fuyards jusqu'à la tombée de la nuit, leur infligeant de lourdes pertes. Olaf reprend la mer et s'enfuit à Dublin avec les restes de son armée, tandis que Constantin bat en retraite dans son propre royaume. Le sort d'Owen est inconnu, mais il pourrait avoir laissé la vie sur le champ de bataille. Æthelstan et Edmond rentrent quant à eux en triomphe dans le Wessex. Aucun historien moderne ne remet en question la déroute des armées coalisées à Brunanburh, même si Michael Wood souligne que les détails figurant dans le récit poétique de la Chronique relèvent pour beaucoup du lieu commun et qu'on les retrouve dans les descriptions d'autres batailles.

D'après la Chronique, aucune bataille n'a été aussi meurtrière depuis l'arrivée des Anglo-Saxons en Grande-Bretagne. Parmi les victimes se trouvent cinq rois et sept comtes de l'armée d'Olaf, ainsi que plusieurs proches de Constantin, dont son propre fils. Les Annales de Clonmacnoise contiennent la liste de morts la plus détaillée, avec plusieurs rois et princes. Du côté anglais, les victimes sont également nombreuses, avec notamment deux cousins du roi Æthelstan nommés Ælfwine et Æthelwine.

La plupart des historiens considèrent la victoire d'Æthelstan comme décisive pour la survie d'une Angleterre unie. Sarah Foot estime qu'il « serait difficile de surestimer son importance », et Michael Livingston la considère comme « l'une des batailles les plus importantes de l'histoire de l'Angleterre et de toutes les îles Britanniques ». Néanmoins, pour Alex Woolf, c'est une victoire à la Pyrrhus, puisque la campagne d'Æthelstan dans le Nord ne semble pas avoir modifié le rapport de forces dans la région. Après sa mort, en 939, Olaf s'empare sans coup férir de la Northumbrie. L'unité anglaise, rétablie à la mort d'Edmond, le frère et successeur d'Æthelstan, en 946, est définitivement assurée après la chute d'Éric Hache-de-Sang, en 954.

Michel Bonte

Siège de Calais (1558) 

 Dans les premiers jours de 1558, le duc de Guise, lieutenant général du royaume, rappelé d'urgence dans le Nord de la France par Henri II pour faire face à l'invasion espagnole depuis les Pays-Bas, s'empare du port de Calais. Après 211 ans d'occupation anglaise (du 4 août 1347 au 8 janvier 1558), cette ville importante revient définitivement à la couronne de France.

La victoire de Louis XI sur le duc de Bourgogne (1477) et l'annexion de la Picardie au territoire de la couronne de France marqua la fin d'un statu quo sur la possession du Calaisis. Pendant près d'un siècle, pourtant, les rois de France préféreront tourner leurs armées vers l'Italie, riche et technologiquement en avance sur le reste de l'Europe, plutôt que de reprendre Calais. La France doit même contrer trois tentatives d'extension des possessions anglaises en Picardie au cours du xvie siècle (1526, 1544 et 1547).

À l'appel du pape Paul IV, la France en 1557 met un terme à la trêve de Vaucelles qui avait conclu la Xe guerre d'Italie, et reprend les hostilités dans le royaume de Naples.

En réponse, la couronne d'Espagne reprend sa stratégie coutumière depuis Cérisoles : elle contre-attaque en Picardie, et inflige une défaite écrasante au connétable de Montmorency à la bataille de Saint-Quentin (1557).

Henri II y perd ses meilleurs capitaines et la route de Paris est ouverte à l'invasion.

Dans ces circonstances dramatiques, François de Guise, qui a levé une armée et se prépare à la mener en Italie (non sans arrière-pensée sur les prétentions dynastiques de sa famille à l'héritage angevin), est rappelé en Picardie et promu lieutenant général de France.

Pour éviter l'intervention d'un corps expéditionnaire anglais, le roi Henri II de France, prévoit, dans le plus grand secret, d'attaquer Calais en hiver avec 30 000 hommes rassemblés à Compiègne, Montreuil-sur-Mer et Boulogne-sur-Mer.

Le général français se prépare afin de marcher sur Calais.

C'est en forêt d'Eu que l'on prépare des claies [archive] enduites de poix, alors qu'ailleurs on rassemble les vêtements, le pain et le vin, la poudre, la viande... La surprise est totale1.

En l'absence de toute défense naturelle, le maintien de la mainmise anglaise sur Calais dépend de fortifications entretenues et améliorées à prix d'or. Or la proximité de Calais avec la frontière franco-bourguignonne, puis franco-espagnole, a opposé fréquemment la garnison anglaise aux forces de France et du duché de Bourgogne. Longtemps soulagée par l'affrontement entre la Bourgogne et la France, la domination anglaise sur Calais a pu s'épanouir pendant 150 ans, ces deux voisins convoitant la ville mais préférant la voir aux mains des Anglais plutôt que de leur rival.

Le samedi 1er janvier 1558, l'avant-garde Française investit Sangatte, Fréthun et Nielles2.

Le 2 janvier, les corps d'armée enlèvent le fort Risban.

Le 3 janvier, l'artillerie s'installe au fort Nieulay et au fort Risban.

Le 7 janvier, à 2 heures du matin, Lord Thomas Wentworth, complètement débordé par cette attaque foudroyante remet les clefs de la ville aux Français.

Quelques jours plus tard, l'arrière-pays reconquis lui aussi voit tomber les défenses anglaises de Guînes et Hames.

Le 23 janvier 1558 enfin, le roi de France, Henri II, fait son entrée à Calais.

Les pays reconquis, victimes pendant deux siècles de combats sans fin entre l'Espagne, l'Angleterre et la France, deviennent l'objet d'un suivi particulièrement efficace : bornage de la frontière, nouveau partage des terres cultivables, réorganisation des 24 paroisses, reconstruction des villages et des églises.

Chez les Anglais ce fut stupeur et incrédulité. On raconte même que la reine Marie Ire d'Angleterre sur son lit de mort quelques mois plus tard aurait dit à ses proches : « Quand je serai morte et ouverte, on trouvera Philippe [son mari] et Calais inscrits dans mon cœur. »

Côté français le butin est inespéré : des vivres pour trois mois et près de 300 canons.

Lord Wentworth, gouverneur de la ville et les habitants anglais de Calais et de Guînes furent alors renvoyés en Angleterre et le Calaisis fut renommé « Pays reconquis » pour commémorer le rétablissement de la souveraineté française.

François de Guise peut à présent contre-attaquer les Espagnols : au cours de l'été, il leur reprend Thionville et Arlon, et s'apprête à envahir le Luxembourg lorsque l'on signe les traités du Cateau-Cambrésis.

Au mois d'avril 1559 est donc conclu le traité du Cateau-Cambrésis entre la France, l'Espagne et l'Angleterre : Calais est reconnue comme faisant partie intégrante de la couronne de France et des fêtes célèbrent la paix à travers la France entière.

Cette année-là, le roi Henri II de France est mortellement blessé dans un tournoi. C'est la fin d'un règne mouvementé de douze ans à peine.

Sébastien machiavel

Bataille de Tourane 

En 1843, le ministère des Affaires étrangères français envoie une flotte sous le commandement de l'amiral Jean-Baptiste Cécille du capitaine Léonard Victor Charner en réponse aux persécutions des missionnaires français. Les négociations entre les Français et les Vietnamiens se révélant infructueuses quant à la libération des missionnaires, Tourane est bombardée en 1847 par la flotte française qui se retire par la suite.
En 1857, l'empereur d'Annam Tự Đức fit mettre à mort deux missionnaires catholiques espagnols. Ce n'était ni le premier incident de ce type, ni le dernier, et le gouvernement français avait jusqu'alors ignoré ces provocations. Mais cette fois, les circonstances jouaient en défaveur de Tự Đức, car elles coïncidaient avec la Seconde guerre de l'opium (octobre 1856-octobre 1860). La France et le Royaume-Uni venaient d'envoyer un corps expéditionnaire commun en Extrême-Orient pour châtier l'empereur de Chine Xianfeng (r. 1850-1861) : il y avait donc des troupes françaises disponibles pour intervenir en Annam. En novembre 1857, Napoléon III autorisa l'amiral Charles Rigault de Genouilly à envoyer une expédition punitive contre l'empire d'Annam. En septembre, un corps franco-espagnol débarqua à Tourane et s'empara de la ville1.
Les alliés franco-espagnols s'attendaient à une victoire facile, mais la guerre ne se déroula pas comme prévu. Les vietnamiens chrétiens ne se soulevèrent pas pour soutenir les français, comme les missionnaires avaient assurés qu'ils le feraient, la résistance vietnamienne fut plus tenace que prévu et les forces françaises et espagnoles se trouvèrent elles-mêmes assiégées à Tourane (actuelle Da Nang) par une armée vietnamienne commandée par Nguyen Tri Phuong. Le siège de Tourane dura presque 3 ans et bien qu'il y eût peu de combats, les maladies causèrent de lourdes pertes à l'expédition alliée. La garnison de Tourane fut renforcée de temps en temps et lança plusieurs attaques contre les positions vietnamiennes, mais elle fut incapable de rompre le siège2.
En 1864, les trois provinces vietnamiennes cédées à la France devinrent formellement la colonie française de Cochinchine. Celle-ci doubla de taille au cours des trois années suivantes. En 1867, l'amiral Pierre-Paul de La Grandière obligea les vietnamiens à céder les provinces de Châu Dôc, Ha Tien et Vĩnh Long à la France. L'empereur Tự Đức refusa d'abord d'admettre la validité de cette cession, mais finit par reconnaître le protectorat français sur les six provinces de Cochinchine en 1874, par le second traité de Saïgon, négocié par Paul-Louis-Félix Philastre après l'intervention militaire de Francis Garnier au Tonkin.

Ch Abbatucci‎ 

 bataille de Lugdunum (Lyon) 

Après la mort de l'empereur Pertinax en 193, une lutte s'engage pour sa succession. L'empereur de Rome, Didius Julianus, doit faire face à un prétendant, le commandant des légions pannoniennes Septime Sévère. Avant d'aller à Rome, Sévère fait alliance avec le puissant commandant des légions de (Grande)Bretagne, Clodius Albinus. Après avoir éliminé Didius en 193, Pescennius Niger en 194, Sévère accorde à Albinus le titre de César en avril 194, puis le prend comme collègue pour le consulat de l'année 194. Mais après une campagne en Orient en 195, Sévère attribue à son fils le titre de César. Cette nomination entraîne la rupture de son alliance avec Albinus qui est déclaré ennemi public par le Sénat.En 196, après avoir été acclamé empereur par ses troupes, Clodius Albinus marche sur la Gaule. D'après l'historien Dion Cassius, jusqu'à 150 000 hommes prennent part à l'affrontement dans chaque camp. Ce nombre est très probablement exagéré car cela signifierait que près des trois-quarts des troupes de l'empire romain de l'époque y auraient participé. Il est néanmoins vraisemblable qu'Albinus emmene alors tous ses effectifs de Bretagne, soit trois légions et des troupes auxiliaires. De Gaule, il envoie des messagers demander des subsistances et de l'argent. Il installe son quartier général à Lugdunum, incorporant la XIIIe cohorte urbaine qui servait de garnison dans cette capitale provinciale. Il y est rejoint par Lucius Novius Rufus, le gouverneur de Tarraconaise et par la VIIe légion Gemina.Durant l'année 196 les escarmouches se succèdent dans différents secteurs. Albinus attaque les forces de la province de Germanie dirigées par Virius Lupus. Il les bat mais cette victoire n'est pas suffisante pour convaincre ces troupes de leur intérêt à changer de camp. Albinus envisage alors d'envahir l'Italie, mais Sévère qui a prévu cette éventualité a renforcé les garnisons protégeant les cols alpins.Durant l'hiver 196-197, Sévère rassemble ses forces le long du Danube et marche vers la Gaule, où, à sa grande surprise Albinus dispose de troupes équivalentes aux siennes. Les deux armées s'affrontent d'abord à Tinurtium (Tournus), où Sévère bien que vainqueur ne peut obtenir une victoire décisive.L'armée d'Albinus fait retraite vers Lugdunum et celle de Sévère la suit. La bataille frontale et décisive commence le 11e jour avant les calendes de mars (19 février 197). D'après tous les narrateurs, l'issue de la bataille est longtemps incertaine. Selon Dion Cassius l'aile gauche d'Albinus finit par plier et se retir dans son camp. Elle est alors immédiatement attaquée par les soldats de Sévère. De l'autre côté, l'aile droite feint une attaque pour lancer ses traits, suivie d'un repli et attire les sévériens dans un secteur piégé de tranchées dissimulées où ils tombent en désordre et commencent à se faire massacrer. Sévère intervient avec ses prétoriens, mais tombe de cheval, frappé par une balle de fronde en plomb selon l'Histoire Auguste. Se relevant il déchire son manteau impérial, tire son épée et se jetant parmi les fuyards parvient à les arrêter et à les ramener au combat. Hérodien donne une version moins glorieuse : l'armée d'Albinus est en train de l'emporter dans le secteur commandé par Septime Sévère, qui en se repliant tombe de cheval et doit abandonner son manteau impérial pour n'être pas reconnu.Le cours de la bataille est boulversé par l'intervention décisive de la cavalerie de Laetus qui contre-attaque de flanc les troupes d'Albinus. Celles-ci se croyant victorieuses ne sont plus en ordre de bataille et se débandent après une brève résistance. Les troupes de Sévère les poursuivent jusqu'à Lugdunum (Lyon) et les massacrent dans le cul-de-sac que constitue le confluent de la Saône et du Rhône. Hérodien et Dion Cassius insinuent tous deux que Laetus aurait attendu pour intervenir que l'affaire tourne mal pour Sévère, dans l'espoir de se faire proclamer empereur à sa place.Le bilan de la bataille est inconnu, les auteurs évoquent de lourdes pertes de part et d'autre, mais aussi des prisonniers et des fuyards. Dion Cassius décrit le classique tableau des champs de bataille : plaine couverte de cadavres d'hommes et de chevaux, ruisseaux de sang qui coulent dans les fleuves. Tertullien, écrivain africain contemporain des faits, se fit l'écho du massacre, en datant un de ses écrits du temps où « le Rhône n'avait pas eu le temps de laver ses rives ensanglantées ».Le sort exact d'Albinus n'est pas connu, car les auteurs divergent. Aurelius Victor, auteur tardif, mentionne laconiquement qu'il est tué près de Lyon. Dion dit qu'il se réfugie vers Lugdunum où il se suicide. Sévère le fait décapiter et fait disperser le reste de son corps. Selon Hérodien, les soldats de Sévère le capturent dans Lyon et le décapitent. L'Histoire Auguste rapporte diverses issues : suicide, tué par ses soldats, ou frappé par un de ses esclaves et trainé mourant devant Sévère. Toujours selon l'Histoire Auguste, Sévère aurait fait piétiner son corps par son cheval, l'aurait laissé exposé plusieurs jours, puis l'aurait fait déchiqueter par des chiens et jeter les restes dans le Rhône. En revanche, tous les auteurs s'accordent pour indiquer que la tête d'Albinus fut envoyée à Rome afin d'y être exposée en guise d'avertissement.La ville de Lugdunum fut quant à elle livrée au pillage des soldats vainqueurs et incendiée.L'archéologie situe la bataille vers la place Sathonay, à Lyon, quartier au pied de la colline de la Croix-Rousse et proche de la Saône.À la suite de ce conflit, le pouvoir de Septime Sévère est définitivement établi. La répression frappe en Gaule et en Espagne ceux qui ont aidé Albinus, à Rome les sénateurs qui l'ont soutenu, trahis par les lettres saisies dans les archives d'Albinus.La XIIIe cohorte urbaine basée à Lugdunum et dispersée dans la bataille ne fut pas reconstituée. Sévère remplaça cette garnison par des détachements prélevées sur les quatre légions du Rhin, récompensant leur fidélité par des affectations de tout repos.Divers objets militaires trouvés sur site sont présentés dans le Musée gallo-romain de Fourvière : armes blanches, balles de fronde en plomb, cotte de mailles...source e-stoire, Dion Cassius, Histoire Romaine Gallica.bnf.fr _ Anonyme, Histoire Auguste -Vie d'Alexandre Sévère Wikisource.org _ Hérodien, Histoire des empereurs romains de Marc-Aurèle à Gordien III Wikisource.org

La prise de Narbonne (752 ou 759)

Après le départ de Charles Martel, les Sarrasins (Omeyyades) conservent pendant quelques années la possession de Narbonne. Les populations locales avaient accepté le protectorat parce qu'il leur permettait de continuer d'exercer leur culte. Le statut de non musulmans (dhimmi) était codifié. Il s'agissait de minorités principalement juives et chrétiennes. À la différence des polythéistes, qui selon le Coran, devaient être convertis, les « gens du Livre » (ar. اهل الكتاب, Ahl al-kitâb) juifs et chrétiens, dépositaires d'une partie de la Vérité révélée, avaient le droit de conserver et pratiquer leur foi à condition de respecter un certain nombre d'obligations et de se soumettre à d'autres. Pour l'essentiel ce statut stipulait que les dhimmi se verraient garantir par le sultan la protection de leur vie et de leurs biens ; en retour ils devaient reconnaître la suprématie de l'islam et payer un impôt appelé jizya.

C'est le fils de Charles Martel, Pépin le Bref qui en 752 (d'après l'historien Dom Joseph Vaissète au XVIIIème siècle) reprit le siège de Narbonne et en laissa lui-même la conduite à son fils Carolus, le futur Charlemagne. Ce ne fut qu'après un blocus de sept années, que la ville fut prise.
Selon les sources arabes du VIIIème siècle et celles chrétiennes des annales de Metz.
La date de la prise de Narbonne n'est pas certaine, les sources arabes la fixe à 752 tout comme les Annales de Metz (mais les Annales de Metz indiquent aussi que la ville fut reprise sous Abd al-Rahman Ier, or celui n'a accédé au pouvoir qu'en 756). La Chronique de Moissac place l'événement en 759, date communément admise.
Selon les Annales de Metz la ville aurait été prise suite à trois assauts successifs tandis que la Chronique de Moissac insiste sur la complicité de la population indigène qui se serait soulevée contre les occupants et aurait ouvert les portes de la cité aux Francs. Il semble bien en effet qu'à partir de 750 la présence musulmane dans la région se vit remise en cause par les Narbonnais pour une raison restée inconnue : persécutions religieuses ? Accroissement de la fiscalité ? L'émir Abd al-Rahmân aurait envoyé, là encore, une armée de secours sous la direction d'un certain Sulaymân mais elle aurait été écrasée avant d'avoir pu rejoindre la ville.
L'analyse de la situation de la province de Narbonne à partir de 740 explique son affaiblissement : des révoltes berbères obligent les califes à dégarnir la narbonnaise ; à Damas, les Omeyyades sont massacrés par les Abbassides en 750 ; tous les descendants sont tués sauf un. La ville n'est plus tenue que par une petite garnison massacrée par les Wisigoths.
Après la prise Narbonne, tous les Arabes qui habitaient la Septimanie en furent expulsés.
Pendant les quarante années que dura l'occupation arabe, le nombre des chrétiens qui se livraient au travail agricole alla toujours en diminuant. Cependant, le pays n'eut pas trop à souffrir du vide que causa leur disparition, parce qu'ils furent remplacés par les renégats convertis, qui étaient comme eux cultivateurs. Après l'expulsion de ces derniers, les bras manquèrent et le travail agricole devint de plus en plus difficile. La Septimanie fut réduite à l'état de dévastation et de ruines. Michel Bonte

La bataille de Tertry

D'après « Faits mémorables de l'Histoire de France », paru en 1844

Au début du VIème siècle, Clovis (1er) a conquis presque toute la Gaule, sauf la Bretagne, la Provence, la Burgondie (la Bourgogne et la vallée du Rhône) et la Septimanie (Languedoc). A sa mort, en vertu de la loi salique, le royaume est partagé entre ses 4 fils.
Clotaire Ier, maintient brièvement le territoire uni mais ses fils se le partagent. Ce partage est à l'origine des 2 royaumes mérovingiens les plus importants : la Neustrie et l'Austrasie.
Au fur et à mesure, les Francs de Neustrie adoptent la civilisation gallo-romaine. Les Francs austrasiens, au contraire, gardent leurs traditions germaniques. Ils s'attribuent exclusivement le nom de Franc et donnent, avec mépris, celui de Romains à leurs voisins de Neustrie.

Au VIIème siècle, la rivalité entre les deux royaumes s'amplifie. En 679 Ébroïn était maire du palais de Neustrie 679 et Pépin de Herstal celui de l'Austrasie. L'Austrasie avait pris un roi sans l'accord d'Ébroïn qui entra en guerre. Pépin de Herstal fut d'abord en difficulté et vaincu deux fois.
En 686 les leudes neustriens n'accordent aucune confiance au nouveau maire du palais du roi Thierry III : Berchaire. Ils demandent à Pépin de Herstal de venir rétablir l'ordre au royaume de Neustrie.

La bataille :
Après avoir pris le temps de mettre sur pied une armée puissante et bien équipée, Pépin entreprend de descendre l'Escaut. Arrivés dans la forêt dite Silva Carbonaria, les Austrasiens, avant de s'engager plus avant, font étape. Pépin assemble encore une fois les chefs austrasiens, leur expose ses intentions et demande leur avis : ceux-ci l'applaudissent à la fois du bruit de leurs armes et de leurs acclamations ; puis l'armée, après avoir invoqué le secours de Dieu, entre dans le Vermandois jusqu'à un lieu nommé Tertry, à peu de distance de Saint-Quentin
De son côté, à la nouvelle de cette invasion, Thierry ou plutôt Bechaire forme une armée et vient au-devant des Austrasiens. Pépin, en présence de ses adversaires, envoie demander au roi de Neustrie le rappel des leudes dont il avait pris le parti : recevant un nouveau refus, se dispose à combattre.
Dans cette circonstance décisive, le maire d'Austrasie apporta une prudence et une habileté remarquables ; jusqu'au dernier instant il voulut conserver l'apparence du droit, et lorsqu'il fallut en venir à un engagement il mit dans ses dispositions une intelligence supérieure à celle que les Francs montraient habituellement dans leurs rencontres. Une petite rivière séparait les deux armées. Pendant la nuit Pépin la franchit avec ses troupes et va s'établir sur la rive orientale, au-dessus du camp qu'occupait Thierry ; ayant ensuite formé les rangs, indiqué à chacun son commandement, il attend patiemment le jour pour attaquer l'ennemi, avec « le secours de Dieu, aux rayons du soleil levant. »
Dès que l'horizon s'éclaire, on vient dire à Thierry que le camp des Austrasiens est désert et incendié en partie ; aussitôt le roi sort avec ses troupes, afin de leur donner le pillage du camp abandonné et de poursuivre Pépin : c'est alors que celui-ci accourt et se précipite sur les Neustriens. Le combat fut long et acharné : malgré le désordre dans lequel on les surprenait, les soldats de Thierry III luttèrent avec courage ; mais enfin il fallut céder, le succès de la journée de Tertry resta à l'Austrasie, et le monde « barbare », la société germanique l'emporta encore une fois sur la civilisation romaine.

La bataille de Tertry termine la destinée de la dynastie mérovingienne ; son nom subsiste encore quelque temps, mais sans gloire et sans autorité. La lignée de Clovis s'affaisse obscurément dans son impuissance, soumise entièrement aux caprices des maires du palais. Michel Bonte

Défaite de Lollius

Au cours de l'hiver de 17-16 av. J.-C., quand il est gouverneur de la Gallia comata, Marcus Lollius Paulinus est défait par les tribus germaines des Sicambres et de leurs alliés les Tenctères et les Usipètes, qui ont traversé le Rhin, qui détruisent partiellement la Legio V Alaudae et s'emparent des enseignes. (Wikipédia)

Le récit de ce combat est relaté dans un des premiers livres d'histoire écrit en Belgique après l'indépendance :

Dix ans après le second voyage d'Auguste, Agrippa était revenu chez les Belges soulevés, et n'avait pu les soumettre. Les Nerviens, alors ainsi que les Bataves, regardés comme amis du peuple romain, étaient administrés avec quelque apparence d'égards et conservaient un reste de leurs anciens droits. Mais les Morins, la plupart des Ménapiens enfin comprimés, les Tongres, considérés comme peuples conquis, étaient menés en esclaves. Les impôts croissaient tous les jours ; ils étaient perçus avec une rigueur inouïe par les officiers romains.
On se fera une idée des exactions de ces percepteurs, par le trait suivant que rapporte Dion Cassius. Les impôts se payaient par mois ; quand les mois quintilis et sextilis eurent changé de nom pour s'appeler julius et augustus, l'intendant Licinius trouva là un moyen de doubler les taxes de ces deux mois ; en employant les noms anciens et les nouveaux, des deux mois il en fît quatre.
Un édit abominable interdisait, sous peine de mort, l'emploi dans les entre tiens et dans les écrits publics de la langue nationale, qu'il fallait oublier pour étudier le latin. Les agents d'Auguste, en raison de ce décret odieux, avaient l'ordre formel de détruire et d'anéantir partout les annales, recueils de lois, inscriptions et tous autres monuments de la langue naturelle, afin de rejeter dans l'oubli les souvenirs et les traces de l'origine même des Belges. Sans doute nous devons en partie à cette mesure la profonde ignorance où nous sommes des premiers tems de notre histoire.
Quand Lollius, envoyé comme gouverneur dans la Belgique, arriva avec ses légions, il trouva le pays presque tout insurgé. Beaucoup de Ménapiens, qui s'étaient réfugiés chez les Sicambres, dans la contrée qu'on appela depuis le duché de Clèves, pour ne pas renoncer à leur langue, revinrent avec leurs alliés ; ils entrèrent dans le Limbourg et marchèrent contre Lollius.
Mais ils furent repoussés et contraints à repasser le Rhin. Les Belges ne tardèrent pas à reparaître, avec une nouvelle armée de Sicambres, plus nombreuse et mieux soutenue. C'est alors, si l'on en croit les chroniques contestées, que le vieil Ambiorix reparut sur le sol de son pays. Sa présence parmi les Sicambres souleva, dit-on, toutes les provinces qui composent la Belgique d'à présent. Lollius, à la tête de toutes ses forces, fut obligé bientôt d'offrir la bataille ; elle fut grande et terrible. Animés par le roi des Eburons, les Belges et les Sicambres chargèrent les Romains avec tant de fureur, qu'ils rompirent leur cavalerie, dispersèrent ou massacrèrent les légions, et tuèrent le lieutenant même de l'empereur, le gouverneur Lollius.
On ajoute que, blessé lui-même dans cette journée héroïque, Ambiorix mourut comme il l'avait souhaité, sur le champ de bataille, couronné du gui de chêne et souriant à sa patrie qu'il voyait renaître. On dit encore que ses fidèles l'enterrèrent selon son vœu dans sa maison d'Embour. Ces circonstances ne sont pas données ici pour des faits authentiques. Mais la défaite et la mort de Lollius, et la victoire signalée des Belges, sont des évènements certains, dont la gravité fut telle, qu'ils obligèrent Auguste à reprendre lui-même, pour la troisième fois, le chemin de la Belgique, avec de nouvelles légions.
(D'après « Fastes militaires des Belges » -Tome 1 - 1835)    Michel Bonte

Bataille de Noirmoutier (1794) 

La bataille de Noirmoutier se déroula lors de la guerre de Vendée. Le 3 janvier 1794, les Républicains sous les ordres du général Haxo s'emparent de l'île de Noirmoutier.

L'île de Noirmoutier a pour se défendre 1 800, à 2 000 soldats vendéens, sous les ordres d'Alexandre Pineau.

Le gros des troupes, 1 200 hommes commandés par Hyacinthe Harvouët de La Roberie est à Barbâtre, pour défendre le passage du Gois, le seul endroit où la traversée par voie de terre était possible à marée basse.

Mais Haxo avait prévu d'attaquer sur plusieurs points, il disposait d'une petite flotte, 19 navires de transport et de la frégate, La Nymphe. Deux diversions sont tentées au nord de l'île. Le 3 janvier, à 6 heures du matin, la première vague républicaine, forte de 1 500 hommes dirigée par Nicolas Louis Jordy débarque discrètement à la pointe de la Fosse au sud de l'île.

À une heure de l'après-midi, les républicains étaient parvenus à s'emparer de Barbâtre.

Le sud de l'île pris, Haxo n'a plus à craindre l'artillerie vendéenne, il traverse le passage du Gois avec 2 000 hommes. Les défenseurs du passage, craignant d'être pris à revers par Jordy, préfèrent abandonner la position. Haxo peut donc faire sa jonction à Barbâtre avec les hommes de Jordy pendant que les Vendéens se replient sur Noirmoutier-en-l'Île.

Cependant le temps jouait en faveur des Vendéens, la marée remontait et si les républicains ne remportaient pas la victoire assez vite, ils risquaient d'être coupés du continent et de se retrouver sans subsistances.

Haxo craignait de plus l'importante artillerie vendéenne qui risquait de faire des ravages lors de l'attaque de la ville. Aussi lorsque les Vendéens envoyèrent de nouveaux émissaires, Haxo prit sur lui d'accepter leurs offres de reddition. Le général donna sa parole : « Je commande des Français contre des Français insurgés et puisque je peux épargner le sang des uns et des autres, je vous déclare que je promets la vie sauve aux Royalistes qui se rendront ».

Confiants en la parole de Haxo, considéré comme un officier loyal, les Vendéens cessèrent le combat, déposèrent les armes puis se retirèrent dans l'église et le château pendant que les Républicains faisaient leur entrée dans la ville.

Sous les ordres des représentants en mission Prieur de la Marne, Louis Turreau et Bourbotte, massacrent les 1 800 défenseurs de la garnison vendéenne, malgré la vie sauve qui leur avait été promise par le général Haxo. Le général vendéen Maurice d'Elbée fera partie des condamnés.


Sébastien Machiavel

De l'Indochine vers la Chine 

500 ans avant JC Lao Tseu dans le Tao Te King faisait l'apologie de l'immobilité, les gens meurent de vieillesse sans bouger, en ayant le moins voyager, afin d'assurer le bonheur et la tranquillité de l'empire céleste. Vingt cinq siècles plus tard, la Chine manifestait encore une méfiance absolue, hélas assez justifiée des nouveaux moyens de transport que voulaient imposer les occidentaux à l'Asie, et particulièrement le chemin de fer.
En 1910 Jean Rodes écrivait dans son étude de la Chine nouvelle: Une chose qui faisait et qui font encore de la Chine un pays profondément arriéré et en dehors du monde moderne, c'est l'état primitif de son système de voies de communications, qui, loin de s'améliorer, sa situation à cet égard était devenu plus mauvaise encore au cours du 19eme siècle, alors que les peuples occidentaux subissaient, la colossale transformation produite par le chemin de fer.
La première voie ferrée de Chine fut construite par les Anglais en 1876, elle reliait Shanghai à Woosung, soit une distance de 18 km. En 1877 un Chinois imprudent s'étant fait écraser par un train, la ligne fut rachetée par le gouvernement impérial pour être détruite. A la place de la gare de Shanghai, on construisit un sanctuaire dédié à la déesse Kwanin, reine du ciel.
Les grandes puissances ne désespéraient pas de pouvoir prochainement se partager ce que la presse de l'époque appelait «le gâteau Chinois ». Contraint et forcé, l'empire du milieu avait dû ouvrir quelques villes et ports au commerce étranger.
A la fin du 19eme la Chine entreprend quelques réformes modérées. La guerre de 1894/95 précipite le mouvement vers plus de concessions envers les grandes puissances. En quelques mois la Chine est battue, humiliée, sa flotte détruite, c'était pourtant le seul secteur dans lequel elle avait joué la carte du modernisme. Le gouvernement tire la conclusion qui s'impose: si la Chine veut encore compter pour quelques chose au niveau international, elle doit adopter les méthodes occidentales et s'industrialiser.
En 1898, l'expérience d'un gouvernement partisan de l'occidentalisation intégrale s'achève de façon sanglante. Elle était soutenue par le jeune empereur Kuang-Hsü (1871-1908), mais combattue en sous main par la redoutable et conservatrice impératrice douairière Ci Xi (1835-1908). Cette dernière aura finalement le dessus. Après 100 jours de gouvernement les ministres progressistes sont arrêtés et décapités s'ils n'ont pas pu s'enfuir à temps. L'empereur est déchu et incarcéré. Ci XI assumera seule le pouvoir.
Aussi traditionaliste qu'elle soit, la vieille impératrice est bien obligée de laisser les occidentaux s'implanter, puisqu'ils apportent des capitaux. L'Angleterre, la France, l'Allemagne, les États Unis, et la Russie se livrent à ce que l'on a appelé «la bataille des concessions ». Chacun cherche à se faire reconnaître une sorte d'exclusivité économique et industrielle dans certaines partie du territoire Chinois, où il pourra exploiter des mines, implanter des usines construire et exploiter des voies ferroviaires. La France obtiendra, entre autres, une sorte de monopole dans les provinces du sud, frontalières avec le Tonkin où elle est déjà solidement installée. Dès Juin 1887 la France avait signé avec la Chine une convention additionnelle de commerce. Elle fut prorogée le 20 juin 1895 par un accord spécifiant que, pour la province du Yunnan (capitale Yunnansen aujourd'hui K'un Ming), la Chine pourra s'adresser à des ingénieurs et industriels Français pour l'exploitation des mines et que faculté sera donné (par la Chine) d'établir une voie ferrée de communication entre la frontière Indochinoise et la capitale du Yunnan. Il s'agissait en fait de prolonger en territoire Chinois les voies ferrées du Tonkin.
En 1897 la nomination au poste de gouverneur de l'Indochine du futur président de la république Paul Doumer, grand bâtisseur de voies ferrées, dynamisa le projet. Le 25 décembre 1898 (et oui les députés travaillaient le jour de Noël) le parlement Français donnait au gouvernement général d'Indochine l'autorisation de contracter un emprunt de 200 millions de francs, remboursable en 75ans et affecté à la construction des chemins de fer. Une loi était votée, prévoyant qu'une somme annuelle de 3 millions de francs serait versée pour le prolongement de la ligne au Yunnan. L'étude du tracé, commencée en 1897, reprit en 1899, une fois le financement assuré. Tout semblait sur de bon rails, quand la révolte des boxers, secte hyper traditionaliste et xénophobe soutenue par l'impératrice Ci XI, allait donner un sérieux coup de frein au projet. On sait comment s'acheva cet épisode sanglant, un contingent international écrase les boxers, délivre les occidentaux assiégés dans leurs légations, et met à sac la cité Impériale. Ci XI s'enfuit. Les Occidentaux et les Japonais imposent leurs conditions.
Les boxers s'en étaient évidemment pris aux lignes de chemin de fer qui, pour eux, représentaient à la fois le progrès technique et l'envahisseur étranger. Ils les avaient détruites autant qu'ils le pouvaient. Après leur écrasante victoire sur la Chine en 1901 les entreprises de construction ferroviaire se multiplient.
C'est en 1901 que fut crée la compagnie de chemin de fer de l'Indochine et du Yunnan, dont le but était de relié Yunnanfou au grand port Indochinois d'Haiphong. Le premier coup de pioche fut donné en 1904. Les travaux furent rapidement difficiles et plus coûteux que prévu, manque de main d'œuvre et la traversée de régions insalubres. Il fallut 6 ans pour terminer l'ouvrage. Édouard de Laboulaye put écrire dans son livre sur les chemins de fer d'Asie que cette ligne était universellement renommée comme une merveille de construction.
Il était prévu par une convention signée en 1910 que la Chine pourrait, après 90ans, revendiquer la propriété de la section traversant son territoire. Grâce aux pénétrations ferroviaires en Chine les Français développent un marché commercial important à partir du Tonkin et de nombreuses petites colonies de Français allèrent s'installer dans la Chine du sud

Patrice Nicolle

Bataille d'Aqaba 1917 

Lawrence veut défier les éléments en passant par le désert impitoyable du Nefud. L'objectif est de s'emparer de la ville portuaire bordant la Mer Rouge : Aqaba. Lawrence veut jouer sur l'effet de surprise car les ottomans ne s'attendent pas à une attaque vers l'intérieur. Cette périlleuse entreprise est risquée et manque d'échouer lors d'une dispute entre tribus arabes où un homme est tué. Pour calmer les esprits, Lawrence est obligé d'éxécuter l'assassin et sauve ainsi l'expédition. A Aqaba, les ottomans dirigent leurs canons vers la mer car ils pensent que les anglais attaqueront par la voie maritime. Or le danger est ailleurs, il vient du désert. Le 12 juin 1917, au matin, les arabes prennent d'assaut la ville d'Aqaba. Pris de cours, les ottomans rendent les armes. Le plan ambitieux est un succès triomphal. Aqaba peut maintenant être une ville stratégique de ravitaillement pour la poursuite de la lutte.Lawrence obtient grâce à la prise d'Aqaba le soutien total des généraux du Caire. Ce n'est cependant que le début de la guerre. Les ottomans utilisent le chemin de fer pour transporter soldats et munitions. Le réseau ferroviaire comprend plus de mille kilomètre. Cela est une bonne occasion pour harceler les ottomans en sabotant les voies ferrées grâce à l'utilisation de la dynamite. La stratégie militaire consiste pour les troupes arabes à apparaître comme un mirage, à agir en un éclair et disparaître aussitôt. Cette stratégie d'harcèlement et de guerilla est la bonne méthode car les ottomans sont débordés et leur ravitaillement pose de sérieux problèmes.Le plan de Lawrence était de convaincre les Turcs que la cible de son attaque était Damas, plus qu'Aqaba. À ce moment de l'expédition, il mena une exploration solitaire, détruisant un pont de chemin de fer à Baalbek. Lawrence fit ceci essentiellement pour convaincre les Turcs que la force arabe, sur laquelle ils n'avaient que peu d'informations, se dirigeait vers Damas ou Alep.Ce qui obligeait les turcs (alliés des allemands) a concentrer leurs troupes sur place 

Bataille de Saint Aubin du Cormier 

28 juillet 1488, Bataille de Saint Aubin du Cormier
Le 28 juillet 1488, l'armée du Duc de Bretagne se présente désorganisée face à celle du roi de France ; elle rassemble :
6000 à 7000 gentilhommes et francs-archers bretons ;
2500 Gascons et Béarnais, débarqués à Quimper, accompagnés par 1000 Aragonais ;
700 à 800 lansquenets allemands, reliefs de la petite armée de Maximilien d'Autriche ;
300 Anglais environ, survivants de l'embuscade de Dinan ; les gentilhommes accompagnant les princes français en exil, pour un total de 10 500 à 11 500 hommes.
À cette composition hétéroclite, s'ajoute un commandement disparate, dont font partie le maréchal des Rieux, adversaire du duc de Bretagne en 1487, et les princes français.
L'artillerie bretonne comprend environ 700 pièces de toutes qualités à la fin du XVe siècle, y compris les pièces de places fortes et les pièces dépassées ; sur le champ de bataille, elle se révèle inférieure à son homologue.

Cette armée affronte l'armée royale française forte de 15 000 hommes dont 5000 mercenaires suisses, et quelques centaines d'Italiens, commandée par Louis II de la Trémoüille. Parmi les chevaliers de l'armée française, se trouvent quelques nobles bretons, dont le vicomte de Rohan. L'artillerie royale était la plus puissante d'Europe à l'époque.

Rieux fait revêtir à 1000 Bretons le hoqueton orné d'une croix rouge des archers anglais.
L'aile gauche et avant-garde de l'armée ducale est commandée par le maréchal des Rieux ; le centre est emmené par Alain d'Albret, avec l'artillerie à l'arrière (sur le flanc droit pendant la bataille) et la cavalerie.

Les Français arrivent sur le champ de bataille par petits groupes dispersés, avec à l'avant-garde Adrien de l'Hospital, le corps principal dirigé par La Trémoüille, et l'arrière-garde par le maréchal de Baudricourt.
La bataille débute par un échange d'artillerie, qui entame les forces de part et d'autre.

Les Bretons hésitent, mais ne chargent pas et attendent que les troupes françaises se mettent en ordre. Les Bretons chargent alors le flanc droit de l'armée royale et réussissent à en enfoncer assez fortement les rangs.
Mais au milieu de la bataille, une faille se crée dans le front breton : soit due à la désorganisation, soit au capitaine Bhler, commandant les lansquenets, qui ne réussit pas à contenir la débandade de ses mercenaires, elle est aussitôt exploitée par l'artillerie française et une charge de la cavalerie italienne emmenée par Jacomo Galeotta.
Au cours de la bataille qui a duré quatre heures, 6000 Bretons et alliés restent sur la lande de Saint Aubin du Cormier contre 1500 dans le camp français.

9e division blindée américaine en Allemagne 1945

La guerre de Laponie

Durant l'été 1944, la Finlande est à bout de souffle, elle s'est engagée avec l'Allemagne mais n'est pas son alliée. Le président Rity commence à négocier une paix séparée avec l'URSS. Il démissionne en août 1944, remplacé par le maréchal Mannerheim. L'armistice est conclue en septembre 1944.

De durs combats vont s'engager contre les troupes allemandes en Laponie : c'est la guerre de Laponie. Les Gebirgsjäger vont commettre des crimes de guerre en incendiant des villages, la ville de Roveniami est complètement détruite. Lors de l'opération Birke, les Allemands ont expatrié les stocks de nickel de Petsamo. Un débarquement finlandais à Tornio contribue à accélérer le retrait des forces allemandes qui envoient des Stukas attaquer la flottille de débarquement finlandaise.
Le général Lothar Rendulic commandant la XX Gebigsarmee sera condamné à 10 ans de prison.
Les Finlandais chassent totalement les Allemands en avril 1945.


La répression de la révolte du papier timbré

en Bretagne, 1675-1676

La répression de la « révolte du papier timbré » est révélatrice de l'attitude des autorités et d'une partie de la noblesse.De graves troubles et émeutes contre les taxes sur le papier timbré, le tabac, et la vaisselle d'étain, ont lieu dans différentes villes et dans les campagnes, en avril, mai, juin, et juillet 1675.Le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, tente dans un premier temps, dans ses rapports à Colbert, de minimiser l'ampleur des troubles pour diminuer sa propre responsabilité. Puis, il n'hésite pas à proposer des mesures radicales :« Le remède est de ruiner entièrement les faubourgs de cette ville (Rennes). Il est un peu violent ; mais c'est, dans mon sens, l'unique. Je n'en trouve même pas l'exécution difficile, avec des troupes réglées.(...) Il ne faut pas, pour cela, que les troupes viennent séparément, mais en même temps. Peu d'infanterie suffira, avec le régiment de la Couronne. »
(Lettre du duc de Chaulnes à Colbert, 12 juin 1675)Il n'est pas seul à demander une répression active :« On dit qu'il y a cinq ou six cents bonnets bleus en Basse-Bretagne, qui auraient bon besoin d'être pendus pour leur apprendre à parler. »
(Madame de Sévigné, 3 juillet 1675)Les troupes demandées arrivent finalement en Bretagne, et entrent à Nantes en août. A leur tête, le gouverneur fait le tour de la province en faisant nombre d'exemples :« Les paysans ont été bien punis de leur rébellion ; ils sont maintenant souples comme un gant ; on en a pendu et roué une quantité. »
(Témoignage cité par Ropartz, Histoire de Guingamp)Finalement, le gouverneur et les troupes entrent à Rennes le 12 octobre. Plusieurs personnes sont arrêtées, certains sont exécutés, le Parlement de Bretagne est exilé à Vannes, les rennais sont lourdement taxés, et les habitants du faubourg de la rue Haute sont chassés. Mais en même temps, les troupes sont encore tenues en main, et un soldat est même exécuté en public pour avoir molesté ses hôtes.Cela s'aggrave début décembre : les troupes d'élite arrivées en premier quittent la Bretagne, remplacées par des unités moins disciplinées, que le roi envoie passer l'hiver sur place.Ce qui semble beaucoup choquer les contemporains, y compris le gouverneur lui-même, c'est que ces troupes se comportent alors comme elles le font normalement... à l'étranger !« Les soldats vivent, ma foi, comme dans un pays de conquête (...) Venons aux malheurs de cette province : tout y est plein de gens de guerre (...) il s'en écarte qui vont chez les paysans, les volent et les dépouillent (...) il y a dix à douze mille hommes de guerre, qui vivent comme s'ils étaient encore au-delà du Rhin : nous sommes tous ruinés. »
(Madame de Sévigné, 8, 11 et 20 décembre 1675)« Plusieurs habitants de cette ville et forsbourgs de Rennes ont été battus par des soldats qui étaient logés chez eux ; et tous les soldats ont tellement vexé les habitants qu'ils ont jeté de leurs hôtes et hôtesses par les fenêtres après les avoir battus et excédés, ont violé des femmes, lié des enfants tous nus sur des broches pour les vouloir faire rôtir, rompu et brûlé les meubles, démoli les fenêtres et vitres des maisons, exigé grandes sommes de leurs hôtes, et commis tant de crimes qu'ils égalent Rennes à la destruction de Hiérusalem. »
(Journal de René du Chemin, 13 décembre 1675)« Je ne puis vous exprimer, monsieur, quels ravages les troupes font sur leur route. Je crains que cette province ne soit traitée comme le pays ennemi. »
(Lettre du duc de Chaulnes à Louvois, 9 février 1676)

Liste de morts de la bataille d'Azincout

  1. AQUITAINE : Charles d'Albret, connétable de France

AUVERGNE : Guillaume VII d'Apchon Apchon 15
Guichard Dauphin, seigneur de Jaligny Jaligny-sur-Besbre 03
Agne de La Tour d'Auvergne, seigneur d'Olliergues Olliergues 63
Antoine de Belly, seigneur de Saint-Hérent Saint-Hérent 63
Béraud Dauphin, seigneur de Saint-Ilpize Saint-Ilpize 43
Béraud Dauphin (fils) Saint-Ilpize 43
Jean de Bonnebault Saint-Pierre-le-Châtel 63
BOURGOGNE
Robert de Bonnay Bonnay 71
Guillaume de Chevenon, dit "l'Aîné" Chevenon 58
Guillaume de Folin, seigneur de Dampierre Dampierre-en-Bresse 71
Jean de Châlons, seigneur de Ligny Ligny-le-Châtel 89
Tristan de Montholon Monthelon 71
Pierre de Tourzel, dit Alègre d'Auvergne, seigneur de Précy Pressy-sous-Dondin 71
Philippe de Bourgogne, comte de Nevers Nevers 58
Dreu de Mello, seigneur de Saint-Bris Saint-Bris-le-Vineux 89
Jean de Bar, seigneur de la Puysaye Saint-Fargeau 89
Jean de Montaigu, archevêque de Sens Sens 89
Bureau de La Rivière, seigneur de Perchin Treigny 89
Guillaume de Chevenon, seigneur de Passy Varennes-lès-Narcy 58
BRETAGNE

Leonnet de Rhuys Arzal 56
Georges Chesnel, seigneur de La Balue Bazouges-la-Pérouse 35
Jean de Châteaugiron Châteaugiron 35
Jean de Malestroit, seigneur de Combourg Combourg 35
Henri de La Lande Guignen 35
Bertrand de Blois Guingamp 22
Guillaume Le Vayer, capitaine du château de Jugon Jugon-les-Lacs 22
Guillaume de La Forest Languidic 56
Jean Raguenel, vicomte de La Bellière La Vicomté-sur-Rance 22
Bertrand de Rohan, seigneur de Montauban Montauban-en-Bretagne 35
Jacques du Han Montreuil-le-Gast 35
Jean du Han Montreuil-le-Gast 35
Bertrand de Saint-Gilles, seigneur du Moulin-Tison Penguily 22
Geoffroy de Malestroit Sainte-Brigitte 56
Jean de Malestroit, seigneur des Salles Sainte-Brigitte 56
Jean de Coëtquen Saint-Hélen

CENTRE VAL DE LOIRE

Hugues d'Amboise Amboise 37
Jean de Bonneval Bonneval 28
Jean IV de Bueil Bueil-en-Touraine 37
Jean de Craon, vicomte de Châteaudun Châteaudun 28
Yves de Vieuxpont de Courville Courville-sur-Eure 28
Pierre d'Angennes Crucey-Villages 28
Gallois de Fougières, prévôt des maréchaux Fougères-sur-Bièvres 41
Guillaume Le Baveux, seigneur de Garancières Garancières-en-Drouais 28
Jean, seigneur de L'Île-Bouchard L'Île-Bouchard 37
Guillaume V de Prunelé, seigneur d'Ouarville Ouarville 28
Jean du Monceau, seigneur de Tignonville Thignonville 45
Jean Le Vicomte, seigneur de Tremblay Tremblay-les-Villages 28
Raoul de Saint-Rémy Saint-Rémy-sur-Avre 28
Jean de Sainte-Maure, seigneur de Montgauger Vienne-en-Val 45
CHAMPAGNE-ARDENNE

Philippe de Poitiers, seigneur d'Arcy Arcy 10
Jacques de Châtillon, amiral de France Dampierre 10
Edouard, comte de Grandpré Grandpré 08
Jacques de L'Eschelle L'Echelle 08
Raoul de Flandre, seigneur de Lonny Lonny 08
Yvon de Morvilliers Morvilliers 10

FRANCHE-COMTE

Le seigneur d'Andelot Pesmes 70
ILE-DE-FRANCE

Guillaume de Harville, dit "Testine", seigneur de Champ Houdry Cernay-la-Ville 78
Galahaut de Chailly Chailly-en-Bière 77
Robert de Châtillon Douy-la-Ramée 77
Charles de Villaines, seigneur de Fontenay Fontenay 95
Jean de Saint-Clair, dit "Bruneau", seigneur du Plessis Genainville 95
Colinet de Beauvais, seigneur de la Forêt-le-Roi La Forêt-le-Roi 91
Guy VI de La Roche-Guyon La Roche-Guyon 95
Philippe de La Roche-Guyon La Roche-Guyon 95
Charles de Montaigu, seigneur de Marcoussis Marcoussis 91
Simonet de Morainvilliers Morainvilliers 78
Jacques Le Brun, seigneur de Palaiseau Palaiseau 91
Jean de la Tournelle, seigneur de La Villette Paris 75
Ancel de L'Isle, seigneur de Puiseux Puiseux-Pontoise 95
Pierre de Saint-Clair Saint-Clair-sur-Epte 95
Charles de Châtillon Survilliers 95
Jaquin Rose, seigneur de Bois-Garnier Trilbardou 77
Renaut d'Azincourt, seigneur de Rutel Villenoy 77
Adam de Chamvilliers Villiers-sur-Orge

LIMOUSIN

Robert Dauphin, seigneur de Châlus Châlus 87
Gilbert de Luchapt, seigneur de Maurissard Chambon-sur-Voueize 23
Pierre de Noailles, dit "le Borgne" Noailles 19
Robert de Chabannes, seigneur de Charlus Saint-Exupéry-les-Roches 19
Godefroy de Saint-Marc Saint-Marc-à-Frongier 23
Guichard de Comborn, seigneur de Treignac Treignac

LORRAINE

Edouard III, duc de Bar Bar-le-Duc 55
Jean, baron de Bauffrémont Beaufremont 88
Henri III, comte de Blamont Blâmont 54
Ferry de Lorraine, comte de Vaudémont Vaudémont 54

NORD PAS-DE-CALAIS

Jean de Renty, dit "Castelet" Aix-en-Ergny 62
Antoine d'Ambrines Ambrines 62
Eustache d'Ambrines Ambrines 62
Jean d'Ambrines Ambrines 62
Jean du Bois, seigneur d'Annequin Annequin 62
Colart de Montbertaut, mayeur d'Arras Arras 62
Pierre de Lannoy, dit "Lamont" Auberchicourt 59
Alain de Wandonne Audincthun 62
Philippe de Wissocq Audrehem 62
Alain d'Auxy Auxi-le-Château 62
David d'Auxy Auxi-le-Château 62
Guilbert d'Auxy Auxi-le-Château 62
Renaud d'Auxy Auxi-le-Château 62
Antoine de Beauffort Avesnes-le-Comte 62
Jean d'Azincourt Azincourt 62
Walleran d'Azincourt Azincourt 62
Adolphe de Beauffort, seigneur de Saclains Bavincourt 62
Charles de Beauffort, seigneur de Bavelincourt Bavincourt 62
Bertrand de Bournonville Beaurainville 62
Jean de Beauvoir Beauvoir-Wavans 62
Jean d'Esne, dit "le Baudrain" Beauvois-en-Cambrésis 59
Adrien de Bernieulles Bernieulles 62
Colart de Rasse, seigneur de La Hagerie Bersée 59
Enguerrand de Nédonchel, capitaine de Beuvry Beuvry 62
Alain de Longueval, seigneur de Bienvillers Bienvillers-au-Bois 62
Robert de Hames Bondues 59
Aleaume de Bournonville Bournonville 62

Louis de Bousies Bousies 59
Jean de Longvilliers, bâtard d'Engontsend, seigneur de Bréxent Bréxent-Enocq 62
Louis Tyrel, seigneur de Brimeux Brimeux 62
Gilles de Chin, seigneur de Busigny Busigny 59
Jean de La Hamaïde, seigneur de Condé Condé-sur-l'Escaut 59
Guillaume de Bours, dit "Vitart" Conchil-le-Temple 62
Renaud de Créquy, seigneur de Contes Contes 62
Rasse Boutry, seigneur de Courcelles Courcelles-le-Comte 62
Le frère de Rasse Boutry Courcelles-le-Comte 62
Guillaume de La Folie Courset 62
Raoul de Créquy, dit "l'Etendard" Créquy 62
Robert de Wignacourt Croisette 62
Jean d'Esclaibe Eclaibe 59
Foulques de Renty, seigneur d'Embry Embry 62
Guillaume d'Erin Erin 62
Sausset d'Esne Esnes 59
Lancelot de Fromessent Etaples 62
Jean de Beaumont, comte de Fauquembergues Fauquembergues 62
Christophe de Fosseux Fosseux 62
Colart de Fosseux Fosseux 62
Philippe de Fosseux Fosseux 62
Pierre de Rosembos Fournes-en-Weppes 62
Le frère de Rosembos Fournes-en-Weppes 62
Thomas de Fresnes Fresnes-sur-Escaut 59
Thomas de Haucourt Haucourt-en-Cambrésis

Guillaume d'Averhoult Helfaut 62
Jean de Herlin Herlin-le-Sec 62
Thibaut de Lameth, seigneur de Saint-Martin-en-Artois Hersin-Coupigny 62
François, seigneur de Hondschoote Hondschoote 59
Mathieu de Humières Humières 62
Colart de Mailly, seigneur d'Inchy Inchy-en-Artois 62
Jean II de Barbençon, seigneur de Jeumont Jeumont 59
Jean de Nédonchel, dit "Baugeois", seigneur de La Beuvrière Labeuvrière 62
Gamant de Nédonchel Labeuvrière 62
Jean de Lannoy, dit "le Ramager" Lannoy 59
Jean de Bailleul, seigneur du Doulieu Le Doulieu 59
Jean du Biez Lebiez 62
Henri de Récourt, dit de Lens Lens 62
Jean de Récourt, dit de Lens Lens 62
Philippe de Récourt, dit de Lens Lens 62
Floridas du Souich Le Souich 62
Baugeois de Gribauval Lisbourg 62
Gilbert de Gribauval Lisbourg 62
Le Ploutre de Gribauval Lisbourg 62
Jean du Blaisel Longfossé 62
Charles Blondel de Joigny Longvilliers 62
Jean Blondel de Joigny, seigneur de Longvilliers Longvilliers 62
Palamède de Marquay Marquay 62

Jean de Marquetès Marquette-en-Ostrevant 59
Jacques d'Anvin d'Hardenthun, dit "Oranglois" Marquise 62
Jean d'Anvin d'Hardenthun Marquise 62
Charles Boutery, vicomte de Maisnières Masnières 59
Jean de Montcavrel Montcavrel 62
Rasse de Montcavrel Montcavrel 62
Robert de Montigny Montigny-en-Ostrevent 59
Hugues de Neufville Neuville-Vitasse 62
Gérard de Herbaumez, dit "le Chevalier Rouge" Nomain 59
Jean de Lannais Nomain 59
Jean de Noyelles-sous-Lens Noyelles-sous-Lens 62
Lancelot de Noyelles-sous-Lens Noyelles-sous-Lens 62
Pierre de Noyelles-sous-Lens Noyelles-sous-Lens 62
Bertrand d'Ongnies Oignies 62
Colart d'Ongnies, dit "Estourdi" Oignies 62
Dreux d'Ongnies Oignies 62
Bridoul de Puisieux Puisieux 62
Pierre de Haverskerque, seigneur de Rasse Râches 59
Antoine de Brouilly Rebeuvriette 62
Gérard de Récourt Récourt 62
Pierre d'Amiens, seigneur de Régnauville Régnauville 62
Enguerrand de Bournonville, dit "Gamot", seigneur de Château-Briçon Rety 62
Perceval de Richebourg Richebourg 62
Hugues d'Olhain, seigneur de Rollecourt-en-Artois Rollancourt 62
Jean de Norrent, seigneur de Roncq Roncq 59
Boissart d'Auxy-Rougefay Rougefay

Pierre Malet de Coupigny, seigneur de Hocron Sainghin-en-Weppes 59
Jean de Beauffort Saulchoy 62
Jean de Saulty Saulty 62
Louis Gossuin du Quesnoy, seigneur du Loir Sars-et-Rosières 59
Colart de Béthune, dit des Planques, seigneur de Berlette Savy-Berlette 62
Colinet de Sempy Sempy 62
Jacques de Berlaymont, seigneur de Solre Solre-le-Château 59
Briffaut de Berlaymont Solre-le-Château 59
Jean Morel, seigneur de Tangry Tangry 62
Jean de La Viefville, dit "Porus", seigneur de Thiennes Thiennes 59
Pierre de Tencques, dit "Sarrazin" Tincques 62
Jean de Tramecourt Tramecourt 62
N. de Tramecourt Tramecourt 62
Renaud de Tramecourt Tramecourt 62
Martel de Walhuon Valhuon 62
Arnould de Waudringhem Vaudringhem 62
Jean de Werchin, sénéchal du Hainaut Verchain-Maugré 59
Brunelet de Mazinghen Verlincthun 62
Lauvelet de Mazinghen Verlincthun 62
Louis de Vertaing Vertain 59
Pierre du Bosquel Villeneuve-d'Ascq 59
Robinet de Waencourt Wancourt 59
Gilles de Wargnies Wargnies-le-Grand 59
Agneulx de Canteleux, seigneur de Warlincourt Warlincourt-lès-Pas 62
Herlin de Warluzel Warluzel 62
Robert de Wavrin, sénéchal de Flandres Wavrin 59
Robert de Wavrin (fils) Wavrin 59
Hector de Magnicourt, seigneur de Werchin Werchin

NORMANDIE (BASSE)

Guillaume de Colombières, seigneur d'Agnierville Aignerville 14
Jean Ier, duc d'Alençon Alençon 61
Burel de Guérame Alençon 61
Guillaume Leforestier, seigneur d'Auberville-en-Auge Auberville 14
Philippe Bateste, seigneur de Quilly Bretteville-sur-Laize 14
Jean de Garencières, capitaine de la ville de Caen Caen 14
Guillaume de Colombières, seigneur de Caligny Caligny 61
Guillaume de La Haye, baron de Coulonces Coulonces 14
Guillaume d'Orbec, seigneur de Saint-Paul-de-Courtonne Courtonne-les-Deux-Eglises 14
Jean de Tilly, seigneur de Chambois Chambois 61
Georges de Courcy Courcy 14
Jean Martel, seigneur de Christot Cristot 14
Jean de Hotot, seigneur de Beaumont-le-Richard Englesqueville-la-Percée 14
Raoul de Ferrières Ferrières 50
Robert d'Angerville Grainville-sur-Odon 14
Robert Le Sauvage La Fresnaye-au-Sauvage 61
Pierre de Malherbe, seigneur de Landes Landes-sur-Ajon 14
Jean Le Veneur, seigneur du Hommet Le Hommet-d'Arthenay 50
Olivier de Moges, seigneur du Mesnil-au-Grain Le Mesnil-au-Grain 14

Guillaume Morin de Loudon L'Oudon 14
Guillaume Fortescu, seigneur de Saint-Ebremond-sur-Lozon Lozon 50
Guillaume, baron de Courcy Morteaux-Couliboeuf 14
Guillaume de Courcy (fils) Morteaux-Couliboeuf 14
Richard de Courcy Morteaux-Couliboeuf 14
Robert VII d'Ô Mortrée 61
Guillaume de Longueil, vicomte d'Auge Pont-l'Evêque 14
Guillaume Picot Russy 14
Jean de Courcy, seigneur d'Enfernet Saint-Christophe-de-Chaulieu 61
Enguerrand de La Rivière, seigneur de Gouvy Saint-Germain-du-Crioult 14
Jean de Saint-Manvieu Saint-Manvieu-Norrey 14
Louis d'Orbec, seigneur de La Cressonnière Saint-Martin-de-Bienfaite-la-Cressionnière 14
Jacques de La Heuze, dit "le Petit Baudrain", seigneur de Heuditot Saint-Ouen-du-Mesnil-Oger 14
Pierre du Hecquet Saint-Sauveur-le-Vicomte 50
Vigor de Clinchamps, seigneur des Méserets Saint-Vigor-des-Mézerets 14
Robert de Ronnay Semallé 61
Jean d'Archeries Tinchebray 61
Jean Boutin, seigneur de Victot Victot-Pontfol 14

NORMANDIE (HAUTE)

Le Petit Hellandes (ou Hollande) Angerville-l'Orcher 76
Guillaume Martel de Bacqueville, porte-oriflamme de France Bacqueville-en-Caux 76
Jean Martel de Bacqueville Bacqueville-en-Caux 76
Guillaume de Saint-Clair, seigneur de Thierceville Bazincourt-sur-Epte 27
Robert de Harcourt, seigneur de Beaumesnil Beaumesnil 27
Louis de Montmorency-Beaussault Beaussault 76
Charles d'Estouteville, seigneur de Blainville Blainville-Crevon 76
Charles de Boissay Boissay 76
Colart de Boissay Boissay 76
Robert de Gamaches, seigneur de Chauvincourt Chauvincourt-Provemont 27
Jean d'Asnières, seigneur de Courbespine Courbépine 27
Pierre d'Asnières Courbépine 27
Jean le Sénéchal d'Eu Eu 76
Jean de Frécamps, seigneur de La Rivière de Thibouville Fontaine-la-Soret 27
Guillaume de Trie, seigneur de Fontenay Fontenay 27
Philippe de Runes, seigneur de Hacqueville Hacqueville 27
Guillaume de Roncherolles, baron de Heuqueville Heuqueville 27
Le Bègue de Quenoulles Honguemare-Guenouville 27
Jean d'Ivry Ivry-la-Bataille 27

Jean de Dreux, seigneur de Houlbec Houlbec-Cocherel 27
Jean de Clère, baron de La Croix-Saint-Leufroy La Croix-Saint-Leufroy 27
Jean de Sacquenville, dit "Sacquet de Blaru", seigneur du Trait Le Trait 76
Raoul de Longueil Longueil 76
Robert de Longueil Longueil 76
Jacques de Longroy Longroy 76
Simon de Monchaux Monchaux-Soreng 76
Denis de Longueil, seigneur d'Offreville Offranville 76
Gauvain de Dreux, baron d'Esneval Pavilly 76
Robert de Pont-Audemer Pont-Audemer 27
Louis de Bourbon-Préaux Préaux 76
Pierre Gougeul, dit "Moradas", seigneur de Rouville Rouville 76
Pierre de Blosset, seigneur de Saint-Pierre Saint-Pierre-en-Port 76
Laurent de Sainte-Beuve Sainte-Beuve-en-Rivière 76
Galois d'Arsy, seigneur de Serquigny Serquigny 27
Guillaume de Melun, comte de Tancarville Tancarville 76
Colart d'Estouteville, seigneur de Torcy Torcy-le-Grand 76
Pierre de Villaines, prince d'Yvetot Yvetot 76

PAYS DE LA LOIRE

Bertrand du Bellay Allonnes 49
Hugues du Bellay Allonnes 49
Foulques Riboulle, seigneur d'Assé Assé-le-Riboul 72
Jean du Buat, seigneur de Bracé Beaulieu-sur-Oudon 53
Amaury de Craon, seigneur de Briollay Briollay 49
Renaud de Montejan, seigneur de Gillebourg Champ-sur-Layon 49
Charles de La Tour-Landry La Tourlandry 49
Pochon de La Tour-Landry La Tourlandry 49
Jean de Montenay Montenay 53
Le seigneur de Noyant Noyant 49
Guyon de Chateaubriand, seigneur des Roches-Baritaud Saint-Germain-de-Prinçay 85
Briand IV de la Jaille, seigneur de Saint-Michel Saint-Michel-de-la-Roë 53
Le fils aîné de Briand IV de la Jaille Saint-Michel-de-la-Roë 53
Le fils cadet de Briand IV de la Jaille Saint-Michel-de-la-Roë 53
Gervais Auvé, seigneur de Soulgé-le-Bruant Soulgé-sur-Ouette 53
Jean Pierres, seigneur du Plessis-Baudouin Valanjou 49
Guillaume de Bueil, seigneur de Valennes Valennes 72

PICARDIE
 
Arnaud de Corbie, seigneur d'Auneuil Auneuil 60
Hugues des Auteux Auteux 80
Jean de Mailly, seigneur d'Authieule Authieule 80
Jean de Béthune, seigneur d'Autrêches Autrèches 60
Fimin de Bacouel, seigneur de Vauselle Bacouel-sur-Selle 80
Charles de Becquigny Becquigny 02
Jean du Hamel, seigneur de Bellenglise Bellenglise 02
Colart de La Porte, seigneur de Bellincourt Bellincourt 02
Pierre de Belloy, dit "le Baudrain" Belloy-Saint-Leonard 80
Aubert de Raineval, seigneur de Béraucourt Bertaucourt-Epourdon 02
Drieux d'Argies Béthencourt-sur-Somme 80
Jean d'Argies Béthencourt-sur-Somme 80
Pierre de Beauvoir, seigneur de Blancfossé Blancfossé 60
Colart de Mailly, dit "Payen", seigneur de Boullencourt Bouillancourt-la-Bataille 80

Jean de Humières, seigneur de Bouzincourt Bouzincourt 80
Jean de Chaule, seigneur de Brétigny Brétigny 60
Grenier de Brucamps Brucamps 80
Le seigneur de Cerny-en-Laonnois Cerny-en-Laonnois 02
Henri de Boissy, seigneur de Chaulnes Chaulnes 80
Louis de Chepoix Chepoix 60
Golbert de La Bove, seigneur de Cilly Cilly 02
Jean de Clary Clairy-Saulchoix 80
Jean de Coudun Coudun 60
Guillaume de Crèvecoeur Crèvecoeur-le-Grand 60
Archambaut de Croÿ Crouy-Saint-Pierre 80
Jean de Croÿ, grand bouteiller de France Crouy-Saint-Pierre

Jean de Croÿ (fils) Crouy-Saint-Pierre 80
Oudart de Renty, seigneur de Curlu Curlu 80
Simon de Craon, seigneur de Domart Domart-en-Ponthieu 80
Jean, vicomte de Domart Domart-sur-la-Luce 80
Charles d'Auxy Dompierre-sur-Authie 80
Jean d'Auxy Dompierre-sur-Authie 80
Philippe d'Auxy Dompierre-sur-Authie 80
Reginald d'Auxy Dompierre-sur-Authie 80
Baudouin d'Epagny Epagny 02
Guillaume d'Equennes Equennes-Eramecourt 80
Enguerrand de Fieffes Fieffes 80
Mathieu de Fieffes, dit "Aristel" Fieffes 80
Jean de Folleville Folleville 80
Le seigneur de Fouquerolles Fouquerolles 60
Jean de Fréchencourt Fréchencourt 80

Aleaume de Gapennes Gapennes 80
Guillaume de Caurroy Gerberoy 60
Jean de Caurroy Gerberoy 60
Maillet de Gournay Gournay-sur-Aronde 60
Pons de Gournay Gournay-sur-Aronde 60
Caruel de Hangart Hangard 80
Jean de Hangest Hangest-en-Santerre 80
Jacques de Heilly Heilly 80
Robert Fretel, dit "Brunel", seigneur d'Hubercourt Humbercourt 80
Thiébaut du Fay, seigneur d'Hiencourt Hyencourt-le-Grand 80
Baudoin de Belleval Huppy 80
Yvain de Beauval, seigneur d'Ignaucourt Ignaucourt 80
Jean d'Aumont, dit "le Hutin" La Neuville d'Aumont 60
Topinet de la Neufville La Neuville-Vault 60

Hervé de Genevières, capitaine du château du Crotoy Le Crotoy 80
Philippe de Rambures, seigneur du Quesne Le Quesne 80
Griffon de Lully Loeuilly 80
Jean de Lully Loeuilly 80
Jean de Longueval Longueval 80
Lancelot de Mametz Mametz 80
Pierre de Mametz, dit "Maillet" Mametz 80
Raoul de Mametz Mametz 80
Robert de Bar, comte de Marle Marle 02
Jean de Raineval, seigneur de Méraucourt Méréaucourt 80
Jean de Créquy, dit "le Jeune", seigneur de Molliens Molliens-au-Bois 80
Floridas de Moreuil, seigneur du Colombier Moreuil 80
Jean de Moreuil-Soissons Moreuil 80
Charles de Soyécourt, seigneur de Moy-en-Beauvaisis Mouy 60
Charles de Soyécourt (fils) Mouy

Artus de Moÿ Moÿ-de-l'Aisne 02
Tristan de Moÿ Moÿ-de-l'Aisne 02
Charles de Fontaine, seigneur de Neufville-au-Bois Neuville-au-Bois 80
Enguerrand de Fontaine, seigneur de Neufville-au-Bois Neuville-au-Bois 80
Charles Le Mercier, seigneur de Noviant Novion-le-Comte 02
Jean Le Mercier Novion-le-Comte 02
Michel de Mellincourt Oisemont 80
Guy Gourlé d'Omécourt Omécourt 60
Jean de Chartres Ons-en-Bray 60
Hector de Chartres Ons-en-Bray 60
Pierre de Chartres Ons-en-Bray 60
Jacques d'Applaincourt Péronne 80
Jean d'Applaincourt Péronne 80
Baudouin d'Ailly, vidame d'Amiens Picquigny

Colart de Fiennes, capitaine du château de Pierrefonds Pierrefonds 60
Jean Tyrel de Poix Poix-de-Picardie 80
Rogues Tyrel de Poix Poix-de-Picardie 80
Godefroy de Prouville Prouville 80
David de Rambures, grand maître des arbalétriers de France Rambures 80
Hugues de Rambures, dit "le Danois" Rambures 80
Jean de Rambures, dit "le Flameng" Rambures 80
Pierre de Remy Remy 60
Thomas des Essarts, seigneur de Lentilly Revelles 80
Jean du Moulin (ou Pierrepont), comte de Roucy Roucy 02
Lancelot de Rubempré Rubempré 80
Le Bon de Sains Sains-Morainvillers 60
Guy de Nesle, seigneur d'Offémont Saint-Crépin-aux-Bois 60
Raoul de Nesle, dit "Raoulquin", seigneur de Saint-Crépin Saint-Crépin-aux-Bois 60
Jean de Rouvroy Saint-Simon 02
Mathieu de Rouvroy, dit "le Borgne" Saint-Simon

Baudouin de Cramailles, dit "Yvain", seigneur de Saponay Saponay 60
Claude de Sarcus Sarcus 60
Guillaume de Saveuse Saveuse 80
Jean des Quesnes Sérévillers 60
Antoine de Craon, gouverneur de Soissons Soissons 02
Hugues Quiéret, dit "Hutin" Tours-en-Vimeu 80
Jean de Lorris, seigneur de Beaurain Trumilly 60
Le seigneur de La Rachie Valdampierre 60
Guillaume de Villers Verderonne 60
Renault de Villers, seigneur de Verderonne Verderonne 60
André d'Aumoise Vers-sur-Selle 80
Jean de Famechon, seigneur de la Mairie de Vers Vers-sur-Selle 80
Guillaume de Boves, dit "Sauvage", seigneur de Hez Villers-Saint-Sépulcre 60
Mathieu de Cayeu, dit "Payen" Vismes 80
Jean de Cayeu, dit "le Bègue" Vismes 80
Jean Gourlé, seigneur de Wiameville Vismes 80

POITOU-CHARENTES
 
Guillaume de Brémond, seigneur d'Ars Ars 16
Robert de la Jaille Ranton 86
PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
 
Jean de Saint-Marcel Avançon 05
Jean Gras, co-seigneur de Valgaudémar La Chapelle-en-Valgaudémar 05
Eynard (ou Aymard) de Mévouillon Laragne-Montéglin 05
Jean de Montorcier, co-seigneur de Saint-Nicolas Saint-Jean-Saint-Nicolas

RHÔNE-ALPES
 
Raynaud (ou Raymond) d'Ambel Ambel 38
Amédée d'Albon Bagnols 69
Pons de Saluces, seigneur du Chastel-Neuf Cessens 73
Jean de Bellecombe Chapareillan 38
Jean de Châtelus, sénéchal de Lyon Châtelus 42
Georges de Clermont Chirens 38
Robert Mitte, seigneur des Fayes Duerne 69
Gabriel de La Tour Firminy 42
François d'Arces Meylan 38
Artaud Machy Montagnieu 38
Antoine de Montchenu Montchenu 26
Jean de Bocsozel Mottier 38
Pierre d'Auberjon Murinais 38
Lancelot de Coucy, seigneur de Châteauvieux Neuville-sur-Ain 01
Pierre du Terrail, seigneur de Grignon Pontcharra 38
Guillaume de Sainte-Colombe Sainte-Colombe-sur-Gand 42
Bertrand de Rosans Sainte-Euphémie-sur-Ouvèze 26
Raynaud de Rosans Sainte-Euphémie-sur-Ouvèze 26
Jean de Crussol Saint-Péray 26
Jean Lambert Septème 38
Odon (ou Eudes) de Briançon Varces-Allières-et-Risset 38

BELGIQUE
Nom Commune actuelle Prov
Gobelet Vosken Anvers VAN
Arnould d'Audregnies Audregnies (Quiévrain) WHT
Roland de Bruges, seigneur de Gruuthuse Bruges VWV
Thierry de Heetvelde Bruxelles BRU
Alemand d'Escaussines Ecaussines WHT
Henri de Woude, seigneur d'Evere Evere BRU
Simon d'Enghien de Havré, seigneur de Fagnolle Fagnolle (Philippeville) WNA
Pierre du Moulin Flobecq WHT
Jean de Hennin, seigneur de Fontaine Fontaine-L'Evêque WHT
Gilles de Waudripont Frasnes-lez-Anvaing WHT
Louis de Ghistelles Gistel VWV
Le seigneur de Grammont Grammont VOV
Jean de Grez Grez-Doiceau (Wavre) WBR
Jean de Halle Halle VBR
Jacques d'Enghien de Havré, seigneur de Mès Havré (Mons) WHT
Jean de Huldenberg Huldenberg VBR
Jacques de La Heyne Kaprijke VOV
Engelbert d'Enghien de Kestergat Kestergat (Pepingen) VBR
Jacques de Lichterveld, seigneur de Coolscamp Koolskamp (Ardooie) VWV
Christophe de Lens Lens WHT

Gaspard de Chatillon-LeuzeLeuze-en-HainautWHTHugues de Chatillon-LeuzeLeuze-en-HainautWHTPhilippe de Gavre, seigneur de LiedekerqueLiedekerkeVBRAntoine de Bourgogne, duc de BrabantLouvainVBRJean PinnockLouvainVBRAert de RedingenLouvainVBRMaillart d'AssonvilleMarche-en-FamenneWLXAubert de MerbresMerbes-le-ChâteauWHTCharles de Montigny-en-HainautMontigny-en-HainautWHTMichel du ChastelerMoulbaix (Ath)WHTRobert du ChastelerMoulbaix (Ath)WHTHeylard de PoucquesPoeke (Aalter)VOVHenri de PotesPottes (Celles)WHTGeorges de QuiévrainQuiévrainWHTHenri de QuiévrainQuiévrainWHTHenri de Gavre, seigneur de RessegemRessegem (Herzele)VOVRobert de PoutrainesRoesbrugge-Haringe (Poperinge)VWVLe seigneur de Saint-TrondSaint-TrondVLIGuichard d'AusneThuinWHTMichel de HertaingTournaiWHT

PAYS-BAS
 
Le seigneur de Schoneveld Breskens (L'Ecluse) ZE
Jean de Glimes, seigneur de Berg-op-Zoom Berg-op-Zoom NB
Raimond de Cupere, seigneur de Valckenheim Fauquemont-sur-Gueule LI
Guillaume, comte de Hornes et d'Altena Horn LI
ITALIE
 
Aubert de Bardonnèche Bardonnèche TO
NON LOCALISES
Nom Localisation estimée
Pierre Alloyer ?
Raymond (ou Raynaud) Dulhaut Dauphiné
Jacques de Hem Nord, Pas-de-Calais, Somme ou Belgique
Jacques de Heu Lorraine ?
Le seigneur de l'Isle-Gomort ?
Lionnel Torbis Belgique
François Veyer Dauphiné
 


Bataille de Zenta

La Bataille de Zenta eut lieu le 11 septembre 1697 juste au sud de la moderne Senta, en Serbie, sur la rive orientale de la Tisza. Ce fut une bataille décisive de la cinquième guerre austro-turque ainsi que l'une des pires défaites jamais infligées à l'Empire ottoman. Cette victoire des Habsbourg fut la dernière étape qui força l'Empire ottoman à signer le traité de Karlowitz, en 1699, qui mit fin à la domination turque sur la Hongrie.

Les belligérants étaient l'armée impériale, commandée par le prince Eugenio di Savoia, et ottomane, commandée par le sultan Mustafa II.
Eugenio avait toujours à l'esprit l'importance de connaître assez rapidement et aussi précisément que possible les mouvements de l'ennemi.
Il fit grand usage des informateurs payés, et bien sûr l'information, qu'il a obtenu des prisonniers pris dans la lutte au court d'avant-garde . On a appris d'un déserteur que l'armée turque se déplacait le long de la Tisza.

Le 11 Septembre 1697 située sur la rive ouest de la rivière, protégée par des tranchées et des remparts de la terre, la tête de pont ottoman était au croisement de la Tisza, l' artillerie venait d'être transférée par un pont flottant ,de même que le sultan et sa cavalerie. Les Turcs avaient l'illusion que tout pouvai t se passer calmement et , estimait que le commandant de l'armée autrichienne n'avait pas encore les moyens de les mettre en difficulté dans la phase délicate du transfert par la rivière.

la cavalerie Autrichienne essayant constamment de perturber les mouvements de l'ennemi, avait capturé pacha Shafar. Le prisonnier leur apprit que les Turcs traversaient la rivière à Zenta, Eugenio est allé voir personnellement cet état de fait et, compte tenu de la situation, donna l'ordre d'attaquer. les tranchées et les murs de la terre ont été facilement surmontés par les troupes autrichiennes, et la plus grande partie de l' infanterie a été capturée sur la plage de sable de la Tisza, en attente de transit.

Manquant de soutien de leur l'artillerie et du soutien d'une grande partie de leur cavalerie, qui étaient aussi déjà de l'autre côté de la rivière, les turcs furent pris dans le « goulot d'étranglement » du pont,, l'infanterie turque a été littéralement anéantie; l'artillerie qui n'avait pas encore dépassé le Tisza , tomba aux mains des Autrichiens, le pont , s'effondra sous le poids de la masse énorme de ceux qui essayaient de fuir et fut finalement détruit par les Autrichiens .

La partie de l'armée turque déjà passée sur la rive, essaya de fuir en désordre vers Temesvár /Timişoara laissant aux troupes impériales un fabuleux butin. Les Turcs tués au combat étaient d'environ 25 000 tandis que le côté autrichien compta moins de 500 morts et environ 1500 blessés.

bataille de Beersheba


La bataille de Beersheba ( 31 octobre - 7 novembre 1917 )

Pendant la première guerre mondiale, les stratèges alliés se divisèrent en deux camps : les occidentalistes et les orientalistes.
Les premiers se persuadèrent que la victoire finale serait obtenue sur le front Ouest et qu'il fallait employer l'essentiel des moyens militaires en France afin de mettre à bas l'Allemagne.
Les seconds, par contre, doutaient de pouvoir venir à bout de l'Allemagne et préconisait de la défaire en battant ses alliés (l'allié le plus faible semblant être la Turquie).

En juin 1917, les Britanniques décidèrent de renforcer leurs effectifs en Egypte afin de pouvoir entreprendre la conquête de la Palestine.
La première moitié de l'année n'avait guère amené de bonnes nouvelles pour les alliés. Aussi, le premier ministre britannique, Lloyd George, estima-t'il urgent de remporter un succès pour stimuler le moral de sa population.
Par ailleurs, les Britanniques jugèrent prudent de prendre l'offensive en Palestine car l'effondrement russe ne tarderait pas à libérer de nombreux effectifs turcs qui pourraient rapidement être redéployés dans la région.Les forces qui furent engagées en Palestine à l'automne 1917 furent dissemblables.

Les alliés (Britanniques, Indiens, Australiens, Néo-Zélandais et alliés arabes) étaient expérimentés, bien nourris, équipés d'un armement abondant, et commandé par un stratège reconnu, sir Edmund Allenby.

Deux fois moins nombreux, les Turcs étaient fatigués, mal nourris et piètrement équipés. Les désertions dans leurs rangs étaient courantes et le commandement turco-allemand était en proie à de vives tensions.
Toutefois, en dépit des privations, le soldat turc restait disposé à se sacrifier et demeurait un adversaire redoutable.
Surtout, les Turcs pouvaient compter sur une puissante ligne de défense, longue d'une quarantaine de kilomètres et s'étendant de Gaza (côté Méditerranée) à Beersheba (côté terre).
Les Turcs savaient qu'Allenby préparait une offensive mais ils venaient de perdre Bagdad, capitale locale et terminus du chemin de fer de Berlin, du fait d'autres opérations britanniques en Mésopotamie.

Ainsi, s'ils renforçaient leurs positions en Palestine, ils devraient renoncer à reprendre Bagdad; à contrario, s'ils attaquaient Bagdad, ils courraient le risque de voir leur ligne de défense palestinienne percée et de perdre la proche ville d'Alep, elle aussi située sur l'axe ferré Berlin-Bagdad, ce qui aurait pour effet de couper les communications ferroviaires et d'isoler de nombreux effectifs turcs en Mésopotamie.
A la mi-octobre, les Turcs envoyèrent l'armée "Yildirim" (éclair) sur la ligne Gaza-Beersheba pour contrer la prochaine offensive britannique.
Erronément, les Turcs estimèrent qu'Allenby porterait son effort contre Gaza, plus proche de la côte, qui offrait aux Britanniques la possibilité d'un soutien naval et éliminait le problème de l'alimentation en eau.

Or Gaza venait de résister, en mars et en avril, à deux assauts britanniques...
Le centre turc semblait tout aussi inexpugnable. En revanche, la gauche, dans le secteur de Beersheba, était plus faiblement défendue; de même, le terrain de Beersheba s'annonçait très favorable à l'utilisation de la cavalerie, une arme où les Britanniques bénéficiaient d'une supériorité totale.
A l'aube du 31 octobre 1917, 40.000 Britanniques montèrent à l'assaut de Beersheba, défendue par 5.000 Turcs, 16 pièces d'artillerie et 10 mitrailleuses.

Les défenses extérieures de la ville tombèrent instantanément.
Sur le secteur est, le corps monté du désert buta sur la colline de Tell es-Saba, à six kilomètres à l'est de Beersheba. Solidement défendue, la colline ne fut prise que vers 15H00.
Au sud, 3 régiments de cavalerie légère australienne (1.600 hommes) percèrent les défenses turques et pénétrèrent dans la ville à la tombée de la nuit (18H00).
Allenby s'était emparé de Beersheba, de son système de distribution d'eau, de 1.200 prisonniers turcs et de 14 canons

La poursuite des Turcs en retraite se déroula sur 80 kilomètres, rapportant à Allenby la ville de Jaffa, 10.000 prisonniers ottomans et plus de 100 canons.
Allenby parvint à séparer les restes de deux armées turques d'une trentaine de kilomètres et de s'emparer de Naplouse. La chute de cette ville amena l'abandon de Jérusalem par les Ottomans. La cité tomba le 9 décembre 1917, ce qui provoqua un grand retentissement dans le monde mais ne mit nullement un terme au conflit au Proche-Orient.
Les Britanniques étaient désormais en position de force pour conquérir la Mésopotamie et le reste de la Palestine avec sa ville majeure, Damas.

Bataille de Koursk,Poniry

Du 5 au 9 juillet, Walter Model, commandant de la 9. Armee engage durement ses divisions afin de percer les lignes du Front du Centre de Konstantin Rokossovski. Bien que la STAVKA avait fait l'erreur de considérer Model comme le principal danger (l'attaque principal vient de Hoth, au sud), Rokossovski a constitué un solide réseau défensif, appuyé par une très puissante artillerie et des réserves.

- Ainsi, en plusieurs jours le XXXXI. Panzer-Korps de Josef Harpe (18. Panzer-Division, 86. et 292. Infanterie-Divisionen) et le XLVII. Armee-Korps de Joachim Lemelsen (2. 9. et 20. PzD ; 6. ID), ainsi que plusieurs éléments du XXIII. AK de Johannes Friessner, notamment la redoutable 78. Sturm-Division (Hans Traut) combattent durement pour emporter les localités d'Arkhageskoïe, Orserki, Boutyrki, Alexandrovka. Mais si, grâce à l'appui aérien des Ju-87 « Stuka » et Henschel Hs-129 B-2 et B-3, les Allemands remportent quelques succès dans les premiers temps de l'offensive, ils tombent vite dans un nid de guêpes. En effet, le Général Nikolaï Poukhov - s'il n'est pas un général de la trempe d'un Rokossovski - a savamment disposé ses divisions et régiments en échelons pour couvrir les secteurs d'Okhlovatka et de Ponyri. Son objectif est de conserver la gare de Ponyri et son nœud ferroviaire. En outre, il reçoit l'appui conséquent des pièces lourdes et de campagne du 4e Corps d'Artillerie de Rupture (Nikolai Ignatov). Le matraquage aérien des Allemands cause la destruction quasi-totale de Ponyri.

- Placés en première ligne, le 29e Corps de Fusiliers (Afanassi Slychkine) le 15e CF (Ivan Lioudnikov) et le 17e Corps de Fusiliers de la Garde (Andrei Bondarev) reçoivent le choc des trois Corps de Model. Les combats sont rudes. Infanterie et Panzergrandiers poussent les premières lignes soviétiques vers le sud mais ne parviennent pas à rompre le front. En outre, Model n'a pas la puissance de Hoth et ses divisions blindées ont des effectifs amoindris. Pire encore, s'ils mettent au tapis plusieurs chars soviétiques enterrés, les canons antichars automoteurs lourds « Ferdinand » ou « Elefant » des schwere-Panzer-Abteilungen 654 et 689 sont victimes de pannes mécaniques et n'apportent qu'un soutien limité au cours de la bataille, en dépit de leur excellente balistique. Un d'entre eux est même « exécuté » par le tir tendu d'un SU-152. De son côté, s'il perd beaucoup plus d'hommes que les Allemands, Nikolai Poukhov fait donner ses réserves jour après jour et maintient la cohérence de son dispositif. Il lance même des contre-attaques mais aucune ne permet de reprendre du terrain. En revanche, elles trompent Model qui croit que les « Rouges » ont des ressources illimités et se voit contraint de faire donner toutes ses réserves à fond. Le 9 juillet, après de sanglants combats suite auxquels il doit comptabiliser environ 15 000 tués, il fait donner sa dernière pièce, le 18e Corps de Fusiliers de la Garde d'Ivan Afonine qui compte 3 Divisions de Parachutistes de la Garde. Ces unités de chocs soviétiques passent à la contre-attaque mais ne grignotent que 2 à 3 km de terrain. En revanche, les Allemands sont vite ralentis. Rokossovski rassuré sur la cohérence de ses lignes, vient en aide à Poukhov en lui octroyant les 3e et 16e Corps de Chars prélevés à la 2e Armée de Chars (Aleksei Rodine), ainsi que des réserves d'artillerie.

- Le 10 juillet (jours du Débarquement de Sicile), Model donne un dernier coup de rein avec la 86. ID (Helmuth Weidling), la 78.St.D et la 10. Panzegrenadier-Division (August Schmidt, maintenue en réserve) contre Okhlovatka et Ponyri. Les combats redoublent encore plus furieux et féroces, s'avérant digne de ceux de Stalingrad. Plus les Allemands approchent de Ponyri plus ils découvrent que chaque secteur soviétique est un véritable bastion avec fantassins, mortiers, mitrailleuses et canons (57, 76,2 et 122 mm). Les Allemands réussissent à s'emparer du village de Ponyri mais la 13e Armée Soviétique lui interdit l'accès à la gare. A la fin de la journée du 10, Model constate avec amertume que ses troupes, réserves comprises, sont épuisées. Il donne donc l'ordre d'arrêt de son offensive. En revanche, en face, si la 13e Armée est à bout, Rokossovski lui, a encore des réserves.

Lire :
- LOPEZ Jean : « Koursk. La bataille qui a épuisé la Wehrmacht », Economica
- BERNARD Vincent : « Ponyri, l'autre enfer de Koursk », Bataille & Blindés N°68, 2016

Jean-Philippe Renault

La marche de la mort de Bataan

La marche de la mort de Bataan (en anglais Bataan Death March, en japonais Batān shi no kōshin) eut lieu aux Philippines, du 9 avril au 1er mai 1942, et fut comptée ultérieurement comme l'un des crimes de guerre japonais.
La marche forcée concerna de 70 000 à 85 000 prisonniers de guerre américains et philippins capturés par l'Armée impériale japonaise après la bataille de Bataan qui avait duré trois mois, celle-ci étant elle-même un épisode de la bataille des Philippines (1941-1942) durant la Guerre du Pacifique.

La marche, longue de 97 km, s'ébranla de Cabcaben, dans la péninsule de Bataan, vers le camp d'internement O'Donnell.
Pour les prisonniers, cette épreuve consista en une marche quasi permanente, jour et nuit, sans nourriture et avec très peu d'eau, des violences physiques, des meurtres et d'autres actes de sauvagerie ou de sadisme perpétrés par les soldats japonais tout le long du trajet.
Tout prisonnier qui s'arrêtait ou se plaignait était exécuté (abattu ou gorge tranchée). Parmi les actes de barbarie rapportés, les camions japonais empruntaient la route des prisonniers et roulaient systématiquement sur toute personne tombée à terre ou les soldats japonais dans ces camions, laissant volontairement sortir leur baïonnette à hauteur d'homme.
Le nombre exact de morts est impossible à déterminer, mais certains historiens ont indiqué un minimum de 6 à 11 000 morts. Le rapport officiel de l'armée américaine a évalué ce nombre à environ 23 500, dont 22 000 philippins, pendant que le Tribunal de Manille, où fut jugé le général Masaharu Homma, a quant à lui retenu le chiffre de 20 000 morts sur 78 000 prisonniers.
Certains rapports alliés d'après guerre indiquait eux que seulement 54 000 des 72 000 prisonniers atteignirent leur destination. Il faudrait aussi prendre en compte le nombre de morts dans les jours qui ont suivi l'arrivée dans les camps, camps aux conditions de vie particulièrement dures.

La bataille d'Azincourt est une défaite cuisante des Français face aux Anglais, durant la guerre de Cent Ans. Revendiquant le trône de France, Henri V d'Angleterre débarque en Normandie en août 1415, à la tête d'une armée d'environ 11 000 hommes. Il s'empare de Harfleur en septembre, mais ses forces sont réduites alors de moitié, à la suite des combats et en raison des maladies. Henri prend la décision de se porter vers le nord-est pour rejoindre Calais, possession anglaise, d'où il espère pouvoir regagner l'Angleterre. Mais une imposante armée française, sous les ordres du connétable Charles d'Albret, cherche à lui bloquer sa retraite.

Cette armée compte de 20 000 à 30 000 hommes et réunit la fine fleur de la chevalerie française. Elle rattrape l'armée anglaise exténuée à Agincourt (aujourd'hui Azincourt, dans le département du Pas-de-Calais). Persuadés de remporter une victoire facile, les Français ont imprudemment choisi pour champ de bataille une étroite clairière, d'environ 900 mètres, encadrée par deux bois. L'exiguïté du terrain rendant les manœuvres quasi impossibles, l'avantage de leur écrasante supériorité numérique se voit réduit à néant. À l'aube du 25 octobre 1415, les deux armées se préparent au combat. Du côté français, trois formations en bataille, les deux premières à pied, sont contraintes de s'aligner les unes derrière les autres. Henri ne dispose que d'environ 5 000 archers et 900 hommes d'armes, qu'il déploie en une seule ligne. Les hommes d'armes ont mis pied à terre et sont répartis en trois groupes centraux reliés par des groupes d'archers qui forment des angles en saillie, flanqués sur les ailes droite et gauche par deux masses d'archers supplémentaires.

Les deux armées se font donc face dans ce couloir étroit qui sert de champ de bataille. Les archers et les hommes d'armes anglais passent la nuit sous des tentes pour se protéger de la pluie qui tombe à verse. Ce n'est pas le cas des chevaliers français qui veillent sur leur monture, frappés par les éléments. Le champ de bataille n'est plus que boue au lever du soleil, mais les armées ne peuvent plus faire demi-tour. Les voilà qui s'observent pendant des heures, attendant le premier assaut de cette célèbre journée du 25 octobre 1415. Celui-ci est lancé par Henri V pour les Anglais sur un très large front. Les archers se répartissent sur tout l'espace disponible. Les chevaliers français se lancent à leur tour sous une pluie de flèches qui entraînent des dégâts considérables. Le terrain boueux rend la progression très difficile et la formation trop serrée empêche un mouvement efficace. L'armée française est décimée. La bataille est à sens unique. Chaque coup porté fait une nouvelle perte parmi les hommes de Charles VI. La supériorité numérique française n'a été d'aucun secours.

La défaite française est cinglante. Très courte sur la durée, la bataille a pourtant fait un nombre considérable de morts parmi lesquels on retrouve de nombreux nobles français, dont le commandant de l'armée, le connétable de France Charles Ier d'Albret. La prudence du vieux prince Jean de Berry a permis de tenir Charles VI et le dauphin loin des combats, mais c'est bien là la seule satisfaction pour les Français. L'humiliation continue avec l'exécution sommaire des prisonniers dont Henri V ne veut pas se charger pour le retour en Angleterre. Les limites françaises sont criantes, les erreurs stratégiques flagrantes, mais c'est l'absence d'évolution dans les techniques qui est le plus préjudiciable. La bataille d'Azincourt marque une rupture dans le paysage militaire, puisque l'inefficacité des chevaliers dans de telles circonstances remet en cause les techniques moyenâgeuses de bataille. La formation serrée est brisée par les archers et la tactique anglaise de bien meilleure qualité, malgré une armée fatiguée et malade à la suite du siège d'Harfleur.

Pour les Anglais, la réussite est totale. Si Paris n'est pas prise, ce coup porté aux Français est précieux. Seule ombre au tableau, des pillards ont profité de la bataille pour s'emparer de la couronne royale d'Henri V restée en arrière. De plus, le souverain anglais ne change pas ses plans et préfère se rapatrier en Angleterre, laissant le pouvoir français à feu et à sang. En effet, le rapport de force sur le territoire entre les différentes factions françaises est bouleversé. Armagnac d'un côté, Bourguignon de l'autre se disputent le pouvoir que Charles VI peine toujours à assumer à cause de ses régulières crises de folie. Cela mène peu à peu vers le traité de Troyes de 1420 qui complète l'humiliation subie par les Français à Azincourt en 1415. La France replonge dans une guerre de Cent Ans qui met à mal le pouvoir royal.

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La bataille de midway.

Le 4 juin 1942, à 4h30, Nagumo lança une attaque surMidway, menée par une centaine de chasseurs et de bombardiers. Il en garda unecentaine d'autres pour riposter,au cas où les navires de surface Américains mèneraient une contre-attaque. A 7heures, le chef de l'escadrille avertit Nagumo qu'une seconde attaque étaitnécessaire. A 8h9, un hydravion Japonais signala la présence d'une flotteAméricaine, mais se trompa en ne signalant pas qu'elle comprenaitun porte-avions, il rectifia son erreur à 8h30. De 9h30 à 10h20, trois vaguessuccessives de bombardiers-torpilleurs Américains attaquèrent l'escadre deNagumo, mais les chasseurs Zero et la DCA abattirent 35 appareils sur 41. 36bombardiers Japonais étaient prêts à décoller, ainsi que 54avions-torpilleurs, et 12 chasseurs Zero. A 10h24, 54 bombardiers en piqué, quiprovenaient du Yorktown et de l'Enterprise et qui avaient décollé entre 7h et9h, attaquèrent l'Akagi, le Kaga et le Soryu, dont les ponts étaientencombrés par les appareils qui s'apprêtaient à décoller. Le Kaga, le Soryuet l'Akagi prirent feu. Le Kaga et le Soryu coulèrent, victimes en partie desavions pleins d'essence et de munitions et des bombes explosives entreposéessur le pont. L'Akagi fut achevé par une torpille. Le Hiryu put cependant lancerà 10h40 et 12h45 deux vagues d'assaut contre le Yorktown, qui fut évacué à15h. Il coula le 8 juin après avoir été torpillé par un sous-marin Japonais.En fin d'après-midi, le Hiryu fut repéré, attaqué et gravementendommagé par les escadrilles du Hornet et de l'Enterprise, et il fut coulé lelendemain par deux destroyers Américains. Les bâtiments Américains sereplièrent vers l'est. Le 5 juin, à l'aube, Yamamoto ordonna le repli généralde la flotte vers le Japon. Les escadrilles Américaines réussirent encore àcouler le croiseur lourd Mikuma, avant de revenir sur Pearl Harbor.

Les Américains avaient perdu 1 porte-avions, 1 destroyer,132 avions et 307 hommes, tandis que les Japonais avaient perdu 4 porte-avions,1 croiseur lourd, 275 avions et 3 500 hommes. Les conquêtes Japonaises furentarrêtées. churchill écrivit après la victoire de Midway : "A partir dece moment, nous commençâmes à envisager l'avenir avec confiance".

Yafattah Khalid

Bataille de Teutoburg

Septembre 9 après J.C.

Ce combat se déroula en Germanie et opposa trois légions romaines à une multitude de guerriers du pays. Il vit l'écrasement total des Romains.

Les historiens modernes ne peuvent en préciser la date exacte ni sa localisation précise. On pense, généralement, que c'est au carrefour de l'Ems, Weser, Lippe.

Récemment, des archéologues ont découvert des restes d'armes et de squelettes près de la colline de Kalkriese, en basse Saxe, aux environs d'Osnabrük, et en font l'endroit où se déroula cette bataille.


les troupes romaines étaient placées sous les ordres de Varus, représentant ( legatus pro praetore ) nommé par l'empereur Auguste, pour la Germanie. Il était marié à Vipsania Marcella , fille d' Agrippa , compagnon des premiers jours d'Auguste quand il était encore qu'Octave et vainqueur d' Actium , c'était un proche de l'empereur ; avant d'occuper le poste de légat de Germanie, il fut gouverneur des provinces d'Afrique puis de Syrie.

Il avait fait d' Arminius un de ses amis. Ce dernier pouvait lui raconter tout ce qu'il voulait. Varus, accompagné par lui dans un premier temps parcourait sa province en long et en large avec ses forces armées, plus précisément à ce moment, il voulait rejoindre ses quartiers d'hiver en Rhénanie. Il est à noter qu'Auguste avait réduit les forces romaines à trois légions plus six cohortes et trois ailes de cavalerie auxiliaires soit une trentaine de milliers d'hommes, forces très insuffisante pour occuper une province nouvellement crée et turbulente, oh combien !!!

Dans sa marche, Varus a négligé de prendre des mesures élémentaires de prudence, il s'est laissé dicter son itinéraire et n'a pas pris la simple précaution d'envoyer des éclaireurs. En un mot, il a trop fait confiance à Arminius.

La trop longue colonne va s'engager dans l'immense forêt et ne pourra en aucun moment se déployer face à l'ennemi pour le combattre ainsi que le légionnaire en a l'habitude. Les découvertes archéologiques récentes montrent que la bataille se déroula sur une surface de 50 km carrés.

La bataille qui va durer trois jours va commencer par un harcèlement continuel des détachements isolés. Les Germains attaquèrent d'abord l'arrière garde pour bloquer tout retour en arrière et obliger l'armée romaine à avancer plus avant dans l'étroite route forestière où elle ne pouvait évoluer. Le temps était mauvais et allait bien vite se transformer en tempête. Les sentiers suivis par la troupe sont de véritables bourbiers, entourés de marécages. On ne peut parler de combat où les hommes sont groupés mais d'affrontements individuels qui vont très vite dégénérés en massacre. Beaucoup dont un grand nombre d'officiers vont essayer de s'échapper en désertant les lieux de la bataille, ils s'enfuient mais en vain, en particulier Numonius Vala qui commandait la cavalerie romaine :

"...le lieutenant de Varus, Vala Numonius, homme par ailleurs honnête et doux, donna l'exemple le plus funeste : il s'enfuit avec la cavalerie, laissant seule l'infanterie et essaya de gagner le Rhin avec ses escadrons ; mais le destin vengea ce crime, car Numonius ne survécut pas à ceux qu'il avait trahis et fut victime de sa trahison." Velleius Paterculus, II, 119. (traduction trouvée sur le site de P. Remacle).

Avant d'être totalement anéantie, la troupe va édifier, suivant l'habitude des légions, chaque soir un camp, au total, il y en aura deux ; Germanicus en retrouvera la trace six ans après :

« Les succès de Germanicus dans son expédition contre les Germains lui permirent de s'avancer jusqu'à l'Océan, et, vainqueur des barbares par la force de ses armes, il recueillit les ossements des soldats tombés avec Varus, leur donna la sépulture, et recouvra les enseignes. » Dion Cassius, livre 57.

« ... l'on pénètre dans ces lieux pleins d'images sinistres et de lugubres souvenirs. Le premier camp de Varus, à sa vaste enceinte, aux dimensions de sa place d'armes, annonçait l'ouvrage de trois légions. Plus loin un retranchement à demi ruiné, un fossé peu profond, indiquaient l'endroit où s'étaient ralliés leurs faibles débris. Au milieu de la plaine, des ossements blanchis ; épars ou amoncelés, suivant qu'on avait fui ou combattu, jonchaient la terre pêle-mêle avec des membres de chevaux et des armes brisées. Des têtes humaines pendaient au tronc des arbres ; et l'on voyait, dans les bois voisins, les autels barbares où furent immolés les tribuns et les principaux centurions. Quelques soldats échappés à ce carnage ou qui depuis avaient brisé leurs fers, montraient la place où périrent les lieutenants, où les aigles furent enlevées. "Ici Varus reçut une première blessure ; là son bras malheureux, tourné contre lui-même, le délivra de la vie." Ils disaient "sur quel tribunal Arminius harangua son armée, combien il dressa de gibets, fit creuser de fosses pour les prisonniers ; par quelles insultes son orgueil outragea les enseignes et les aigles romaines. Ainsi les soldats présents sur le théâtre du désastre recueillaient, après six ans, les ossements de trois légions ; et, sans savoir s'ils couvraient de terre la dépouille d'un proche ou d'un étranger... » Tacite, Annales, I, 61, 62.

Voyant que tout était perdu, Varus va se suicider en se jetant sur son épée. Des trois légions qui l'accompagnaient, pas une n'en réchappa, il y avait la XVIIème, la XVIIIème et la XIXème, leur histoire est inconnue ; on suppose qu'elles furent crées après la bataille de Philippes qui vit le défaite des meurtriers de César.

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